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Colombie
Carthagène PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Mardi 22 Mars 2011

 

Seulement 250 km pour rejoindre Carthagène. Plutôt que passer par la côte, tu prends la route intérieure, pour profiter une dernière fois des savanes. Tu roules tranquille. A la fois pour ménager Toeuf Toeuf, et parce que tu as le temps. Tu n'es pas pressé d'arriver.

 

Un groupe de militaires t'arrêtent. Des jeunes appelés. Ils s'intéressent à Toeuf Toeuf, à ton voyage, plutôt qu'à tes papiers. Il y a-t-il un service militaire en France ? Tu leur expliques ta période de « coopération », à moto déjà. La vie vous semble injuste. Avant de les quitter, tu leur demandes si tu peux les photographier. Ils sont d'accord, mais te demandes simplement de ne pas publier la photo sur Internet. Tu comprends. Tu es touché de leur confiance.

 

Tu es reparti en oubliant de remettre tes lunettes de soleil. Tu les avais posées sur ton sac. Une nouvelle paire de perdue...

 

Tu arrives à Carthagène en milieu d'après midi. Tu as choisi l'hostel « Casa Viena », le premier sur la liste du Lonely Planet. Ce n'était peut être pas le meilleur choix, mais tu changeras dès demain, quand Toeuf Toeuf aura embarqué.

 

Tu prends contact avec Fritz, le « capitaine » du catamaran qui doit t'emmener à Colon, au Panama. La date du rendez vous pour charger les motos est déplacée d'un jour. Dommage... avec une journée de plus, tu aurais eu le temps d'aller visiter Guajira.

 

L'hostal est occupé pour moitié par des Européens, et pour moitié par des Nord Américains. Les Français semblent peu représentés. Peut être l'histoire d'Ingrid Bettencourt a-t-elle laissé plus de traces en France qu'ailleurs. Un Américain de Chicago explique qu'il n'a payé son billet d'avion que 60 dollars. A vol d'oiseau, la distance est de 4000 km.

 

Tu vas diner dans un restaurant. Un homme, plutôt âgé, s'assoit à ta table. Le hasard veut qu'il soit Français. Il a besoin de parler, de te raconter ses voyages. Il a 76 ans, et voyage à mi-temps depuis quinze ans. Deux mois de voyage, deux mois en France. Sa femme, atteinte de la maladie d'Alzheimer est hospitalisée. Son visage te fait penser à Jacques Dufilho. Tu le laisses prendre son repas tranquillement et tu retournes à l'hôtel.

 

 

Mercredi 23 Mars 2011

 

Pour profiter de la douceur matinale, tu sors te promener tôt. Tu commences par régler tes soucis d'intendance : retirer le montant en dollars du coût du bateau pour Panama, et faire aussi quelques achats.

 

En sortant de la banque, un homme t'aborde pour te vendre des lunettes de soleil. Surprise : tu es intéressé... et tu lui achètes une paire sans même en discuter le prix. Contrairement au reste de la Colombie, Carthagène abrite de nombreux vendeurs à la sauvette qui traquent les touristes. Au risque de les fatiguer.

 

Carthagène est belle. Très belle. Différente des autres grandes villes Colombiennes. Dans la partie « intramuros », cernée par les remparts, de nombreuses vieilles maisons coloniales. Pas toujours en bon état. Elles ont le plus souvent des balcons qui donnent sur la rue, et comme cour intérieure, un jardin exotique. Comme partout en Colombie, ces maisons sont colorées et fleuries. Tu prends beaucoup de photos.

 

De retour à l'hostel, tu trouves un mail de Fritz. Le rendez vous est à nouveau repoussé d'une journée. Fritz, tout Autrichien qu'il est, a pris un rythme et des habitudes bien Sud Américaines. Tu as aussi un email de l'ambassade de France à Panama. Des mauvaises nouvelles : renouveler ton passeport ordinaire prendrait au mieux de deux à trois semaines. Tu pourrais aussi demander « un passeport d'urgence », mais ton passeport ordinaire te serait retiré et il te faudrait demander un Visa pour les Etats Unis. Tu penses donc que tu vas opter pour la solution optimiste : conserver ton passeport actuel en demandant aux policiers de l'immigration de bien vouloir tasser leurs tampons sur les pages déjà bien remplies.

 

Tu attrapes Claire sur Skype. Elle travaille, prépare un exposé sur l'Argentine pour son cours d'Espagnol. Tu repenses aux moments passés avec elle dans ce pays. Elle aurait adoré la Colombie.

 

Pendant que tu réponds à tes emails, un homme, plutôt âgé, vient discuter avec la réceptionniste. Il était venu hier, à la même heure. Un ancien baroudeur allemand qui s'est échoué à Carthagène il y a probablement bien longtemps. Il est malade, et sans le sou pour rentrer en Europe. Il maudit l'Amérique du Sud, ses services de santé, le mauvais sort qui l'a rendu malade... Nombreux sont les Européens qui sont installés à Carthagène. Certains possèdent des hostels, d'autres des voiliers. Lui n'a rien.

 

Tu ressors profiter de la lumière du soir. La nuit tombe vite dans les régions équatoriales. Tous les commerçants se dépêchent de fermer boutique.

 

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Jeudi 24 Mars 2011

 

Tu pars en reconnaissance pour dénicher « Fritz the Cat », le catamaran de Fritz. Ton rendez vous avec Fritz est à Boca Grande, et la réception le voit au Club Nautique de Manga, de l'autre coté de la baie. Tu commences par le rechercher coté Manga. Arrivé au port... on t'indique que José, qui travaille pour Fritz est justement en train d'embarquer sur un Zodiac. Il t'invite à monter avec lui, et vous êtes cinq minutes plus tard avec Fritz sur son Catamaran. Le hasard fait bien les choses.

 

Fritz t'offre un thé, et te raconte un bout de sa vie. Cuisinier, il était propriétaire d'un restaurant à Vienne. Il a tout lâché. Depuis trois ans, il fait la navette entre Carthagène et Panama. Tu profites de ta visite pour le payer. Tu te sentiras plus léger sans le paquet de dollars que tu promènes depuis deux jours.

 

Tu te balades. Tu commences à bien te repérer dans le centre. D'habitude, les grandes villes te sont difficiles, mais Carthagène est bien agréable. Même si on te demande toutes les cinq minutes si tu veux un taxi, acheter un tee shirt ou encore changer des Euros. Les vendeurs t'abordent, mais jamais avec agressivité. Ils font leur boulot, voilà tout.

 

Tu prends aussi des petites habitudes : un café dans une librairie qui offre du wifi et a de jolis livres de photos, une pause lecture dans un jardin public, une petite pâtisserie accompagnée d'un jus de fruit frais,...

 

Tu rentres un moment à l'hostel. Tu commences à examiner les formalités et les assurances pour les pays à venir. Il faut aussi que tu envoies les premiers emails pour programmer le retour de Toeuf Toeuf, même si il te reste encore trois mois de voyage. Trois mois de liberté. Cela te fait bizarre de penser au retour.

 

Comme dab, tu ressors en soirée quand la chaleur de l'après midi commence à se dissiper. Tu rentres dans un salon de coiffure pour une coupe. Les choses ne se passent pas comme d'habitude : la coiffeuse commence par utiliser le rasoir et la tondeuse, puis les ciseaux pour le haut du crâne, et enfin, te lave les cheveux avant d'y appliquer du gel pour créer des pointes. Tu as l'impression d'avoir l'air d'un clown. Tu penses à tes enfants qui riraient bien de te voir ainsi. Mais personne ne te reconnaîtras dans cette ville, et tu peux bien avoir n'importe quel air.

 

A force de tourner en ville, tu reviens de plus en plus souvent sur des endroits que tu connais. Tu voudrais aller ailleurs, mais sortir de Carthagène est un peu compliqué. Et puis, demain, Toeuf Toeuf embarquera. Avant Carthagène, tu te sentais plus libre. Tu pouvais aller au Nord, au Sud, comme bon te semblait. Choisir la montagne ou la mer. T'arrêter là ou poursuivre plus loin. Mais tu es désormais plus contraint. Tu attends. Et à partir de Samedi, tu seras sur un catamaran, avec encore moins de degrés de liberté.

 

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Vendredi 25Mars 2011

 

Rendez vous à 10h avec Fritz the Cat pour charger Toeuf Toeuf. Tout se passe bien. Tu avais quitté l'hostel avec un peu d'avance, craignant des soucis avec la police ce jour de « Cartagena sin moto ». Mais personne ne t'arrête, et tu peux rejoindre le lieu de rendez vous tranquillement. Tu laisses aussi ton passeport. Quant aux papiers de la moto pour les douanes, Fritz les ignore simplement. Inutile de passer par les douanes en sortant... Pourquoi pas. Tu ne penses pas revenir avec Toeuf Toeuf de sitôt en Colombie. Les douaniers doivent être surpris de voir que tant de motos qui rentrent par le Sud et ne ressortent jamais. Ils ont probablement d'autres Cats à fouetter.

 

Tu passes du temps à écrire, et toujours à t'occuper de formalités, d'assurance pour les pays à venir.

 

A faire le point. Il reste trois mois. Toeuf Toeuf a déjà parcouru 55000 km depuis le début du voyage. Elle accumule 75000 km, et des petits soucis de santé coté coeur : une fuite d'huile au joint de culasse, des bruits de plus en plus inquiétants. Mais elle n'a plus que 20000 km à parcourir. Il faut qu'elle tienne le coup! De ton coté, tu profites toujours du voyage, mais le retour ne t'inquiète pas. Il est prévu depuis le départ. La règle du jeu que tu t'es donnée. Et ces trois mois, c'est encore quelque chose. Tu dois en profiter sans te soucier du retour. Et tu seras heureux de retrouver ta famille, tes amis.

 

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