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Japon
Arrivée à Tokyo PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

Dimanche 19 Septembre 2010

 

Il y a une heure et demi de train pour l'aéroport de Séoul. Tu as prévu large et tu arrives avec une bonne heure d'avance au check-in.

 

Au guichet, une hôtesse t'informe que tu ne peux prendre l'avion sans avoir en ta possession un billet de « sortie du Japon ». Tu as donc une heure pour acheter un billet. Au guichet des compagnies, le prix d'un aller simple Tokyo-Jakarta est hors de prix. Plusieurs milliers d'euros. Heureusement, le WIFI est partout dans cet aéroport et tu peux regarder les sites d'agences. Après quelques comparaisons, tu te décides pour le billet le moins cher. Environ 400 euros. Le souci est que le voyage dure une vingtaine d'heures avec deux correspondances en Chine. Et tu arriveras après minuit à Jakarta. Mais les autres billets sont bien plus chers. Tant pis, tu finiras ta nuit sur un siège de l'aéroport à l'arrivée.

 

Tu réserves, mais au lieu d'un numéro de réservation, tu reçois un mail comme quoi la validation de ton paiement prendras plusieurs heures. Donc pas de preuve de billet et plus que 15 minutes avant la fin du check-in. La tension monte. La seule solution est d'acheter un billet retour Tokyo-Séoul le moins cher, et de te faire rembourser ensuite. Tout de même 600 euros. Tu vas au guichet et tout se passe en deux minutes. Tu perdras 30 euros dans l'opération, mais tu n'as pas le choix. Tu peux te rendre au check-in!

 

En Corée, les formalités, les contrôles de police et de sécurité se passent plus vite qu'ailleurs. Tu as même le temps de t'acheter un petit disque dur pour faire une sauvegarde de tes photos. Jusque là, tu n'avais aucune sauvegarde. Pas sérieux. Tu t'attardes aussi devant un atelier pour la promotion de la culture coréenne. Une jeune fille joue d'un instrument à cordes. On propose aussi aux touristes étrangers de peindre des éventails. Tout cela gratuitement. Tu n'as pas le temps de te lancer dans la peinture, mais tu écoutes la jeune fille. Tu essayes de photographier ses mains. Elle est trop loin.

 

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A Tokyo, tu es surpris par les longueurs des files d'attente. Les Coréens s'organisent beaucoup mieux. En regardant la photo de ton passeport le policier te demande en Français : « C'est vraiment vous ? ». Tu rigoles. Tu lui dis que tu peux mettre tes lunettes si il le souhaite. Tu lui donnes un indice : ton nez est cassé. Mais tu ne sais pas si cela est visible sur la photo. Il t'accepte finalement tel que tu es.

 

Beaucoup de monde à Tokyo. Dans le métro, dans les rues du quartier de l'hôtel. Ce quartier, Asakusa, est étrange : un centre touristique autour d'un grand temple bouddhiste. De nombreux kiosques vendent des souvenirs ou encore de la restauration. Il y a aussi un parc d'attractions avec grande roue. Un peu plus loin des immeubles pleins de machines à sous ou de jeux d'arcade.

 

Tu ne peux t'empêcher de comparer Japon et Corée. A Vladivostok, Mikaïl t'avait dit « La Corée et le Japon ne font qu'un seul pays ». Tu pensais passer « de Suisse en Allemagne », mais tu les trouves au contraire très différents.

 

Autant les Coréens sont réservés, peu variés dans leur tenue vestimentaire ou leur conduite en général, autant les Japonais te paraissent farfelus et variés. La folie et l'imagination doivent être réprimées en Corée. Et pas seulement pour la tenue mais aussi pour l'architecture ou l'aménagement en général.

 

Tu avais aussi du mal en Corée à trouver « des pauvres », mais ici pas de souci : les sans-abris sont légion dans ce quartier touristique. Le soir, tu passes dans une rue où une vingtaine de personnes s'installent sur leur carton pour passer la nuit.

 

Tu as choisi l'hôtel le moins cher que tu as trouvé : 30 euros. Ce n'est pas un hôtel, mais une sorte d'auberge de jeunesse avec des dortoirs de 6 ou 8 personnes. Ton dortoir fait environ 15m2, soit moins qu'une chambre d'hôtel. Donc un total de 180 euros pour une petite chambre qui ne contient que des lits superposés et où l'on demande aux clients de faire leur lit avant de partir. Plus rentable que n'importe quel hôtel!

 

Les clients sont des jeunes pour la plupart. Souvent des groupes. Dans ta chambre, tu discutes avec deux jeunes. Le premier est norvégien. Il a les bras couverts de tatouages colorés mais semble doux et calme. Les tatoués ne sont plus ce qu'ils étaient ma brave dame! C'est un fan de jeux. Il achète des figurines, des poupées, des jeux vidéos, et passent beaucoup de temps sur son Mac, sa console ou son téléphone.

 

Le second, Dan, est Anglais. Il avait prévu de passer 6 mois au Japon, mais a épuisé ses économies après deux mois. Il a pu avancer son départ, mais pas avant deux semaines. D'ici là, il ne dépense rien sauf l'hôtel et le minimum alimentaire.

 

La vie est chère au Japon. Pour le « Lonely Planet », c 'est une fausse impression et l'on peut se débrouiller grâce à ce genre d'hôtel... Ils sont bien gentils les rédacteurs du Lonely Planet. Le billet de train entre l'aéroport et le centre ville coûte 12 euros au Japon contre 3 euros en Corée où la distance est au moins double. Le billet de « TGV » pour Kyoto coûte 120 euros, et la distance est moindre que Paris-Lyon. Certes, la Corée est particulièrement économique, mais le Japon est sans aucun doute plus onéreux que l'Europe.

 

Le soir, tu recherches un hôtel à Kyoto. Tu allais réserver parmi les moins chers – quand même 50 euros - quand tu consultes les photos des chambres. Il s'agit d'un hôtel « capsule ». Tu savais que cela existait, mais tu prends peur. Des tubes superposés dans lesquels on se glisse pour passer la nuit. La visite doit être intéressante pour quelques minutes. Pas plus. Tu te sens devenir claustrophobe. Tu payeras 10 euros de plus et tu dormiras dans un lit.

 

Claire, ta fille se connecte sur Skype! Plus d'un mois que vous n'aviez pas réussi à vous y retrouver. Cela fait du bien.

 

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Mardi 20 Septembre 2010

 

Tu profites le matin du WIFI de l'hôtel. Puis tu te rends à Kanda, une gare ferroviaire. Tu souhaites prendre quelques informations pour ton trajet de demain. Tu achètes finalement ton billet puis marche en ville, direction « Les jardins du Palais Impérial ». Du moins la petite partie ouverte au public.

 

Il y a peu de monde en ville. La journée est fériée, comme en Corée. Tu en as la confirmation en arrivant devant les jardins : ils sont fermés le Lundi, sauf les Lundis fériés. Et la porte est ouverte!

 

Il n'y a pas grand chose à voir, mais c'est agréable de marcher dans un jardin public. Tu prends quelques photos. Au centre du parc, de grandes pelouses sur lesquelles les gens s'assoient. Une femme est allongée et prend le soleil. Au Japon, les inhibitions sont décidément moindres qu'en Corée. Tu prends une photo de loin, mine de rien, mais tu as l'impression que la personne t'observais. Tu n'aurais pas du.

 

La partie ouverte au public du parc est limitée. On en fait vite le tour. Lorsque tu reviens vers la partie où les gens sont installés sur l'herbe, un agent leur demande de quitter l'endroit. C'est l'heure de fermeture.

 

La femme qui était allongée dans l'herbe vient vers toi, te salue. Vous vous présentez. Elisabeth est Chilienne mais vit au Japon depuis 27 ans. Elle y est venue pour ses études, s'est mariée et y est restée. Mais elle pense désormais retourner au Chili.

 

Vous allez prendre un café, et vous discutez. Beaucoup. L'un comme l'autre avez besoin de parler. Tu es surpris par la franchise de ses questions et de ses réponses.

 

Elisabeth est artiste peintre. Elle te montre des photos de ses oeuvres. Tu aimes bien. Elle est venue en bus de nuit pour un long weekend à Tokyo. Depuis Osaka où elle habite. Son budget est limité et elle passera la nuit dans un restaurant Mac Donald. Ils sont ouverts 24h sur 24 au Japon.

 

Les difficultés financières doivent bien compliquer sa vie.

 

Le café ferme. Vous marchez un peu au centre-ville, sous la pluie. Une pluie chaude. Elisabeth aime la pluie. Tu es plus pragmatique et tu l'apprécies aussi, tant que tu n'es pas trempé.

 

Vous demandez à un jeune cycliste si il connait un Mc Donald dans les environs. Il sort son I-Phone, et recherche. Il ne trouve pas... C'est un quartier d'affaires, vide en ce jour férié. Vous arrivez devant une station de métro. Tu proposes de se rendre à Asakusa où tu as repéré un Mc Donald. Mais Elisabeth préfère rester près de la gare routière. Vous vous séparez. Peut-être la reverras-tu à Osaka, qui est tout proche de Kyoto. Ou au Chili si elle décide d'y rentrer.

 

Tu es content de ton après-midi.

 

 

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L'élégance de Kyoto PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

Mardi 21 Septembre 2010

 

Tu descends tôt pour prendre ton petit déjeuner. A l'accueil, un groupe de quatre Français. Tu ne sais plus depuis quand tu n'as pas parlé Français. Probablement Ulan-Ude. Parmi eux, un Grenoblois. De Bernin, le village où tu habites depuis un an. Le monde est petit. Ils sont arrivés il y a deux jours pour passer un mois au Japon. Mais tu sens que tu les embêtes. Qu'ils ne sont pas venus jusqu'ici pour parler avec un Français.

 

L'hôtel propose des petits déjeuners à la française : thé/café et tartines. Tu apprécies ces retrouvailles. Tu quittes l'hôtel pour aller prendre ton train. Ton sac à dos est lourd, mais tu es content de flâner à nouveau dans ce quartier si vivant. De nombreuses échoppes sont encore fermées. Sur les rideaux métalliques encore baissés, des peintures décrivent l'activité du commerce. Elles sont belles.

 

Tu croises des gens en tenue traditionnelle, d'autres en short, d'autres en costume-cravate. Des obèses et des maigres. Des baskets et des sabots. Des enfants et des vieillards. Des chevelures teintées en blond, et d'autres en roux. Des cranes rasés. Beaucoup de touristes aussi.

 

Des jeunes gens proposent des tours en pousse-pousse. Une jeune fille, de petite taille, vient vers toi. Déjà que tu serais rouge de honte de te faire promener par un homme, mais par une femme, avec ton gros sac à dos... Tu préfères ne pas imaginer. Un peu plus loin, tu remarques un couple avec un enfant qui n'a pas de scrupule : ils sont fièrement installés sur leur siège, tirés par une frêle jeune-femme qui a l'air ravie d'avoir trouvé des clients. Chacun ses plaisirs.

 

Se déplacer dans le métro, comprendre où se rendre pour prendre le train n'est pas immédiat. Les indications en Anglais ne sont pas aussi systématiques qu'en Corée. Et les gens moins à l'affut des touristes perdus. Mais on trouve heureusement des bureaux d'information aux endroits stratégiques.

 

Tu as pris un billet pour le Shinkansen, l'équivalent japonais du TGV. A chaque fois que le contrôleur ou que la vendeuse de boissons pénètrent ou quittent le wagon, ils s'inclinent respectueusement devant les passagers assis. Tout cela est bien révérencieux. Mais la révérence est ici comme un 'bonjour' ailleurs.

 

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Il faut deux heures et demi pour rejoindre Kyoto. Presque partout des habitations. Il y a bien quelques champs, mais ils sont rares. Une banlieue interminable que le Shinkansen traverse à pleine vitesse.

 

Dans le train, chacun est assis de son coté. Le Japon n'est pas un pays latin. Les gens ne parlent pas entre eux.

 

A Kyoto, les indications en anglais sont toutes aussi rares qu'à Tokyo. Juste le minimum. Tu poses tes affaires à l'hôtel et pars en direction d'un parc proche qui regroupe à la fois un temple, le Musée d'Art et un jardin. Tu es à 16h30 au musée qui ferme à 17h. Tu reviendras demain. Le jardin ferme aussi à la même heure. Tu te promènes un peu autour tu temple, puis retournes vers le centre.

 

Une grande zone commerciale. Surtout des restaurants et des magasins de vêtements. Beaucoup de monde. De nombreux jeunes. Tous élégants. Mais tous dans des styles différents. Ne pas être fade, ni banal. Au milieu de tout ce monde, tu as soudain l'impression d'être les deux : fade et banal. Peut-être est-ce original ? Non, l'ensemble des touristes se distinguent par leurs tenues plutôt ordinaires.

 

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Mercredi 22 Septembre 2010

 

Tu retournes au Musée d'Art. Ce n'est pas exactement un musée, mais un lieu pour des expositions temporaires. Il y a en ce moment trois expositions.

 

La plus grande est une collection. Pas seulement des tableaux, mais aussi toutes sortes d'objets : éventails, tissus, ... Tu es un peu déçu. Tu ne connais pas assez l'art Japonais pour apprécier.

 

La seconde exposition est plus petite : « Peintres Japonais en Europe ». Il s'agit pour la plupart de peintures de la première moitié du XXème siècle. Souvent très influencées par les Impressionnistes. Tu aimes bien. Dommage qu'il n'y ait qu'une seule salle. Comme d'habitude, il n'y a pas d'explication en Anglais, mais tu remarques tristement que plus de la moitié des artistes sont décédés durant la seconde guerre mondiale.

 

La troisième t'interpelle. Des grandes salles pleines de simples calligraphies. Grossières. Des tâches d'encre noire jetées, semble-t-il, au hasard. A l'entrée deux dames bien gentilles te donnent une feuille explicative. Ces oeuvres sont destinées à éveiller en toi des vibrations pour réveiller des souvenirs, ou pour exciter ta réflexion. Par correspondances. Le concept du « Sho ».

 

« Sho » is « Vibracy of Life Energy ». Lorsque tu étais étudiant, tu t'étais intéressé à la représentation de la pensée comme une succession de résonances. Mais avec une vision d'ingénieur. Tu essayes de jouer le jeu. Plusieurs fois, tu trouves des personnes dans ces tâches. Souvent, tu ne trouves rien du tout. Avant de sortir, tu demandes aux dames à l'entrée si tu peux prendre quelques photos. Photographier était interdit dans les autres expositions. Pas de souci! Elles te demandent à leur tour de laisser ton nom dans un beau cahier où les visiteurs signent. Par idéogrammes. Tu signes au pinceau et à l'encre de Chine en alphabet latin. Dommage, les idéogrammes des autres signataires sont bien plus jolis. Vous discuter un peu.

 

Tu visites ensuite des temples et leurs jardins. Il faudrait des semaines pour visiter l'ensemble des temples et des jardins de Kyoto. Les photos sont à nouveau interdites à l'intérieur des temples. Les jardins sont beaux, reposants. Outre une grande variété d'essences d'arbres, ils reprennent souvent les mêmes éléments : des grandes pierres, portant souvent des inscriptions, des galets et de l'eau. Des petits bassins, ou des étangs. L'eau circule souvent sur des lits de pierres.

 

Tu médites...

 

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Jeudi 23 Septembre 2010

 

Il y a un mois exactement, tu étais en Mongolie, au monastère d'Amarbayasgalant. Les monastères Mongoles et Japonais ne se ressemblent pas. Ici, tout est bien ordonné. Tout est plus travaillé aussi. Plus élégant. Certaines parties sont réservées aux moines. Les moines pourtant passent parfois parmi les fidèles, pour les saluer.

 

Ici pas question de circuler dans le temple. Tout le monde reste à genoux, aligné. A sa place de prière. Comme tout le monde, tu t'agenouilles un moment. Tu observes. Mais tu préfères aller flâner dans les jardins. Même si il pleut aujourd'hui. Ta quatrième journée de pluie depuis que tu as quitté la France. Mais la pluie du matin est devenue une bruine légère et intermittente.

 

Comme souvent, les abords des temples accueillent aussi des cimetières. Tu passes de temple, à jardin, de jardin à cimetière. Autour des grands temples, il y a un grand nombre de pagodes plus petites qui sont aussi des lieux de prières. Ils sont grand ouverts, libre de circulation. Tu y seul le plus souvent.

 

Fatigué, tu rejoins l'hôtel. Ces journées sont bien calmes. Trop. Tu penses à Toeuf-Toeuf dans sa caisse. Demain, tu iras à Osaka avant de rejoindre Takamatsu où tu séjourneras la semaine entière. Puis, tu penses te rendre dans les « Alpes Japonaises » pour marcher un peu avant de quitter le Japon. Tu as finalement reçu la confirmation de ton vol pour Jakarta. Tu essayeras de louer une 125cm3 pour circuler sur l'ile de Java.

 

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Osaka PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

Vendredi 24 Septembre 2010

 

Tu retournes à la gare centrale de Kyoto pour prendre un train pour Osaka. Tu craignais d'attendre, mais tu réalises qu'un train relie les deux villes toutes les dix minutes. Et ce n'est pas une heure de pointe. Les trains roulent beaucoup au Japon. Les compagnies qui exploitent les trains de voyageurs sont nombreuses. Le fret ferroviaire est autrement plus développé qu'en France. Un peu partout, des trains et des wagons qui portent des containers. Des centaines, des milliers, de containers. L'industrie japonaise produit beaucoup.

 

Vingt minutes de train entre Kyoto à Osaka. Toujours en zone urbanisée. Les deux cités font partie d'une même mégapole. Elles différent pourtant par bien des cotés. Kyoto cultive l'art de vivre, et Osaka celui des affaires.

 

Peut-être ne vois tu que certains cotés de ces deux villes. Peut-être les quartiers des hôtels que tu as choisis ne sont ils pas représentatifs. Mais en comparant les cartes des deux villes, il n'y a pas de doute : les temples et les jardins sont un peu partout à Kyoto, et bien rares à Osaka.

 

Arrivé à Osaka, toujours aussi peu d'Anglais sur les indications. Les plans de la ville sont exclusivement en Japonais et tu renonces à y localiser ton hôtel. Chanceux : tu trouves dans la gare le bureau d'information pour touristes perdus. La personne qui te renseigne est impressionnante d'efficacité. Tu en profites pour demander comment te rendre Dimanche à Takamatsu, et où louer un vélo. Tu as des réponses précises à toutes tes questions. Tu sors avec un plan de la ville sur lequel sont repérés l'hôtel, le loueur de vélos, et les gares de départs de bus et de trains pour Takamatsu. Tu as aussi récupéré un mini-dictionnaire Anglais-Japonais, et une feuille sur laquelle est écrit « je veux louer un vélo pour demain... ».

 

L'hôtel est proche de la gare. La chambre est minuscule.

 

Le soir, tu retournes à la gare pour louer un vélo pour le lendemain. Deux euros la journée. Tu crois à une erreur, mais non. Louer un vélo 12 heures coûte moins cher qu'un ticket de métro. Les prix sont bien étonnants au Japon. Le loueur a du mal à comprendre que tu ne souhaites pas récupérer le vélo de suite, mais seulement le lendemain. Mais tout finit par s'arranger.

 

Tu ne veux pas laisser le vélo la nuit en pleine rue, mais tes craintes doivent être ridicules. Il y a des vélos partout à Osaka. Nombreux sont ceux qui ne sont pas attachés. Tout comme la Corée, le Japon est un pays qui ne connait pas le voleur de bicyclettes. Tu aurais tendance à dire « les voleurs », car les Japonais prennent bien peu de précautions pour protéger leurs biens. Ils ont confiance.

 

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Samedi 25 Septembre 2010

 

Tu fais donc du vélo. Il y a quelques fois des pistes cyclables, mais la plupart du temps les vélos slaloment entre les passants sur les trottoirs. La cohabitation est un peu compliquée, mais tu ne vois jamais aucun cycliste s'énerver après un piéton, ni le contraire. Les Japonais ne s'énervent pas sur les trottoirs.

 

Tu découvres une piste cyclable le long d'une rivière. Elle t'emmène près du château d'Osaka. Il y a peu de monuments à visiter. Osaka n'est pas Kyoto.

 

Le centre-ville est furieusement futuriste. On croirait une scène du «  5è élément ». Les files de voitures sont sur plusieurs niveaux, sur des routes surélevées qui croisent des lignes de métros. Ici, l'autoroute traverse un immeuble par le centre. Là un jardin Japonais avec des chutes d'eau a été reconstitué. Mais tu te sens oppressé par la hauteur des immeubles. Tu voudrais être ailleurs, à la campagne.

 

Tu retournes sur la piste cyclable de la rivière. C'est le weekend et cela se sent. Nombreux sont les coureurs qui s'entrainent. Il y a aussi une sorte de kermesse, ou de « Forum des Associations ». L'ambiance est bon enfant.

 

Ça fatigue la bicyclette, même sans Paulette.

 

 

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Takamatsu PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

Jeudi 30 Septembre 2010

 

Tu as une semaine de boulot, au Japon! Pure coïncidence, la réunion ISO bi-annuelle pour la normalisation des cartes à puce se tient cette semaine à Takamatsu. Avant de partir, l'un des projets sur lequel tu travaillais concernait les cartes sans contact à haut débit, et cette réunion doit statuer sur ce sujet.

 

C'est ta première réunion ISO... Tu n'es même jamais allé à une réunion AFNOR (organisation de normalisation équivalente à l'ISO, mais au niveau national). Tes collègues, qui sont plus connaisseurs que toi en la matière, ont décidé de déposer une contribution. C'est à toi à la présenter.

 

Première angoisse : ta tenue. A la gare d'Osaka, tu achètes un pantalon, une veste en velours, des chemises et une cravate. Tes chaussures basses de montagne en cuir retourné, toutes neuves, feront l'affaire. En arrivant à Takamatsu, tu réalises que tu as oublié la ceinture. Tu sors en ville, et tu trouves, un Dimanche soir à 19h des magasins ouverts. Et une ceinture. Ouf!

 

Deuxième angoisse : la présentation. Depuis une semaine, tu lis et relis les contributions des autres sociétés. Essentiellement celles des fabricants de semi-conducteurs Européens. Très techniques. Tu as reçu Mercredi dernier « ta » présentation préparée par tes collègues. C'est un rapport d'expérience... Donc pas trop théorique! Heureusement, car tu crains de ne pas être à la hauteur de tes interlocuteurs au niveau scientifique.

 

Le jour J : la moitié des participants n'ont pas de cravate! Finalement, tu aurais pu comme certains te passer de veste et de cravate. Même certains Japonais ont l'air plus cool que toi...

Ta contribution est arrivée en dernier, et on commence par l'ordre chronologique. Cela te laisse du temps pour rentrer dans le bain.

 

Les deux premiers jours sont purement techniques. Officiellement, il s'agit d'une réunion d'experts, une « Task Force » qui analyse les problèmes et propose des textes au « Work Group ». En pratique, les contributions techniques sont émises par les Européens. Le sujet est polémique et deux clans s'opposent pour deux solutions différentes. Chaque clan rédige des réponses aux remarques de l'autre... et les discussions deviennent de plus en plus pointues. Ces discussions ont le mérite de remettre les idées en place. Tu réalises que de nombreux participants ne suivent pas.

 

Arrive ton tour. Ta présentation est un simple rapport d'expériences, mais il a le mérite d'illustrer les contributions précédentes. Tes diagrammes expérimentaux éclaircissent plusieurs points qui restaient obscurs pour la grande majorité des participants. Tu craignais le ridicule, mais tu peux respirer.

 

Au final, la solution adoptée sera très consensuelle. Tout le monde est content.

 

Les jours suivants sont plus littéraires. Il faut relire et corriger les textes avant de les soumettre au vote électronique des pays. Parfois des questions de typographie, ou des ambiguïtés à lever.

 

Tu ne prends pas de photo. La réunion n'est pas confidentielle, mais pas publique non plus. D'ailleurs, tu n'as plus le temps d'écrire ni de remettre à jour le site. Tu feras cela plus tard.

 

Ces quelques jours sont aussi l'occasion de retrouver des personnes que tu connais. L'un d'eux, Jean Paul, t'a apporté de France des pièces détachées pour ta moto et le Lonely Planet pour l'Australie. Un pavé que tu avais renoncé à prendre depuis Grenoble. Toeuf Toeuf est une Yamaha, mais une Yamaha italienne. Il faut donc approvisionner ses pièces détachées depuis l'Europe.

 

En soirée, vous vous retrouvez pour tester les restaurants. Il y a aussi une soirée « officielle » , dans un grand restaurant sur la jetée. Une autre fois, vous décidez avec des participants Japonais et Allemands d'aller ensemble au restaurant.

 

Tu es heureux de discuter avec tes amis Français, mais c'est aussi la première fois que tu passes plus de deux minutes avec des Japonais. C'est bien le boulot.

 

 

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Les Alpes Japonaises PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Vendredi 1 Octobre 2010

 

Tu prends ton dernier petit déjeuner avec les Français du « Working Group », puis te dirige sur la gare. Tu sèches la dernière journée. Tu te sens inutile pour ces questions de mise en forme de texte.

 

Ton train est en retard... Une demi-heure. Tu rateras probablement ta première correspondance. Tu es déçu. Tu pensais que la ponctualité était une qualité primordiale au Japon. Mais c'est peut-être le retard de l'année...

 

Tu rates ta correspondance, mais les « TGV » se suivent en direction de Tokyo. Le suivant ne tarde pas. Tu n'as pas de réservation et tu montes dans l'un des trois premiers wagons qui ne sont jamais réservés. Le wagon est bondé. Tu restes debout dans l'allée centrale. A coté de toi une vieille dame. Petite, digne, élégante et souriante. Sur la banquette près d'elle, des jeunes, 20-25 ans, sont assis. Ils ne se posent pas de question. Tu es surpris car pour la même situation dans le métro de Séoul, les jeunes s'étaient tout de suite levés pour laisser leurs sièges à des personnes âgées. Après un quart d'heure, elle sort une serviette et s'assoit parterre. Cela dure un bon quart d'heure jusqu'à ce qu'une jeune dame de cinquante ans cède sa place. Les jeunes ne bronchent pas. Le Japon n'est pas la Corée pour le respect des anciens. Pourtant, la notion de respect semble si forte ici.

 

Arrivé à Nagoya, tu as récupéré ton retard et attrapes le train initialement prévu pour Takayama. Tu regardes par la fenêtre. Le train suit des vallées, passent dans des gorges.

 

Les villes traversées sont de petites tailles. Takayama est à peine plus grande. Mais c'est une belle ville. Très touristique. De nombreux magasins d'artisanat (bois,...) et aussi plusieurs jardins, des temples,... Tu fais une petite balade en arrivant, avant la nuit. Puis quelques courses alimentaires pour la balade de demain.

 

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Samedi 2 Octobre 2010

 

Tu prends un bus pour te rendre à Kamikochi. Kamikochi est un peu comme la Bérarde en Oisans : un départ de balade. Dans le bus, tu discutes avec quelques touristes. Des Suisses et des Français. Le Japon reste bien agréable en Octobre. Ton guide indique qu'une des périodes les plus populaires pour Kamikochi est justement Octobre. Pour les couleurs! Mais nous ne sommes qu'au début du mois, et la végétation n'a pas encore rougit. Il fait chaud. Plus de vingt degrés.

 

Tu suis un chemin qui doit t'amener à un refuge. De là, tu verras si tu as le temps de monter sur un sommet. La question des durées est toujours délicates en montagne, et le dernier bus du soir part à 17h.

 

La lumière est belle. Tu suis tout d'abord une rivière, puis monte dans la forêt. Les arbres vivent beaucoup plus haut que dans les Alpes Européennes. Il fait plus chaud. De nombreux feuillus. Les couleurs sont belles et tu fais plein de photos.

 

Le chemin est très bien aménagé. Dans la partie basse, des demis troncs d'arbres sont posés sur la terre pour éviter de se salir les pieds. Puis, dans la montée, les pierres sont bien disposées, comme un escalier.

 

Tu croises de nombreux randonneurs, exclusivement Japonais. Plusieurs fois, tu t'arrêtes pour papoter mais la grande majorité ne parle pas un mot d'anglais.

 

Tu arrives rapidement au refuge. Deux-trois petits bâtiments dont un magasin. Il y a aussi dehors un bac avec des canettes de boisson qui refroidissent dans l'eau. A coté, une boite transparente pour y déposer les pièces. C'est beau d'avoir confiance.

 

Tu décides de monter au sommet, à 3090m. La dernière partie est assez abrupte, et il faut souvent s'aider des mains. Tu écris ces lignes du sommet. Il n'y a probablement pas beaucoup de voyageurs qui montent un PC sur les sommets pour écrire à leurs amis. Mais tu n'osais pas laisser ton PC dans le dortoir de l'« hostel » de Takayama.

 

A la descente, tu retrouves des crampes... Tu ne fais pas assez de montagne! Tu essayeras d'en trouver en Indonésie et en Australie!

 

Tu es heureux. Cette dose de nature, et d'efforts te fait du bien. En vieillissant, tu en as de plus en plus besoin. Des deux.

 

De retour à Takayama, tu te remets sur le PC. Beaucoup de retard dans ton écriture...

 

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