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Premiers jours en Russie

 

 

Dimanche 1 juin 2014

Riga te semble vide le dimanche matin. Tu peux traverser la ville sans encombre.

Tu retrouves la conduite dans la pluie. Tu n'as pas beaucoup de chance depuis ton départ. La pluie, le froid, le vent... Ce départ regroupe les trois.

La route est relativement déserte. Tu observes les nombreux nids de cigognes. Tu aperçois aussi les restes de renards écrasés. La faune semble dense dans la région.

Pendant plusieurs dizaines de kilomètres, la route suit un fleuve très large. Peut être un kilomètre de large. Trois ou quatre fois la Loire... Tu comprends que toute cette pluie doit bien s'écouler. Nombreux sont aussi les lacs ou les étangs. De l'eau partout. Souvent des pêcheurs installés sur la berge. Quelques fois sur une barque.

La pluie. Ce voyage commence sous le signe de la difficulté. Peut être une manière de te préparer pour la suite. Tu souris quand tu repenses à ton tour du monde. Tu avais bien eu quelques jours de pluie et de froid, mais cela ne durait jamais bien longtemps. Alors que depuis ton départ, tu sembles confronter aux intempéries.

Tu arrives à la frontière en début d'après midi. Voici bien longtemps que tu n'as plus passer de frontière terrestre réelle. Tu retrouves les files de camions que tu doubles. Le contrôle de police. La policière, prévenante, te remplit ta fiche. On te demande où tu te rends et tu réponds « Chukotka ». Les policières rient de bon coeur, et tu comprends leurs rires.

Puis la douane. La douanière t'aide aussi. Au moment de l'inspection, elle te fait juste déposer le sac du dessus. Elle s'interroge sur le bateau et tu lui montres une photo sur ta brochure. Lodka ? Da! Tu craignais un peu que ton bateau pose problème, mais il n'en est rien. Pas grand chose n'étonne en Russie.

Elle finit de te remplir les papiers, te les fait signer, et tu peux partir. Tout s'est passé en moins d'une heure. Tu ranges et démarre. Comme souvent, tu as oublié le dernier contrôle, celui de la sortie de la frontière où l'on vérifie que ton passeport est bien tamponné. Il te faut rouvrir ton sac à dos. Devant la barrière, tu essayes de placer la moto sur sa béquille mais tu sens que le gag du retournement te guette à nouveau. Finalement, c'est le policier qui sort pour examiner tes papiers. Les pauses restent délicates.

Peu après la frontière, tu t'arrêtes pour remplir ton réservoir avant, et repars sous la pluie. Après une heure, la pluie cesse. La douceur est arrivée aussi. Tu es surpris de ce changement. Alors que tu n'as fait que 150 km, voilà que tu tombes en panne d'essence. Il doit pourtant te rester plus de 8 litres. Tu repenses à ton précédent voyage. Pendant les deux premiers mois, tu n'arrivais pas à utiliser tes 5 derniers litres. Cette fois-ci, il s'agit des 8 derniers. Après avoir attendu 5 minutes, le moteur accepte de redémarrer. Tu roules ainsi à 60km/h jusqu'à la prochaine station, à une dizaine de kilomètres. Il faudra que tu améliores le chemin des durites d'essence.

Tu t'arrêtes ensuite au premier hôtel. La réceptionniste veut bien te donner une chambre, mais sans faire les déclarations « spéciales touristes ». Pas de souci! Par expérience, tu sais que l'on ne t'empêchera pas de quitter le pays si tu n'as pas ces fameuses déclarations « obligatoires ». Même si le manque de ces petits papiers irrite la police des frontière qui se doit de les vérifier.

Avant de te coucher, tu remarques les nombreux moustiques dans les hauteurs du plafond. Depuis quelques jours, tu es confronté aux premiers moustiques de ton voyage. Ils sont venus t'embêter lors des arrêts aux stations services, à la douane,... Tu sais qu'il y en aura beaucoup d'autres dans les semaines à venir. Alors que tu te dis que tu sortiras ton sac drap pour la nuit, tu réalises que le drap fourni par l'hôtel est justement un grand sac drap, avec une petite ouverture... Ils ont eu la même pensée que toi, mais longtemps avant. Après t'être aspergé le visage d'antimoustique, tu t'endors comme une masse. Le sommeil ne tarde jamais à venir quand tu te couches le soir.

Au petit matin, tu réalises que tu n'as pas dormi dans un sac droit, mais dans une housse de couette. Ce n'est pas grave, tu n'as pas été piqué.



Lundi 2 Juin 2014

Tu pars sous un ciel menaçant, mais tout se dégage rapidement. Il fait de plus en plus beau, et de plus en plus chaud. Incroyable...

La route est bonne et le trafic réduit. Au fur et à mesure que tu approches de Moscou, la circulation se densifie, et la température continue de monter... Tu ne tardes pas à retirer ta polaire, puis ta veste de pluie.

Tu es depuis quelques jours en contact avec Mikhail, un Moscovite motard qui est actif sur le site « advrider ». C'est Lloyd, à Melbourne, qui t'avait parlé de ce site et tu t'es inscrit pour en savoir plus sur les défauts de ta moto.

Mikhail a un magasin de pièces moto et t'a proposé de te livrer un Michelin Desert à Irkoutsk. Un solution miraculeuse pour toi car ton pneu actuel est déjà en fin de vie. Tu as ses coordonnées GPS. Il est lui même en voyage, mais son associé peut t'accueillir. Tu y vas aussi pour trouver un pneu, moins cher qu'un Desert, pour tenir sans risque jusqu'à Irkoutsk.

L'arrivée dans Moscou se complique. S'il n'y avait pas eu cette histoire de pneus, tu aurais contourné par le périphérique le plus extérieur. Des embouteillages, et la chaleur n'en finit pas de monter. Les motards ne sont jamais contents!

Ta moto avec son chargement est difficile à manoeuvrer en sur-place. Tu fatigues. L'heure aurait due être favorable à un trafic fluide, mais les travaux estivaux compliquent les choses. Les derniers kilomètres sont interminables alors que tu es encore à plus de 20 km du magasin, qui se situe dans la banlieue sud.

Tu n'as pas de carte GPS de Russie et navigues en mode « Compas ». Tu ne sais quand quitter ta route pour obliquer vers le Sud. Quand tu te décides enfin, voilà que la bretelle que tu as choisie t'amène au bout du compte plein Nord. Tu t'égares, tourne en rond, et retrouves finalement une voie rapide. Mais à nouveau plein Nord. Tu t'arrêtes à la première station pour faire le point et refroidir ton moteur. Tu renonces à rejoindre ce magasin. Il te faudrait l'après midi, et tu préfères rester sur cette rocade, la A104 (comme à Paris), pour rejoindre la M7, « l'autoroute de l'Est ». A nouveau, des embouteillages, mais tu finis par y arriver. Malheureusement, la M7 n'est pas vraiment une autoroute, et il te faudra encore une bonne heure pour voir la circulation devenir « normale ».

Fatigué, cuit, tu t'arrêtes au premier hôtel après 18 heures. Tu es bien accueilli par Galina, la réceptionniste toute contente de l'arrivée d'un touriste. Vous discutez, elle t'interroge sur ton voyage. Tu lui expliques, lui, sort ta brochure, le bouquin du voyage précédent. Elle s'extasie : « Romantik! ». Tu souris. Tu aimes bien ce mot.

Tu es encore en zone urbaine, et Galina te trouve un local pour stocker le sac à bateau. En revanche tu laisses les sacoches métalliques sur la moto. Le parking est fermé la nuit.

Tu vas faire le plein. Tu t'arrêtes à une petite station, déserte. Comme dab, il faut aller négocier avec la caisse pour pouvoir débloquer l'essence. Il faut payer avant... Comme tu souhaites faire le plein pour mesurer la consommation, tu insistes. D'habitude, les choses s'arrangent toujours, et on te laisse faire le plein. Mais la caissière n'est pas Galina, et te crie la procédure tantôt à travers sa fenêtre blindée, tantôt au haut parleur. Il faut lui dire combien de litres! Le sketch se poursuit. Tu lui laisses ta carte bleue, mais elle veut la débiter tout de suite. Toujours les cris au haut parleur. Elle n'arrive pas à débiter la carte car elle s'interrompt à tout moment pour crier. Tu abdiques, lui donnes 1000 roubles pour 18 litres, soit normalement 600 roubles... Tu penses avoir besoin d'environ 17 litres... Elle te rend 500 roubles, et démarre son compteur pour 15 litres. Bien sûr, tu n'auras pas fait le plein, mais elle coupe enfin son haut parleur. C'est bon d'entendre le bruit du trafic de l'autoroute. Tu es pressé de retrouver Galina!

Galina t'attend avec un cadeau : un aimant que l'on fixe sur les frigos qui représente des poupées russes. Tu la remercies, et elle te montre aussi qu'elle a photocopié et encadré ta photo quelle a trouvée dans ton livre. Celle où tu es avec un géant Australien. Tu es touché, mais tu as un peu l'impression d'être un charlatan. Tous les romantiques sont peut être des charlatans.

Plus tard, au restaurant, tu as Mikhail au téléphone. Il a un ami à Vladimir, la ville voisine, à qui tu pourrais laisser le montant pour le pneu Desert et deux litres d'huile. Tu essayeras de le trouver demain.

Mardi 3 Juin 2014

Tu ne pars par tôt, et les difficultés de la circulation font que tu arrives seulement à 10h à Vladimir. Serguey t'attendais, et tu le retrouves de suite. Vous allez tout d'abord dans un supermarché pour trouver un distributeur de billets. Tu en profites pour acheter une carte SIM russe qui te permettra d'accéder plus facilement à Internet. Malheureusement, la carte ne fonctionne pas : tu croyais à tort que ton téléphone était déverrouillé. Qu'à cela ne tienne : Serguey embarque ton téléphone, et reviendra peu après l'avoir fait déverrouillé par un spécialiste. Tout s'arrange rapidement ici.

Alors que tu attends Serguey, un homme équipé d'un petit pot de goudron et d'une brosse s'approche de toi. Tu penses qu'il doit être cantonnier. L'homme a un sourire malicieux. Comme dab, tu lui dis que tu es Français, que tu ne comprends pas bien le Russe. Ce n'est pas grave : il te raconte quelque chose. Tu ne comprends pas grand chose sauf, au milieu de la phrase les mots « Saint Exupery ». Peut être t'a t-il parlé de rose, de mouton, d'aéronef ou de baobabs... Les mots « Saint Exupéry » font que vous vous parlez, lui en Russe et toi en Français, et qu'il ne lâche pas son sourire malicieux.

Serguey revient, et vous quittez la place partir à la recherche d'un pneu arrière. Vous retrouvez Alex, un autre motard, chez un vendeur de pièces motos. Alex parle très bien l'Anglais. Vous allez prendre un café. Tu comprends qu'il est l'un des motards célèbres de Russie. Célèbre par ses voyages. Tu lui expliques le tien, qu'il apprécie de suite, même s'il est raisonnablement sceptique sur sa faisabilité. Ta démarche n'est pas de faire, mais d'essayer de faire. Cela lui plait ainsi.

Il note sur ton carnet une liste de contacts, des motards qui pourront t'aider sur ta route.

Il appelle aussi Danila, un motard de Nizi Novgorod, la prochaine ville pour lui demander de te trouver un pneu. Peu de temps après, Danila rappelle pour nous dire qu'il a trouvé un pneu d'occasion, mais encore en bon état. Tout ce qu'il te faut pour rejoindre Irkoustk.

Les réseaux de motards sont importants en Russie. Des fraternités. Chaque grande ville a son « moto-club », et l'entraide aux motards voyageurs est un principe très fort que tu n'a jamais rencontré à ce niveau en dehors de la Russie. Il y a plusieurs explications à cette fraternité, mais l'une « pratique » est la dimension du pays, et la difficulté du voyage.

A Vladimir, Serguey et Alex font tout ce qu'ils peuvent pour t'aider. Ils te conduiront ensuite jusqu'à la sortie de la ville. Tu es impressionné par leur disponibilité.

Lorsque tu arrives à Nizi Novgorod, tu appelles Danila qui t'attend près de chez lui. Sa moto, une GS1200, est en panne de freinage. Les motos modernes sont compliquées à réparer.

Danila habite avec sa grand mère et leurs deux chats. Il te laissera sa chambre. Sa grand mère a comme objectif de te faire prendre quelques kilos. Après une douche, vous retrouvez Vitalik, un ami motard. Il te feront visiter la ville. Une ville qui a une longue histoire commerciale, puis industrielle. Elle fut à l'époque de l'URSS interdite aux visiteurs car centre de production d'armes secrètes.

Alors que tu profites de la lumière pour prendre des photos, tu réalises que le message qui apparaît régulièrement sur ton écran indique que tu as oublié d'insérer la carte mémoire... Voilà donc plusieurs jours que tu prends des photos sans les enregistrer. Tu râles.

Tu termineras la balade en continuant les prises de vue, mais avec une carte mémoire.

Dans le centre de la vieille ville, un château, ou plutôt un fort : le Kremlin. Une exposition permanente d'armes : des vieux tanks, des pièces d'artillerie,... qui furent construits pendant la seconde guerre mondiale dans la ville.

La guerre ou les équipements militaires sont toujours très présents en Russie. Tu as aussi remarqué la veille, alors qu'un homme zappait avec la télé d'un restaurant, que les films de guerre occupaient une grande place. Tu en parles à Danila qui justifie cette obsession par les 20 millions de morts Russes de la seconde guerre mondiale. Il est vrai que les invasions Napoléonienne puis Allemande ont du laisser des traces. Mais tu ne partages pas complètement son avis. Tu as l'impression que le sujet est cultivé. Une composante du nationalisme.

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Vous récupérez le pneu vers 9 heures du soir. Vous rentrez pour le monter. Tu es fatigué et tu aurais préféré t'y mettre tôt le matin. Tu n'es pas très efficace malgré l'aide de Danila et Vitalik. Mais vous finissez par y arriver.

Tu es impressionné par les liens d'amitié qui lient Danila et Vitalik. Tu sais que plus les conditions de vie sont difficiles, plus les amitiés sont fortes. En France, un ami est le plus souvent une personne avec qui ont partage des moments de loisirs. Ici, on demande beaucoup à un ami, et on lui donne aussi beaucoup. L'amitié impose une disponibilité réciproque et le partage. Tu les envies.

Vous ne rentrez que vers minuit. La grand mère de Danila vous avait préparé à diner, mais elle s'est couchée. Tout est bon, mais trop copieux.

Vous discutez avec Danila. Le sujet d'actualité est bien sûr l'Ukraine. Tu n'as pas vraiment d'avis, sauf que la population Ukrainienne se retrouve prise en otage entre deux blocs économiques qui s'opposent. Danila lui soutient totalement la position officielle Russe. Tu le comprends : sa grand mère elle même est née en Ukraine et une partie de leur famille vit dans la région de Donetz.

Vous vous couchez tard. Tu sais que le lendemain sera difficile.



Mercredi 4 Juin 2014

Tu te réveilles comme chaque matin avec le soleil. Trop tôt. Lorsque la grand mère se lève, tu la rejoins. Elle est contente de ta visite. Tu es à la fois un ami de Danila et une distraction. Elle te parle, mais tes progrès en Russe sont trop limités.

Tu es heureux d'avoir partagé ce moment avec Danila et sa grand mère. D'avoir compris comment ils vivaient, vu leur difficultés et les bons cotés de leur vie. Danila travaille dans le même domaine que toi, il a des compétences équivalentes. Mais vos niveaux de vie sont très éloignés. Pourtant, il ne voudrait pas quitter la Russie. Non seulement c'est son pays, mais il a le sentiment qu'ici tout est possible, qu'il peut y réussir.. L'idée américaine que le système donne à chacun la possibilité de devenir milliardaire.

En rangeant tes outils, tu as réalisé que tu as oublié la rallonge pour tes douilles. Tu en parles à Danila, pensant lui dire que tu t'arrêteras simplement dans un Castorama ou un Leroy Merlin que l'on trouve, comme en France, à la sortie des grandes villes. Mais il te donne sa rallonge, et insiste pour que tu la gardes. Tu n'aurais pas du parler de cela... Tu l'acceptes et la ranges avec tes outils.

Vitalik t'accompagne en moto jusqu'à la sortie de la ville. La circulation est à nouveau dense.Tu n'avances pas bien vite.

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Les routes Russes varient souvent. Tu as l'impression que l'unité est la dizaine de kilomètres, ou parfois des multiples. Jamais moins. Des belles sections de deux fois deux voies, puis des parties plus anciennes, un peu défoncées. Et souvent des zones en travaux. Comme l'hiver doit arrêter tout, il faut profiter des beaux jours et travailler double.

Parfois, la route est complètement bloquée : la réduction de deux à une voie, ou encore une zone de passage alternée à cause de travaux.

Tu gères mieux ton essence, mais il t'arrive de prendre quelques risques avec la réserve. Après avoir roulé un peu trop sur la réserve, tu décides d'aller vers un village un peu écarté pour faire le plein avant la panne sèche. Le caissier, les clients sont surpris et contents de te voir débarquer. Ils t'interrogent sur ton voyage. A coté, les chauffeurs d'un camion citerne sont occupés à remplir une cuve. Tu es apostrophé par l'un d'eux. Ou plutôt l'une car il s'agit d'une très belle fille, au regard joyeux, dans une tenue réglementaire de pompiste. Une tenue surprenante. Tu te trouves privilégié d'avoir ainsi l'attention d'une si belle fille. Tu aurais voulu lui demander l'autorisation de la prendre en photo, mais tu n'oses pas. Intimidé...

Tu attends 18h, et tu t'arrêtes au premier hôtel. Tu n'auras pas beaucoup avancé, mais tu es épuisé et tu sens que conduire devient dangereux.



Jeudi 5 juin 2014

Tu as bien dormi, te sens plus en forme que la veille. La chaleur est toujours présente, mais tu dois en profiter. Tu as vu à la télévision lors d'une pause dans un restaurant que la région de Kazan était chaude, mais qu'il n'en sera pas de même en allant vers l'Est.

Tu roules bien la matinée, mais l'après midi est plus compliqué. Davantage de zones en travaux... Il y a les vrais travaux, et ceux aussi qui sont en préparation : les routes sont rainurées en attendant d'être recouvertes. Sur les rainurages, tu n'oses pas rouler trop vite, même si tu es plus à l'aise avec ton nouveau pneu.

Chaque jour, conduire avec ton étrange chargement te semble plus facile. La nouvelle suspension comme le pneu y sont pour quelque chose. L'habitude aussi.

De plus en plus de relief. L'Oural ? Quelques cols, mais rien de bien haut. Alors que tu es dans une zone de travaux, tu vois devant toi un mur de nuages noirs : un gros orage. Il faut que tu t'arrêtes pour mettre tes vêtements de pluie, et justement, un « Kafe » sur la droite. Tu rentres pour commander une boisson, et veux ressortir sur la terrasse. Mais l'orage tombe d'un seul coup : vent, grêle, pluie torrentielle... Tu as bien de la chance d'avoir pu t'arrêter ici. A une minute près... Les Kafés sont nombreux sur la route, mais cela faisait au moins une demi-heure que tu n'en n'avais pas vus.

L'orage est passé, mais la pluie se poursuit. Tu t'équipes et te décides à repartir. La route est compliquée : défoncée par des trous sont remplis d'eau. Tu rentres dedans sans connaître leur profondeur, heureux à chaque fois d'en ressortir. Tu ne vois pas grand chose et tu dois rouler visière ouverte. La bonne stratégie est de suivre un poids lourd pour observer son comportement, la profondeur des trous. Mais il te faut surtout éviter d'avoir un véhicule derrière pour ne pas se faire écraser en cas de chute. Tu sais que le principal danger du voyage est dans l'accident de la route, et tu n'es vraiment pas à l'aise

Lorsque tu quittes la zone difficile, tu t'arrêtes à une station essence. Déjà 19h30... Il te faudra rouler encore 45 minutes avant un village. Tu demande s'il y a un hôtel... On te dirige vers un restaurant. Sur la droite, une route s 'enfonce dans un sous bois, vers des bâtiments. Peut être un hôtel... Une palissade avec une tour de guet sur le coté. Un homme descend. Une chambre ? Oui... Il te fait rentrer dans une sorte de fortin. Vous vous dirigez vers une maison à étage. La maison est luxueuse. Au rez de chaussée, une chambre. L'homme te fait visiter avec une lampe électrique : un sauna, une piscine alimentée par l'eau de la rivière, une salle de bain grand luxe... Tu es le seul client, et cette chambre semble être l'unique chambre du lieu. Tu ne comprends pas où tu es, mais il est tard, tu es fatigué. Vous continuez la visite à l'extérieur. Dans un second bâtiment, une salle de jeux : billard, babyfoot,... Plusieurs étangs d'élevage de truites, et aussi une immense cage à écureuils.

Vous aller faire l'enregistrement. L'homme te demande seulement 750 roubles. La veille, tu as payé le double pour une chambre sordide dans laquelle tu n'as osé utiliser ni les draps ni la serviette. Tu t'attendais à un prix exorbitant, qu'il te faudrait refuser... Tu ne comprends rien mais tu payes.

Tu réalises que l'électricité est revenue. Il y avait donc une panne... et l'homme, Andreï, peut ouvrir le portail électrique pour que tu rentres ta moto. Il t'accompagneras ensuite jusqu'au restaurant. Le soir tu t'endors bien perplexe dans des draps fins. Un endroit étrange.

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Vendredi 6 juin 2014

Une bonne nuit. Réparatrice. Tu profites du lit douillet. A 8h30, tu te décides à te lever. Tu réalises que toutes les horloges de la maison ont la même erreur : il n'est pas pour elles 8h30, mais 10h30...Lors de ton précédent voyage, le changement de fuseau horaire se faisait généralement aux frontières. Mais là, il s'est passé quelque part sur la route.

Tu repars donc en forme. Une belle journée pour un motard : pas trop chaud, ni trop froid... Chaque jour que tu t'éloignes de Moscou, la circulation est un peu plus fluide. Il y a bien la traversée des villes, mais rien de trop compliqué.

Alors que tu roules, voilà que ton rétroviseur gauche tombe. Heureusement, il se coince entre ta cuisse et le réservoir. Cassé... Probablement les vibrations, les chocs dans les zones en travaux. Avec cette circulation, l'absence de rétroviseur est un souci. Tu dois être demain à Omsk et tu te souviens qu'Alex t'avait donné un contact dans cette ville. Tu envoies un SMS en annonçant ton arrivée et en expliquant que tu as cassé ton rétro, que tu en recherches un.

Tu reprends la route, avec ce souci en tête. En fin d'après midi, dans une station essence, tu te décides à payer avec ta carte Visa. Tu rentres ton code une première fois, mais la caissière semble te dire que tu l'as fait trop tôt. Tu le rentres à nouveau. Cette fois-ci, un message en anglais qui t'indique que tu n'as plus qu'un seul essai. Tu le retapes doucement, mais nouvel échec. Tu réalises petit à petit ce qui vient de se passer... Cela t'arrive parfois d'oublier ton code, mais d'habitude, tu n'utilises jamais les trois essais, et tu attends quelques heures que ta mémoire soit revenue. Tu n'as plus beaucoup de roubles, et tu as laissé à Serguey de Vladimir l'essentiel de tes euros. Heureusement, tu peux atteindre Omsk sans souci. Tu aviseras sur place.

Le soir, dans un hôtel sommaire, tu appelles ta banque. Il est 17h45 en France, on t'apprend que nous sommes Vendredi et que l'agence ferme dans 10 minutes pour trois jours car Lundi est férié..

Au moins, tu as vite les données en mains : il n'y a rien à faire d'ici mardi matin car Visa aurait besoin de l'accord de la banque pour agir. Ils pourront mardi matin lancer la personnalisation d'une nouvelle carte, qu'ils recevront en fin de semaine. Tu ne l'auras donc pas avant...un certain temps. D'ici là, il te faudra trouver des ressources, et une adresse postale pour y envoyer ta carte. Tu te déclares fataliste, car tu ne vois rien d'autre à faire.

Avent de te coucher, tu fouilles tes affaires. Dans tes papiers, tu retrouves 350 euros que tu avais placé là au moment de partir. Tu les avais aussi oubliés, mais c'est là une belle surprise. Tu devrais pouvoir continuer le voyage. Peut être en voyageant à l'économie, mais avec 350 euros en Russie, on peut faire des kilomètres.