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Australie
Direction "Alice Springs" PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Vendredi 5 Novembre 2010

 

Jour après jour, les pistes deviennent plus difficiles. Ce ne sont plus des routes en terre, mais des vraies pistes, avec un peu de  du sable, un peu de tôle ondulée, des gués, de la boue, … ce qu'il faut pour ne pas s'ennuyer. Voire un peu trop parfois. En revanche, le « désert » est on ne peut plus vert, grâce aux pluies inhabituelles des semaines passées.

 

En t'arrêtant pour prendre des photos, tu réalises que le zoom ne fonctionne plus. Il va falloir passer par Alice Spring pour acheter un nouvel appareil photo. Mais tu pourras pas y être avant Samedi soir, et les magasins seront fermés Dimanche. Pas de chance! Tu peux donc prendre ton temps.

 

A propos de photos : tu photographies peu les Australiens. A Melbourne, tu as appris qu'il est interdit de prendre une photo dans une école. Les Australiens semblent sensibles au droit à l'image. Tu ne souhaites pas provoquer de soucis.

 

Tu arrives aux Hot Springs (Sources Chaudes) de Dalhousie. Le site est dans un parc national, et un camping aménagé, sans personne pour le surveiller, jouxte les sources. Tu n'as croisé aucun véhicule de la journée, mais il y a un camping-car garé. Tu fais connaissance de Frennie et Hans, un couple Suisse de Zurich. Tous deux parlent parfaitement le Français.

 

Hans est atteint d'une sclérose en plaques. Ils ont tous deux arrêté de travailler depuis quelques années et depuis, vivent six mois en Europe, et six mois dans leur camping-car sur les piste d'Australie. Une vie estivale. Ensoleillée. Vous discutez, vous vous racontez vos vies.

 

A la tombée de la nuit, arrivent Barbara, David et Simon. Tu les avais croisés en passant dire au revoir à Marie Line, et tu savais qu'ils te suivaient sur le chemin de Dalhousie. Tu les retrouves dans les sources chaudes, un vaste bassin naturel de 200 mètres de long. Tout le monde se baigne, nage. La température de l'eau doit être de 35°. Très agréable.

 

Barbara et David sont Autrichiens, en voyage pour trois et six mois. Simon est Allemand, parti pour une plus longue durée. Des jeunes voyageurs. C'est étonnant de rencontrer toutes ces personnes dans ce lieu éloigné de tout. Tu aimerais passer plus de temps avec eux, mais tu sais que demain matin, chacun partira dans une direction différente.

 

Frennie et Hans t'invitent à diner. Un bon repas arrosé de vin. La vie est belle. Vous discutez tard, jusqu'à ce que les moustiques aient usé votre résistance.

 

 

Samedi 5 Novembre 2010

 

Frennie et Hans partent tôt. Après un dernier bain, tu dis au revoir à Barbara David et Simon. Un camion-caravane vient d'arriver. Le camion de Larry et Ralen. Un camping car géant, avec salle de bain, machine à laver, deux télévisions, etc... Décidément, il y a bien des façons de voyager.

 

La piste jusqu'à Mount Dare est à nouveau une vraie piste. Les difficultés sont surtout la boue et le sable. Au passage d'une zone de boue, tu fais le mauvais choix et ressors de justesse. Il ne faudrait pas griller ton embrayage.

 

A Mount Dare, tu retrouves Larry et Ralen qui discutent avec la famille qui tient l'hôtel restaurant. A cause des dernières pluies, ils ne voient pas passer beaucoup de monde ces derniers temps. De nombreux Australiens vivent quasi-isolés dans le bush. Ecole à distance par internet, et les courses une fois de temps en temps. Alice Springs est à au moins cinq heures de route, quand les conditions sont bonnes.

 

Tu repars direction Alice Springs. A Flinke, un village aborigène, tu veux t'arrêter pour boire un coup. Il fait de plus en plus chaud. 41 degrés. L'unique magasin est fermé le Samedi après midi, et tu fais simplement une pause à l'ombre de la boutique. Deux personnes passent à coté de toi, en t'ignorant. Pas un regard. Tu te diriges vers une famille pour demander ton chemin. On te renseigne avec précision, mais personne ne serait venu à toi. Le malaise semble important entre les communautés.

 

Tu es content d'avoir côtoyé quelques instants les amis de Marie Line à Oodnadatta, car les relations avec les aborigènes sont difficiles. Il semble que les communautés aborigène et blanche s'évitent le plus souvent. Et tu as tout d'un blanc, même si tu n'es pas Australien. Cette séparation est d'ailleurs favorisée par le gouvernement, pour protéger les communautés aborigènes.

 

A plusieurs reprises, tu as entendu parler des aborigènes avec mépris. Un racisme ordinaire, sans agressivité. On reproche aux aborigène le peu d'importance qu'ils portent à leur apparence, ou leurs problèmes sociaux. Les difficultés sociales sont nombreuses dans les communautés aborigènes. L'inactivité favorise l'alcoolisme. Les zones aborigènes sont souvent traitées par le gouvernement comme des « restrictive areas » où il est interdit de pénétrer avec de l'alcool ou des revues pornographiques. Cette réglementation donne l'impression d'infantiliser cette population, mais il faut bien faire quelque chose.

 

Le gouvernement aide financièrement les communautés aborigènes. Une dette historique qui a longtemps été occultée. Des projets pour les écoles, des programmes d'action sociale. L'Etat distribue aussi des allocations aux plus démunis (un RMI hebdomadaire) qui se transforment parfois le Jeudi soir en bière. Sur la piste centrale que tu prendras dans quelques jours, il te faut demander des permis pour certaines zones aborigènes traversées par la piste. Dans ces zones, tu ne trouveras pas d'essence, qui était sniffée par les jeunes, mais l'Opal, un carburant substitutif sans odeur. Bref, la question aborigène est devenue un sujet prioritaire pour l'Etat Australien. Même si le passif historique est important, c'est rare qu'un pays riche s'investisse autant dans le soutien à ses minorités.

 

Après Flinke, tu te diriges vers Kulgera. Une piste en ligne droite, plutôt facile. Après une heure de conduite, tu aperçois un rocher sur le coté. La chaleur te fatigue. L'endroit te plait, tu montes ta tente à mi-chemin entre le rocher et la piste. Monter la tente tant que les moustiques te laissent en paix pour avoir une position de repli en cas de débordement...

 

Le rocher est étonnant. Perdu dans une platitude, il est pourtant bien érodé. Un paquebot d'une centaine de mètres de long, haut d'une cinquantaine de mètres. Tu le contournes pour trouver un accès facile au sommet. Bien repérer le point pour pouvoir redescendre... A la base, des petites grottes. Certaines ont probablement déjà hébergé du monde par temps de pluie.

 

Les coucher -et les lever- de soleil, apportent une lumière fabuleuse en Australie. Mais tu en profites peu, car c'est aussi le moment où les moustiques sont le plus virulents. Tu te replies sous ta tente, pour ne plus en sortir. Dans la nuit, tu es réveillé par un événement bizarre : un grand silence! Quelques instants plus tard... des crépitements. La pluie! Tu ne t'attendais pas à la pluie. Tu sors un instant profiter de cette douche qui ne durera pas. Une pluie tiède.

 

Au petit matin, tu reprends la piste jusqu'à Kulgera. Là, tu retrouves la route que tu n'avais plus fréquentée depuis cinq jours. C'est pas mal non plus la route... 270km pour Alice Springs, que tu fais en plus de trois heures. La température atteint 44°, et il te faut t'arrêter pour boire.

 

 

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Uluru PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Lundi 8 Novembre 2010

 

Tu as trouvé le même appareil photo que l'ancien. Tu conserves ainsi ta collection de batteries. Tu te consoles en te disant que l'objectif de l'ancien était déjà bien sale. Tes photos étaient tâchées au centre depuis un certain temps... Tu profiteras d'un objectif tout neuf pour la suite du voyage. A commencer par Uluru.

 

Tu n'auras pas vu grand chose à Alice Springs, si ce n'est les supermarchés. Mais il y a t-il quelque chose à voir ? Tu ne t'es pas vraiment posé la question. Après le plein d'essence, départ pour Kings Canyons.

 

La route, qui laisse rapidement la place à la piste, est magnifique. Pour la première fois, tu roules en musique. La musique, les paysages, la douceur … Tout cela t'enivre. Conduire une moto dans ces conditions est bien agréable. Même si la large piste comporte surtout de la tôle ondulée.

 

La tôle ondulée est formée par les amortisseurs des véhicules. Le sol est alors constitué de petites vaguelettes que l'on prend soit à très faible vitesse, soit à plus de 80 km/h pour sauter d'une crête à l'autre. Mais les accélérations et les ralentissements restent toujours trépidants. Et cassants pour la mécanique. Ton bloc phare, que tu avais recollé à Vladivostok se recasse. Tu l'observes brinqueballer. La « Central Road » que tu prendras depuis Uluru vers l'Ouest est parait-il une longue zone de tôle ondulée. Pourvu que Toeuf Toeuf supporte.

 

Sur le bord de la piste, les passagers d'une voiture te font signe de t'arrêter. Des Italiens : Giuliana, Patricia, Tatiana, Mario, et Nuciato attendent leurs amis. Tu as effectivement vu une voiture sur le bord de la piste, il y a environ 45 minutes. Tu avais ralenti, mais ses occupants t'avaient fait signe de poursuivre, qu'ils n'avaient pas de souci. Ils semblent rassurer. Surpris de trouver un Grenoblois, ils t'interrogent et tu parles de ton voyage. Ils sont impressionnés... Tu joues la vedette à peu de frais. Il faut avoir un peu voyagé pour savoir qu'il n'y a rien d'impressionnant, que ces pays traversés ne sont ni dangereux, ni hostiles.

 

En arrivant à Kings Canyon, des Grenoblois t'interpellent. Les Européens ici sont tous en véhicule de location, et ton immatriculation est repérée par les Français. Ils t'indiquent que deux motos allemandes sont dans le camping! Tu ne pensais pas trouver des motards Européens en Australie. Tu t'y rends, les motos sont bien présentes, mais personne. Tu montes rapidement ta tente, puis te rends au point de vue sur King Canyon, à deux cents mètres du camping. Plusieurs personnes observent le coucher du soleil, mais un couple regarde tes bottes. Ce sont bien eux, les motards.

 

Alexandra et André sont comme toi partis pour un long voyage. Mais ils ont choisi d'expédier leurs motos directement en Australie par bateau, où ils sont depuis cinq mois. Ils reviendront ensuite en Allemagne par une route proche de la tienne : Japon, Russie, Mongolie, Asie Centrale,.. Leurs motos semblent énormes à coté de Toeuf Toeuf. Tu te croyais lourd, mais la moto d'André doit bien peser 50% de plus que Toeuf Toeuf.

 

Vous avez plein de choses à vous dire. Ils doivent aussi se rendre à Uluru, donc vous passerez au moins deux jours ensemble. Des histoires de motards. Des histoires de voyageurs, de douanes, de quarantaine, de rivière, de boue, de tôle ondulée ou encore un accident avec un kangourou. La vie quoi!

 

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Mardi 9 Novembre 2010

 

La nuit a été difficile. Pas de pluie, mais un vent à décorner les boeufs. Vous partez en début d'après-midi, après un petit tour à Kings Canyon. L'endroit ne te paraît pas exceptionnel. Depuis Alice Springs, tu as vu plein de belles choses. Pour toi, Kings Canyon ressemble aux autres Canyons.

 

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Que de la route pour arriver au camping d'Uluru. Ca change... Environ 250km, qui sont un peu long du fait de la chaleur. Pas aussi forte que ces derniers jours, mais au dessus de 35° quand même.

 

Arrivés au camping, vous repartez immédiatement pour observer le coucher du soleil sur Uluru. Ce rocher est vraiment beau, et tu ne te lasses pas de le photographier. Une cinquantaine de véhicules ont fait comme vous. Tu retrouves le groupe d'Italiens. Tu papotes avec Giuliana. Giuliana te propose de diner avec ses amis, mais tu ne veux pas laisser Alexandra et André, tes compagnons de la journée. Dommage.

 

Une fois rentrés au camping, vous faites quelques courses. Le camping est bien aménagé, et vous vous offrez un barbecue... La vie est belle. Vous avez aussi acheté une bouteille de vin sans alcool. Rien d'autre que du jus de raisin.

 

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Mercredi 10 Novembre 2010

 

Vous êtes pressés de vous rendre au rocher d'Uluru. André et Alexandra sont devant, tous deux sur la moto d'André. André n'a pas compris que toute la zone est limitée à 40km/h, jusqu'à la route principale qui est localement limitée à 80km/h. Tu essayes de les suivre de loin. Vous croisez une voiture de police, qui fait demi-tour et vous rattrape. André roulait à 73km/h, et toi à 69... Le premier excès de vitesse que tu n'ai jamais eu, et une amende de $220. Tu te dis que tu as de la chance, un km/h de plus et tu payais comme André $320. André ne faisait pas attention, mais toi tu savais que cette route désertique et déserte était limitée à 40. Rien à dire! Et les policiers ne semblent pas disposés à vous faire une fleur.

 

Uluru. Le plus bel endroit naturel que tu n'es jamais vu. Un seul rocher rouge, au milieu de rien. Monumental. Tout est plat autour. Au pieds du rocher, des grottes, des bassins qui recueillent l'eau de pluie. Les pluies exceptionnelles de cette année font que les alentours sont verts, fleuris. Les bassins naturels sont remplis... Même un cormoran profite de cette eau divine, inhabituelle. La chaleur, la saison font que vous ne croisez pratiquement personne sur le chemin qui fait le tour du rocher. Une balade d'une dizaine de kilomètres. Un grand moment.

 

Cet endroit est sacré. Pas besoin de le dire pour s'en persuader. Il doit y avoir peu d'endroits au monde comme celui-ci. Les courbes, les plans, les couleurs, tout est magique.

 

Certaines parties sont interdites de photographie. Vous essayez de respecter ces zones, qui ne sont pas toujours bien délimitées. La balade au sommet est fermée dès que la température dépasse les 36°. Les autorités Australiennes craignent les accidents.

 

Si on te demande le plus bel endroit de ton voyage, tu n'auras pas à hésiter. Mais ton voyage n'est pas terminé. Peut-être trouveras tu d'autres Uluru?

 

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The Great Central Road PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Jeudi 11 Novembre 2010

 

Levé à 6h. Tu te prépares, plies la tente, et réveilles Alexandra et André. Vous partez ensemble vers les Monts Olgas, un ensemble de rochers à 50km à l'Ouest d'Uluru. Tu te contentes d'une balade sur le premier site, et tu leur dis au revoir. Ils vont poursuivre leur balade sur la journée. Tu prends la piste qui mène à la frontière avec l'Etat de Western Australia : la « Great Central Road ». C'est une « unsealed road », une large piste de terre ou de sable.

 

Tu es pressé de t'éloigner d'Uluru. En quittant le camping, tu as regardé la météo à la réception : une tempête est annoncée pour demain. Tu espères y échapper en t'éloignant le plus rapidement possible vers l'Ouest.

 

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Les deux cents premiers kilomètres sont un peu difficiles : beaucoup de tôle ondulée, du sable. Il y a des étapes, des « Road Houses » pour faire le plein, tous les 250km. A Docker River, la première étape, tu t'arrêtes à l'épicerie pour manger un morceau. Un village aborigène avec un petit magasin tenu par deux Européennes. Tu discutes avec elles. Elles te mettent en garde contre les voleurs. Le magasin est recouvert de grilles. Les pompes à essence sont encagées. On croirait une prison. Elle te déconseille aussi de boire l'eau du village : dans toutes les communautés Aborigènes, les enfants contaminent l'eau en se baignant dans les bassins.

 

Depuis quelques jours, tu es devenu plus critique sur la manière dont la question Aborigène est traitée en Australie. Officiellement, les villages Aborigènes sont fermés aux blancs pour des questions de respect de vie privée, pour la tranquillité de ces communautés. Mais les raisons réelles te semblent plus complexes. Interdire l'accès aux villages est aussi un bon moyen pour cacher la misère de ces populations. La plupart des aborigènes vivent pieds nus, vêtus de haillons. Ils ne meurent pas de faim -l'obésité et le diabète semblent un souci sanitaire majeur- mais leur mode de vie est miséreux. Inactifs, tu les croises à chaque fois dans les épiceries où ils achètent des boissons gazeuses sucrées.

 

Certes le gouvernement aide financièrement ces familles. Il a lancé des programmes d'éducation et de soins. Mais cette aide est elle suffisante ? La question sécuritaire ne serait elle pas aussi une raison de l'isolement des Aborigènes. Dans la plupart des communautés, l'épicerie et la station essence sont des forteresses. Séparer les populations – où les classes sociales- est un bon moyen de prévenir les conflits entre ces populations.

 

L'épicière t'explique que l'eau est non potable car les enfants se sont baignés dans le bassin. Elle te dit aussi que la température de saison est ici de 50°. Peut on reprocher à des enfants une baignade par une telle température. N'aurait-il pas fallu construire aussi un bassin pour la baignade, une piscine ?

 

Tu as l'impression que l'investissement du gouvernement est réel, mais que sa vocation est avant tout de limiter les dégâts, les conflits.

 

Tu reprends la piste. Il fait chaud, autour de 35°, mais bien plus frais que la température de saison. Après Docker River, la piste s'améliore. Tu peux rouler vite, tout en restant décontracté. Rouler vite (c'est à dire au dessus de 80km/h) est toujours la solution de facilité sur la tôle ondulée. De même que sur les parties qui comportent du sable ou des graviers. Mais cela exige une grande concentration. Si les bras fatiguent à force de jouer les amortisseurs, la tension nerveuse épuise davantage. Dans le sable, il faut toujours rentrer dans les traces des camions, ne jamais tenter d'en sortir. Les problèmes surviennent lorsque les traces se croisent, ou que, fatigué, on quitte le centre de la trace suivie.

 

Donc tu es bien heureux de trouver un sol dur et plutôt régulier. Tu avances même beaucoup plus vite que tu ne le pensais. Et tu gagnes 1h30 de décalage horaire en changeant d'Etat... Tu avais oublié ce décalage, qui t'arrange bien. Tu pourras t'éloigner davantage de la tempête.

 

Le paysage est un peu monotone. Sur la première partie, des collines, des jolis petits reliefs. Mais c'est ensuite une longue étendue plate. Un désert, mais avec une végétation régulière. Rien à voir avec le Sahara. Les pistes aussi sont bien différentes : tracées aux bulldozers qui ont repoussé de chaque coté le sable, elles sont pratiquement fermées et tu ne risques pas d'en sortir. Aucun risque de s'égarer. Ton GPS aurait été bien plus utile en Mongolie.

 

Ton objectif initial était Rocker River, mais tu auras atteint la seconde étape, Warburton, vers 16h. Tu as roulé 550km. La moitié de la Great Central Road. Pourquoi « Great »? Tu aurais plutôt dit « Long » ou « Large ».

 

La Road House de Warburton propose aussi un Caravan Camp. Cabins et camping. A nouveau un camp fortifié. Comme à Rocker River, les pompes à essence sont sous cages. Un peu partout des panneaux qui indiquent que les photographies sont interdites. Pour préserver la paix des Aborigènes, ou pour cacher quelque chose ?

 

Tu te renseignes pour une cabine « budget », mais le prix est dissuasif : $140 pour un cube dans un

Algéco où il n'y a qu'un lit et une porte. Tu montes la tente.

 

Tiens, ce Jeudi est férié en France. Tu aurais pu faire une séance Skype si tu avais eu un accès internet. Tu n'imagines pas trouvé de réseau ici, mais tu te trompes. Il y a un réseau WIFI. Tu repasses à la Road House pour demander si tu peux avoir la clé : on ne te la donnera pas. Sans explication. Tu n'insistes pas.

 

Des paons se promènent dans le camping. Tu es aussi surpris par le nombre de personnes : une bonne douzaine d'hommes qui occupent des cabines de luxe. Probablement des personnes qui travaillent aux alentours. Mais tout ce monde t'ignore. Même les paons. L'impression est bizarre. Tu mènes tes petites affaires dans ton coin. Tu profites seul des douches et de la cuisine. Tu essayes aussi d'ajouter un peu de graisse à tes roulements de roue arrière. André et Alexandra ont tous deux remarqué que ta roue arrière tournait de travers. Probablement les chocs sur les pistes mongoles.

 

 

 

Vendredi 12 Novembre 2010

 

Tu démarres tôt. A nouveau, la piste est bonne. Elle le sera sur le reste du parcours, à l'exception des derniers deux cents kilomètres, où tu trouveras à nouveau sable et graviers. La nouveauté est la fraîcheur. Seulement une trentaine de degrés! Tu as décidément beaucoup de chance.

 

Tu croises -ou doubles- quelques camions. Des « road trains », des camions avec plusieurs remorques géantes. Mais la circulation reste fluide : un véhicule par heure en moyenne. Et le vent du Sud a le bon goût de t'écarter la poussières des rares véhicules que tu croises. Des conditions idéales. Lorsque tu doubles un road train, celui-ci se place sur la file de droite, pour t'épargner son nuage de poussière. Tu n'aurais jamais pu doubler sinon.

 

Tout au long de la piste, des voitures abandonnées. Certains depuis plusieurs dizaines d'années... Il semble que si une voiture tombe en panne, son destin s'arrête sur le bas coté de la piste. Un dépannage sur une si longue distance coûterait probablement davantage que la valeur du véhicule.

 

Tu t'arrêtes vers 10 heures à Tjukayirta pour manger un morceau et faire le plein d'essence. Les deux conducteurs d'un poids lourd que tu suivais de loin depuis un moment t'interrogent sur ton voyage. Ils pratiquent tous deux le moto-cross. Ils savent que ces parties ensablées ne sont pas particulièrement agréables. Ils te posent plein de questions, sur les pays traversés, sur les gens rencontrés, sur Toeuf Toeuf. Tu les laisses ensuite repartir avec un quart d'heure d'avance. Ils roulent presque à la même vitesse que toi et tu n'auras pas à les doubler.

 

On ne voit pas beaucoup d'animaux dans ce désert. Aujourd'hui des dingos, intrigués par ta moto. Aussi un kangourou près d'un point d'eau. Et puis, tu écrases un long lézard. Tu l'avais vu de loin. Ta trace devait passer à deux mètres derrière lui, mais il fait demi-tour au dernier moment. Trop tard pour l'éviter. Désormais, tu ralentiras toujours quand tu croiras voir un lézard sur ton chemin.

 

Tu arrives à Laverton vers 15h. C'est là que la piste se termine, et que l'on retrouve le goudron. Tu étais parti tôt, mais tu as encore roulé vite. Laverton est une petite ville. Environ mille habitants. Bizarrement deux hôtels-motels en plus du Caravan Camp habituel. Tu prendrais bien une chambre mais tout est plein. Un événement particulier ? Non, ici, tout est plein tous les jours de la semaine! A cause des mines d'or. Tu imagines que, comme à Bendigo, des anciennes mines forment une attraction touristique.

 

Effectivement, il y a un centre d'information et tu t'y rends. Mais la personne semble étonnée que tu souhaites visiter une mine... Il n'y en a pas à visiter, ou alors à se rendre à Kalgoorlie, 300km au sud. Tu ne comprends toujours pas pourquoi Laverton est si attractive, et tu vas planter à nouveau ta tente dans le Caravan Camp dont toutes les cabins sont aussi occupées.

 

A la réception, un homme avec une veste fluo discute avec la gérante. Il parle de sa femme. Tu ne comprends pas grand chose. Il abrège la discussion, te laisse la place. La gérante t'explique son souci, sans que tu comprennes mieux. Mais tu comprends que cet homme est un prospecteur... Il recherche de l'or, en surface, autour de Laverton. Et il en trouve. Toutes ces personnes, qui occupent les hôtels et les cabins font de même. Tu croyais que la recherche des métaux précieux était aujourd'hui une histoire réservée aux multi-nationales. Mais non : ici, des artisans prospecteurs font la richesse de cette petite ville. Comme déjà au dix-neuvième siècle. La Ruée vers l'Or est toujours d'actualité.

 

Tu serais bien resté une journée à Laverton. Peut-être pour accompagner un prospecteur, l'homme de la réception. Mais les gens n'ont pas l'air bien bavards. Ils sont plutôt fermés. Du moins avec toi. Tant pis, tu vas plier ta tente et tu repartiras plus loin.

 

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Le Cimetière des Kangourous PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Samedi 13 Novembre 2010

 

A nouveau, environ 500 km entre Laverton et Mont Magnet. Ce ne sont plus les champs de blés géants, les vignes interminables, les ranchs infinis, mais désormais les mines à ciel ouvert qui sont toutes aussi démesurées. Tu croises régulièrement des « road trains » chargés de minerais, des convois exceptionnels chargés d'engins miniers, et les 4X4 comme leurs passagers portent les couleurs des compagnies minières. Ce n'est plus l'artisanat des prospecteurs d'or, mais bien le domaine des géants de la mine. Des mines de fer, de nickel, de talc, de cuivre, d'or, d'uranium, de tout... L'Australie alimente le Japon et la Chine en matières premières.

 

Le paysage est parfois abimé par ces exploitations. On rase des collines, on en construit d'autres avec les déblais. Mais la plupart du temps, les mines ne sont pas visibles depuis la route.

 

Tu vois aussi des centaines de kangourous... morts, écrasés, abandonnés sur le bord de la route. On en trouve sur toutes les routes d'Australie, mais, ici, c'est une véritable hécatombe. La circulation nocturne des road trains ne s'interrompt jamais. La plupart des animaux se font écraser la nuit, paralysés par la lumière des phares. Autour de Mont Magnet, on trouve des cadavres tous les 100 mètres. Parfois plusieurs au même endroits. Les chauffeurs retirent généralement les bêtes mortes, ou mourantes, de la chaussée pour les abandonner sur les bas cotés. Les charognards se régalent.

 

Ce soir, tu as pris une « cabin » à Mont Magnet. La dame à la réception est originaire du Zimbabwe. Elle te pose des questions, te demande pourquoi tu n'es pas passé par l'Afrique. Elle te fait penser à l'héroïne black de Bagdad Café. Quand elle est de bonne humeur. Tu aurais bien passé plus de temps à bavarder avec elle.

 

Toute la nuit, tu entends les road trains passer, chargés de minerai. Dans le Victoria, on trouve le long des routes des panneaux avec un numéro de téléphone à appeler si on blesse un kangourou. Ici, on doit se dire que l'on serait déborder par la tâche, et les cadavres font partie du paysage.

 

Pour ces centaines de kangourous morts, tu n'en as vu qu'un seul de vivant aujourd'hui. Il traversait une centaine de mètres devant toi. Tu as aussi ralenti devant une famille d'émus, ces gros oiseaux fous-fous aux airs d'autruches, qui se débinent en se dandinant. Et en changeant d'avis trois fois sur leur direction. Tu t'es aussi arrêté devant un long reptile haut sur pattes. Environ 1 mètre de long, pour trente centimètres de haut. Une belle bête. Tu oubliais de dire qu'il te tirait la langue. Une longue langue.

 

Ta journée a été marquée par le carnage des kangourous. Peut être que si les limitations de vitesse était abaissée de 20km/h la nuit, la moitié survivrait. Tu regarderas sur Internet ce que l'on en dit. En attendant, tu ne prends pas de photo. Tu as pourtant hésité plusieurs fois à t'arrêter. Mais tu as du mal.

 

Dimanche 14 Novembre 2010

 

Tu as décidé de monter plein Nord, direction du Parc National Karijini. Le paysage ne change pas : toujours désertique, avec des mines de temps à autres. Et les routes sont toujours chargées de road trains, ou de convois exceptionnels qui déplacent les engins miniers. Dimanche semble un jour comme un autre.

 

Tu t'y attendais : il fait plus chaud que les jours précédents. Jusqu'à 45°. Tu t'arrêtes souvent pour laisser Toeuf Toeuf se reposer. Et pour boire. Tu consommes de l'eau, et elle consomme un peu d'huile dès qu'il fait très chaud.

 

Tu atteins ton objectif de la journée vers 17h : Newman. Tu as roulé bien moins vite que les derniers jours. Tu vas directement au Caravan Camp. Il est immense. C'est surtout un village de cabins. Pour les mineurs. La dame à l'accueil est bien peu aimable. Elle ne te regarde pas, te répond que par obligation. Elle te fait aussi penser à l'héroïne de Bagdad Café, mais seulement quand elle est de mauvaise humeur. Pas de cabin de libre, tu prends donc une place de camping. Même si c'est cher, et même si cela semble déplaire à la dame.

 

Après avoir monté ta tente, tu ressors pour faire le tour de la ville et essayer de trouver du pain. Tu ne trouves pas de pain – on est Dimanche soir - , mais la ville est beaucoup plus vaste que tu ne l'avais imaginé. Une immense base vie pour les mines avoisinantes. Une piscine, un stade, un club, des cafés, des tennis, et un centre commercial. Des pelouses bien arrosées un peu partout. Le supermarché est très grand. Mais fermé le Dimanche. Tu repenses aux villages aborigènes. Tous les habitants du désert ne vivent pas de la même manière.

 

Tu rentres. Tu réalises que tu aurais du passer Newman, et chercher plus loin. Des minibus déposent ou embarquent des mineurs à intervalles de temps régulier. Cela risque de durer toute la nuit. Plusieurs fois, des gars passent près de ta tente. Tu les salues, mais c'est à peine si ils te répondent. Les gars qui descendent au fond, et ceux qui conduisent ces engins énormes en surface ne sont pas les mêmes. Ceux du fond se sentent petits au regard de la masse de roche qui est sur leur tête. Ceux qui travaillent au jour se sentent puissants sur leurs monstres qui déplacent les montagnes. Par ici, nul besoin de mines souterraines, il suffit de ramasser ce que l'on trouve en surface. L'Australie est un paradis pour la prospection minière.

 

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Karijini PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Lundi 15 Novembre 2010

 

La route qui monte au Nord est à nouveau longée par des exploitations minières. Et tu croises toujours autant de road trains chargés de minerais, ou d'engins miniers.

 

Mais les Kangourous morts sont plus rares. Ce n'est pas qu'ils ne sont plus tués, mais simplement qu'ils sont ramassés. Tu en vois tout de même trois ou quatre, fraichement cueillis... ceux de la nuit dernière.

 

A 120 km au Nord de Newman, un bel aéroport, avec une piste en bitume. Il est marqué « privé ». Un peu plus loin, une belle route part vers l'Est vers une mine. Il est rare en Australie que les mines soient reliées par du goudron. Celle-ci doit vraiment être gigantesque. Probablement une mine de fer.

 

Tu quittes la route principale pour partir à l'Ouest, vers le Parc National de Karijini. Tu vas sur un premier site, « Dales Gorges ». Il y a un camping pour les visiteurs et tu y plantes ta tente, puis descend dans les gorges.

 

Les gorges font une fente de 2-3 km dans le désert. A chaque extrémité, une source, et l'eau s'écoule vers le centre où elle disparaît. Probablement pour alimenter la nappe phréatique. Cette gorge est un petit paradis. Une petite jungle, où la température est d'au moins 15° plus basse que 100 mètres plus haut, sur le plateau désertique.

 

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Tu vois différents animaux : des oiseaux, des insectes, des poissons, des lézards. Tu retrouves aussi ton copain reptile haut sur pattes de 1 mètre de long qui te tire toujours la langue. Il a l'air moins effarouché que la dernière fois.

 

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La végétation est aussi bien différente de celle de la « surface ». Une oasis, un monde à part, à seulement une centaine de mètres de la surface. La température est si fraîche au fond des gorges. En haut la canicule, et ici entre 25° et 30°.

 

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Tu parcours la gorge de bout en bout. A plusieurs endroits, il est possible de se baigner. L'eau est bonne, température parfaite. Tu nages longuement, sous les chutes.

 

Trois autres personnes profitent aussi de l'endroit. Tu discutes avec l'un d'eux. Il travaille, non pas pour les mines, mais pour le tracé d'une nouvelle voie ferrée vers une mine. Il est Macédonien, mais ses collègues sont de toutes nationalités. Le salaire est élevé, mais il bosse 12h par jour, sept jours sur sept, deux semaines de suite. Puis il a droit à une semaine de récupération. Dans certains contrats, les personnes travaillent trois semaines d'affilées pour une semaine de récupération. Tout cela en plein désert, avec des températures de saison. Il pense bosser quatre ans, pour acquérir la nationalité Australienne. Puis il partirait comme toi faire un tour du monde. Il aura assez gagné pour faire plusieurs tours du monde.

 

Vers 16h, plusieurs personnes arrivent aussi pour se baigner. Tu laisses la place et décide de remonter à la surface, dans le désert. Tu as l'impression que la température augmente de un degré à chaque mètre. Tu retrouves Toeuf Toeuf et la tente. Tu n'aurais pas du remonter si tôt. Il fait trop chaud. Tu essayes de rentrer sous la tente, mais la température explose... En deux minutes, tu es trempé. Tu ressors, et trouves que dehors, 44°, c'est finalement bien frais. Tu marches en attendant que le soleil s'abaisse.

 

Vers 18h, repas, puis coucher. Tu es fatigué.

 

Mardi 16 Novembre 2010

 

Tu pars vers un autre site du parc. A nouveau des gorges. En arrivant sur le parking, deux gars prennent leur petit déjeuner. Tu vas vers eux pour leur demander conseil. Plusieurs parcours sont indiqués, et de nombreux avertissements indiquent qu'il faut des cordes pour certains d'entre eux.

 

Sebastian et René, sont allemands. En vacances pour quatre semaines. Ils sont sur le site depuis deux jours. Pour eux, les pistes indiquées comme très techniques peuvent être effectuées en sandales... Finalement, vous descendez tous les trois dans les gorges. Plus étroites que celles de Dale, l'impression est bien différente. Moins profondes et moins larges, les grottes n'abritent pas une végétation luxuriante comme à Dale. Mais la température et les baignades encore plus agréables. L'eau est partout. Il faut rentrer, l'eau jusqu'au cou, pour avancer. Tu laisses un moment ton sac, avec notebook et papiers, pour poursuivre avec seulement l'appareil photo. La roche est très belle. Dommage que la lumière ne soit pas au mieux. Il faudrait revenir en soirée, mais tu n'attendras pas. Tant pis pour les photos...

 

Tu repars en fin de matinée vers Tom Price. A nouveau une petite ville toute neuve pour les familles de mineurs, comme Newman. De belles pelouses, des trottoirs, une église, un grand supermarché, des minettes en talons aiguille, … Ce n'est plus la « Real Australia », mais les Etats Unis, ou l'Europe. Tu peux faire une halte internet pour vérifier tes emails, et manger dans un restaurant.

 

Tu regardes sur la carte l'étape suivante : Nanutarra à un peu plus de 200 km de piste. Tu profites du supermarché pour refaire le plein de nourriture. En revenant vers Toeuf Toeuf, tu rentres dans une galerie d'Art. Mais ce n'est pas une galerie d'Art, juste un commerce de bijoux de pacotille.

 

Tu as trainé. Il est 14h30, il faut y aller. En quittant Tom Price, tu réalises que ce n'est pas 200, mais plutôt 300 kilomètres qui sont indiqués sur les panneaux. La piste est bonne, mais relativement étroite, avec des virages. La nuit tombe avant 19h. Tu risques de ne pas arriver ce soir.

 

Les paysages sont très beaux. Un peu partout des reliefs, avec des formes variées, étonnantes. La température baisse, et la lumière aussi. Il pourrait très bien pleuvoir. Plus au Nord un éclair. Ce faire coincer sur une piste par un orage peut être une expérience intéressante, mais tu préfères t'enfuir.

 

Après 80km, nouvelle surprise : la piste rejoint une route. Plus de suspens : tout devient facile. Le paysage est toujours aussi beau. Un aigle décolle à ton passage, traverse la route. Tu ralentis sèchement et vous vous croisez à cinquante centimètres près. Une belle envergure...

 

Peu avant Nanutarra, le ciel s'éclaircit. Il ne pleuvra pas.

 

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Nanutarra n'est qu'une Road House. Une station d'essence perdue au milieu de nul part. Tu plantes la tente et manges un gros burger Australien, avec des grosses frites. Tu prends deux bières pour passer inaperçu.

 

Mercredi 16 Novembre 2010

 

Départ à 7h. Seulement 3-4 heures de routes. La température est toujours fraîche. Moins de 30°. Presque trop frais.

 

A une heure de l'arrivée, un kangourou sur la chaussée qui vient d'être heurté. Une mère... A coté, le petit sorti de la poche. Il reste sans bouger. Hébété, il te regarde passer doucement. Tu ne t'arrêtes pas. Tu ne sais pas quoi faire. Lui et sa mère vont se faire manger par les oiseaux. Rester pour éloigner les aigles? Tu poursuis ta route, bien mal à l'aise. Un quart d'heure plus tard, tu croises un véhicule « Road Survey ». Tu espères qu'il pourra les aider. Tu aurais du faire quelque chose... Mais quoi?

 

Exmouth est dans une péninsule, à l'extrémité Ouest de l'Australie. C'est le point le plus éloigné de Melbourne que tu auras atteint. La péninsule est plate, mais des termitières jalonnent le paysage, comme des menhirs que l'on aurait posés dans les prés. Celles-ci sont plus rondes et plus claires que celles de Karijini. Mais elles sont toutes aussi hautes.

 

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Tu arrives à Exmouth à 10h30. Une station balnéaire. Tu t'offres une chambre d'hôtel avec WIFI. Quelque chose de rare en Australie. De l'autre coté, de la péninsule, un Parc National où tu iras demain. Te baigner dans les coraux de l'Océan Indien.... En attendant, tu vas pouvoir publier tes textes en retard, préparer la suite du voyage, et gérer l'intendance : entre autres choses, acheter de la crème solaire, un masque et un tuba.

 
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