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La frontière Colombienne PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Samedi 12 Mars 2011

 

Une longue journée de route. Environ 300km en Equateur et autant en Colombie. Idéalement, tu souhaiterais atteindre Popayen, à plus de 300 km de la frontière. Mais on t'a vivement déconseillé de rouler après 17 heures dans la zone située entre la frontière et Popayen.

 

Coté Equateur, tu vois enfin de belles routes. Jusque là, tu avais emprunté les routes les plus moches de ce si beau pays. Mais tu ne prends toujours pas de photo.

 

Tu réalises qu'il y a un peu plus d'une heure, tu as changé d'hémisphère. L'Equateur... Nul panneau ne l'indiquait. Tu es donc passé de la fin de l'été à la fin de l'hiver. Mais il fait plus chaud au fur et à mesure que tu montes dans le Nord. L'altitude baisse.

 

Tu as dix jours d'avance sur ton programme : tu prévoyais de passer le jour de l'équinoxe. Cela aurait été à la fois l'équinoxe d'automne et de printemps.

 

Les formalités à la frontière sont plus rapides que ce que l'on t'avait annoncé. Une heure et demi suffit. Tu en profites pour te renseigner sur la dangerosité de la route. Le douanier considère qu'il n'y a plus de danger, mais qu'il faut éviter de rouler après 18h. C'est déjà mieux que ce que l'on te disait en Equateur.

 

La route est belle. Après Pasto, elle descend dans des gorges vertigineuses. Les paysages n'ont rien à envier aux plus beaux que tu as vus jusque là, probablement dans le Sud de la Bolivie. Mais les reliefs sont recouverts d'une couche verte. La végétation pousse partout, même sur les parois les plus abruptes.

 

Tu viens seulement d'arriver, mais la Colombie te plait. Les maisons sont toutes fleuries. Tu n'as jamais vu autant de fleurs depuis ton départ. Les gens semblent heureux, joyeux. Les jeunes sont souvent élégants. Habillés simplement, mais avec des couleurs gaies. Tu t'attendais à une ambiance « guerre civile » et c'est tout le contraire.

 

Tu essayes de suivre les recommandations que l'on t'a donné : rouler sans t'arrêter jusqu'à Popayan. Tu arrives à El Bordo à 17 heures. A la station service, le pompiste t'indique qu'il te faudra encore deux heures pour atteindre Popayen. 19 heures... C'est plus sage de rester ici pour la nuit. D'autant plus que tu auras peu de route le lendemain. Deux heures seulement entre Popayen et Cali où tu souhaites faire une pause. Se reposer et garder de la route pour demain.

 

Tu reviens sur le centre ville pour retirer de l'argent à un distributeur, puis à un petit hôtel qui annonce un parking privé. La patronne de l'hôtel est souriante. Quand tu lui demandes si il y a de l'eau chaude, elle te réponds simplement qu'il n'y en a pas besoin. « Il fait chaud ici ». Et c'est vrai que sous tes vêtements chauds, tu transpires toute ton eau. Question dont tu connais la réponse : il y a t-il du WIFI ? Elle n'ose pas répondre que c'est tout aussi inutile. Mais elle n'en pense pas moins.

 

Tu vas diner dans un restaurant du centre. La ville se résume à une longue « Grande Rue » sur laquelle passent en permanence des poids lourds bruyants et polluants. Il y a juste au centre un petit parc, au niveau de l'Eglise. Une grande Eglise bien remplie pour la messe du Samedi soir.

 

Au restaurant, tu discutes avec ton voisin de table, un enseignant. Les Colombiens discutent vraiment facilement. L'un des peuples les plus ouverts que tu aies rencontrés jusque là. Tu te renseignes à nouveau sur les dangers de la route. Pour lui, il n'y en a plus, sauf après minuit... En tout cas, tu vérifies une fois de plus qu'une vision éloignée augmente toujours les dangers.

Tu manges bien, et pour à peine plus cher qu'en Equateur. En sortant du restaurant, des femmes assises à une table de la terrasse t'abordent. Elles sont surprises de voir un « Gringo ». Elles t'invitent à t'assoir pour discuter un moment; Pour plaisanter, elles te disent que la plus jeune d'entre elles recherche justement un Gringo pour se marier. Mais jusqu'où est-ce une plaisanterie ? Beaucoup de questions sur toi, sur ta vie... Les questions sont directes. La jeune fille mime la déception quand tu la trouves trop jeune. Arrive son père. La plaisanterie continue, et te voilà soumis aux questions de beau-papa. Tout le monde rigole bien, mais beau papa est plus philosophe. Il n'insiste pas. Tu quittes tout ce petit monde, bien joyeux, pour rentrer à l'hôtel et essayer de trouver des informations sur le drame qui se passe au Japon. Pour une fois que tu utilises la télévision, tu ne trouves pas une seule chaîne d'information.

 

Pendant la nuit tu entends se poursuivre la ronde des poids lourds. Tu croyais les routes désertées après 17 heures, mais il n'en est rien.

 

 

Dimanche 13 Mars 2011

 

Tu vas prendre un petit déjeuner avant de prendre la route. L'occasion de marcher à nouveau dans le centre d'El Bordo. Les gens sont tranquilles en ce Dimanche matin. La majorité de la population est noire ou métis, mais tu ne ressens pas de tension raciale. Tout le monde discute avec tout le monde. Tous se font la bise.

 

Tu prends un café avec des croissants, et tu regardes passer les gens dans la rue. Tu te souviens qu'Alejandro, un motard de Santiago, te parlait souvent des filles de Colombie. Elles le faisaient rêver... Sont elles plus belles que les Chiliennes ? Peut être, mais elles sont surtout plus libres. La plupart sont en short, ou en jean moulé. Tu en vois plusieurs conduire des motos. Les relations entre filles et garçons semblent aussi plus simples. Les jeunes couples s'enlacent souvent en moto, ou marchent à pieds, main dans la main.

 

Ton paquetage fait, tu prends la route tranquillement. Tu ne regrettes pas d'avoir passer la nuit à El Bordo. Tu peux mieux profiter des paysages. Et aussi rouler plus surement car la chaussée est souvent abimée par des trous.

 

Tu arrives après deux heures à Popayen. La région semble plus riche. De nombreux cyclistes amateurs, mais aussi des joggers font leur sport dominical sur la Panaméricaine. Parfois, des quartiers résidentiels à l'Américaine : des maisons toutes identiques derrière une palissade.

 

Il y a, comme en Equateur, de nombreuses Chevrolet, mais les Renault sont majoritaires. C'est la première fois que tu vois un pays avec autant de Renault. Surtout des anciennes 4L, des R9, et des Logan. Michelin n'est pas en reste, et plusieurs fois tu rencontres Bibendum assis sur les rétroviseurs des poids lourds.

 

La route traverse des zones peuplées. Tu croises des personnes endimanchées qui vont à la messe à pieds, ou en reviennent. Les Eglises sont pourtant plus rares, ou moins visibles, qu'au Pérou ou en Equateur.

 

Le paysage est coloré par les fleurs. La végétation est généreuse. Un peu partout des arbres fruitiers : des bananiers, des orangers, et de nombreux autres que tu ne connais pas. Le pays ne manque pas d'eau. Souvent, on a l'impression d'un pays de bosses avec, entre les bosses, des torrents. Les creux comme les reliefs sont tous sous une végétation luxuriante.

Tu arrives à Cali en début d'après midi. La circulation est tout à fait raisonnable. Tu as aucun mal à trouver l'hostel que t'avais conseillé Sylvain. Une ville qui te plait au premier abord.