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Jeudi 22 Juillet 2010

Après une semaine de pause à Téhéran, tu as l'impression d'avoir perdu l'habitude de rouler. Pour rattraper un peu de retard, tu décides de partir sur l'Est de l'Iran, vers Mashhad, par la route du désert. Plus rapide mais plus chaude que la route de la montagne qui t'aurait amené sur les rives de la Caspienne.

A 5h, il fait déjà chaud sur les voies rapides de Téhéran, mais la circulation est encore fluide. Les autres villes iraniennes n'ont pas de banlieues, et des limites bien marquées. Mais quitter Téhéran et sa banlieue est interminable. Il faut du temps pour que la route soit vraiment désertique.

De Téhéran à Mashhad, il y a près de mille kilomètres. Tu coupes le trajet en deux tronçons, avec une pause à Shorud. Comme la plupart des villes iraniennes à la limite entre désert et montagnes, Shorud est une ville d'eau qui s'est construite en dessous une source généreuse. De loin, elle apparaît comme une oasis. Tu y arrives un peu avant 11 heures. Comme souvent, des passants à qui tu demandes 'Hôtel' te prennent en charge et tu n'as plus qu'à les suivre. Cette fois-ci, un vieux monsieur sur une petite moto.

Tu poses tes affaires et pars en balade, à la recherche d'un restaurant. A Téhéran, tu as pris l'habitude de beaucoup manger, et tu as déjà un peu faim. Tu fais vite le tour du bazar, à la dimension de cette petite ville. Tu continues de te promener, mais les restaurants sont rares, et semblent tous fermés. En revenant vers l'hôtel, des commerçants t'interpellent. Mais à la sempiternelle question « Where are you from? », succèdent, pas vraiment en Anglais, d'autres questions. Sans trop comprendre, tu réponds « Japan ». Tu cites aussi les autres pays traversés, ou à traverser.

Les Iraniens sont bon public. Ils s'extasient toujours quand tu présentes ton voyage. Dire à un Français que tu pars au Japon en moto le surprend souvent, mais pour un Iranien, c'est bien plus saugrenu. Peut-être parce que les motos sont limitées à 200 cm3. Peut-être que peu d'Iraniens voyagent par la route en dehors des frontières. Peut-être l'Iran est-il, du fait de son isolement politique, peu ouvert à l'idée de tels voyages. Pourtant, la Route de la Soie traverse le pays, et les caravanes étaient autrefois légions.

Les personnes avec qui tu discutes travaillent toutes dans une crèmerie en gros. La plupart des employés font partie d'une même famille, ou sont cousins plus ou moins éloignés. L'ambiance est joyeuse. Les plaisanteries, les moqueries fusent, mais semblent toujours gentilles. Filles et garçons participent indifféremment aux discussions. Tu voudrais comprendre pour rire aussi. Tant pis. Mais tu es bien avec eux.

On t'amène, à l'arrière d'un vieux scooter, visiter les sources qui surplombent la ville. Ali, le propriétaire du commerce t'invites ensuite à déjeuner chez lui. Tu découvres ses fils. Les deux ainés, 15 et 12 ans apprennent l'anglais. Ils sont subjugués par ton voyage. Tu as honte de passer pour un héros. Après le repas, chacun montre ses photos. Ali vous conduit ensuite dans les vieux quartiers du moins dans les ruelles où passe sa 505 Peugeot.

Comme partout, la plupart des vieilles maisons, faites de briques et de torchis, sont à l'abandon. Elles sont remplacées progressivement par des murs en matériaux modernes. Autant ces vieilles maisons étaient belles, harmonieuses, et donnaient une âme à l'ensemble d'un quartier, autant les constructions nouvelles, toutes différentes, faîtes de bric et de broc, sont une désolation.

Parfois, des arbres centenaires. Leurs troncs ont un diamètre supérieur à 2 mètres. Cette ville devait être d'une grande beauté il y a encore cinquante ans.

En soirée, vous vous rendez à Bastam, une ville voisine. Une ancienne mosquée, belle, qui sert aussi de mausolée pour le fils d'un Imam dont tu as oublié le nom. Vous croisez une procession. Tu crois tout d'abord à une manifestation, mais non, tout ce monde se rend à la mosquée. Le jardin de la mosquée est noir de monde. Vous rentrez et visitez. Tu fais quelques photos. L'heure est à la prière, donc vous ne vous attardez pas.

Vous revenez à Shorud. Les enfants d'Ali t'attendaient. Ils souhaitent que tu restes un jour de plus, mais tu partiras le lendemain sur Mashhad.

Il est tard et tu es fatigué. En dehors de Téhéran, la sieste est de rigueur l'après midi, et la vie reprend en soirée, pour se terminer tard dans la nuit. Mais en te levant à 4 heures, tu es complètement décalé. Tes nuits sont trop courtes, et tu manques de sommeil.

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