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La douane du Terminal de Cargas PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Mercredi 22 Décembre 2010

 

Nicolas te conduit à l'aéroport pour 9h, l'ouverture de Lan Cargo. Tu retrouves Ivana et Lorena. Quand tu arrives, elles sont en train de s'échanger des cadeaux de Noël avec les autres filles du bureau. L'ambiance a l'air bien amicale. Elles te confirment la bonne nouvelle : Toeuf Toeuf est bien arrivée! Tu payes des frais – sans comprendre pourquoi -, puis elles te dirigent vers la douane pour attaquer les choses sérieuses.

 

Tu récupères tout d'abord un laisser passer pour rentrer en zone « sous douane ». Tu fais tout au pas de course... tu espères quitter l'aéroport avant midi.

 

Au sas d'entrée, un agent « Sécuritas » ne veut pas te laisser passer avec ton essence... Il faut bien un quart d'heure pour régler le problème : on te prend ton sac avec l'essence, pour le laisser dans un bureau loin des zones publiques. Pourquoi pas..

 

9h30. Tu peux enfin aller au bureau des douanes. Le bureau numéro 2. Quatre personnes attendent et tu t'assois près d'elles.

 

9h45. Rien ne se passe. Il n'y a personne dans le bureau. On t'explique que le bureau ouvre à 10h.

 

10h10. Une employée des douanes arrive. Elle s'enferme dans son bureau. Vous êtes maintenant une quinzaine à attendre.

 

10h20. L'employée sort pour placer un distributeur de « numéros » devant la porte. Tu comprends de suite qu'il faut faire comme tout le monde : se ruer pour prendre le bon numéro. En pratique, la majorité des derniers arrivés laissent les premiers prendre un ticket d'abord. Mais pas tous... Tu te retrouves avec le ticket six ou sept. Tu n'auras perdu que deux places dans la file d'attente. Pas trop mal.

 

11h30. Seules 5 personnes sont passées, et vous êtes désormais une trentaine à attendre. Parfois, des gens arrivent et court-circuitent la queue. Ils semblent être dans une « seconde étape », alors que vous n'êtes que dans la première.

 

12h00 Ton tour arrive! La personne vérifie que tu as tous les documents nécessaires : carte grise, passeport, permis international, assurance, et bon de voyage de la moto. Elle fait des photocopies, et constitue un dossier avec. Tu peux te rendre au bureau n°1.

 

12h15. Le bureau n°1 est vite passé, et l'on t'a renvoyé sur le bureau n°3.

 

12h30. L'attente n'est pas trop longue au bureau n°3. L'employé semble être le chef. Il vérifie à nouveau tous les documents que l'on t'a demandé au bureau n°1. Il rajoute dans le dossier le numéro du châssis de la moto. Après avoir rempli plusieurs formulaires, il t'en fait signer certains. Tu signes tout avec empressement. Derrière lui, trône le portrait officiel, bien centré. Tu reconnais Diego Maradona dans son maillot bleu et blanc. Le futbol est au dessus de tout.

 

12h45. Il te conduit dans le hangar. Tu repères tout de suite la caisse! Le chef demande à un homme de te l'ouvrir. En cinq minutes, les quatre flancs de la caisse sont déposés, et tu peux commencer à travailler.

 

13h15. Après avoir tout sorti, tu fixes le guidon et retournes Toeuf Toeuf... C'est bien plus simple pour replacer la fourche et les roues. Tu as du mal avec la roue arrière, ou plutôt le disque qui refuse de rentrer entre les plaquettes. Tu t'y reprends à quatre ou cinq fois. Les roues remontées, un nouveau retournement pour retrouver la position normale. Ainsi, tu fixes tous les pièces plastiques, les guides de durites, les câbles électriques, le guide chaîne, … tu ne te souvenais pas avoir démonté autant de pièces. Arrive le tour de la batterie... Tu ne trouves plus le boulon de fixation de la cosse que tu avais débranchée. Rusé, tu avais anticipé et tu avais acheté d'autres boulons. Mais tu ne les trouves plus non plus. Tu te décides à scier un boulon de réserve, plutôt trop grand. Pour faire des économies de poids, tu n'as pris qu'une lame de scie à métaux, sans manche. Mais ce n'est pas aussi facile que tu l'aurais imaginé. Voilà ce que c'est de vouloir tout optimiser! Après quinze bonnes minutes, tu arrives juste à la moitié du boulon. Tu abandonnes et tu fixes la cosse avec du fil de fer. Ce n'est pas joli, mais cela tiendra bien quelques jours.

 

Des personnes travaillent autour de toi. Elles vérifient des paquets. Juste derrière toi, sont entassés des tonneaux de carburants bio pour le team Toyota du Dakar 2011... C'est vrai que le Dakar se déroule désormais en Argentine, et tu comprends mieux pourquoi trois au quatre personnes t'ont demandé aujourd'hui si tu y participais. En tout cas, faire venir du carburant bio par avion, fallait oser!

 

15h30. Entre la roue arrière qui ne voulait pas rentrer, et l'histoire du boulon de batterie, tu as bien perdu une heure bêtement. Tu rajoutes l'huile et l'essence. Toeuf Toeuf démarre... mais elle s'arrête après deux minutes. Il semble qu'il n'y ait pas assez d'essence. Tu as pourtant mis quatre litres. Il faut en trouver davantage. Tu demandes si tu peux sortir de la zone sous douanes pour aller chercher de l'essence,... et on t'accorde la permission. Tout le monde t'a repéré, et on veut t'aider. Tu sens que tu n'aurais pas du avoir cette autorisation, mais tu ne demandes pas ton reste... tu sors, et reviens un quart d'heure plus tard avec quatre litres supplémentaires. Tout va bien mieux!

 

16h. Tu as fini... tu as replacé les caisses, rangé les outils... et retrouvé le boulon manquant de la batterie. Tant pis, tu le replaceras plus tard.

 

Peux tu partir? Tu ne sais pas... Il faut peut être retourner voir le chef du bureau n°3. Mauvaise surprise, il y a la queue devant son bureau. Vingt minutes d'attente. Recommence ensuite une petite ronde : bureau n°2, puis n°1, puis n°3, puis n°1, puis n°3 à nouveau. Et encore le n°1. Et c'est terminé! Sérieux?

 

Tu sors, mais les douaniers refusent que tu ailles récupérer ton sac à dos chez Lan Cargo. Il te faut faire tout le tour de l'aéroport par l'autoroute pour revenir à deux cent mètres du hangar.

 

17h30. Tu as tout récupéré, dit au revoir aux filles de Lan Cargo, et installé le sac sur le porte bagages, comme au bon vieux temps. Mais il est trop tard pour prendre la route. Tu téléphones à l'hôtel de Grande Monte où tu passeras une nuit de plus.

 

Retour à l'hôtel. Tu es fatigué par cette journée. Le stress et la chaleur. Tu n'as rien mangé, pas assez bu. En arrivant, tu prends une bière et tu bois quelques litres d'eau. Fatigué, mais heureux d'avoir retrouvé Toeuf Toeuf. Tu réalises que tu n'es pas tout à fait le même avec ou sans elle. Les gens aussi te considèrent différemment. Avec elle, on te salue, on essaye de t'aider, on s'intéresse à ton voyage. Piéton, tu étais un backpacker parmi des centaines. Tout juste bon à être la cible des pigeons facétieux.