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Chili
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Mardi 15 Février 2011

 

Tu quittes San Pedro en fin de matinée. La douane Chilienne est à San Pedro même, et les formalités sont vite expédiées. Une douane où l'on s'arrête parce que l'on veut s'arrêter. Pas parce qu'il y a une barrière. Une douane où un panneau indique simplement « Contrôle Obligatoire ».

 

La route part vers l'Est vers les frontières Argentine et Bolivienne. San Pedro est proche du point triple... Tout le monde, sauf toi, se rend en Argentine. Pour la Bolivie, il faut prendre une piste à un col qui doit être à 4500m d'altitude. La piste se poursuit jusqu'au poste de police. Un homme, le policier, y vit avec son épouse et son fils de 3-4 ans. Il est content d'avoir un passage. Il examine longuement tes nombreux visas. Il s'extasie devant des noms de pays étranges. Mais où est la douane? Pas ici, mais à deux heures de pistes. A Apacheta. Il n'arrive pas à la situer sur la carte, mais te donne des informations qui devraient te suffir. Du moins tu espères.

 

Tu repars. Tu n'es pas très à l'aise. La piste est plutôt difficile : trous, sable, tôle ondulé, graviers,... Tu n'en avais pas vu de telles depuis longtemps. Mais tu es surtout dans le cirage à cause de l'altitude qui varie entre 4000 et 5000 mètres. Et Toeuf Toeuf n'est pas au mieux non plus. Tu as l'impression d'être à fond à 60km/h.

 

L'Altiplano Bolivien. La piste contourne le célèbre « Laguna Verde ». Mais sous la brume, il n'a rien de « verde ». Quelques flamands roses sont quand même installés. Des courageux... Pourquoi ne descendent ils pas à San Pedro ? Ils auraient plus chaud.

 

Il fait froid et il pleut par intermittence. Tu t'es arrêté plusieurs fois pour te couvrir. Au détour d'un virage, un restaurant avec 5 ou 6 énormes 4X4 garés. Tu n'avais pas pratiquement pas vu de véhicule depuis que tu avais quitté la route au Chili. Même le policier n'avait pas de voiture.

 

Devant le bâtiment, une source d'eau chaude où se baignent les touristes. Tu t'approches. Tout le monde t'ignore. Es tu là? Les baigneurs parlent Français. Tu rentres dans le bâtiment pour prendre un café. Tu l'apprécies, le dégustes. Des femmes débarrassent des tables. Elles portent des petits chapeaux, des jupes en vase retourné, guidées par une structure. Elles ont aussi de longues nattes. Tu as vraiment changé de pays.

 

Tu repars. On t'a confirmé que tu étais sur le bon chemin pour Apacheta, le poste de douanes. Le temps est de plus en plus mauvais. Il ne pleut plus, mais il neige. Tu sais que tu es au milieu de paysages grandioses, parmi les plus beaux de ta planète, mais tu n'en profites pas. Les nuages et la brume te cachent presque tout.

 

Sur les derniers 10km, la neige et le vent deviennent de plus en plus forts. Une bourrasque. Tu n'y vois plus rien. Tu es obligé d'ouvrir ta visière, recouverte de neige, et tu prends dans les yeux tous les flocons portés par le vent. Et le piste n'est pas particulièrement facile pour que tu te permettes de fermer les yeux.

 

Tu arrives enfin devant une baraque. Un homme sort malgré les intempéries. Il t'indique que la douane est juste à 50 mètres. Mais Toeuf Toeuf cale. Elle est épuisée. Elle refuse de repartir. La batterie est aussi mal en point à cause du froid. Tu insistes un peu, mais tu sens qu'elle ne repartira pas. Il ne faut pas vider totalement la batterie. Tu la pousses juste au poste de douanes, heureusement en contrebas. Tu rentres. Personne. Mais il fait chaud! C'est bon. Tu inspectes les locaux. Tu pourrais dormir dans le couloir. Si cela se trouve, tu vas peut être resté bloqué ici plusieurs jours... En tous cas, tu as de la chance de tomber en panne devant un endroit chauffé.

 

La neige et le vent se sont calmés. Tu ressors retrouver Toeuf Toeuf. Tu regardes dans le réservoir... le niveau est bien bas alors que tu as fait le plein avant de partir. Tu vides ton jerrycan. Les 10 litres y passent juste. Pourtant tu n'as fait que 125km... Tu aurais dû consommer au plus 6 litres. Mais la cause de la panne n'est pas le manque d'essence. Du moins pour l'instant.

 

Comme Toeuf Toeuf est asphyxiée par l'altitude, tu lui retires son filtre à air et essayes de redémarrer. Cela fonctionne malgré la faiblesse de la batterie. Tu peux laisser le moteur tourner pour recharger la batterie.

 

Le douanier arrive. Tu rentres lui parler de tes soucis. Il te déconseille vivement de poursuivre vers San Cristobal. Il y a encore 300km de piste, et de la neige partout. Tu es facilement convaincu : il te faut retourner à San Pedro, et choisir une frontière plus au Nord. Mais encore faut-il que Toeuf Toeuf veulent bien rouler. Ce n'est pas une bonne idée de rester sans filtre à air. Il faut donc commencer par le nettoyer. Le douanier t'indique que tu trouveras probablement de l'air comprimé dans l'atelier de la mine qui est juste à coté. C'est la première que tu vois en Bolivie... Tu t'y rends avec ton filtre à air à la main. Tu ne comprends pas de quoi il s'agit. Mais tu commences à comprendre pourquoi l'administration des douanes à placer ici son bureau : le seul endroit où des gens vivent. Où se trouvent des véhicules. Les douaniers ont plus de chance que le policier.

 

Tu rentres, vas d'un bâtiment à l'autre. Dans une pièce, une chaleur forte provient d'une forge ou d'un four... tu traverses un long couloir, de plus de 100 mètres et arrives dans d'autres bâtiments. Quelques travailleurs, dont tu ne comprends pas l'activité. Ils ont l'air à peine surpris par ta présence. Tu t'attendais à être mis dehors rapidement, mais non. La vie est dure ici, et on ne met pas les gens dehors. Tu demandes de l'air comprimé, et quelqu'un te guide jusqu'à un compresseur. Là, tu peux nettoyer ton filtre. Il est imbibé d'huile... Tu te souviens qu'à Antofagasta, tu as terminé un reste de bidon d'huile pour ne pas le jeter. Tu as une nouvelle fois mis trop d'huile, et elle se retrouve là, dans le filtre... Mélangée à l'humidité de la neige, elle bouche tout. Elle empêche l'air, rare à cette altitude, de passer. Et l'air est lui même trop faible pour pousser l'huile jusqu'au moteur.

 

Tu retournes à Toeuf Toeuf. Elle redémarre à nouveau sans le filtre. Tu lui rajoutes ensuite le filtre nettoyé. Elle semble le supporter. Tu n'oses plus arrêter le moteur. Tu fais tes adios au douanier qui t'appelle « amigo », comme tous les Boliviens que tu as rencontré aujourd'hui.

 

Tu reprends le chemin inverse. Il ne neige plus, et tu en profites pour rouler plus vite. Tu évites de couper le moteur en plein désert et t'arrêtes à nouveau au restaurant où tu avais pris un café. Le temps que passe la pluie qui vient de reprendre. Et tu retournes ensuite jusqu'au poste de police. Tu as droit à un nouveau coup de tampon.

 

Tu redescends vers la douceur de San Pedro. Tu comprends pourquoi Toeuf Toeuf avait tant de mal à l'aller... La route est tout au long en forte pente... Dans ce sens, Toeuf Toeuf n'a aucun souci pour monter en vitesse. Tu dois même la freiner avant les virages. Cette longue pente, avec plus de 2000 mètres de dénivelé, justifie en grande partie ta surconsommation.

 

De retour à San Pedro, tu repasses à la douane. Les formalités sont simples, mais pas le contrôle des tes affaires. Pour la première fois du voyage, le douanier veut vérifier le contenu de ton sac à dos sur lequel se trouve ton pneu de rechange, le tout bien attaché. Tu lui expliques que tu as fait demi tour en Bolovie du fait de la neige, et il te croit.. il t'a vu passé ce matin. Mais rien n'y fait : il veut passer ton sac aux rayons X. Tu t'exécutes donc.

 

La douane passée, tu choisis le premier hostel que tu croises. Cette fois, il y a de la place. Tu pars en ville pour retirer des Pesos Chiliens. Tu croises Andrès, un motard qui vit sur place et qui parle Français. « Je t'avais prévenu! ». C'est vrai, mais il t'avait dit de te renseigner à la douane, mais c'est justement là que tu as fait demi-tour.

 

Demi-tour... c'est la première fois du voyage que tu renonces devant une difficulté. Plutôt, devant la crainte de la panne d'essence, mais ce renoncement te laisse un goût étrange. Tu te dis désormais que ta consommation d'essence serait redevenue normale sur le reste du parcours, qui se faisait à altitude constante.

 

Tu rentres à l'hostel après un rapide diner. Dans la chambre, cinq jeunes filles. Des étudiantes Chiliennes qui viennent du Sud. Elles sont chaleureuses et tu leur racontes ta journée, ton voyage. Elles te proposent de ressortir prendre un verre. Pourquoi pas...

 

Vous cherchez un bar. Dans une ruelle, une KTM immatriculée à Toulouse... Celle de Loïc. Non, c'est celle de son compagnon de voyage en Afrique. Il est en groupe, et tes amies Chiliennes t'attendent dehors, donc vous ne vous éternisez pas. Il te dit juste qu'il a rencontré un Américain qui arrivait de Bolivie. Tu aurais donc probablement pu passer aussi.

 

Vous rentrez finalement au restaurant « Blanco ». Un endroit classe où tu avais diné deux jours plus tôt avec Louise et Danièle. Tu reprends un « Pisco Soul », mais un seul cette fois-ci. Tu montres tes photos à tes compagnes. Elles s'extasient, sont impressionnées. Tu n'oses plus dire qu'il n'y a pas de quoi.

 

De retour à l'hostel, tu regardes rapidement tes mails avant de te coucher. Loïc, que tu pensais retrouver plus tard en Bolivie, te dit qu'il arrivera demain à Calama. Vous serez donc deux pour remonter sur l'Altiplano. C'est plus sage...

 

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Mercredi 16 Février 2011

 

Le départ de la route entre San Pedro contourne la vallée de la Luna. Magnifique. Puis, une succession de zones montagneuses et de grands salars parfaitement plats.

 

Dans une longue ligne droite, tu t'arrêtes près d'une voiture pour te couvrir. Un homme et une femme dans un gros 4X4. L'homme s'occupe de nettoyer et d'arroser les arbustes qui entourent un petit monument funéraire. Il y a souvent, beaucoup trop souvent, de tels monuments le long des routes. A la mémoire d'une personne décédée dans un accident de la route.

 

Ici, une longue ligne droite de plusieurs dizaines de kilomètres. Parfaitement rectiligne. L'homme connaissait la victime. Un jeune de 23 ans qui se serait probablement endormi au volant. Les routes Chiliennes sont bonnes, la circulation y est rare, mais les accidents semblent fréquents. Souvent des jeunes. Tu repars. Il te faut aussi rester prudent.

 

A Calama, tu recherches un hostel. A un croisement, deux motos. Vous vous garez. Deux motards Brésiliens qui arrivent du Pérou. Cherchent-ils aussi un hostel ? Non, ils vont juste acheter des boissons pour ensuite aller visiter en bus la mine de Chiquicamata, la plus grande mine de cuivre du monde. Veux tu aller avec eux ? Pourquoi pas. Le hasard fait bien les choses.

 

Au centre ville, un petit terminal de bus réservé uniquement aux excursions, gratuites, pour la visite de la mine qui fait vivre Calama. Vous laissez vos affaires et vos motos sous bonne garde, et vous partez pour la première excursion de l'après midi.

 

La visite commence par une marche dans la ville de Chiquicamata. Une ville pilote, moderne, … mais fantôme. Placée au milieu des montagnes de déblais qui viennent de la mine, elle a été récemment abandonnée pour que sa surface serve elle même de zone de déblai. Elle sera bientôt recouverte d'une montagne de plusieurs centaines de mètres. Les premiers bâtiments sont déjà recouverts.

 

Pourtant, les efforts n'avaient pas été ménagés pour l'équipement de cette petite ville. Un théatre, un gymnase, un collège, … rien ne devait manquer. Les habitants, essentiellement des mineurs, ont été depuis relogés à Calama. Ce déménagement massif est récent ; il date du milieu des années 2000.

 

Une belle ville modèle pour montrer que l'on s'intéresse à l'homme, et une décision brutale qui démontre que la vie humaine reste peu de chose face à l'intérêt économique.

 

La mine elle même frappe par son gigantisme. Un trou d'un kilomètre de profondeur, sur une longueur de plusieurs kilomètres. Des pelles mécaniques géantes remplissent de minerai les camions géants. Le traitement du minerai est fait sur place. De la mine ne sortent que des plaques de cuivre pur de 150 kg, destinées essentiellement au marché asiatique.

 

La visite est intéressante, mais reste superficielle. Tu regrettes de ne pouvoir t'approcher des engins, des « mineurs », de ne pouvoir toucher le gigantisme, de ne pouvoir observer les étapes du traitement du minerai.

 

De retour à Calama, tu quittes tes amis brésilien et trouves enfin un petit hostel au centre ville.

 

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