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Mercredi 8 Décembre 2010

 

La police et la douane sont vite passées. Cela change de l'Australie. Dans l'avion, tu as eu le temps de lire le Lonely Planet et d'apprendre qu'aujourd'hui est un jour férié. Cela explique peut-être que l'aéroport soit bien calme. A moins que les Argentins ne prennent pas souvent l'avion. Un bien petit aéroport en comparaison de celui de Melbourne.

 

La première chose à faire est de retirer de l'argent. Tu demandes au bureau d'information où trouver un distributeur : il n'y en a qu'un seul dans l'aéroport et il est en panne. Buenos Aires n'est pas Melbourne.

 

Heureusement, tu payes ton ticket de bus avec ta carte VISA. Tu as quart d'heure avant le départ du bus, et tu vas tout de même essayer le distributeur en panne. Il semble fonctionner parfaitement. Sauf qu'au dernier moment, il ne donne pas de billets. Tu aurais du te passer de cette expérience... Il y a quelques années, en Allemagne, la même mésaventure t'était déjà arrivée : tu avais été débité sans pouvoir être remboursé de billets que tu n'avais jamais vus.

 

A l'arrivée au centre ville, on t'indique que le distributeur le plus proche est dans la station de métro de la gare ferroviaire. Juste une grande place à traverser. Tu parais bien chargé : ton gros sac à dos derrière, et le petit devant. Alors que tu marches, tu reçois un liquide sur la tête et l'épaule. Tu te retournes. Tu t'attends à voir des enfants qui jouent avec de l'eau. Mais personne... sauf une dame à l'air bien respectable. Trop respectable pour jouer avec de l'eau.

 

Un homme vient vers toi. Il te montre les tâches. Il a l'air désolé pour toi. Il te montre un pigeon, t'explique que tu as été sa cible... Un baptême argentin! Incroyable que cela t'arrive après seulement 100 mètres. Tu te méfies un peu de cet homme, mais il semble vraiment gentil, vraiment serviable. Il sort de son sac une petite bouteille d'eau, un mouchoir en papier. Tu te souviens que tu as un tee-short de rechange juste au dessus de ton sac à dos. Tu le prends, et change de tee-short en pleine rue. C'est le plus simple. Ton sac à dos est aussi souillé, mais tu le nettoieras plus tard. L'homme voit que tu n'as pas besoin de lui et il te laisse. Tu le remercies bien.

 

Ce qui vient de t'arriver est bizarre, mais tu es content de la gentillesse de cet homme que tu aperçois à nouveau un peu plus tard.

 

Dans le métro et la gare, à nouveau un seul distributeur de billets. A nouveau en panne. Il y a deux-trois kilomètres de marche pour arriver à l'Hostel. Tu peux les attaquer à pieds. Des rues piétonnières, des commerces, et rapidement des banques avec des distributeurs qui fonctionnent. Tu pourrais essayer de prendre un bus, mais autant finir à pieds.

 

Un « hostel » est, comme au Japon, une sorte d'auberge de jeunesse. Un bon moyen de rencontrer du monde, de te renseigner sur la ville, le pays, et la suite du voyage. Mais tu es seul dans ta chambre de cinq. Ce n'est pas plus mal car tu est trop fatigué pour discuter.

 

Tu ressors marcher un peu en ville. Juste t'imprégner de l'ambiance, et te fatiguer. Tu viens de réaliser qu'il y a 10 heures de décalage horaire à encaisser. Un gros morceau.

 

 

Jeudi 9 Décembre 2010

 

La nuit a été difficile. Tu as peu dormi. De courts instants, puis de 7 heures à 11 heures du matin. Tu en as profité pour te mettre à jour de tes mails, et publier le dernier épisode Australien sur le site.

 

Tu erres en ville, abruti par le manque de sommeil. Tu essayes aussi d'anticiper l'arrivée de Toeuf Toeuf. Mais tu n'arrives pas à savoir quand elle arrivera. Le contrôle « Dangerous Good » pourrait n'avoir lieu que Vendredi. Tu crains qu'elle ne puisse pas prendre l'avion du 15, mais la compagnie de fret t'assure qu'elle fait son possible.

 

Tu regardes aussi sur les forums les questions/réponses sur les personnes qui comme toi ont fait une importation temporaire de moto. On trouve surtout sur traces des problèmes rencontrés, des problèmes plutôt particuliers, plutôt inquiétants...

 

La journée passe vite. Il faut dire qu'elle a commencé tard.

 

Tu es à nouveau seul dans ta chambre, et tu profites de la soirée – et du décalage horaire – pour échanger à nouveau des mails avec compagnie de fret. Mais il n'y a pas vraiment de nouvelles rassurantes.

 

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Vendredi 10 Décembre 2010

 

Il faut que tu retournes chez un dentiste. La dent soignée à Téhéran fait à nouveau des siennes. Peut-être est-elle cassée. A l'accueil de l'Hostel, Esteban te trouve un dentiste. Il suffit de se rendre sur place, sans rendez vous. L'endroit est éloigné, mais tu t'y rends à pieds. Marcher te fait du bien. La géométrie des rues est on ne peut plus simple : des blocs carrés de 100 mètres de coté, orientés Nord/Sud/Ouest/Est.

 

Arrivé au cabinet dentaire, un jeune dentiste te prend de suite. Ta dent est cassée. Il te conseille de la retirer. Il est un peu expéditif, mais il t'inspire confiance.. Veux-tu « maintenant »? Ok.

 

Il se met immédiatement à l'oeuvre après t'avoir injecté de anesthésiant dans la mâchoire. Armé d'une pince, il tire, tire, et tire encore.... mais ta dent fait de la résistance. Malgré l'anesthésie, ça fait mal. Il semble abandonner, sort un moment, puis revient avec d'autres outils. Plus gros. Cette fois-ci, il parvient à l'extraire, par morceaux, après avoir définitivement cassée la dent en deux. Il te montre les morceaux. Tes dents ont de longues racines.

 

Tu ressors en n'ayant jamais payé aussi peu cher un dentiste. Même une simple visite de contrôle coûterait deux fois plus cher en France. Il a pourtant passé près d'une heure avec toi, fait une radio et utilisé de nombreux outils stériles. Et vous avez pris le temps de discuter un peu voyages.

 

En te quittant, il te laisse sa carte de visite au cas où tu aurais des complications. Tu lui laisses un sticker « Route-Estivale » en échange.

 

Il est midi passé... le problème du jour est réglé. Tu peux rentrer tranquillement vers l'hôtel, malgré la pluie. Tu crains un réveil douloureux de la mâchoire .

 

Au retour à l'hôtel, un autre sac à dos dans ton dortoir. Tu ne seras plus seul ce soir.

 

Depuis ton arrivée, tu es dans le cirage à cause du décalage horaire. Petit à petit, tu retrouves tes esprits. Aussi la liste des tâches à faire. Tu commences à regarder les formalités douanières, les assurances, etc... Mais il faudra attendre Lundi pour s'attaquer vraiment à ces formalités.

 

Alors que tu écris ces lignes, Rike, une jeune étudiante allemande arrive. Elle est la propriétaire du sac à dos. Vous vous présentez. Rike vient de terminer une année d'études à Santiago. Elle voyage pour plusieurs mois avant de rentrer en Allemagne. Elle parle couramment Espagnol. Et parfaitement l'Anglais. Tu l'envie, d'autant plus qu'avec la fatigue, tu as même du mal avec l'Anglais.

 

Rike doit retrouver des amies pour la soirée. Elle te propose de te joindre à elles. Tu acceptes avec plaisir.

 

Ses copines sont dans la même situation qu'elles, mais elles faisaient leurs études au Pérou, à Lima. Elles adorent toutes Buenos Aires. Une belle ville, propre, bien organisée et vivante. Une ville Européenne. Vivante tu veux bien, mais propre, tu ne trouves pas. Il faut dire que tu arrives de Melbourne, et que tu mets la barre un peu haut.

 

Chacune raconte sa vie, au Chili ou au Pérou. Lima est célèbre pour ses quartiers dangereux, mais elles n'ont pas connu de problème particulier. Christine et Stéphanie sont les deux seules blondes de leur Université, ce qui leur vaut une reconnaissance particulière. Elles doivient cependant prendre pas mal de précautions. Pas question de se promener seule la nuit. Mais elles semblent heureuses de leurs séjours.

 

La soirée passe vite. Vous allez dans un bar, et vous discutez jusqu'à trois heures du matin. Elles ont pris le rythme « Sud-Américain ». Cela te fait bizarre d'être en compagnie de trois jolies jeunes filles, à peine plus âgées que tes enfants. Mais les voyageurs sont le plus souvent jeunes.

 

Vous rentrez à pieds avec Rike. Buenos Aires te paraît globalement sûre. Pas autant que Melbourne, Tokyo ou Séoul... mais vous croisez, même à cette heure tardive, plusieurs personnes qui, comme vous, viennent de terminer leur soirée.

 

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Samedi 11 Décembre 2010

 

Tu pars vers le Musée des Beaux Arts. On t'a conseillé le bus, mais tu préfères à nouveau marcher. Il est bientôt 13h, mais la ville semble seulement s 'éveiller.

 

Sur une grande place, une femme t'interpelle pour te dire qu'un pigeon t'a encore pris pour cible. Les pigeons de Buenos Aires t'en veulent particulièrement. Elle veut t'aider. Te demande de poser ton petit sac à dos au sol pour pouvoir te nettoyer. Comme tu ne le lâches pas, elle s'y reprend à trois fois, puis abandonne. Si tu ne veux pas être aidé... Un jeune homme, à l'air étudiant de bonne famille arrive. Lui aussi a vu le pigeon. Les habitant de Buenos Aires sont bien prévenants avec les touristes.

 

Tu as de grosses tâches dans le dos. Il faut nettoyer, mais tu préfères retourner vers l'hôtel. Sur le chemin du retour, tu as l'idée de rentrer dans un Mac Donald. Dans les toilettes, tu retires ton tee-short pour le nettoyer. Les souillures se nettoyent bien. Mieux que celles de la veille. Au final, ton tee-short est trempé, mais la température est douce et il séchera vite. Tu peux repartir en direction du Musée. Tu te dis que tu regarderas sur internet si on parle des pigeons de Buenos Aires... Ce double baptême est bien étrange.

 

Le Musée est intéressant, bien pourvu. De nombreuses toiles de peintres impressionnistes. Tu ne pensais pas en voir autant. L'entrée est gratuite, mais il n'y a pas foule. On peut s'approcher autant que l'on veut des tableaux. Tu passes un bon moment.

 

Il pleut à ta sortie de Musée. Chaque jour, tu as droit à une petite averse. Rien de méchant. Tu reviens à l'hôtel à pieds. Tu veux te fatiguer. Le quartier Recoleta, près du Musée est riche. Des immeubles bien entretenus, des trottoirs propres, et des halls d'immeubles cossus et décorés. Buenos Aires a de multiples visages : bourgeois, prolétaires, commerçants, … De nombreuses églises catholiques, mais aussi parfois des églises protestantes et des synagogues. La population elle même est multi-culturelle. Tu prendrais la plupart des habitants pour des espagnols ou des italiens, mais les descendants des indiens, souvent métissés, sont aussi présents. Tout ce petit monde semblerait vivre en harmonie.

 

De retour à l'hostel, tu fais connaissance de Madeleine, la troisième occupante de la chambre. Elle est arrivée dans la matinée. Madeleine est Suisse allemande. Elle voyage seule, et tu sens que, comme toi, elle a envie de parler. Tu lui fais écouter sur YouTube la chanson de Jacques Brel : « Madeleine ». Madeleine, elle aime tant ça! Elle te propose de diner avec elle. Deux soirs de suite où de jeunes femmes t'invitent à diner. Tu en as bien de la chance!

 

Madeleine voyage depuis deux mois en Amérique du Sud. Elle te raconte ses péripéties. Le vol de son portable. Une autre fois, alors qu'elle courrait sur une plage au Pérou, un homme l'a menacé avec un couteau. L'Amérique du Sud semble moins cool que l'Australie ou l'Asie. Elle a aussi été victime des pigeons. Ou plutôt des lanceurs de merde qui se font passer pour des bons samaritains.

 

Vous parlez aussi des pays que vous avez l'un et l'autre traversés. Madeleine voyage beaucoup. Elle t'impressionne. Une jeune comptable, qui part seule, avec un sac à dos, en Asie, en Australie, en Amérique du Sud,...

 

Vous retourner dans le quartier de San Termo. Un repas bien arrosé par du vin Argentin. Mais tu es déçu par ton plat de viande. Sur le chemin du retour, une pause dans un bar pour un dessert, et surtout pour écouter du Flamenco! Tu penses à Almodovar. Tu passes un bon moment, en bonne compagnie, avec un bon tiramisu. Vous rentrez à l'hôtel plutôt tôt : seulement une heure du matin... Mais vous aviez aussi commencé la soirée bien plus tôt.

 

Avant de te coucher, tu jettes un oeil sur internet, et tu trouves effectivement des témoignages de « cibles de pigeons ». Il faut prendre ton double baptême comme un bon avertissement. Tu sens que tu vas bien dormir.

 

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Dimanche 12 Décembre 2010

 

Balade vers La Boca, un quartier de futbol. Tu traverses différents quartiers. Certains « chauds », d'autres déserts. Le Dimanche est un jour particulier, avec ces activités particulières.

 

Tout ce qui est autour du stade semble dédié au foot et au club local. Malheureusement, il n'y a pas de match aujourd'hui.

 

Il y a un Musée dans le stade. Le Musée paraît bien petit. Rien avoir avec le grand Musée des Beaux Arts. Mais il y a foule. Contrairement aux Beaux Arts, l'entrée est payante et chère. Il y a longue une queue pour les tickets... Tu ne pensais pas visiter ce Musée, mais là, tu es totalement dissuadé.

 

Tu poursuis ta balade. Des jeunes jouent au foot, des couples se promènent. Dans une église, on te donne un papier et un stylo pour que tu écrives... tu ne sais pas quoi. Tu rends feuille blanche.

 

A un carrefour, un homme t'interpelle de sa voiture : tu ne dois pas laisser ton appareil photo visible. C'est dangereux... Ok, tu le rentres. Merci!

 

Tu prends un café dans un bar. Comme souvent ils ont du WIFI. Tu lis tes emails, puis le Monde. Un article sur Buenos Aires... Au sud de la ville (tu es au Sud du centre, mais pas au sud de la ville), de multiples et violents affrontements ont fait plusieurs morts. La population locale s'en prend aux réfugiés Boliviens et Péruviens qui vivent cloîtrés dans un parc. Tu as effectivement vu des banderoles devant un gros hôpital. Elles demandaient l'arrestation des coupâbles. Tu comprends un peu mieux maintenant.

 

Il y a aussi de nombreuses manifestations en ville ces jours-ci. Probablement pour soutenir ces réfugiés (ou parfois pour dénoncer leur présence).

 

Dans le Monde, on parle aussi d'Asie Centrale. Des contrats mirobolants de Bouygues au Turkmenistan. De la fille du Président Ouzbek. De la mafia Kazakh... Tout cela évoque des souvenirs pas si lointains.

 

Tu rentres à l'hôtel, toujours à pieds. Tu es fatigué.

 

Le soir, vous retournez avec Madeleine au bar où vous aviez écouté de la musique. Vous y mangez... Tout est excellent. Vous avez droit à une petite démonstration de tango. Un peu de musique aussi, mais moins bonne que le Flamenco de la veille. Tu aimes bien discuter avec Madeleine. Madeleine qui est venue.

 

De retour à l'hôtel, tu dialogues par mail avec Angela. Angela s'occupe à Melbourne de l'expédition de Toeuf Toeuf. Toutes les inspections sont enfin passées. Mais tu n'arrives pas à payer l'expédition avec ta carte bleue. Tu devras régler le souci ou faire un virement international quand la France s'éveillera. Impossible de communiquer à la fois avec l'Australie et l'Europe. Les journées passent, et Toeuf Toeuf est toujours en Australie.

 

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