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Argentine-Uruguay

Jusqu'en Terre de Feu!



Les routes de Patagonie PDF Print E-mail
Written by toi   
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Dimanche 26 Décembre 2010

 

Depuis plusieurs jours, tu hésites sur ta route. A quel moment quitter la côte pour se diriger vers la montagne, vers la Ruta 40? Tu as rendez vous à Puerto Natales pour la fin du mois avec Marc, un copain d'école. La longue attente de Toeuf Toeuf à Buenos Aires fait que tu n'as pas le temps de flâner comme tu l'aurais voulu. Prendre son temps, ce sera pour plus tard, lors de la remontée du Chili, ou de la Bolivie.

 

La route côtière est bonne, souvent en ligne droite. Elle te permet d'assurer. Tu pourrais être au rendez vous en deux jours... La ruta 40 est plus belle, plus intéressante, et comporte des sections de pistes. Mais tu avanceras certainement moins vite que sur la route côtière. Finalement, tu coupes la poire en deux. Tu descendras jusqu'au Parc National de « La Forêt Pétrifiée », puis tu iras rejoindre la Ruta 40 par des pistes.

 

Tu quittes Puerto Madryn et tes amis Brésiliens tôt. La route est fatigante à cause du vent. Il est le plus souvent de face, au mieux de coté. A une pause pour l'essence, la station service est en rupture de stock. La prochaine station sera à Comodoro Rivadavia, soit 160km plus loin. Il faudra utiliser ton jerrycan.

 

80km avant Comodoro, tu tombes effectivement en panne d'essence. Du moins sur ton réservoir principal. Le vent est si fort, qu'il te faut tout tenir, pour éviter de voir s'envoler tes affaires. Quant à l'essence, tu réalises que vider le jerrycan avec ce vent ne sera pas une mince affaire. Tu construis une sorte de tente avec un grand sac poubelle, et plonges dedans pour vide ton jerrycan. Cela marche à peu près...

 

Tu poursuis jusqu'à Caleta Olivia. Le vent te fatigues, et tu n'iras pas plus loin. Comme Comodoro, Caleta Olivia est une ville pétrolière. Une ville riche. Tu te demandais comment l'Argentine pouvait arriver à un taux de croissance de 10% dans un bazar pareil, mais tu comprends désormais : les ressources naturelles. Comme en Australie, comme en Mongolie.

 

Lundi 27 Décembre 2010

 

Tu traînes un peu le matin. Au moment de partir, tu inspectes rapidement Toeuf Toeuf. Le disque arrière brille bizarrement. Il est bien attaqué. En voulant regarder les plaquettes, tu réalises que le disque passe à l'extérieur des plaquettes! Tu te souviens, dans le hangar des douanes... Tu n'arrivais pas à monter la roue arrière. Les plaquettes sortaient de leur logement... Tu n'aurais pas imaginé que tu puisses monter le disque ainsi. Et voilà trois jours que tu roules en freinant métal sur métal... Ton disque est bien abimé. Pas de quoi être fier.

 

Tu remets tout en place. Défaire les bagages, les outils, sortir la roue, la replacer, remettre les bagages,... et il est déjà 10h30.

 

Cent cinquante kilomètres vers le Sud, et tu prends une piste vers l'Ouest, direction le Parc National des « Bosques Petrificados ». La piste est magnifique. Un décor de western, tous plus beaux les uns que les autres. Et la piste serpente ainsi, entre des reliefs tous plus étranges les uns que les autres. Sans nul doute la plus belle piste depuis le début du voyage. C'est juste dommage que la lumière ne soit pas terrible aujourd'hui.

 

Dans le « Parc National », un petit musée et un parcours pédestre au milieu des arbres pétrifiés. Des arbres géants, plus de cinquante mètres. Au loin, le volcan responsable de cette pétrification. Ces pierres, ou ces arbres, sont beaux, mais l'endroit en lui même est magnifique. Il aurait mérité d'être « Parc National » même sans les arbres pétrifiés.

 

Tu reprends la piste vers l'Ouest. Sur trois cartes, la piste n'existe que sur une seule, mais elle est bien présente, et retrouvera la « Ruta Provincial 12 ». Le spectacle continue. Un décor somptueux, et une petite piste bien agréable.

 

80km plus loin, la « 12 ». Une piste large, recouverte de gravier. Ces grosses pistes sont faciles en Argentine. En Mongolie, il fallait les fuir. Les « unpaved roads » d'Australie étaient aussi bien moins bonnes.

 

La « 12 » doit rejoindre une autre grande piste, la « 25 », qui dessert la ville minière de « Gobernador Gregores ». A nouveau un superbe décor. Tu pensais rencontrer du monde sur la « 12 », mais toujours personne. Pas une seule voiture... Sauf le vent, imperturbable. Pourquoi des pistes aussi larges si personne ne les emprunte ?

 

Tu vois de nombreux animaux. Des centaines de guanacos, mais aussi des gros oiseaux qui ressemblent un peu aux emus d'Australie, oiu encore à des autruches. Et puis des chevaux, des oiseaux, un renard, ... La Patagonie est, comme l'Australie, un refuge pour les animaux sauvages.

 

Tu rejoins la 25 en fin d'après midi. Tu as roulé jusque là 250km sur des pistes sans croiser personne. La 25, elle, est un axe de circulation. En dix minutes, tu croises un bus et plusieurs pickups.

 

A trente kilomètres de Gregores, Toeuf Toeuf s'arrête. Plus rien... Ce n'est pas un problème d'essence car tu viens de vider le jerrycan. Et tu n'as pas senti de perte de puissance progressive. Ce doit être un souci d'allumage. Tu t'immobilises sur le bas coté. Plus de tension. Serait-ce à nouveau la cosse de la batterie? Tu pensais que le moteur pouvait tourner sans batterie. Si ce n'est pas le cas, c'est une mauvaise surprise.

 

Tu n'es pas inquiet. Tu ne risques pas d'être abandonné sur cette piste. Toutes les cinq minutes, un pickup passe et te demande si tu as besoin d'aide. Et un problème reste le meilleur moyen de rencontrer du monde. Il faudrait juste que ce ne soit pas trop sérieux...

 

Tu commences à démonter. Non seulement le vent te casse les oreilles, mais il renverse tout. Le vent est à la Patagonie ce que la mouche est à l'Australie. Te voilà à rechercher tes boulons au milieu des graviers. Tu les retrouves toutes. Tu arrives finalement à atteindre la batterie. Tout est ok... Tu regardes les fusibles. Le premier semble bon, et le second n'est pas facilement accessible, coincé par le tube du porte bagages.

 

Un nouveau pickup arrive. II s'arrête près de toi, son conducteur sort : Diego. Il te propose de mettre Toeuf Toeuf sur le plateau du pickup et de te conduire à Gobernador Gregores. Pourquoi pas! Tu n'as pas fini tes inspections, mais si le problème nécessite une immobilisation de plusieurs jours, tu seras mieux en ville. Surtout que tu n'as rien à manger et que tu commences à avoir un creux.

 

Vous montez Toeuf Toeuf sur le pickup. C'est plutôt plus facile que tu ne l'aurais imaginé. Pour la fixer, il te reste les cordes que tu avais utilisé pour l'attacher dans sa caisse.

 

Vous roulez doucement jusqu'à la ville. Diego n'aurait pas du te prendre... son règlement le lui interdit. Mais il s'assoit dessus. Diego est heureux de parler voyage.

 

Arrivés à Gregores, vous croisez une dépanneuse avec... une moto dessus! Son conducteur est assis près de sa moto, sur le plateau de la dépanneuse. C'est la journée des soucis pour les motards. Tu vois aussi plusieurs motos immatriculées en Italie. Elles semblent rouler normalement.

 

Diego l'emmènes à son hôtel. Pas de chambre de libre, mais ils t'en trouveront une dans un hôtel voisin. En attendant, vous empruntez un contrôleur au garage voisin : la batterie est bonne. Vous essayez d'extraire le second fusible, et vous y arrivez. Le fusible est mort... Tu n'as même pas de fusible de rechange, mais Toeuf Toeuf redémarre en le court-circuitant. Bonne nouvelle! Il reste à trouver des fusibles. Vous passez dans un magasin. Il est fermé, mais Diego connait son propriétaire qui vous ouvre, et te vend trois fusibles.

 

C'est bon pour ce soir... Tu remplaceras le fusible demain matin. En attendant, une bonne douche et tu invites Diego au restaurant. Tu finiras les réparations demain matin.

 

Diego travaille dans une mine à ciel ouvert d'or et d'argent. Il est responsable d'une petite équipe de maintenance qui entretient les pelles mécaniques de la mine. Des pelles mécaniques qui doivent fonctionner 24h sur 24. Sa famille, sa copine, habitent le Nord de l'Argentine. Il n'aime pas trop le Sud, trop de vent. Mais c'est ici que le travaille se trouve. Si son boulot lui plait, sa vie est compliquée. Il rentre à Puerto San Julian, sur la côte, chaque weekend. Beaucoup de voiture. Quant à monter dans le Nord retrouver sa copine, sa famille, c'est encore plus difficile. Les Argentins ont peu de vacances et pas de rtt.

 

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Vendredi 24 Décembre 2010

 

Noël en Argentine ne ressemble pas à Noël en Europe. Bien-sûr, l'été et sa chaleur changent le contexte, mais ce n'est pas que cela.

 

Ici Noël est surtout la grande fête chrétienne. La très grande majorité de la population est chrétienne. Certainement plus croyante et plus pratiquante qu'en France.

 

C'est aussi une fête familiale. Mais contrairement à l'Europe, ce n'est pas la grande fête des enfants. Les cadeaux et les jouets ne sont pas aussi présents. Dans les magasins, les décorations de Noël existent, mais elles sont légères, beaucoup moins exubérantes qu'en France. Tu ne retrouves pas non plus la frénésie consommatrice qui te déplait tant d'habitude. Ici, Noël est avant tout un moment à vivre avec les siens.

 

Vous vous retrouvez avec Jairo et Andrea à 21h pour diner. Manque de chance, la plupart des restaurants ferment justement à cette heure là. C'est pourtant l'heure habituelle du diner pour les Argentins... Le personnel des restaurants fêtent aussi Noël en famille. Mais ils rouvriront tous après minuit...

 

Comme toi, Andrea et Jairo sont fatigués, et vous partez quand même à la recherche d'un restaurant ouvert. Vous en trouvez un, qui propose un menu unique de réveillon. Un peu luxueux, mais ce n'est pas tous les jours Noël.

 

L'ambiance est à parler famille. Vous parlez chacun de vos enfants respectifs. En bien, naturellement! Jairo et Andrea ont des enfants de 25 et 23 ans. L'aîné vient de finir ses études de médecine, et Jairo raconte qu'il a pleuré comme une madeleine à la remise du diplôme de son fils. C'était juste avant leur départ. Ces motards sont des tendres.

 

A minuit, des feux d'artifices sont lancés un peu partout sur la plage. Chacun embrasse son voisin. Lorsque vous rentrez vers l'hôtel, vous croisez de nombreuses personnes qui font une promenade digestive. Bras dessus, bras dessous.

 

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Samedi 25 Décembre 2010

 

Puerto Madryn est la porte du Parc National de la Péninsule de Valdès. Là, on peut voir des oiseaux, et aussi de nombreux animaux; parmi lesquels des baleines... La saison du passage des baleines se terminent normalement mi-décembre. Mais cette année, pour la première fois, elles se seraient attardées.

 

Avec Andrea et Jairo, vous prenez donc des billets pour faire un tour de bateau au milieu des baleines. Il n'est pas garanti que vous en trouviez, mais il y en avait encore hier. C'est plutôt encourageant.

 

Tu pars un peu devant pour te promener. Tu te rends sur un promontoire d'où l'on peut voir des Lions de Mer. Tu aurais voulu profiter davantage de la péninsule de Valdès, mais l'obligation d'être au bateau en milieu d'après midi t'empêche d'aller trop loin.

 

L'embarcation est un gros zodiac sur lequel vous montez à cinquante. A coté de toi, une famille française. Tu deviens copain avec l'un des enfants.

 

Rapidement, vous rejoignez un groupe de quelques baleines franches. Des mères, qui nagent chacune avec un petit baleineau qu'elles allaitent. Les petits en question font déjà entre cinq et dix mètres de long. Tu es ému. Tu prends des photos, des films. Il faudrait que tu prennes le temps de publier les quelques séances des films que tu as commencés à prendre depuis l'Australie.

 

Vous restez une bonne heure ainsi aux milieux des baleines. Parfois, elles plongent à la recherche de plancton et le bateau se déplace alors vers un autre couple mère/baleineau. Parfois, le baleineau est si proche que vous pourriez presque le toucher. Une fois, il plonge juste devant vous pour passer sous le bateau. Tu regardes le guide... il n'a pas l'air particulièrement inquiet. Bon.

 

De retour sur la terre ferme, tu dis adieu à ton copain de bateau, et tu retrouves Jairo et Andrea. Lors du retour, tu t'arrêtes près d'un petit groupe de guanacos, des lamas sauvages. Lorsque tu t'approches pour les photographier, ils prennent peur et sautent au dessus d'une barrière qui dépasse la hauteur de leur corps. Tu es soufflé par la grâce et la facilité qu'ils ont pour sauter cette barrière. C'est comme si un cheval sautait au dessus d'un autre cheval, sans élan et sans effort.

 

Tu n'oses pas trop t'arrêter pour ne pas retarder tes amis. Mais depuis que tu descends dans le Sud, la lumière est chaque jour de plus en plus belle. Tu auras plaisir à prendre des photos dans les semaines qui viennent. Cela faisait quelques temps que tu ne prenais presque plus de photos.

 

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De retour à l'hôtel, tu réponds à tes mails, et tu lis ceux qui viennent d'arriver. Des nouvelles d'Andrej, rencontré au Kazakhstan, d'autres de Tomasz, et puis encore de Massimo rencontré en Turquie ou de Graham croisé à Vladivostok. Et tes amis Français qui ne t'oublient pas non plus. C'est bien les voyages!

 

Souvent, on te demande comment tu vis ce voyage. On trouve que tu ne te livres pas assez dans ton blog. Raphaêl te disait que l'interview que la revue des anciens de ton école avait publié était justement intéressant car moins factuel. Effectivement, il raconte moins le voyage, et un peu plus le bonhomme. Le voici donc, et merci à Stéphane d'avoir posé ces questions :


Bientôt 6 mois que tu es parti, le milieu de ton voyage, quel est le moment, le souvenir, qui te vient le premier à l’esprit?

Le départ. C'est si simple de partir, de mettre la clé sous le paillasson. Les circonstance sont voulu que je parte un après-midi, en catimini. Après avoir fait une dernière fête la veille. Mes enfants passaient les concours, le bac.

Cet instant du départ a donc été un non événement. Le premier jour de l'été. La pluie. Quelques heures plus tard j'arrivais à Gênes, où il faisait beau.

J'avais été très occupé les semaines qui précédaient. D'un seul coup, le temps de réfléchir, de réaliser qu'il se passait quelque chose d'inhabituel. Une décompression soudaine. Peu importait la pluie, la fraîcheur. Le temps et la liberté devant soi.


Quels étaient tes objectifs, tes envies au départ et comment se sont-ils transformés au bout de 6 mois?

J'avais besoin de changements, de casser la routine. De manière plus positive, j'avais aussi l'envie d'apprendre, de découvrir, de rencontrer des gens.

Petit à petit, je m'installe dans la position du voyageur. Mais il me faut beaucoup de temps pour me détacher de ma vie dite «active». Aujourd'hui, le besoin de changement s'atténue. Je commence enfin à réaliser que je suis vraiment loin du boulot. Mais j'ai toujours aussi faim de découvertes et de rencontres. Simplement, je deviens plus sélectif, plus exigeant.Plus gourmet.


Qu’as-tu appris sur l’homme? Des dizaines de cultures traversées, de peuples côtoyés, ces gens te semblent-ils appartenir à la même race? Qu’ont-ils en commun? Y-a-t-il des valeurs universelles? Les valeurs occidentales de démocratie te semblent-elles celles qui portent le mieux la dignité de l’homme?

Une seule race : certainement. Hier, une Australienne me disait – à moitié sur le ton de la plaisanterie –que les habitants du South-Australia haïssaient ceux du Victoria, l'état voisin. Avant d'arriver en Australie, j'ignorais tout de l'organisation pays par états. Je crois que je quitterai l'Australie en étant incapable de dire ce qui peut distinguer leurs habitants.

Mais il y a indubitablement des différences : les Mongols sont plus forts, les Coréens plus disciplinés, les Indonésiens plus doux, etc. La culture et l'histoire,mais aussi le climat, modèlent l'homme.

Une valeur universelle:le besoin d'aider, d'offrir, d'échanger. Mais il s'exprime surtout dans les campagnes. En cela,j'ai l'impression que le monde occidental – ou plutôt la vie citadine – écarte l'homme de lui-même. On transforme en «services» ce que les sociétés traditionnelles exigeaient que l'on offre. En premier lieu l'hospitalité et le dialogue.

Un sentiment universel est aussi la méfiance en vers l'inconnu. On m'a souvent dit: «Méfie-toi des habitants de l'autre coté de la montagne... Ici, tu ne crains rien, les gens sont gentils, mais là bas, mieux vaut passer ton chemin sans t'arrêter.» Et de l'autre coté de la montagne, je trouvais à nouveau des gens adorables.


Qu’as-tu appris sur toi-même ? A ce stade de ton voyage, penses-tu que de retour en France tu vivras de la même façon? Un tel voyage renforce-t-il les liens avec ceux qu’on aime? Tes valeurs se sont-elles modifiées?

Qu'ai-je appris sur moi? Rien de bien fondamental. Que je suis un homme comme un autre. Que j'ai beaucoup de chance de pouvoir m'offrir ce voyage. Que je vis dans un pays, la France, qui est très privilégié.

Je constate aussi, mais je le savais, que je suis trop prudent, ou trop timide.

Je crois qu'il faudrait prendre une dose supérieure de risques pour apprendre davantage. On apprend davantage- et l'on rencontre plus de monde - dans les difficultés.

Le retour?J'essaye de ne pas trop y penser, mais, effectivement, je crois que je vivrai différemment. Mais j'ignore pour l'instant comment. Il est certain que je ne pourrai pas clore simplement ce voyage et revenir douze mois en arrière.

Mes liens avec mes proches? Je ne crois pas que les relations avec mes enfants soient affectées par ce voyage.

Ils sont heureux pour moi, et je suis heureux de leur montrer une voie intéressante,de leur donner des idées.

Je me suis lancé un peu par hasard dans l'édition du site web, et j'ai été très agréablement surpris par le nombre d'amis qui le lisaient régulièrement. Là, je crois que je me suis rapproché d'un grand nombre de personnes que je n'avais pas le temps de voir. Et je suis vraiment heureux de ces rapprochements et de ce partage.


Comment envisages-tu de passer Noël et la fin d’année? Pas d’appréhension d’être éloigné des tiens ?

Non, pas d'appréhension. Il y a d'autres moments, comme la rentrée scolaire, auxquels j'attache davantage d'importance, et que j'aurais aimé vivre avec les miens. Mais je n'ai jamais bien apprécié la période de Noël. Et puis, Noël est en France l'une des journées les plus courtes de l'année. En Terre de Feu, ce sera la plus longue de ma vie!


Pendant que tu y es... tu repenses à un aspect du voyage dont tu n'aurais pas parlé, si ce n'étaient ces questions. Tu y réfléchissais aujourd'hui, en roulant...

 

La plupart du temps, le voyage est facile, et tu n'as aucune raison d'être inquiet. Parfois, cependant, il arrive que tu t'inquiètes pour un mauvais ronronnement de Toeuf Toeuf, pour le mauvais temps, ou pour quelque chose que tu n'as pas anticipé : la fin de tes réserves d'eau, le risque d'une panne d'essence, ...

 

Dans ces moments là, tu te rassures en pensant à tes amis, à tes proches. Tu te dis qu'ils sont avec toi, que cette présence te renforce.

 

Tu n'as jamais été superstitieux, mais tu conserves pourtant avec toi le trèfle à quatre feuilles que t'a donné ta mère, ou encore les cailloux que t'a offerts une amie qui t'expliquait justement que tu pourrais avoir besoin de l'aide de ceux qui pensent à toi. Et finalement tu y crois, à cette aide, à leur présence.

 

Les voyageurs sont souvent superstitieux. Te souviens tu des routiers Mongols, si forts, qui se posent en haut des cols pour prier. Tu ne crois pas que tu t'arrêteras jamais pour prier, mais penser à tes proches t'aide. Tu le sais.

 

Voilà... tu fermes la parenthèse.

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A la découverte de l'Amérique PDF Print E-mail
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Jeudi 23 Décembre 2010

 

Debout 6h30, départ 9h. Vers le Sud, direction Bahia Blanca. La matinée est chaude. La chaleur ne sera pas toujours avec toi, car le Sud de la Patagonie est vraiment au Sud. Il faut donc en profiter.

 

La circulation est importante. Des camions, des voitures, mais aussi parfois des engins agricoles. La route 3 n'est pas vraiment une autoroute, ou alors seulement par endroits.

 

En début d'après midi, le temps change. Des orages. Te voilà trempé. Rien pour s'abriter, et tu t'es arrêté trop tard pour revêtir tes vêtements de pluie. La pluie dure. Une heure sous la pluie, c'est long. Puis à nouveau une éclaircie. Le vent aussi a tourné. Tu l'avais dans le dos au départ, et voilà qu'il te fait face... Mais tu arrives vers Bahia Blanca vers 17h, à peine plus tard que ce que tu avais prévu. Le soleil est encore bien haut. Pas étonnant car tu as avancé vers le « Sud Ouest ». Tu peux donc rouler encore facilement une heure ou deux. Plus tu descendras, plus les journées seront longues. Jusqu'à durer peut être vingt quatre heures dans l'extrême sud. Seule la fatigue t'arrêtera.

 

A Rio Colorado, tu fais le plein d'essence et tu cherches un hôtel. Tu trouves un camping... Pourquoi pas. Cela fait au moins trois semaines que tu n'as pas campé. Le camping est sûr? Pas de problème! Muy tranquilo! Bon... Effectivement, le camping est grand, et vous n'êtes que trois tentes. Tous installés au fond, près de la rivière. Il y a même une petite buvette pas loin. Malheureusement, elle ne fait pas de repas pour l'instant. La saison officielle ne commence que le 3 janvier. Mais ils ont des chips, des boites de « Paté de Foie », « La Mère Michelle », fabriquées en Argentine. Pourquoi pas. Ce sera ton pire repas depuis le début du voyage... mais il en fallait un.

 

A 21h, tu es prêt à dormir. Il y a un peu de bruit autour, et tu ne t'endors pas tout de suite. Du monde arrive. Des jeunes. De plus en plus nombreux. A 22h, ils sont une vingtaine, installés à vingt mètres de ta tente. Ils discutent, rigolent. A 23h, ils allument une chaîne stéréo dans une voiture. Tu as l'impression que les enceintes sont placées dans ta tente. Tu n'oses pas aller râler. Tu pensais que les occupants des deux autres tentes le feraient mais personne ne bouge. A minuit, ils baissent le volume. Tu es désormais moins gêné par la musique que par les cris, les rires et les discussions.

 

A trois heures, chacun commence à rentrer... Reste une moto 2 temps qui fait des allers-retours jusqu'à la buvette. Le vent t'envoie les odeurs d'huile brulée.

 

A quatre heures, tu t'endors... Pour te réveiller à cinq heures. La vie est dure.

 

Vendredi 24 Décembre 2010

 

Tu rentres dans le centre ville de Rio Colorado à la recherche d'un distributeur de billets. Tu n'as presque plus de liquide et la carte bleue n'est pas toujours acceptée.

 

Une petite ville de province. Les maisons sont presque toutes sans étages. Contrairement à la banlieue de Buenos Aires, les grilles aux portes et aux fenêtres ne sont pas généralisées. On respire mieux ici. En arrivant devant la banque, la pièce qui contient les distributeurs automatiques est séparée de l'agence par une plaque de contre plaqué. La sécurité n'est vraiment plus l'obsession première.

 

Tu rentres aussi dans une petite épicerie à la recherche de grands sacs poubelles. Ceux que tu avais achetés à Buenos Aires sont trop petits pour contenir ton sac à dos, et l'orage a arrosé l'extrémité du sac.

 

Tu pars vers 9h. Seulement 600km pour Puerto Madryn! Une petite journée.

 

A mi-chemin, tu t'arrêtes pour le plein. Un couple de motards Brésiliens sur une Harley Davidson. Andrea et Jairo. Ils vont aussi sur Puerto Madryn. Vous voyagez ensemble sur cette partie. Alors qu'il faisait froid le matin (environ 20°), la température monte l'après midi. Le contraire de la veille ou tu avais eu un 40° le matin, puis 20° l'après midi après l'orage. Il faut aimer le changement.

 

A Puerto Madryn, vous prenez un hôtel sur la côte. Avec WIFI. Tu as prévu une séance skype avec ta famille. Le soir du réveillon. Tu récupères tes mails, et c'est comme des cadeaux de Noël. Un gros paquet de mails de ta famille, de tes amis. Tu es bien gâté!

 

La journée n'est pas terminée, mais tu publies ce texte. Ce soir, tu iras réveillonner avec Andrea et Jairo. Une belle rencontre.

 

 

 

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La douane du Terminal de Cargas PDF Print E-mail
Written by toi   
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Mercredi 22 Décembre 2010

 

Nicolas te conduit à l'aéroport pour 9h, l'ouverture de Lan Cargo. Tu retrouves Ivana et Lorena. Quand tu arrives, elles sont en train de s'échanger des cadeaux de Noël avec les autres filles du bureau. L'ambiance a l'air bien amicale. Elles te confirment la bonne nouvelle : Toeuf Toeuf est bien arrivée! Tu payes des frais – sans comprendre pourquoi -, puis elles te dirigent vers la douane pour attaquer les choses sérieuses.

 

Tu récupères tout d'abord un laisser passer pour rentrer en zone « sous douane ». Tu fais tout au pas de course... tu espères quitter l'aéroport avant midi.

 

Au sas d'entrée, un agent « Sécuritas » ne veut pas te laisser passer avec ton essence... Il faut bien un quart d'heure pour régler le problème : on te prend ton sac avec l'essence, pour le laisser dans un bureau loin des zones publiques. Pourquoi pas..

 

9h30. Tu peux enfin aller au bureau des douanes. Le bureau numéro 2. Quatre personnes attendent et tu t'assois près d'elles.

 

9h45. Rien ne se passe. Il n'y a personne dans le bureau. On t'explique que le bureau ouvre à 10h.

 

10h10. Une employée des douanes arrive. Elle s'enferme dans son bureau. Vous êtes maintenant une quinzaine à attendre.

 

10h20. L'employée sort pour placer un distributeur de « numéros » devant la porte. Tu comprends de suite qu'il faut faire comme tout le monde : se ruer pour prendre le bon numéro. En pratique, la majorité des derniers arrivés laissent les premiers prendre un ticket d'abord. Mais pas tous... Tu te retrouves avec le ticket six ou sept. Tu n'auras perdu que deux places dans la file d'attente. Pas trop mal.

 

11h30. Seules 5 personnes sont passées, et vous êtes désormais une trentaine à attendre. Parfois, des gens arrivent et court-circuitent la queue. Ils semblent être dans une « seconde étape », alors que vous n'êtes que dans la première.

 

12h00 Ton tour arrive! La personne vérifie que tu as tous les documents nécessaires : carte grise, passeport, permis international, assurance, et bon de voyage de la moto. Elle fait des photocopies, et constitue un dossier avec. Tu peux te rendre au bureau n°1.

 

12h15. Le bureau n°1 est vite passé, et l'on t'a renvoyé sur le bureau n°3.

 

12h30. L'attente n'est pas trop longue au bureau n°3. L'employé semble être le chef. Il vérifie à nouveau tous les documents que l'on t'a demandé au bureau n°1. Il rajoute dans le dossier le numéro du châssis de la moto. Après avoir rempli plusieurs formulaires, il t'en fait signer certains. Tu signes tout avec empressement. Derrière lui, trône le portrait officiel, bien centré. Tu reconnais Diego Maradona dans son maillot bleu et blanc. Le futbol est au dessus de tout.

 

12h45. Il te conduit dans le hangar. Tu repères tout de suite la caisse! Le chef demande à un homme de te l'ouvrir. En cinq minutes, les quatre flancs de la caisse sont déposés, et tu peux commencer à travailler.

 

13h15. Après avoir tout sorti, tu fixes le guidon et retournes Toeuf Toeuf... C'est bien plus simple pour replacer la fourche et les roues. Tu as du mal avec la roue arrière, ou plutôt le disque qui refuse de rentrer entre les plaquettes. Tu t'y reprends à quatre ou cinq fois. Les roues remontées, un nouveau retournement pour retrouver la position normale. Ainsi, tu fixes tous les pièces plastiques, les guides de durites, les câbles électriques, le guide chaîne, … tu ne te souvenais pas avoir démonté autant de pièces. Arrive le tour de la batterie... Tu ne trouves plus le boulon de fixation de la cosse que tu avais débranchée. Rusé, tu avais anticipé et tu avais acheté d'autres boulons. Mais tu ne les trouves plus non plus. Tu te décides à scier un boulon de réserve, plutôt trop grand. Pour faire des économies de poids, tu n'as pris qu'une lame de scie à métaux, sans manche. Mais ce n'est pas aussi facile que tu l'aurais imaginé. Voilà ce que c'est de vouloir tout optimiser! Après quinze bonnes minutes, tu arrives juste à la moitié du boulon. Tu abandonnes et tu fixes la cosse avec du fil de fer. Ce n'est pas joli, mais cela tiendra bien quelques jours.

 

Des personnes travaillent autour de toi. Elles vérifient des paquets. Juste derrière toi, sont entassés des tonneaux de carburants bio pour le team Toyota du Dakar 2011... C'est vrai que le Dakar se déroule désormais en Argentine, et tu comprends mieux pourquoi trois au quatre personnes t'ont demandé aujourd'hui si tu y participais. En tout cas, faire venir du carburant bio par avion, fallait oser!

 

15h30. Entre la roue arrière qui ne voulait pas rentrer, et l'histoire du boulon de batterie, tu as bien perdu une heure bêtement. Tu rajoutes l'huile et l'essence. Toeuf Toeuf démarre... mais elle s'arrête après deux minutes. Il semble qu'il n'y ait pas assez d'essence. Tu as pourtant mis quatre litres. Il faut en trouver davantage. Tu demandes si tu peux sortir de la zone sous douanes pour aller chercher de l'essence,... et on t'accorde la permission. Tout le monde t'a repéré, et on veut t'aider. Tu sens que tu n'aurais pas du avoir cette autorisation, mais tu ne demandes pas ton reste... tu sors, et reviens un quart d'heure plus tard avec quatre litres supplémentaires. Tout va bien mieux!

 

16h. Tu as fini... tu as replacé les caisses, rangé les outils... et retrouvé le boulon manquant de la batterie. Tant pis, tu le replaceras plus tard.

 

Peux tu partir? Tu ne sais pas... Il faut peut être retourner voir le chef du bureau n°3. Mauvaise surprise, il y a la queue devant son bureau. Vingt minutes d'attente. Recommence ensuite une petite ronde : bureau n°2, puis n°1, puis n°3, puis n°1, puis n°3 à nouveau. Et encore le n°1. Et c'est terminé! Sérieux?

 

Tu sors, mais les douaniers refusent que tu ailles récupérer ton sac à dos chez Lan Cargo. Il te faut faire tout le tour de l'aéroport par l'autoroute pour revenir à deux cent mètres du hangar.

 

17h30. Tu as tout récupéré, dit au revoir aux filles de Lan Cargo, et installé le sac sur le porte bagages, comme au bon vieux temps. Mais il est trop tard pour prendre la route. Tu téléphones à l'hôtel de Grande Monte où tu passeras une nuit de plus.

 

Retour à l'hôtel. Tu es fatigué par cette journée. Le stress et la chaleur. Tu n'as rien mangé, pas assez bu. En arrivant, tu prends une bière et tu bois quelques litres d'eau. Fatigué, mais heureux d'avoir retrouvé Toeuf Toeuf. Tu réalises que tu n'es pas tout à fait le même avec ou sans elle. Les gens aussi te considèrent différemment. Avec elle, on te salue, on essaye de t'aider, on s'intéresse à ton voyage. Piéton, tu étais un backpacker parmi des centaines. Tout juste bon à être la cible des pigeons facétieux.

 

 

 

 
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Lundi 20 Décembre 2010

 

L'après midi, tu sors te promener pour visiter Monte Grande. Une petite ville de banlieue. Un quartier résidentiel. Tu marches vers la gare où se trouvent quelques commerces. Rien de bien joli.

 

Tu es impressionné par les grilles. A chaque fenêtre, sur chaque muret, des grilles ou des barbelés. Les portes d'entrées sont souvent doublées par une grille que les gens ferment même lorsqu'ils sont présents. Les fenêtres ont à la fois des volets, et des grilles. L'insécurité. Chaque maison est telle une forteresse. L'ambiance est bien différente des pays que tu as traversés jusque là.

 

Ce matin, lorsque Nicolas, le responsable de l'hôtel était venu te chercher à l'aéroport, vous aviez discuté motos. Lorsque tu lui avais demandé pourquoi l'on voit si peu de grosses cylindrées (la quasi totalité des motos ont moins de 250cc), il t'avait répondu que les grosses motos étaient dangereuses. Dangereuses? Oui, si tu as une grosse moto, tu as une bonne chance de trouver quelqu'un qui sors un revolver pour te demander ta moto. Ah... Heureusement que Toeuf Toeuf fait « petite », malgré ses 600cc.

 

Il va donc falloir que tu apprennes à gérer les soucis de sécurité. Jusque là, tu étais dans des pays très surs. Surtout les derniers... Il fallait peut-être faire un peu attention à ne rien laisser traîner en Europe du Sud ou en Russie, mais les risques restaient limités. Comme partout, les risques existent surtout dans les grandes villes et leurs banlieues. Trouver des parking gardés, ne pas laisser la moto et les bagages en pleine rue, surveiller les gens qui semblent te surveiller, etc... Tout cela complique le voyage. Mais les choses devraient être plus simples au fur et à mesure que tu t'éloigneras de Buenos Aires.

 

Le soir, tu descends dans la salle « télévision » pour t'installer dans un fauteuil. La télévision passe en boucle des images de violences : manifestations dans les avenues de la capitale, routes bloquées, lancers de pierres contre la police, poubelles et pneus incendiés. Il y a de l'ambiance. A chaque fois, ces protestations tournent à la violence. Mais c'est vrai qu'il y avait eu, l'été dernier, le même genre d'émeutes dans ta bonne ville de Grenoble.

 

L'autre sujet d'actualité : le froid en Europe. L'Amérique du Sud garde un regard attentif sur l'Europe. Les télévisions Européennes ne s'intéresseraient autant aux chutes de neige en Argentine ou au Chili. Ici, le problème n'est pas encore la canicule, mais il fait plutôt chaud. Entre 30° et 35°. De quoi échauffer les esprits des manifestants et des jeunes qui commencent juste leurs vacances d'été.

 

 

Mardi 21 Décembre 2010

 

Tu as reçu pendant la nuit une nouvelle confirmation comme quoi Toeuf Toeuf arrivera ce matin. Tu plies les bagages, et ce coup-ci, tu y crois. Ou tu préfères y croire.

 

A 9h30, tu téléphones à Lan Cargo pour prendre des nouvelles. Toeuf Toeuf est toujours à Santiago. Nouveau report, pour ce soir. Tu la récupérerais demain matin.

 

Elle est depuis Jeudi dernier à Santiago. Cinq jours passés, de report en report. Que faire? Tu penses de plus en plus prendre un avion pour Santiago pour la récupérer où elle est. Il n'y a que des bonnes raisons pour que les reports continuent ainsi jusqu'à Janvier. Les fêtes sont de plus en plus proches. Ce matin, un nouveau problème risque de compliquer la donne : la compagnie LAN est en grève en Argentine. Certains vols sont annulés. Nicolas t'a annoncé que cette grève fait la une des journaux. Sans grève, tu n'y croyais déjà plus trop. Mais si des vols commencent à être annulés, Toeuf Toeuf risque d'être repoussée encore plus profondément dans la file d'attente.

 

Tu appelles LAN pour savoir si tu pourrais la récupérer à Santiago. Il y a des vols pas trop chers pour te rendre à Santiago dès ce soir. Réponse négative: les documents de vols sont établis pour une livraison à Ezeiza, non à Santiago. Kafkaïen. On te confirme une nouvelle fois qu'elle doit partir pour le prochain vol. Tu en sauras plus dans 3-4 heures. Ok pour attendre.

 

En attendant, tu reçois des mails de tes amis, de la famille. A l'instant, une belle surprise : un mail de Tomasz, le cycliste Polonais rencontré rapidement en Iran! Tu as souvent repensé à son long périple démarré en 2006, aux difficultés qu'il rencontre, sans commune mesure, avec les tiennes. A son sourire éclatant, malgré la fatigue, la chaleur... Il t'envoie des photos prises lors de votre rencontre :

 

Ces derniers mois, tu as aussi reçu des nouvelles d'autres personnes rencontrées : Monika, Majeed et Madina, Chen, Alexandra et André, Dan et Claire, Peter, et maintenant Tomasz! Ces courriers font du bien. Monika n'avait pas de nouvelles de nos guides pour l'ascension du Merapi. Ce volcan, rentré en éruption une semaine après votre ascension a fait de nombreux dégâts. Les familles rencontrées habitaient juste en dessous. Monika n'avait pas réussi à avoir de leurs nouvelles.

 

14h30. Tu rappelles LAN Cargo. Toeuf Toeuf est supposée d'être à bord du vol en cours d'embarquement. Elle arriverait à 17h! Tu ne peux t'empêcher de douter. Donc demain, tu iras une nouvelle fois à l'aéroport pour 9h.

 

Tu es bloqué, mais au moins tu as internet. Avec les vacances, tout le monde est disponible et tu papotes sur Skype avec tes proches et tes amis.

 

Tu montres la carte de ton voyage à Nicolas et Paula, son épouse. Nicolas vient d'apprendre que les routes qui mènent à l'aéroport sont pour l'instant toutes bloquées par des manifestations. Les difficultés de la France avec ses grèves et les émeutes de ses banlieues sont finalement peu de choses.

 

18h. Tu reçois un mail d'Ivana de LAN Cargo : Toeuf Toeuf est arrivée. Demain sera un autre jour, le début de la deuxième moitié du voyage! En attendant, les journées à venir seront bien chargées.

 

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