Home Premier voyage : 2010-2011 Histoires de voyage

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Frederiksburg, Texas
Etats-Unis

Mardi 19 Avril 2011

 

La région qui la sépare de la frontière est aride et déserte. Le plus souvent des cactus. Avec la brume matinale, le spectacle est beau.

 

Tu es un peu triste de quitter le Mexique si tôt. Un pays attachant, coloré, vivant. Tu le quittes sans avoir vu un seul chapeau Mexicain. Les Mexicains portent bien des chapeaux, mais ce sont des chapeaux de cowboys... L'influence du voisin du Nord est grande, d'autant plus que l'on se rapproche de la frontière.

 

En arrivant sur Nuevo Laredo, tu ne sais plus trop où aller. Tu suis l'indication « Puente Colombia International », celle qui semble le plus correspondre à une frontière. A la pause pour le plein, le pompiste t'explique que les ponts sont multiples au dessus du Rio Grande. Tu aurais pu prendre l'un de ceux du centre ville et arriver directement sur Laredo. Mais, tu as désormais intérêt à poursuivre jusqu'au pont « Colombia ». Tu écoutes ses conseils et poursuis vers l'Ouest sur trente kilomètres supplémentaires.

 

Tout d'abord, les formalités coté Mexicain. Il te faut payer quand même vingt cinq dollars pour récupérer la caution de 400 dollars que tu avais versée en entrant dans le pays. Tu repenses à Enrique qui râlait après les pays d'Amérique Centrale... Pour toi, les formalités les plus chères et les plus compliquées auront été sans nul doute celles de la frontière Mexicaine.

 

Reste l'inconnue Américaine! Tu appréhendes cette frontière. Après un dernier péage Mexicain, te voilà sur le pont qui passe au dessus du Rio Grande. Il est 11h30 et tu es bloqué. Trois files de voitures sur environ trois cent mètres. Tu t'installes derrière l'une des files. Enrique t'a conseillé de ne surtout pas essayer de doubler les files en entrant aux US... Moteur éteint, tu pousses donc Toeuf Toeuf à chaque fois qu'un voiture se décale. Le soleil est dur, et tu bois régulièrement. De l'eau chaude.

 

13h. Alors qu'il ne reste plus que deux voitures à passer devant toi, un douanier te repère. Il a a pitié de toi et t'invite à doubler ces deux dernières voitures. Si tu avais su...

 

La douane ne procède qu'à la fouille de la moto. Aucune formalité, ni aucun papier à remplir pour Toeuf Toeuf. Depuis que tu as quitté la Turquie, c'est le premier pays qui n'a pas de procédure d'importation temporaire.

 

En revanche, ta demande ESTA faite par internet, ne fonctionne pas aux frontières terrestres. Il faut que tu ailles faire la queue pour demander un visa. A nouveau, une heure d'attente, mais à l'ombre cette fois-ci. Au final, il ne s'agit pas à proprement parler d'un visa. Simplement la traditionnelle fiche d'entrée à remplir, et une taxe de six dollars à payer.

 

15h30. Tu peux rentrer aux Etats Unis. Tu n'as même pas demandé d'utiliser les derniers coins disponibles de ton passeport. D'ailleurs, il ne doit plus en rester beaucoup. Tu prends la route vers San Antonio, étonné que tout se soit passé si facilement. Avec un peu d'attente quand même.

 

Tu suis l'autoroute fédérale, la « I-35 ». Beaucoup de trafic, surtout des poids lourds. Tu souhaiterais rouler à 90, mais tout le monde roule entre 110 et 130. Tu te cales à 100 pour ne pas trop ralentir les poids lourds qui te rejoignent. Tout le monde te double quand même...

 

Toeuf Toeuf passe ses 80 000km, soit 60 000 depuis le départ. Tout irait bien si le moteur ne pissait pas de l'huile. Tu essayeras de trouver un joint de culasse à San Antonio.

 

Tu arrives sur San Antonio vers 18h30. Une grande ville. Vu de l'autoroute, une grande zone commerciale. Tu sors de l'autoroute au hasard, et prends le premier hôtel que tu vois. Il y en a partout...

 

La chaleur t'a bien fatigué. Depuis une semaine, c'est la canicule au Texas. De nombreux incendies ont ravagé l'état. Aux informations, tu découvres que seul le Texas est soumis à de telles températures.

 

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Mercredi 20 Avril 2011

 

Tu as repéré sur internet un distributeur Yamaha. Tu t'y rends avec l'espoir de trouver ton joint de culasse. Tu pensais devoir rouler quelques kilomètres, mais c'est finalement quelques dizaines de kilomètres. Tout du long, la même zone commerciale, les mêmes enseignes qui se répètent. Combien de Mac Donald, de KFC, de Best Western Inn, …?

 

Tu es content d'arriver au magasin. Il est géant. Tout est géant aux Etats Unis. Les magasins de motos comme le reste. Mais tout géant qu'il est, le magasin n'a pas ton joint en stock. Le moteur de Toeuf Toeuf, le même que celui de la XT600 est, paraît-il, trop ancien. Tu attendras donc Dimanche prochain l'arrivée de Raphaël qui doit t'apporter ce joint.

 

Tu retournes sur l'autoroute I-35 pour poursuivre vers le Nord, direction Austin. Tu as reçu hier un mail de John, que tu connaissais par le travail. John t'invite à lui rendre visite.

 

Entre San Antonio et Austin, un peu plus d'une heure de route. La plus grande partie est encore une une zone commerciale. Les autoroutes sont des axes économiques importants.

 

Tu retrouves John dans un Starbucks Coffee. Vous parlez de ton voyage, mais aussi de ce qui est arrivé à John. Il y a deux mois, son supérieur hiérarchique lui a signifié son licenciement immédiat. Un bon matin, sans qu'il puisse même dire au revoir à ses collègues. John dirigeait une équipe d'une vingtaine de personnes. Les affaires de l'entreprise allaient plutôt bien. John y travaillait depuis une dizaine d'années. Simplement, il ne s'entendait pas suffisamment bien avec son supérieur. La vie n'est pas toujours tendre aux Etats Unis. Même si un tel événement est toujours possible, John ne s'y attendait pas. Le coup est dur.

 

Désormais, il doit chercher activement un nouvel emploi. John a un fils à l'université. Les études supérieures coûtent très chères. Tu trouvais que leur coût en France avait tendance à augmenter, mais ce n'est rien à coté des 60 mille dollars que John doit verser annuellement.

 

Vous allez déjeuner, puis vous passez dans un supermarché pour acheter une carte routière. John reçoit un appel pour un entretien. C'est une bonne nouvelle.

 

Tu quittes John après qu'il t'ait guidé jusqu'à la « Route fédérale 290 », direction Frederickburg. Tu aimes bien cette route. Elle ne ressemble pas à l'I-35. L'équivalent d'une « route nationale » en France. La circulation y est déjà moins dense, et tu peux rouler plus tranquillement, ménager Toeuf Toeuf. Petit à petit, tu te retrouves dans un paysage « campagnard », arboré. Le relief change aussi. Finies les étendues plates, tu es désormais entouré de petites collines boisées.

 

Tu vois sur le bord de la route plusieurs cerfs tuées lors de collisions avec des véhicules. Cela te rappelles les routes Australiennes. Au moins, leur présence prouve l'existence d'une faune sauvage importante. Quelques insectes aussi, et … une guêpe se perd entre ton coup et ton cheich. Des brulures qui te rappellent des mauvais souvenirs. Tu parviens à la retirer avec ton gant. Tu serres les dents.

 

Tu arrives à Frederiksburg avant la coucher du soleil. Tu choisis un motel vieillot. George, le propriétaire du motel, s'intéresse à ton voyage. Tu en profites pour lui demander des conseils pour ton parcours à venir en Arizona, où il a vécu avant de s'installer ici. Il te montre les coins à visiter sur une carte qu'il t'offre quand tu le quittes pour rejoindre ta chambre.

 

Le motel est différent de tous ceux où tu as a dormi aux Etats Unis. Comme les autres, le niveau de qualité est respecté... il y a bien une cafetière, un sèche cheveux, la climatisation, … Mais la chambre contient aussi tout un tas d'objet de décoration aussi vieux que l'hôtel. 70 ans. Tout cela donne du charme à l'endroit.

 

George t'a indiqué où se trouvaient les restaurants de la ville. Comme son nom l'indique, Frederiksburg fut peuplée par une colonie allemande, et tu décides de marcher jusqu'à une brasserie. Sur le chemin, un homme te propose de faire les cinq cent derniers mètres dans sa voiture. Tu étais content de marcher, mais pourquoi pas. Une fois assis, tu réalises qu'il a déjà bien bu. Tu n'aurai pas du rentrer dans sa voiture, mais la distance est courte. Arrivés à destination, l'homme rentre avec toi dans la brasserie. Il parle fort, et engage la conversation avec toutes les personnes qui passent. Le garçon refuse de vous servir. Les choses vont s'envenimer, mais brusquement, l'homme ressort. Il s'en va. Tu vas pouvoir manger et prendre une bière tranquillement.

 

Lorrie, la dame à l'accueil, vient papoter avec toi dès qu'elle a un moment. Ton accent intrigue, et elle s'intéresse aussi à ton voyage. A son tour, elle te conseil des endroits à visiter qu'elle inscrit sur un morceau de papier.

 

Tu rentres à l'hôtel à pieds. Les Américains ne marchent pas. Rares sont les rues pourvues de trottoirs. Marcher un kilomètre pour rentrer à pieds à son hôtel est ici une extravagance.

 

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Jeudi 21 Avril 2011

 

La belle route se poursuit encore sur une cinquantaine de kilomètres avant de rejoindre l'autoroute I-10. Celle qui va de San Antonio à Tucson.

 

Plus tu avances vers l'Ouest, plus le Texas devient désertique. Les villes s'espacent, les hameaux se font rares, et les champs cultivés laissent la place à de grandes étendues sauvages.

 

La sécheresse, la poussière. Mais tu as de la chance : la température est plus fraîche qu'à ton arrivée au Texas.

 

Tu es de plus en plus préoccupé par ta fuite d'huile qui n'a fait qu'augmenter depuis quelques jours. Désormais, à chaque pause, tu nettoies ton bas moteur et tes bottes avec du papier hygiénique. Tu surveilles aussi le niveau pour rajouter de l'huile. Heureusement, peu de monde sur l'autoroute, et tu peux rouler tranquillement à 90.

 

Quand tu roules, tu observes sur le carter d'embrayage un saignement qui descend de la culasse. Difficile de penser à autre chose. Tu as quand même le temps de regarder les véhicules que tu croises, qui te doublent... Surtout des poids lourds. D'énormes camping cars aussi que l'on prend de loin pour des bus. Ce sont peut être des ossatures de bus aménagées en camping car. Le plus souvent, ils remorquent une voiture, un gros 4X4 ou un pickup. Dans le pickup ou sur une plateforme arrière, il y a aussi souvent des vélos, ou une moto...

 

Tu es aussi impressionné par le nombre de poids lourds « Fex Ex ». Il y en a chaque jour une bonne cinquantaine qui te doublent. En revanche, tu n'auras vu qu'un seul bus, un Greyhound, en trois jours... En Amérique Centrale, en Equateur ou au Perou, on voyait plus de bus que de voitures.

 

Tu t'arrêtes à Fort Stockton. Tu n'as du rouler que quatre ou cinq cent kilomètres, mais tu n'as pas vraiment envie d'aller plus loin. Ta fuite d'huile t'épuise nerveusement.

 

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Vendredi 21 Avril 2011

 

Quelques échanges d'emails avec Raphaël. Vous préparez l'itinéraire de votre balade en Arizona. D'un seul coup, tu réalises qu'il débute le programme dès Samedi soir... Tu pensais qu'il arrivait Dimanche! Depuis le début, tu avais la date du 24 en tête... Heureusement, il ne reste qu'environ 700 km pour rejoindre Tucson. Tu pensais t'arrêter une journée au Parc National White Sands. Tant pis.. vous verrez de nombreux Parcs avec Raphaël.

 

Tu te dépêches de te préparer pour une bonne journée de route. A nouveau, des arrêts fréquents pour surveiller l'huile, nettoyer tes bottes et le bas moteur. Tu as l'impression de sentir l'huile chaude à plein nez, et tu es désolé pour Raphaël qui aura le même problème.

 

Un panneau annonce un changement de fuseau horaire. Tu as gagné une heure.. Une heure de route pour se rapprocher un peu plus de Tucson.

 

La traversée d'El Paso : à nouveau une zone commerciale interminable.

 

Tu quittes le Texas pour rentrer au Nouveau Mexique. Le paysage devient chaque jour plus désertique, plus joli. Des paysages de Western, des couleurs de Bagdad Café.

 

Tu t'arrêtes en fin de journée à Lordsburg. Tu dois être à une trentaine de kilomètres de la frontière d'états avec l'Arizona. Plus que deux cents cinquante kilomètres pour Tucson!

 

Un motel, une pizzeria. Tu prends une pizza modèle « small ». Comme dab aux Etats Unis, tu as bien du mal à la terminer. Tu aurais du prendre le modèle « Mini », celui pour les enfants. Tu rentres à l'hôtel. Pas très gai, mais demain, tu retrouveras Raphaël!

 

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Le Nord du Mexique
Mexique

Samedi 16 Avril 2011

 

Tu commences la journée par une séance Skype avec Raphaël. Où aller pendant les deux semaines que vous passerez ensemble entre Tucson et Salt Lake City ? Il y a dans cette zone de nombreux Parcs Nationaux. Presque trop nombreux. Vous parlez aussi de ton retour. Un sujet qui devient chaque semaine plus présent.

 

Tu sors à 8h prendre un petit déjeuner. Dans une pâtisserie, tu achètes des croissants et un café à emporter. Un énorme croissant ne coûte que 20 cents d'euro. La vie est vraiment bon marché au Mexique. Pour tout ce qui est nourriture, il faut généralement diviser par trois les prix Français. Davantage pour les fruits. Il en va de même pour les restaurants ou les hôtels. Tu payes une nuit d'hôtel entre 15 et 25 euros, mais on en trouve à partir de 5 ou 6 euros. Tu dépenseras beaucoup plus dès la semaine prochaine, quand tu rentreras au Texas.

 

Pour ton petit déjeuner, tu t'installes sur un banc du jardin de la « Plaza de Las Armas ». Tu y étais passé hier, mais l'ambiance matinale est bien différente. A 8h, rares sont les passants ou les voitures. Les Mexicains sont des lève-tard. Seules quelques personnes âgées profitent de la fraîcheur et du calme.

 

Tu observent les couples de pigeons. La pigeonne va et vient, intéressée par les miettes de croissant que tu pourrais laisser choir. Le pigeon, animal stupide, gonfle son cou et son torse pour impressionner la pigeonne. Il poursuit ainsi la belle de ses roucoulements peu convaincants.

 

Tu repenses aux « Oiseaux de Passages », le poème de Richepin dont tu as recopié une strophe sur ton site. Richepin se montrait acerbe vis à vis de ses pigeons qui naissent et meurent dans le même parc. Bientôt, tu redeviendras pigeon. Roucoulant ou non après une pigeonne, ton univers se rétrécira.

 

Au centre du Parc, un petit kiosque à musique. Sous le kiosque, le local de l'homme qui entretient et nettoie le parc. Comme chaque matin, il a sorti son balai qu'il a posé devant l'entrée. Tu reconnais cet homme. Tu l'as photographié hier soir, alors qu'il se reposait au même endroit. Comme le pigeon, cet homme passe ses journées dans ce Parc. Tous les matins, il retrouve son balai et son tuyau d'arrosage. Comme lui, tu retrouveras bientôt chaque matin tes instruments de travail. Une chaise et un ordinateur. Ton univers se rétrécira. Quitte à ne plus bouger, tu ne sais ce qui vaut le mieux : un parc ou ton bureau ? Un balai ou ton PC ?

 

Ton année de découverte, d'apprentissage, se terminera dans quelques mois. Tu seras content de te poser, de te reposer, de digérer tout ce que tu as vu cette année. Tu devras aussi accepter la routine quotidienne. Tu ressentiras probablement davantage la solitude que cette année. Cette année, tu as découvert des centaines de personnes. Tu as échangé des milliers d'e-mails. Tu as partagé ton voyage avec tes amis, avec ta famille. Tu n'auras plus autant d'échanges au retour.

 

La vie normale est probablement plus proche de celle qui t'attend que de ton quotidien de voyageur, d'oiseau migrateur. Profite de ces derniers mois, et organise ta vie à venir pour qu'elle soit le moins fade possible. Pour que les échanges se poursuivent.

 

Tu laisses les pigeons roucouler et tu retournes à l'hôtel écrire ces lignes. Il faut aussi plier tes bagages pour monter un peu plus au Nord. Pas trop quand même.

 

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Tampico est plus grand que ce que tu avais cru : il te faut du temps pour sortir de la ville, de sa zone commerciale, puis de la zone industrielle. La pluie arrive. Tu dois revêtir tes habits de pluie. Tu ne les avais plus sortis depuis l'Equateur. Tu as eu la chance de traverser l'Amérique Centrale et le Mexique en pleine saison sèche. Mais la pluie ne dure pas. Rapidement, une chaleur sèche. Vers midi une pause à Manuel pour déjeuner et décider de la suite du parcours.

 

Tu pensais poursuivre sur la côte, et contourner Monterrey par le Nord, en cherchant des pistes qui passeraient par des petits villages. Après avoir feuilleté le Lonely Planet, tu décides de te rendre dans la « Biosphère d'El Cielo ». Un Parc forestier, avec de nombreux animaux. Cela signifie aussi que tu passeras ensuite par Monterrey. Monterrey est une très grande ville, plus de quatre millions d'habitants sans compter sa vaste banlieue. Mais Tampico t'a redonné goût aux visites de villes.

 

El Cielo. Pour accéder au Parc, le Lonely Planet conseille de se rendre au village de Gamez-Farias. Là, seulement trois hôtels, plutôt chers. Tu choisis « la Casa de las Piedras ». Ce n'est pas le moins cher, mais c'est le plus beau. Et en disant que tu souhaites rester deux nuits, tu obtiens un prix correct. En tout cas, très correct pour un Européen.

 

Tu t'installes dans une belle chambre. Un balcon donne sur les arbres. Tu entends les oiseaux de la forêt. Rapidement, tu comprends que tu es le seul client.

 

A la réception, un homme t'explique les balades à faire. En suivant ses conseils, tu pars marcher deux-trois heures. Tu feras une balade plus longue demain.

 

Cette première balade te déçoit plutôt. Un chemin emprunté par des voitures, des poteaux électriques qui sifflent, et souvent des bouteilles ou des sacs en plastique le long de la route. Tout cela n'est pas franchement bucolique.

 

De retour à l'hôtel, tu vas diner sur la place du village. Comme dab, des Tacos et des bières.

 

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Dimanche 17 Avril 2017

 

Tu gares Toeuf Toeuf au « CIE », le lieu qui accueille les visiteurs du Parc. Un ensemble de bâtiments modernes très beaux. Reliés par des passerelles suspendues, de grandes baies vitrées, des espaces où l'eau, la lumière et l'espace jouent ensemble. De grands parkings aussi, mais vides. Tu es le seul visiteur.

 

Le chemin que tu empreintes entre le CIE et Alta Cima est l'ancienne voie d'accès. Un chemin tranquille où tu doubleras seulement une famille qui, comme toi, marches pour rejoindre le village. Une marche plutôt courte : une heure, mais avec un bon dénivelé.

 

De nombreux oiseaux. Certains sont très colorés, mais tu ne peux les photographier. Trop éloignés, ou alors derrière des branches. Ton auto-focus est inutilisable. Tu vois aussi quelques familles d'écureuils, des lézards, des papillons...

 

A Alta Cima, tu fais une pause dans une épicerie. L'épicier te raconte la vie de la communauté. Ici, les gens disent « communauté » (communidad) pour parler d'un village ou d'un hameau. Tu as souvent entendu ce terme. Il en était déjà de même en Australie, où les « Communities » ne se référaient pas seulement aux communautés aborigènes. Seule la langue Française donne un sens plus restrictif à ses communautés. Comme si le Français était plus individualiste. Ou qu'en France, on considérait d'abord les habitations, plutôt que les habitants.

 

Le chemin continue vers San Jose, un second village plus petit que Alta Cima. Seulement 80 habitants, contre 200 à Alta Cima. Avec l'altitude, tu trouves un peu de fraîcheur. La végétation change aussi. Plus de vert.

 

A San Jose, tu rentres dans un jardin où une affichette annonce qu'il est possible de manger. Une famille commence son repas, et le père de famille te propose de le partager. Tu t'installes donc à la table familiale, et vous parlez.

 

Le Parc était beaucoup plus touristiques jusqu'à cette année. L'année dernière déjà, le nombre des touristes avait été divisé par deux. Mais cette année, il n'y en a plus. Rien. Tu es l'exception. La cause de cette désertion est dans la réputation des régions frontalières du Nord. Il y a eu dans une ville de la région des affrontements entre les narcos et la police. Depuis, même les touristes Mexicains fuient la région. La réputation est scellée pour quelques années.

 

Comme en Colombie, tu ressens le pays, et cette région, bien paisibles. Des gens chaleureux, disponibles, accueillants. Il suffit d'un épisode violent pour isoler une région. Pour annihiler une activité touristique. Alors que nul ne comptabilise les morts des accidents de la route bien plus nombreux. Mais tu ne te plains pas. Ton interlocuteur te dit qu'il y a quelques années, il n'aurait pas pu prendre le temps de discuter ainsi avec toi.

 

Tu te renseignes aussi sur les balades à faire à partir de San Jose. Ton hôte te conseille la grotte de « La Cueva del Agua », mais il faut un guide. Soit... Il te trouve un jeune collégien, Jose, qui te conduit à une grande grotte. Vous ne pouvez descendre que sur les cent premiers mètres, éclairés par l'entrée de la grotte. Tu as bien une frontale « Petzl », mais les piles sont fatiguées. Vous retournez donc rapidement sur vos pas. La balade était agréable par elle même. Le coin te fait penser aux Hauts de Chartreuse. Des rochers karstiques envahis par la végétation. Des grottes, des gouffres, … Mais les Hauts de Chartreuse ne sont pas aussi chauds.

 

De retour à San Jose, tu parles un moment avec Alejandra, une femme qui prépare l'Eglise pour la procession. Nous sommes le Dimanche des Rameaux. Tu pourrais rester pour voir. Tu préfères retourner sur Alta Cima, où une procession similaire doit certainement avoir lieu.

 

Sur le chemin, tu croises le premier véhicule de la journée. Le conducteur s'arrête et te demande pourquoi tu redescends. Il ne te plait pas mon village ? Sa question te rappelle « Astérix en Corse ». Tu le rassures et lui expliques qu'il te faut rentrer à ton hôtel. Déçu, il te laisse repartir.

 

A Alta Cima, l'épicier t'apprend que la procession a eu lieu en tout début d'après midi. Dommage, tu as donc raté les deux processions. Tu auras quand même fait une belle balade.

 

Tu rentres à l'hôtel, fourbu par sept heures de marche. Tu t'attendais à autre chose, mais tu aurais finalement bien apprécié cette pause à El Cielo.

 

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Lundi 18 Avril 2017

 

Direction Monterrey. La route est belle. Beaucoup plus de relief que ce que tu avais rencontré depuis ton arrivée au Mexique. Et la circulation est moins dense que ce que tu craignais. C'est probablement un effet de la Semaine Sainte. Tu arrives à Monterrey après six heures de route. Une première pause pour laver Toeuf Toeuf dont le moteur est déjà recouvert d'huile. Tu crains une « inspection » à la frontière... Les employés « laveurs de voiture » t'indiquent aussi où trouver des hôtels. Tu peux t'y rendre rapidement grâce à ton GPS.

 

Une fois tes affaires posées à l'hôtel, tu regardes rapidement tes emails, puis tu pars te promener avant la tombée de la nuit. La beauté de cette ville te surprend. Un mélange d'ancien et de moderne très réussi. Des musées, des sculptures modernes, des jolis bâtiments et, en arrière plan, des montagnes magnifiques. La ville est riche aussi. Etonnement riche. Et son aménagement a été fait avec beaucoup de goût.

 

Tu suis le Parc central. Des jeunes se baignent dans un bassin, au milieu des jets d'eau. Un jeune étudiant te propose de les rejoindre. Avec tes papiers, ton appareil photo... ce n'est pas la meilleure chose à faire. Tu poursuis ta balade. Un peu partout de jeunes couples s'embrassent. Parfois des moins jeunes. C'est le printemps. La lumière est belle et tu prends plein de photos.

 

Tu retombes sur le jeune homme qui se baignait. Tu ne le reconnais pas de suite, mais lui si. Il s'appelle Eduardo. Il est effectivement étudiant. Il t'emmène un peu plus loin retrouver ses amis clowns. Tu continues à prendre beaucoup de photos. Tu pourras les leur envoyer.

 

Tu poursuis un moment la balade avec Eduardo. Comme de nombreux jeunes Mexicains, il rêve d'aller travailler aux Etats Unis. Quelle drôle d'idée! Monterrey est si belle. La vie ici semble si agréable. Pourquoi aller s'enfermer dans un ghetto d'une banlieue Etats Unienne ? Mais tu te doutes qu'il ne changera pas d'avis, de rêve, en écoutant tes conseils.

 

Tu quittes Eduardo pour rentrer à l'hôtel. Tu veux écrire des mails, publier ton dernier article sur le Mexique, et aussi aller rapidement au lit. Te lever tôt demain pour atteindre la frontière le plus vite possible. C'était ta dernière journée au Mexique. Tes derniers Tacos.

 

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Le Golfe du Mexique
Mexique

 

Mercredi 13 Avril 2011

 

Ta destination du jour est El Tajin, un site archéologique proche de Poza Rica. Au moment du départ, Abraham vient de dire au revoir. Il t'explique les différentes solutions pour remonter vers le Nord, vers Vera Cruz. Tu choisis de prendre une piste, qui doit rejoindre la route à San Andrès après une dizaine de kilomètres. Au final, les 10 seront plutôt 25, mais c'est une très belle balade matinale. Tu traverses plusieurs hameaux et villages, loin de tout. Tu croises de nombreuses personnes, à cheval ou à pieds. Le Mexique rural.

 

La piste se termine bien à San Andres. Tu retrouves le goudron, les gros bourgs, la circulation, et les dos d'ânes qui n'en finissent pas. Au Mexique, on appelle les ralentisseurs des « Topes ». Ils sont partout. C'est bien difficile de ne pas se faire surprendre. Tu les repères souvent grâce aux vendeurs à la sauvette qui proposent des rafraîchissement aux conducteurs. Ils restent généralement au milieu du « Topes », entre les deux voies. Parfois, tu te demanderais si les Topes ne seraient pas l'oeuvre de ces vendeurs. Non, le Topes joue redoutablement son rôle de ralentisseur, pour la sécurité des riverains.

 

Près des Topes, il y a aussi des bars, ou des restaurants. Le plus souvent trois ou quatre bars, ou trois ou quatre restaurants. Généralement déserts. Comment ces établissement sont-ils rentables ? Ils ne le sont probablement pas. Au Mexique, la notion de rentabilité est différente de celle que l'on connait en Europe. Et l'absence de rentabilité est viable.

 

Tu traverses Vera Cruz. Sans pause. La route longe ensuite le littoral. Une côte sans relief, un peu monotone. Le plus souvent des plages de sable fin. De nombreux hôtels. Tu es fatigué et tu décides de t'arrêter 50 km avant El Tajin. Tu retrouves internet, et les mails qui t'attendaient depuis trois jours. Tu passes la fin de journée à y répondre.

 

Un réponse pour ton retour : tu t'orientes finalement sur un vol Montréal-Barcelone. Tu aurais préféré Lisbonne, mais le coût, surtout celui de ton propre billet, est bien plus élevé. De Barcelone, tu t'arrêteras à Cucugnan, près de Perpignan, puis à Barbentane, près d'Avignon. Et tu rejoindras Grenoble avec Toeuf Toeuf.

 

Le soir, tu vas diner dans l'un des restaurants proches de l'hôtel. Tu rentres dans le seul où tu aperçois des clients attablés. Mais ce ne sont pas des clients. Juste la famille des propriétaires, judicieusement répartie pour occuper le terrain. Ici, le jeune garçon fait ses devoirs. Là, la grand mère se fait faire les ongles par une manucure.

 

Tant pis. Tu commandes un plat de viande avec une bière. Des desserts sont proposés sur la carte. Les desserts sont rares au Mexique. Tu essayes les « bananes à la crème ». Il s'agit effectivement de deux ou trois bananes, frites au beurre noir. Posées dans une assiette, on t'apporte à coté un pot de crème fraîche. Les Mexicains ont pour la plupart un problème de sur-poids. Ils sont rarement obèses, mais neuf sur dix ont un ventre un peu trop dodu. En avalant ton dessert, tu sens que ton ventre se Mexicanises.

 

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Jeudi 14 Avril 2011

 

Tu vas directement au site archéologique, sans chercher d'hôtel. Il est encore tôt, et tu pourras rouler après la visite. Dans le parking, tu laisses la moto et son chargement à coté d'un kiosque à souvenirs. Tu demandes à la vendeuse si elle veut bien veiller sur tes affaires, en échange de quelques pièces. Pas de souci pour surveiller le chargement et Toeuf-Toeuf, mais elle refuse tes pièces. A Palenque, c'était tout le contraire : des jeunes réclamaient une récompense pour veiller sur Toeuf-Toeuf allégée, et c'est toi qui avais refusé. Tu avais argué que le Mexique est un pays sûr. De même, le vestiaire veillera gratuitement sur ton sac et ta veste. Tu peux donc te promener léger.

 

El Tajin est un site plus récent que Tikal ou Palenque. Il date du début du X-ème siècle, l'époque où Tikal et Palenque furent abandonnées après près plus 1000 ans de splendeur. L'architecture y est plus élaborée. Le détail plus soigné. Ce qui frappe surtout est la concentration des monuments sur un espace somme toute réduit. Parfois, un simple couloir d'un mètre sépare deux temples. A Tikal, il y avait souvent quelques centaines de mètres entre deux monuments.

 

La visite est tranquille. Quelques touristes Mexicains, peu nombreux. Tu n'aperçois ni Européen ni Nord Américain.

 

Tu repars sur Poza Rica, la ville proche, avec l'idée d'y chercher un hôtel. Tu y trouves des avenues tristes, des immeubles délabrés et des embouteillages. Tu traverses la ville sans t'arrêter. A Tuxpan, des embouteillages te dissuadent de rentrer dans le centre ville.

 

Tu poursuis jusqu'à Tamiahua, un petit village de pêcheurs. Ce village te séduit. Les habitants semblent surpris par ta venue. Il y a deux ou trois hôtels. Le premier auquel tu demandes des renseignements est équipé pour Internet. Un seul souci : il y a des chambres libres ce soir, mais plus rien à partir de demain. Demain, commence la Semaine Sainte et ses festivités qui attirent ici de nombreux touristes venus de tout le pays. Une période de fête. Tant pis... tu serais bien resté deux nuits, mais tu reprendras ta route demain.

 

Tes affaires déchargées, tu ressors te promener. Les villageois t'observent. Les touristes Européens doivent être rares. Un homme à vélo s'arrête pour te demander si tu as besoin de renseignements. Non, tu ne fais que découvrir le village. Vous parlez un moment, puis tu poursuis ta promenade sur le quai. Tout l'activité du village semble tournée vers la pêche. Tu marches à la recherche d'un hypothétique « centre ». Tu rentres dans une salle de billard. Tu observes un moment les parties. Tu décodes les règles. D'autres spectateurs s'intéressent à toi. Depuis quelques jours, la première question auquel tu as droit n'est plus « D'où es tu ? », mais : «  Es tu un Gringo ? ». Ou encore « Es tu du Texas ? ». La frontière se rapproche.

 

Tu marches un moment avant d'entrer dans une gargote pour manger des Tacos. Certains disent des Tacitos. Tacos et bières sont devenus tes aliments de base.

 

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Vendredi 15 Avril 2011

 

Tu quittes avec regrets le village de pêcheurs, alors qu'une fanfare annonce le début des festivités. Tu continues à longer la côte par des petites routes.

 

Après une centaine de kilomètres, route bloquée. Tu arrêtes ton moteur, et attends dans une longue file. Sans trop savoir combien de temps il te faudra attendre. Après un quart d'heure, une petite moto arrive à contre sens. Elle s'arrête pour te dire que les motos peuvent passer. Tu redémarres donc et remonte la longue file de véhicules. Tu approches d'une zone enfumée. Des paysans ont incendiés les champs et une épaisse fumée est poussée sur la route par le vent. Tu continues à remonter la file, jusqu'à arriver au lieu d'un accident. Deux poids lourds sont encastrés l'un dans l'autre, au milieu de la chaussée étroite. Ils ont probablement été aveuglés par la fumée. Tu peux effectivement passer, de justesse, et poursuivre alors que les autres véhicules devront encore attendre plusieurs heures.

 

Ces jours-ci, tu voies un accident de poids lourd à chaque jour du voyage. Des accidents graves. Alors que tu médites sur la dangerosité de la route, tu arrives vingt kilomètres plus loin sur le lieu d'un autre accident de camion, qui date probablement de la veille. Un camion accidenté est en train de se faire charger sur une dépanneuse. Il avait du se retourner sur le bas coté, ou une vingtaine de personnes ramassent les oranges qu'il transportait. Décidément... Pourtant, la circulation est loin d'être dense sur cette petite route secondaire.

 

Tu arrives à Tampico, la capitale provinciale. Une ville de la taille de Grenoble. Tu penses t'arrêter pour passer au moins une journée dans une ville. Tu prends une chambre dans un hôtel du centre. Un centre avec quelques beaux immeubles anciens. Les premiers que tu vois depuis ton arrivée au Mexique. Tu sors de suite pour te balader. Tu es content de marcher en ville. Cela faisait longtemps, depuis Cartagène, que tu n'avais pas déambuler dans une grande ville.

 

Tampico semble fière de ses magasins de mode, de ses supermarchés. A nouveau, tu sens que les touristes sont rares, que les gens sont surpris de te rencontrer. Tu n'hésites pas à sourire, à souhaiter une bonne soirée. Devant une grande salle où tu t'étonnes de voir des dizaines de PC alignés, deux jeunes filles te proposent de rentrer. Il s'agit d'une école d'informatique... Tu les remercies, leur dit que tu n'as plus l'âge d'aller à l'école, mais elles insistent malicieusement. Tu te dis qu'il y a probablement des élèves de tout âge. Mais non, tu n'as pas envie d'étudier à Tampico. Surtout pas l'informatique.

 

Le soir, tu t'offres un repas dans un vrai restaurant. Les prix Mexicains sont si bas pour un Européen, qu'il est facile de jouer aux riches. Ton budget quotidien fait de toi un homme riche. Il faut en profiter, car tu passes bientôt la frontière.

 

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Tabasco et Chiapas
Mexique

Jeudi 7 Avril 2011

 

Vous ne roulez ensemble qu'une demi heure. Vous vous dites adios sur le bord de la route. Enrique te laisse filer vers l'Ouest, lui partira sur Belize, le plus court chemin pour rejoindre Cancún.

 

Une semaine que vous rouliez ensemble. Comme à chaque fois que tu te sépares d'un ami, un peu de tristesse, mais aussi les retrouvailles avec toi. L'idéal est d'alterner les périodes solitaires et celles à plusieurs. Et tu espères bien qu'Enrique pourra venir faire une virée en Europe.

 

Tu passes Santa Elena, la seule grande ville du Nord et poursuis jusqu'à Libertad d'où part la route pour la frontière. Tu t'y arrêtes pour le plein. Aucune des trois stations service de la ville n'acceptent les cartes bancaires. Il y a bien un distributeur de billets, mais il rejette les cartes étrangères. Donc pas d'essence... Ce n'est pas trop grave car tu as encore dix litres dans ton jerrycan de réserve. Assez pour rejoindre Tenosique, la première ville Mexicaine où tu trouveras des distributeurs et de l'essence.

 

Ton inquiétude concerne davantage le paiement des formalités à la frontière. Tu n'as plus de billets Guatémaltèques, et tes devises se limitent à quarante dollars. Dont vingt qu'Enrique t'a donnés hier. Cela suffira-t-il pour rentrer au Mexique? Tu espères déjà que le Guatémala ne te réclamera rien pour sortir. Tu pourrais aussi revenir sur Santa Elena… Non, tu préfères jouer la carte de l'optimisme que celle de la prudence.

 

Tu roules donc vers la frontière d'El Ceibo. Optimiste, mais pas totalement serein. Environ 130km. Tu ne croises aucun poids lourd, sauf deux ou trois semi-remorques locaux, chargés de bois. Cette frontière n'est certainement pas un point de passage important.

 

Une large route toute neuve pour les dix derniers kilomètres. A la frontière, un vaste bâtiment neuf coté mexicain, et un simple « camion bureau » pour le Guatémala. Effectivement, il n'y a pas foule. Presque personne si ce ne sont les policiers, les douaniers et toi. Quelques riverains traversent bien la frontière de temps en temps, mais ils arrivent et repartent en moto taxi. Sans bagages, ils ne font aucune formalité douanière.

 

Coté Guatémala, une bonne nouvelle : les formalités sont gratuites. Le douanier a pourtant du travail : il tape sur son PC une lettre d'une page que tu dois signer pour la sortie de Toeuf Toeuf. Il a le modèle sur les genoux. Il lui faut bien trois quart d'heure pour tout taper. Tu voudrais lui dire qu'il pourrait la sauvegarder pour le prochain véhicule à venir. Tu n'oses pas.

 

A la police, tu as droit à un coup de tampon bien placé, dans l'un des derniers coins des pages occupées. Tu peux rentrer au Mexique avec toujours tes deux pages libres. Inespéré.

 

Coté Mexicain, le bâtiment flambant neuf laisse présager une future activité intense. Pour l'instant, tu es le seul usager. Tout d'abord, le passage à la désinfection, et à la caisse... Tu feins d'ignorer l'étape marquée « obligatoire » de la désinfection. Tu rentres directement dans le bureau de l'immigration. Une policière souriante t'accueille. Aucune difficulté pour que son tampon remplisse à nouveau un petit espace libre des pages déjà bien pleines.

 

En ressortant de l'immigration, tu ignores à nouveau l'étape désinfection, et fonce vers la douane. Les agents chargés de la désinfection n'essayent pas de te retenir. En revanche, un jeune douanier zélé te demande d'ouvrir tes sacoches, puis te réclame ton permis d'importation. Quel permis ? Tu arrives juste, tu n'as pas encore fait les formalités! Donc direction l'intérieur du bâtiment. Un bel édifice tout neuf. Climatisé, plein de lumière. Pas de souci pour trouver le bureau. L'employé t'explique immédiatement les données du problème : il te faut payer 36 USD pour les formalités, et laisser 400 USD de caution pour Toeuf Toeuf. Le Mexique ne reconnait pas ton Carnet de Passage en Douanes, qui aurait du t'éviter tout versement de caution. C'est la première fois qu'on te fait un coup comme celui là!

 

Les 36 USD, tu les as juste. Aux autres postes frontières Mexicains, tu aurais pu utiliser ta carte bancaire pour la caution. Mais pas à El Ceibo... Quelle est la solution ? Il est 14h. Tu dois te rendre à Tenosique, la prochaine ville, pour changer 400 USD après un retrait dans un distributeur de billet. Il te faudra environ deux heures pour l'aller retour. Ne traines pas : la douane ferme à 17h.

 

Tu t'exécutes... Cinq kilomètres plus loin, un premier barrage militaire. Plus par curiosité que par suspicion, les militaires te demandent d'ouvrir à nouveau tes sacoches. Tu peux repartir après quelques discussions et une fouille sommaire. Il y a 55 km jusqu'à Tenosique. En arrivant sur la ville, un nouveau barrage. La police cette fois. Un peu d'inquiétude car tu n'as ni « permis d'importation », ni assurance pour le Mexique. En fait, tu as bien acheté une assurance, mais tu étais pessimiste sur la durée de la traversée de l'Amérique Centrale et sa couverture effective ne commence que dans trois jours. Les policiers ont l'air plus cool que les militaires. Ils veulent juste noter ton nom et ta destination. C'est tout. Ils ne te réclament aucun papier, et te laisse écrire ton nom sur leur formulaire. Muy buen.

 

Tu peux rentrer dans Tenosique. Tout se passe comme prévu. Tu repars rapidement sur El Ceibo après avoir récupéré la somme, et fait le plein d'essence. Tu arrives aux douanes une demi heure avant la fermeture. Juste le temps qu'il faut pour obtenir le fameux permis, que le douanier zélé réclame à nouveau pour te laisser repartir. Finalement, l'entrée au Mexique aura été l'une des frontières les plus longues.

 

Retour tranquille à Tenosique. Pas le temps d'aller plus loin. Mais cette petite ville est agréable. Tu as faim, et tu peux prendre ton premier diner Mexicain. Enrique te vantait souvent la nourriture Mexicaine. En tout cas, le chile y est plus pimenté qu'au Guatemala.

 

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Vendredi 8 Avril 2011

 

Le Tabasco et les Chiapas sont les deux états du Sud du Mexique. Ta route passe de l'un à l'autre, à plusieurs reprises. Deux états qui, avec le Yucatan, plus au Nord et le Péten, au Guatemala, furent le centre de la civilisation Maya. Des régions riches en sites archéologiques. Un peu partout, des panneaux indiquent ces sites. Mais tu t'arrêteras uniquement à Palenque, qui se trouve sur ta route.

 

Palenque n'est qu'à 150km de Tenosique. Un distance courte en comparaison de celles que vous effectuiez quotidiennement avec Enrique. Il te reste douze jours à passer au Mexique avant rentrer aux Etats Unis. Tu peux flâner en route.

 

Souvent, des contrôles militaires et de police. On est loin de la frontière, et ces contrôles concernent probablement davantage la rébellion zapatiste du Sous-Commandant Marcos. D'ailleurs, qu'est il devenu? Tu regarderas sur Internet.

 

Tu arrives à Palenque en début d'après midi. Tu passeras deux nuits dans cette petite ville. Une fois tes affaires posées dans un hôtel du centre, tu t'occupes un peu de Toeuf Toeuf. Tout d'abord une vidange. Tu espères qu'une huile neuve, plus épaisse, limitera les fuites. Et puis, un grand lavage. La pauvre n'avait pas été lavée depuis le Salar d'Uyuni, en Bolivie. Deux bons mois de route et de piste. Moteur propre, tu pourras aussi surveillé un peu plus facilement la fuite.

 

En fin d'après midi, une balade dans la ville. C'est jour de fête devant l'église. De vieilles Mamies dansent difficilement sur une musique traditionnelle. Elles sont généreusement applaudies. Des jeunes te demandent de les prendre en photo. Ils te donnent une adresse email pour que tu puisses leur envoyer les fichiers.

 

Comme souvent, tu rentres dans l'Eglise. Dans toute l'Amérique latine, les Eglises sont actives quelque soit l'heure et le jour. En Amérique Centrale, il n'y avait pas seulement des Eglises Catholiques, mais aussi des petits temples protestants et, surtout dans les villages reculés, des simples cabanes dédiées à l'« Eglise du 7ème jour ».

 

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Samedi 9 Avril 2011

 

Le site de Palenque est touristique. Pas qu'il soit le site le plus grand, ni le plus beau, mais il est connu et facile d'accès. Donc de nombreux touristes. Tu entends beaucoup parler Français. La première fois depuis bien longtemps où les Français sont aussi nombreux. Des jeunes étudiants, presque adolescents, des retraités, des backpackers aussi. Tu essayes de discuter, à l'entrée du site, avec un couple Belge, mais parler ne les intéresse pas. Tu ne les déranges pas plus. Pour parler, mieux vaut autant rester éloigné des lieux trop conseillés par les guides.

 

Les ruines sont nombreuses, impressionnantes. Pas autant que celles de Tikal, mais peut être plus variées. Un palais, des zones d'habitations constituées de nombreuses chambres de petites dimensions. La visite est aussi beaucoup plus courte que pour Tikal. En deux heures, le tour est fait.

 

Tu poursuis ta sortie touristique par une balade vers des cascades. Tu souhaitais te rendre à « Agua Azul », mais tu apprends que le site est fermé à cause d'un conflit. Tu t'arrêtes à Mizol Ha. Une belle chute d'eau d'une trentaine de mètres dans un trou où l'on peut se baigner. De nombreuses familles ont fait le déplacement. Le lieu est agréable, mais beaucoup trop fréquenté. Tu ne tardes pas. Après un bain rapide, tu retournes flâner dans le centre ville de Palenque.

 

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