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A la découverte de l'Amérique
Argentine-Uruguay

Jeudi 23 Décembre 2010

 

Debout 6h30, départ 9h. Vers le Sud, direction Bahia Blanca. La matinée est chaude. La chaleur ne sera pas toujours avec toi, car le Sud de la Patagonie est vraiment au Sud. Il faut donc en profiter.

 

La circulation est importante. Des camions, des voitures, mais aussi parfois des engins agricoles. La route 3 n'est pas vraiment une autoroute, ou alors seulement par endroits.

 

En début d'après midi, le temps change. Des orages. Te voilà trempé. Rien pour s'abriter, et tu t'es arrêté trop tard pour revêtir tes vêtements de pluie. La pluie dure. Une heure sous la pluie, c'est long. Puis à nouveau une éclaircie. Le vent aussi a tourné. Tu l'avais dans le dos au départ, et voilà qu'il te fait face... Mais tu arrives vers Bahia Blanca vers 17h, à peine plus tard que ce que tu avais prévu. Le soleil est encore bien haut. Pas étonnant car tu as avancé vers le « Sud Ouest ». Tu peux donc rouler encore facilement une heure ou deux. Plus tu descendras, plus les journées seront longues. Jusqu'à durer peut être vingt quatre heures dans l'extrême sud. Seule la fatigue t'arrêtera.

 

A Rio Colorado, tu fais le plein d'essence et tu cherches un hôtel. Tu trouves un camping... Pourquoi pas. Cela fait au moins trois semaines que tu n'as pas campé. Le camping est sûr? Pas de problème! Muy tranquilo! Bon... Effectivement, le camping est grand, et vous n'êtes que trois tentes. Tous installés au fond, près de la rivière. Il y a même une petite buvette pas loin. Malheureusement, elle ne fait pas de repas pour l'instant. La saison officielle ne commence que le 3 janvier. Mais ils ont des chips, des boites de « Paté de Foie », « La Mère Michelle », fabriquées en Argentine. Pourquoi pas. Ce sera ton pire repas depuis le début du voyage... mais il en fallait un.

 

A 21h, tu es prêt à dormir. Il y a un peu de bruit autour, et tu ne t'endors pas tout de suite. Du monde arrive. Des jeunes. De plus en plus nombreux. A 22h, ils sont une vingtaine, installés à vingt mètres de ta tente. Ils discutent, rigolent. A 23h, ils allument une chaîne stéréo dans une voiture. Tu as l'impression que les enceintes sont placées dans ta tente. Tu n'oses pas aller râler. Tu pensais que les occupants des deux autres tentes le feraient mais personne ne bouge. A minuit, ils baissent le volume. Tu es désormais moins gêné par la musique que par les cris, les rires et les discussions.

 

A trois heures, chacun commence à rentrer... Reste une moto 2 temps qui fait des allers-retours jusqu'à la buvette. Le vent t'envoie les odeurs d'huile brulée.

 

A quatre heures, tu t'endors... Pour te réveiller à cinq heures. La vie est dure.

 

Vendredi 24 Décembre 2010

 

Tu rentres dans le centre ville de Rio Colorado à la recherche d'un distributeur de billets. Tu n'as presque plus de liquide et la carte bleue n'est pas toujours acceptée.

 

Une petite ville de province. Les maisons sont presque toutes sans étages. Contrairement à la banlieue de Buenos Aires, les grilles aux portes et aux fenêtres ne sont pas généralisées. On respire mieux ici. En arrivant devant la banque, la pièce qui contient les distributeurs automatiques est séparée de l'agence par une plaque de contre plaqué. La sécurité n'est vraiment plus l'obsession première.

 

Tu rentres aussi dans une petite épicerie à la recherche de grands sacs poubelles. Ceux que tu avais achetés à Buenos Aires sont trop petits pour contenir ton sac à dos, et l'orage a arrosé l'extrémité du sac.

 

Tu pars vers 9h. Seulement 600km pour Puerto Madryn! Une petite journée.

 

A mi-chemin, tu t'arrêtes pour le plein. Un couple de motards Brésiliens sur une Harley Davidson. Andrea et Jairo. Ils vont aussi sur Puerto Madryn. Vous voyagez ensemble sur cette partie. Alors qu'il faisait froid le matin (environ 20°), la température monte l'après midi. Le contraire de la veille ou tu avais eu un 40° le matin, puis 20° l'après midi après l'orage. Il faut aimer le changement.

 

A Puerto Madryn, vous prenez un hôtel sur la côte. Avec WIFI. Tu as prévu une séance skype avec ta famille. Le soir du réveillon. Tu récupères tes mails, et c'est comme des cadeaux de Noël. Un gros paquet de mails de ta famille, de tes amis. Tu es bien gâté!

 

La journée n'est pas terminée, mais tu publies ce texte. Ce soir, tu iras réveillonner avec Andrea et Jairo. Une belle rencontre.

 

 

 

 
La douane du Terminal de Cargas
Argentine-Uruguay

 

Mercredi 22 Décembre 2010

 

Nicolas te conduit à l'aéroport pour 9h, l'ouverture de Lan Cargo. Tu retrouves Ivana et Lorena. Quand tu arrives, elles sont en train de s'échanger des cadeaux de Noël avec les autres filles du bureau. L'ambiance a l'air bien amicale. Elles te confirment la bonne nouvelle : Toeuf Toeuf est bien arrivée! Tu payes des frais – sans comprendre pourquoi -, puis elles te dirigent vers la douane pour attaquer les choses sérieuses.

 

Tu récupères tout d'abord un laisser passer pour rentrer en zone « sous douane ». Tu fais tout au pas de course... tu espères quitter l'aéroport avant midi.

 

Au sas d'entrée, un agent « Sécuritas » ne veut pas te laisser passer avec ton essence... Il faut bien un quart d'heure pour régler le problème : on te prend ton sac avec l'essence, pour le laisser dans un bureau loin des zones publiques. Pourquoi pas..

 

9h30. Tu peux enfin aller au bureau des douanes. Le bureau numéro 2. Quatre personnes attendent et tu t'assois près d'elles.

 

9h45. Rien ne se passe. Il n'y a personne dans le bureau. On t'explique que le bureau ouvre à 10h.

 

10h10. Une employée des douanes arrive. Elle s'enferme dans son bureau. Vous êtes maintenant une quinzaine à attendre.

 

10h20. L'employée sort pour placer un distributeur de « numéros » devant la porte. Tu comprends de suite qu'il faut faire comme tout le monde : se ruer pour prendre le bon numéro. En pratique, la majorité des derniers arrivés laissent les premiers prendre un ticket d'abord. Mais pas tous... Tu te retrouves avec le ticket six ou sept. Tu n'auras perdu que deux places dans la file d'attente. Pas trop mal.

 

11h30. Seules 5 personnes sont passées, et vous êtes désormais une trentaine à attendre. Parfois, des gens arrivent et court-circuitent la queue. Ils semblent être dans une « seconde étape », alors que vous n'êtes que dans la première.

 

12h00 Ton tour arrive! La personne vérifie que tu as tous les documents nécessaires : carte grise, passeport, permis international, assurance, et bon de voyage de la moto. Elle fait des photocopies, et constitue un dossier avec. Tu peux te rendre au bureau n°1.

 

12h15. Le bureau n°1 est vite passé, et l'on t'a renvoyé sur le bureau n°3.

 

12h30. L'attente n'est pas trop longue au bureau n°3. L'employé semble être le chef. Il vérifie à nouveau tous les documents que l'on t'a demandé au bureau n°1. Il rajoute dans le dossier le numéro du châssis de la moto. Après avoir rempli plusieurs formulaires, il t'en fait signer certains. Tu signes tout avec empressement. Derrière lui, trône le portrait officiel, bien centré. Tu reconnais Diego Maradona dans son maillot bleu et blanc. Le futbol est au dessus de tout.

 

12h45. Il te conduit dans le hangar. Tu repères tout de suite la caisse! Le chef demande à un homme de te l'ouvrir. En cinq minutes, les quatre flancs de la caisse sont déposés, et tu peux commencer à travailler.

 

13h15. Après avoir tout sorti, tu fixes le guidon et retournes Toeuf Toeuf... C'est bien plus simple pour replacer la fourche et les roues. Tu as du mal avec la roue arrière, ou plutôt le disque qui refuse de rentrer entre les plaquettes. Tu t'y reprends à quatre ou cinq fois. Les roues remontées, un nouveau retournement pour retrouver la position normale. Ainsi, tu fixes tous les pièces plastiques, les guides de durites, les câbles électriques, le guide chaîne, … tu ne te souvenais pas avoir démonté autant de pièces. Arrive le tour de la batterie... Tu ne trouves plus le boulon de fixation de la cosse que tu avais débranchée. Rusé, tu avais anticipé et tu avais acheté d'autres boulons. Mais tu ne les trouves plus non plus. Tu te décides à scier un boulon de réserve, plutôt trop grand. Pour faire des économies de poids, tu n'as pris qu'une lame de scie à métaux, sans manche. Mais ce n'est pas aussi facile que tu l'aurais imaginé. Voilà ce que c'est de vouloir tout optimiser! Après quinze bonnes minutes, tu arrives juste à la moitié du boulon. Tu abandonnes et tu fixes la cosse avec du fil de fer. Ce n'est pas joli, mais cela tiendra bien quelques jours.

 

Des personnes travaillent autour de toi. Elles vérifient des paquets. Juste derrière toi, sont entassés des tonneaux de carburants bio pour le team Toyota du Dakar 2011... C'est vrai que le Dakar se déroule désormais en Argentine, et tu comprends mieux pourquoi trois au quatre personnes t'ont demandé aujourd'hui si tu y participais. En tout cas, faire venir du carburant bio par avion, fallait oser!

 

15h30. Entre la roue arrière qui ne voulait pas rentrer, et l'histoire du boulon de batterie, tu as bien perdu une heure bêtement. Tu rajoutes l'huile et l'essence. Toeuf Toeuf démarre... mais elle s'arrête après deux minutes. Il semble qu'il n'y ait pas assez d'essence. Tu as pourtant mis quatre litres. Il faut en trouver davantage. Tu demandes si tu peux sortir de la zone sous douanes pour aller chercher de l'essence,... et on t'accorde la permission. Tout le monde t'a repéré, et on veut t'aider. Tu sens que tu n'aurais pas du avoir cette autorisation, mais tu ne demandes pas ton reste... tu sors, et reviens un quart d'heure plus tard avec quatre litres supplémentaires. Tout va bien mieux!

 

16h. Tu as fini... tu as replacé les caisses, rangé les outils... et retrouvé le boulon manquant de la batterie. Tant pis, tu le replaceras plus tard.

 

Peux tu partir? Tu ne sais pas... Il faut peut être retourner voir le chef du bureau n°3. Mauvaise surprise, il y a la queue devant son bureau. Vingt minutes d'attente. Recommence ensuite une petite ronde : bureau n°2, puis n°1, puis n°3, puis n°1, puis n°3 à nouveau. Et encore le n°1. Et c'est terminé! Sérieux?

 

Tu sors, mais les douaniers refusent que tu ailles récupérer ton sac à dos chez Lan Cargo. Il te faut faire tout le tour de l'aéroport par l'autoroute pour revenir à deux cent mètres du hangar.

 

17h30. Tu as tout récupéré, dit au revoir aux filles de Lan Cargo, et installé le sac sur le porte bagages, comme au bon vieux temps. Mais il est trop tard pour prendre la route. Tu téléphones à l'hôtel de Grande Monte où tu passeras une nuit de plus.

 

Retour à l'hôtel. Tu es fatigué par cette journée. Le stress et la chaleur. Tu n'as rien mangé, pas assez bu. En arrivant, tu prends une bière et tu bois quelques litres d'eau. Fatigué, mais heureux d'avoir retrouvé Toeuf Toeuf. Tu réalises que tu n'es pas tout à fait le même avec ou sans elle. Les gens aussi te considèrent différemment. Avec elle, on te salue, on essaye de t'aider, on s'intéresse à ton voyage. Piéton, tu étais un backpacker parmi des centaines. Tout juste bon à être la cible des pigeons facétieux.

 

 

 

 
Monte Grande
Argentine-Uruguay

 

Lundi 20 Décembre 2010

 

L'après midi, tu sors te promener pour visiter Monte Grande. Une petite ville de banlieue. Un quartier résidentiel. Tu marches vers la gare où se trouvent quelques commerces. Rien de bien joli.

 

Tu es impressionné par les grilles. A chaque fenêtre, sur chaque muret, des grilles ou des barbelés. Les portes d'entrées sont souvent doublées par une grille que les gens ferment même lorsqu'ils sont présents. Les fenêtres ont à la fois des volets, et des grilles. L'insécurité. Chaque maison est telle une forteresse. L'ambiance est bien différente des pays que tu as traversés jusque là.

 

Ce matin, lorsque Nicolas, le responsable de l'hôtel était venu te chercher à l'aéroport, vous aviez discuté motos. Lorsque tu lui avais demandé pourquoi l'on voit si peu de grosses cylindrées (la quasi totalité des motos ont moins de 250cc), il t'avait répondu que les grosses motos étaient dangereuses. Dangereuses? Oui, si tu as une grosse moto, tu as une bonne chance de trouver quelqu'un qui sors un revolver pour te demander ta moto. Ah... Heureusement que Toeuf Toeuf fait « petite », malgré ses 600cc.

 

Il va donc falloir que tu apprennes à gérer les soucis de sécurité. Jusque là, tu étais dans des pays très surs. Surtout les derniers... Il fallait peut-être faire un peu attention à ne rien laisser traîner en Europe du Sud ou en Russie, mais les risques restaient limités. Comme partout, les risques existent surtout dans les grandes villes et leurs banlieues. Trouver des parking gardés, ne pas laisser la moto et les bagages en pleine rue, surveiller les gens qui semblent te surveiller, etc... Tout cela complique le voyage. Mais les choses devraient être plus simples au fur et à mesure que tu t'éloigneras de Buenos Aires.

 

Le soir, tu descends dans la salle « télévision » pour t'installer dans un fauteuil. La télévision passe en boucle des images de violences : manifestations dans les avenues de la capitale, routes bloquées, lancers de pierres contre la police, poubelles et pneus incendiés. Il y a de l'ambiance. A chaque fois, ces protestations tournent à la violence. Mais c'est vrai qu'il y avait eu, l'été dernier, le même genre d'émeutes dans ta bonne ville de Grenoble.

 

L'autre sujet d'actualité : le froid en Europe. L'Amérique du Sud garde un regard attentif sur l'Europe. Les télévisions Européennes ne s'intéresseraient autant aux chutes de neige en Argentine ou au Chili. Ici, le problème n'est pas encore la canicule, mais il fait plutôt chaud. Entre 30° et 35°. De quoi échauffer les esprits des manifestants et des jeunes qui commencent juste leurs vacances d'été.

 

 

Mardi 21 Décembre 2010

 

Tu as reçu pendant la nuit une nouvelle confirmation comme quoi Toeuf Toeuf arrivera ce matin. Tu plies les bagages, et ce coup-ci, tu y crois. Ou tu préfères y croire.

 

A 9h30, tu téléphones à Lan Cargo pour prendre des nouvelles. Toeuf Toeuf est toujours à Santiago. Nouveau report, pour ce soir. Tu la récupérerais demain matin.

 

Elle est depuis Jeudi dernier à Santiago. Cinq jours passés, de report en report. Que faire? Tu penses de plus en plus prendre un avion pour Santiago pour la récupérer où elle est. Il n'y a que des bonnes raisons pour que les reports continuent ainsi jusqu'à Janvier. Les fêtes sont de plus en plus proches. Ce matin, un nouveau problème risque de compliquer la donne : la compagnie LAN est en grève en Argentine. Certains vols sont annulés. Nicolas t'a annoncé que cette grève fait la une des journaux. Sans grève, tu n'y croyais déjà plus trop. Mais si des vols commencent à être annulés, Toeuf Toeuf risque d'être repoussée encore plus profondément dans la file d'attente.

 

Tu appelles LAN pour savoir si tu pourrais la récupérer à Santiago. Il y a des vols pas trop chers pour te rendre à Santiago dès ce soir. Réponse négative: les documents de vols sont établis pour une livraison à Ezeiza, non à Santiago. Kafkaïen. On te confirme une nouvelle fois qu'elle doit partir pour le prochain vol. Tu en sauras plus dans 3-4 heures. Ok pour attendre.

 

En attendant, tu reçois des mails de tes amis, de la famille. A l'instant, une belle surprise : un mail de Tomasz, le cycliste Polonais rencontré rapidement en Iran! Tu as souvent repensé à son long périple démarré en 2006, aux difficultés qu'il rencontre, sans commune mesure, avec les tiennes. A son sourire éclatant, malgré la fatigue, la chaleur... Il t'envoie des photos prises lors de votre rencontre :

 

Ces derniers mois, tu as aussi reçu des nouvelles d'autres personnes rencontrées : Monika, Majeed et Madina, Chen, Alexandra et André, Dan et Claire, Peter, et maintenant Tomasz! Ces courriers font du bien. Monika n'avait pas de nouvelles de nos guides pour l'ascension du Merapi. Ce volcan, rentré en éruption une semaine après votre ascension a fait de nombreux dégâts. Les familles rencontrées habitaient juste en dessous. Monika n'avait pas réussi à avoir de leurs nouvelles.

 

14h30. Tu rappelles LAN Cargo. Toeuf Toeuf est supposée d'être à bord du vol en cours d'embarquement. Elle arriverait à 17h! Tu ne peux t'empêcher de douter. Donc demain, tu iras une nouvelle fois à l'aéroport pour 9h.

 

Tu es bloqué, mais au moins tu as internet. Avec les vacances, tout le monde est disponible et tu papotes sur Skype avec tes proches et tes amis.

 

Tu montres la carte de ton voyage à Nicolas et Paula, son épouse. Nicolas vient d'apprendre que les routes qui mènent à l'aéroport sont pour l'instant toutes bloquées par des manifestations. Les difficultés de la France avec ses grèves et les émeutes de ses banlieues sont finalement peu de choses.

 

18h. Tu reçois un mail d'Ivana de LAN Cargo : Toeuf Toeuf est arrivée. Demain sera un autre jour, le début de la deuxième moitié du voyage! En attendant, les journées à venir seront bien chargées.

 

 
Aeropuerto de Ezeiza
Argentine-Uruguay

 

Lundi 20 Décembre 2010

 

Les bureaux de LAN Cargo ouvrent à 9h. Tu es heureux de quitter l'hostel, le quartier Montserrat et la ville de Buenos Aires. Cela fait trop longtemps que tu es là.

 

Tu arrives juste à l'ouverture des bureaux. Déception : Toeuf Toeuf n'est pas arrivée, ni Vendredi, ni Samedi, ni Dimanche... Pas d'explication. Vendredi, tu comprenais un contretemps, mais quatre jours de blocage à Santiago, tu ne comprends plus! Tu t'installes dans le bureau pour taper ces lignes. Tu attends. Cela risque d'être long.

 

Après une heure d'attente, tu as des nouvelles : elle doit arriver cet après midi, 17h. Donc tu pourras la récupérer demain matin. Toujours le même message. « Le bonheur, c'est toujours pour demain... ».

 

Tu as trouvé une connexion WIFI ouverte. Tu peux réserver un hôtel proche de l'aéroport. On vient te chercher. Une sorte de « pension de famille » à Monte Grande. Tu ne souhaites pas revenir sur Buenos Aires. Ce serait remonter au Nord alors que tu attends depuis plus d'une semaine pour descendre en Patagonie.

 

16h30. Tu téléphones au bureau de Lan Cargo pour prendre des nouvelles. Tu joins Ivana, l'une des filles à l'accueil. Elles ont pitié de toi. Elles font ce qu'elles peuvent pour t'aider. La moto est elle bien dans l'avion? « No ». Elle n'arrivera que demain matin... Mais l'avion du matin a une porte trop petite? Non, le problème n'est pas là. La moto est encombrante et sa priorité est faible. Faible parce que tu n'as pas payé assez cher. C'est elle qui le dit... La facture était pourtant salée! Les avions sont pleins en cette période de Noël. Là est le problème. Tu la remercies pour son honnêteté. Tu sens que cette situation l'exaspère aussi. Mais pas autant que toi.

 

Si les priorités ne sont pas fixées par la chronologie, tu crains de devoir attendre une semaine de plus. Plus on se rapproche de Noël, plus les avions sont pleins. Sentiment d'impuissance. Tu aurais du l'envoyer par bateau. A voile ou à vapeur ou à rames. Cela aurait coûté beaucoup moins cher, et n'aurait pas été plus long. Tu n'as pas de chance avec les transferts. Mais tu as de la chance pour le reste... donc ne te plains pas!

 
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