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Cusco
Pérou

 

Vendredi 25 Février 2011

 

Vous quittez Sicuani pour la route de Cusco. Après une vingtaine de kilomètres, vous vous arrêtez à Raqchi, un site archéologique Inca. Une ancienne ville marchande, sur la route de l'Inca. Les ruines, toutes parfaitement alignées sont bien organisées. D'un coté les silos à céréales, circulaires, et de l'autre les habitations, toutes identiques, toutes rectangulaires. Des rues parfaites. La perfection géométrique est surprenante. La vie ne devait pas être drôle tous les jours.

 

La visite terminée, arrivent des cars de touristes. Vous étiez seuls, à l'ouverture du site, vous le quittez dans la foule. Vous réalisez qu'il est encore tôt, que vous n'avez pas remis vos horloge à l'heure Péruvienne.

 

Vous reprenez la route. A une station service, le pompiste refuse ton billet de 50 Soles. Un faux tout neuf que t'a refilé le pompiste lors de ton précédent plein. La fausse monnaie semble être un vrai problème au Pérou car Stéphane a eu le même souci avec des billets de 20 Soles.

 

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En arrivant à Cusco, une averse. Les voitures vous éclaboussent joyeusement. Un peu partout des flaques et des trous. La ville te paraît vaste et sale. Les guides la considèrent pourtant comme l'une des plus propres du Pérou. Vous recherchez longuement un hostel avec garage. Des hostels, il y en a un peu partout mais les garages semblent être une dentée rare. Vous finissez par trouver, un peu à l'écart du centre historique.

 

Un déjeuner tardif dans une gargotte Chinoise. Seul le patron est Chinois. Les portions sont copieuses. Enormes. Une petite sieste pour digérer, et vous allez enfin vous balader. La lumière est superbe. Un ciel noir, un soleil rasant. D'un coup, la ville te paraît plus belle. Très belle. Vous régalez en prenant des photos. Un ciel comme celui-ci ne peut faire que de belles photos.

 

Un peu partout des Eglises sur des belles places. Elles sont bâties le plus souvent sur des ruines de temples Incas. Tu ne t'attendais pas à trouver une ville touristique si grande. Et si belle. Des centaines d'hostels, des centaines de cybercafés. Des milliers de touristes. Et nous sommes en basse saison...

 

Les habitants vivent du tourisme. Ils vous sollicitent pour acheter des objets artisanaux, ou des massages. Pourquoi des massages ?

 

Un enfant vient vers Loïc puis toi pour vendre des aquarelles. Le plus souvent, ce sont des vieilles grand mères qui insistent pour vendre un bonnet ou une ceinture de laine. Si tu n'étais pas en moto, tu te laisserais tenter.

 

La plupart des maisons ont des balcons. Le pays est plus pauvre, mais l'architecture est beaucoup plus raffinée qu'au Chili, en Argentine ou encore en Bolivie. La splendeur passée du Pérou... Peut être les envahisseurs Espagnols se sentaient-ils obligés d'assurer un minimum de comparaison avec les constructions Incas, si parfaites.

 

Tu recherches un disque dur externe, mais tu ne trouves pas. Le tien, qui contient tes photos de voyage est en train de mourir avec son contenu. Probablement les vibrations des pistes. Heureusement, tu avais pu copier les photos d'Asie et d'Australie sur des DVD. Mais tu crains de perdre une partie de tes photos d'Amérique du Sud.

 

Le soir, vous discutez avec Stéphane et Loïc sur le meilleur chemin pour atteindre le Machu Picchu sans passer par une agence. Le coût du train est exorbitant, mais les alternatives paraissent compliquées. Tu te dis que cet accès au Machu Picchu sera une petite aventure... Vous verrez demain.

 

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Arrivée au Pérou
Pérou

 

Jeudi 24 Février 2011

 

Le poste frontière n'est qu'à 8 km de Copacabana. Les formalités à la police d'immigration et aux douanes sont rapides. Bizarrement, il y a une troisième étape... Un poste de police « judiciaire » par lequel on vous demande de passer. Tu entends que l'on interroge les frontaliers pour savoir si ils portent de la drogue. Mais pour les motards étrangers, l'objet du contrôle est différent : vérification du permis international et de l'assurance.

 

Loïc n'a pas d'assurance pour le Pérou. Il essaye de faire croire que son assurance Française le couvre dans le monde entier, mais le policier n'est pas dupe. Donc il veut « l'aider ». Un billet... et il le laissera passer. Combien ? A votre bon coeur Monsieur... 100 Soles ? Loïc accepte de laisser 20 Soles, soit environ 2 euros. C'est d'accord.

 

Quant à toi, tu sais que ton assurance Argentine te couvre jusqu'au Pérou. Mais ce n'est pas indiqué sur l'imprimé que tu gardes avec toi. Il te faut lui montrer le PDF d'une annexe pour qu'il te croit. Il te demande juste d'imprimer ce document rapidement, dès que tu atteindras une grande ville. Bien sûr.

 

Pendant que Loïc discutait avec la police judiciaire... arrivent, tour à tour, trois autres motos. Un couple d'Allemands sur une KTM 990, la même que celle de Loïc, un Espagnol sur une Goldwing, et enfin un Français sur une Africa Twin. Un étonnant rassemblement de motards Européens.

 

Pas une seule voiture, que des motos... La traversée Sud-Nord de l'Amérique du Sud est un parcours classique pour les motards. Des Européens, des Nord-Américains, et aussi des Sud-Américains : Brésiliens, Chiliens, et parfois Argentins. Les jours où tu n'en n'auras pas croisé sont rares.

 

Le couple d'Allemand ne parle pas Espagnol, et Loïc fait l'interprète. Ils s'en sortent comme Loïc avec le petit billet de 20 Soles. Quand à Stéphane, le Français dernier arrivé, il ne paiera pas. Il n'a pas envie. Il est déjà passé par ce poste frontière en refusant de payer et le policier le reconnaît, lui serre la main. Il le laisse filer sachant que ce n'est pas la peine d'insister...

 

Les assurances sont elles obligatoires au Pérou? Probablement pas. Sinon, il y aurait un vendeur d'assurances aux postes frontière. D'ailleurs, en cas d'accident, les assurances ne servent pas à grand chose : les accidentés négocient entre eux les réparations, sans en appeler aux assurances.

 

Vous repartez avec Loïc. Arrivés à Puna, vous cherchez un distributeur de billets et un restaurant. Arrivent Stéphane et l'Espagnol en Goldwing. Ce dernier souhaite trouver un hôtel à Puna pour y rester, mais Stéphane préfère déjeuner et repartir avec vous. Vous voilà donc trois pour la suite. Loïc et toi pensaient faire une longue boucle par Arequipa, mais vous abandonnez l'idée. Il fait trop froid et trop humide.

 

La route est toujours en altitude et Toeuf Toeuf a du mal à suivre les deux autres motos. Elle est à fond à 90 km/h. L'Africa Twin a aussi des carburateurs, et connait les mêmes soucis dans les montées à plus de 4000m. Mais la KTM et son injection électronique ignore les problèmes d'altitude. Ce n'est pas toujours mal le progrès technique.

 

La route est belle, mais les nuages sont omniprésents. Parfois des orages. Comme dans tous les pays d'Amérique latine, les routes sont toutes décorées par des fresques publicitaires vantant les mérites de candidats à des élections, souvent locales. Le Pérou est extrême car les seules annonces publicitaires sont politiques... Et les messages sont généralement d'une simplicité déconcertante.

 

Vous faîtes une pause dans une petite ville pour prendre un café. Sur la place, une fête folklorique. On dirait que c'est la saison des fêtes pour toutes les villes de Bolivie et du Pérou. L'atmosphère est bon enfant. Les gens sont intrigués par votre présence, par vos motos.

 

Retour sur la route. Il fait toujours froid et humide. Un col à 4300m passe entre deux massifs enneigés. Et vous redescendez sur Sicuani. La nuit tombe et vous décidez de passer la nuit là.

 

Les villes Péruviennes te paraissent plus belles que les Boliviennes. Des maisons coloniales colorées, avec des petits balcons. La brique rose est moins présente. Pourtant, le Pérou paraît moins riche que la Bolivie, qui était déjà bien plus pauvre que l'Argentine, le Chili ou les pays du Mercosur (Brésil, Uruguay...). Une Amérique du Sud qui a des faces bien différentes.

 

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Copacabana
Bolivie

 

Mardi 22 Février 2011

 

Comme San Pedro, Copacabana est une petite ville dédiée au tourisme. Mais autant le tourisme a défiguré San Pedro, autant il semble convenir davantage à Copacabana. Un petit village en pente, dont les rues commerçantes tombent sur la plage. Une plage où l'on ne se baigne pas, car les eaux du Lac Titicaca sont bien fraîches.

 

Pourquoi Copacabana est elle si célèbre, et pas les autres villages du lac ? La basilique ? Peut-être le hasard, et le marketing des guides tours opérateurs. L'influence des guides touristiques. Ou encore une raison que tu ignores.

 

Le centre ville est une succession de restaurants, d'hostels, d'agences de voyages, et de cybercafés. Les restaurants affichent tous le même menu, les agences proposent toutes les mêmes billets de bateau pour les Iles du lac ou les mêmes billets de bus pour les mêmes destinations : La Paz, Cusco, …

 

Les touristes sont un généralement plus jeunes qu'à San Pedro. Ici, des backpackers qui peuvent rester plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Le coût de la vie en Bolivie est bien inférieur à celui du Chili.

 

Vous resterez aussi trois nuits avec Loïc. Mais vous vous mettez en quête d'un hostel qui propose Internet. Vous trouvez rapidement. Tu trouves les touristes nombreux, mais c'est pourtant la saison basse et la plupart des hostels sont vides. Tu n'oses pas imaginer la foule de la haute saison.

 

Vous déménagez donc rapidement avant l'heure du « check out » du Wendy Mar. Vous êtes contents du changement. L'Hostel Aldea del Inca a plus de charme, et annonce petit déjeuner et wifi... Loïc doit préparer son retour, et tu as aussi un peu d'Internet en retard.

 

La journée passe ainsi... chacun sur internet, vous vous retrouvez pour les repas. Vous essayez de varier les restaurants, mais leurs menus ne sont pas très variés. Tu sors tout de même pour acheter un billet de bateau pour l'Ile du Soleil (Isla del Sol). Tu y passeras la journée de demain.

 

En fin de journée, tu recherches ton couteau pour éplucher des fruits. Un cadeau auquel tu tiens. Tu le portes d'habitude à la ceinture, mais tu l'as quitté pour cette longue pause. Disparu. Tu vides ton sac, fais le tour de chaque poche... Nada. Une dernière tentative : tu te rends à l'hôtel Wendy Mar. Il est là! La femme de chambre l'a trouvé sur le sol et l'a remis au réceptionniste. Tu respires... ou plutôt tu essayes de respirer. La Bolivie est un pays bien plus sûr que ce que tu avais imaginé avant d'arriver.

 

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Mardi 22 Février 2011

 

Une journée de tourisme. Les bateaux pour l'Ile du Soleil sont surchargés. Le prix de l'aller retour, deux euros, est minime, mais, en contre partie, vous êtes entassés. Trois sur des bancs pour deux, et chaque espace est utilisé. Les règles de sécurité occidentales sont inconnues. Ni bouée, ni gilet de sauvetage. Mais les eaux du Titicaca sont calmes.

 

Le bateau, trop lourd, avance péniblement. Il met plus de deux heures pour atteindre sa destination, à seulement une vingtaine de kilomètres.

 

Tu es assis à coté d'un couple de retraités de Nantes, et derrière deux jeunes Grenobloises. Tu discutes avec tes voisins, des backpackers éternels. Tu en arrives à leur parler de ton souci de place sur ton passeport. Ils ont la solution ; il faut décoller des visas à la vapeur! Cela peut marcher, suivant la colle utilisée. Tu as au moins cinq ou six pages occupées par des visas collés, et tu devrais bien réussir à en décoller un ou deux.

 

Arrivés au Nord de l'Ile, le bateau vous dépose. Il vous reprendra à 15h30 au Sud de l'Ile. Entre les deux, une balade sur un joli chemin. L'île du Soleil est un bel endroit, et elle vaut le déplacement. Mais tu te dis qu'il y a en Bolivie cinquante ou cent endroits qui sont tout aussi jolis, voire plus, et qui restent ignorés des guides touristiques.

 

La balade serait normalement bien tranquille, mais l'altitude, 4000m, rend la marche éprouvante. Les pauses dans les ruines Incas sont les bienvenues. Des ruines bien moins riches que celles de Tawanaku, mais intéressantes.

 

Les villageois de l'Ile ont installé plusieurs péages le long du chemin qu'ils entretiennent. Trois. La somme totale ne dépasse pas les trois euros, mais les touristes râlent. C'est vrai que ces petits guichets en haut d'une colline déserte sont étranges, mais les sommes sont dérisoires par rapport à celles exigées dans les Parcs Nationaux Argentins. Et ce sont souvent les mêmes touristes qui sont passés à El Calafate. Là, tu avais l'impression d'un racket organisé.

 

Comme son nom l'indique, l'Ile est sous le signe du soleil. Les nuages de Copacabana t'ont fait oublier de prendre de la crème solaire et de quoi te couvrir. Tu te sens cuire... Au moins, la lumière t'aura permis de prendre des photos.

 

Le soir, tu retrouves Loïc qui a passé sa journée sur Internet. Il commence à recevoir des premiers devis pour le transfert de sa moto à Paris. Bien moins chers que les prix Australiens! Avant le coucher du soleil, vous faîtes une petite séance mécanique. Dont un réglage du jeu des soupapes de Toeuf Toeuf qui en avait bien besoin.

 

Un dernier diner dans un restaurant de Copacabana. Là, le patron ne prend même pas la peine de vous demander ce que vous voulez. Il vous amène une assiette de riz avec un peu de salade et un filet de truite. Pourquoi pas...

 

 

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La Bolivie des Boliviens
Bolivie

 

Dimanche 20 Février 2011

 

Toujours une route grandiose. Il faudrait que vous le répétiez toutes les cinq minutes. Tu te dis que tu traverses probablement les plus beaux paysages du monde. Mais le temps est toujours gris, et vous ne vous arrêtez pas pour les photos.

 

Une pause déjeuner après une cinquantaine de kilomètres. Vous profitez d'une éclaircie et descendez sur les berges d'une rivière. Alors que vous préparez du thé, un homme, assez âgé, traverse la rivière. Il vient vers vous. Il vous offre quelques pommes et vous partagez votre petit déjeuner avec lui. Vous êtes contents de cette rencontre. Jusque là, vous sentiez les Boliviens plutôt réservés. Une discussion simple.

 

Vous reprenez la route. La route, une vraie route goudronnée a remplacé la piste. Auras tu encore des pistes dans ton voyage ? Celles du Sud de la Bolivie étaient elles les dernières ? Rouler sur piste est si agréable...Il faudra que tu en trouves en Amérique du Nord.

 

Vous arrivez tôt à Potosi. Potosi est un choc. Vous arrivez par le Sud où se trouve un énorme terril. Une verrue qui déforme la moitié de la ville. Une ville en pente. Finies les maisons en toit de chaume et en terre séchée. Ici, toutes les maisons sont en brique industrielle, sans revêtement. Une couleur sale. Des ordures un peu partout aux abords de la ville.

 

Les habitants ressemblent à ceux que vous croisiez jusque là, mais ils sont nombreux. Les femmes portent toujours le chapeau et la jupe qui part à l'horizontale depuis la poitrine. Les hommes semblent toujours aussi pauvres. Mais c'est la première grande ville que vous découvrez. Une ville densément peuplée.

 

Une ville minière. Tous les guides expliquent que l'attraction principale est la visite de la mine. Une vraie mine souterraine, mais une mine du dix neuvième siècle. Revivre Germinal aujourd'hui. L'idée de cette visite te laisse un goût amer. Cela ressemble trop à du voyeurisme. Mais les mines restent un sujet qui te touche particulièrement. Tu vas y aller.

 

Vous traversez la ville en demandant régulièrement votre chemin. A plusieurs carrefours, des manifestants bloquent la circulation mais laissent passer vos motos. Ils expliquent à Loïc qu'ils protestent contre l'augmentation du coût des transports.

 

Arrivés à deux ou trois cent mètres du but, un jeune homme vous annonce que vous ne pourrez pas visiter aujourd'hui : c'est Dimanche... Il vous conseille de rester, de participer à la fête qui se prépare pour ce soir. Qu'en pense Loïc? Comme toi, il trouve cette ville sordide. Non, vous préférez avancer et vous rendre sur Oruro. Tant pis pour Germinal.

 

Vous repartez vers le Nord. Vous croisez des hameaux de plus en plus nombreux. Le désert est définitivement derrière vous. Mais ces hameaux, ces villages semblent en grande partie abandonnés. Sur dix maisons, cinq sont sans toit, et trois autres restent habitables, mais elles sont inhabitées... L'exode rural fait des ravages.

 

Vous apercevez Oruro en fin d'après midi. De loin, car l'Altiplano est maintenant une grande plaine, parsemée de colline ou de petites montagnes. Oruro est une grande ville. Encore plus grande que Potusi. Une ville minière aussi, même si vous n'apercevez pas les traces des mines.

 

Vous trouvez un hôtel au centre ville, et ressortez vite pour profiter de la fin de journée. Le carnaval, célèbre, ne commence que dans une semaine, mais la ville est déjà en fête. Une répétition générale pour le carnaval. Partout la foule. Une foule dense. Vous rencontrez plusieurs processions de danseurs. Des jeunes danseurs, accompagnés par des orchestres, des fanfares... Vous traversez aussi un long marché. La plupart des vendeurs semblent venir de la campagne alors que déambulent des citadins bien habillés. Des jeunes à la mode. C'est la première fois que vous côtoyez la Bolivie moderne. Tu pensais qu'elle n'existait pas.

 

La ville est aussi bien plus jolie que Potosi. Certains bâtiments ont de belles façades...mais c'est loin d'être la majorité. Vous marchez longtemps, toujours baignés dans une foule dense, joyeuse. Autant Potosi vous inquiétait par sa laideur, autant Ororu vous plait par son allure festive. Mais peut être auriez vous eu une autre image de Potosi en arrivant plus tard.

 

A la tombée du jour, vous rentrez dans un petit restaurant de quartier pour diner. Vous discutez avec Loïc. Il y a beaucoup de choses que vous ressentez de la même façon. Théoriquement, il ne lui reste plus qu'un mois de voyage et il commence à décompter les jours. Un décompte douloureux. Tu n'y penses pas encore, mais tu lui avais dit que tu aurais aimé rentrer dans ton village comme tu es parti : en moto. Il y a repensé, et lui aussi : il ne se voit pas débarquer du TGV à Pau. D'un coup, tu réalises aussi la difficulté de cette arrivée. Tu te projettes dans le futur, fin Juin. Non, il faudra que tu envoies Toeuf Toeuf par avion depuis Montréal. Jusque là, il était acquis qu'elle voyagerait par bateau pour faire des économies. Tu auras trop besoin d'elle au retour. Arriver en moto, c'est un peu fanfaronner, mais c'est aussi rester voyageur quelques temps. Alors qu'arriver en TGV, et prendre le bus... Tu aurais l'air gauche, pitoyable, comme l'Albatros au sol. Tu sais qu'au retour, tu auras besoin de caresser le réservoir de temps en temps. D'écouter les bruits du moteur. Et de rouler un peu.

 

Tu ne sais pas jusqu'à quand vous voyagerez à deux avec Loïc, mais votre cohabitation se passe bien. Vous vous quitterez probablement quelque part au Pérou. Quand vous aurez l'impression de vous répéter les mêmes choses. Ou que l'un d'entre vous aura envie d'être seul. Ou que, simplement, vos destinations divergeront. Vous verrez bien... Dans tous les cas, vous vous retrouverez plus tard, en France.

 

Vous rentrez à l'hôtel. Il n'est que neuf heures, mais la fête semble se terminer... Vous retraversez le marché. Les vendeurs se dépêchent de plier leur étalage. La foule se disperse. Les retardataires accélèrent le pas pour rentrer chez eux. La vie nocturne est intense, mais brève. Beaucoup plus brève qu'au Chili ou qu'en Argentine.

 

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Lundi 21 Février 2011

 

Vous faîtes route sur Copacabana. Vous avez décidé de sauter l'étape « La Paz ». La route est monotone. Du moins, vous la trouvez monotone par rapport aux paysages que vous aviez traversés ces derniers jours. Et le temps est toujours morose.

 

Vous apercevez de nombreux écoliers sur les routes. Les vacances sont terminées. Le Lundi de la rentrée... La fin de l'été. Il est temps pour toi de t'approcher de l'Equateur pour changer d'hémisphère.

 

Vous ne traversez pas La Paz, mais approchez par le sud cette grande capitale perchée à plus de 4000 mètres avant de repartir à l'Ouest, dans la direction du Lac Titicaca. La route traverse une banlieue interminable. L'air est saturé de gaz d'échappement. Il te semble que la bruine qui tombe te pique les yeux. Comment peut on vivre dans un enfer pareil ? En tout cas, vous décidez d'en sortir pour prendre votre déjeuner plus à la campagne.

 

Une cinquantaine de kilomètres plus loin, un panneau indique un site archéologique situé dans un petit village : Tawanaku. Vous vous y rendez et découvrez un charmant village. Alors que vous déjeunez dans un restaurant, vous apprenez en lisant vos guides que vous êtes sur le site archéologique le plus important de Bolivie. Le hasard fait bien les choses.

 

Vous allez donc faire une visite imprévue de musée et de ruines. Des ruines beaucoup plus sophistiquées que celles que tu avais vues jusque là. Les jointures des pierres sont belles. Plusieurs statues ont, paraît-il, servi de modèles à Hergé pour « Le Temple du Soleil ».

 

Repartis, vous arrivez peu après à … un poste frontière. Cela aussi était imprévu. Depuis un moment, tu voyais sur ton GPS que vous longiez le Sud du Lac, vers le Pérou. Mais vous faisiez confiance à la route tracée par le GPS de Loïc, bien plus perfectionné que le tien. La route tracée va effectivement à Copacabana, mais par un rapide transit au Pérou. Cette solution ne te convient pas, car deux passages de frontières signifient 4 tampons supplémentaires sur ton passeport. Loïc terminera la route, et tu reviendras en arrière pour atteindre Copacabana par le Nord. Retour à La Paz, et environ 200km pour rien. Loïc est désolé pour toi, mais tu n'es pas à 200 km près.

 

Le détour est long : Toeuf Toeuf a du mal dès que vous cotoyez les 4000m. Les 60 derniers kilomètres sont une succession de virages. La nuit tombe vite, et ton éclairage est défaillant. La tôle ondulée de ces dernières semaines a cassé le cadre plastique tout neuf de ton bloc phare qui tient, à nouveau, avec des liens en nylon. Un éclairage qui bringuebale...

 

La route du Nord mène à un petit village : Tiquana, d'où il faut prendre des barges en bois pour poursuivre la route. Tu es content de voir que les barges circulent de nuit, et tu t'engages sur la première. Des planches se croisent et tu suis l'une d'elle jusqu'au fond de la barge. Ne surtout pas tenter de poser un pieds... car les trous sont presque aussi nombreux que les planches.

 

La barge démarre dès qu'un autre véhicule a embarqué. Une traversée pour deux véhicules... et tu ne pays qu'environ un euro. Tu tiens solidement le guidon pendant la traversée pour éviter un basculement. Heureusement, les eaux du lacs sont calmes.

 

Arrivés de l'autre coté, à San Pedro, le conducteur de la barge t'aide à sortir Toeuf Toeuf en marche arrière. Pas évident... et tu souffles comme un boeuf. Tu n'es pas encore complètement acclimaté à l'altitude.

 

La fin de route jusqu'à Copacabana est une interminable succession de virages et de lacets, mais la chaussée est équipée de réflecteurs qui t'aident bien dans ta conduite. La plus belle route Bolivienne que tu auras pratiquée. Tu n'as aucun mal à trouver l'hôtel « Wendy Mar » où Loïc t'attend. C'est Claire et Dan, que tu avais rencontrés en Mongolie, qui t'avait donné le nom de cet hôtel où les petits déjeuners seraient succulents. Mais point de petits déjeuners en basse saison... Dommage!

 

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