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La Cordillère Blanche
Pérou

 

Vendredi 4 Mars 2011

 

Vous quittez l'hostel en redoutant les embouteillages. Mais vous traversez la ville sans trop de difficultés. Une bonne heure aura suffit.

 

En bas d'une longue descente, un contrôle de police. Un jeune policier vous demande de vous aligner sur le bord de la route. Vous étiez en excès de vitesse. Le policier discute surtout avec Loïc, qui conduisait devant. Ils vous expliquent que vous êtes tous les trois en faute, mais que seul Loïc doit payer une amende. C'est plutôt une chance de limiter les dépenses, mais tu es surpris quand il demande à Stéphane et à toi de vous écarter. Stéphane pense qu'il souhaite négocier... Naïf, tu n'y crois pas trop. Ce policier te semble sérieux, zélé, mais pas malhonnête.

 

Peu de temps après, Loïc vous rejoint. Stéphane avait raison : la contravention officielle, dans le bureau de police, accompagnée de la remise de la photo, … tout cela s'est changé en une somme à payer de la main à la main. Probablement pour les bonnes oeuvres de la police.

 

Au Pérou, les limitations de vitesse sont, comme en Argentine, souvent incohérentes. A l'approche des villes, la vitesse est limitée à 35km/h, sur des grandes artères où les conducteurs réduisent sagement leur vitesse à 50 km/h. Et jamais jusque là tu n'avais vu de policier verbaliser pour excès de vitesse. Les policiers contrôlent beaucoup, beaucoup plus qu'en Europe, mais pas particulièrement la vitesse.

 

Tu imaginais aussi que des directives demandaient aux policiers de laisser en paix les étrangers. Le pays cherche à développer le tourisme, et tu pensais que le gouvernement préférait éloigner sa police des touristes. C'est peut être le cas, mais aujourd'hui, Loïc aura bien donné 145 soles à un policier corrompu. Environ 45 euros.

 

Après une centaine de kilomètres sur la Panaméricaine, vous quittez la côte pour revenir aux montagnes. Un petit tour de 2-3 jours dans la Cordillère Blanche. Une longue montée... Rapidement, le temps change. La pluie, le froid arrivent. Tes mains sont gelées, tes pieds sont trempés. Vous vous arrêtez avec Loïc au col pour prendre une boisson chaude et se couvrir. Un petit village à 4100m où vous achetez un fromage.

 

Couvert, la route jusqu'à Huaraz te semble d'un coup plus agréable. Le mauvais temps s'est d'ailleurs calmé, même si il bruine toujours. Vous retrouvez Stéphane qui vous attendait à l'entrée de Huaraz. Les villes Péruviennes sont tristes le soir... Surtout sous la grisaille. Vous verrez demain.

 

Samedi 5 Mars 2011

 

La région de Huaraz est célèbre pour ses montagnes, la Cordillère Blanche. Mais, vues de la ville, les montagnes ne sont pas si impressionnantes. Située dans un trou, Huaraz est tout de même à plus de trois mille mètres. Les hauteurs environnantes doivent donc facilement dépasser les 5000m.

 

La bonne surprise du réveil est que la pluie s'est arrêtée. Une belle journée s'annonce. Vous quittez Huaraz par le Nord pour rejoindre le Canyon del Pato. Le Canyon du Canard...

 

Une pause à Carraz. C'est le grand jour pour cette petite ville, celui du carnaval. Des défilés de danseurs, des orchestres. Tout le monde s'est mis sur son 31. Les vieilles dames ont sorti pour l'occasion leur plus beau chapeau.

 

Les gorges commencent peu après Carraz. Des gorges que vous suivez longtemps, sur plus de 200 km. Rapidement, la route devient une piste. Une piste roulante, mais un peu cassante. Souvent exposée.

 

Le plus pénible reste la traversée de tunnels non éclairés. Aveugle, tu roules en espérant de ne pas heurter de front une grosse pierre, ni rentrer dans un tas de sable, ni frotter contre les parois.

 

Les gorges sont impressionnantes. Sur les premiers kilomètres, elles sont creusées dans des montagnes vertigineuses. Des parois verticales avec des dénivelés de plusieurs milliers de mètres. Heureusement, la piste reste toujours suffisamment large pour ne pas être dangereuse. Le risque le plus grand reste le croisement de véhicules.

 

Pour déjeuner, une pause dans un petit village construit près d'une centrale hydro-électrique. La plupart des habitants, vêtus de combinaisons oranges, semblent travailler pour le barrage. Vous trouvez un petit restaurant où l'on vous sert du Cuy. Tu croyais qu'il s'agissait d'une pintade, mais Stéphane sait que le Cuy est un cochon d'Inde... Pas particulièrement gouteux.

 

Vous reprenez la piste. Une piste cassante, et elle casse. Ta fixation de compteur, recollée deux jours plus tôt cède. Une pierre casse le garde boue avant de Stéphane, qui peu de temps après, crève de la roue avant. En fin d'après midi, la piste se transforme en route. Les gorges s'ouvrent sur une large vallée, et le torrent est devenu un fleuve docile. Vous approchez de l'océan.

 

Une fois la Panaméricaine retrouvée, il ne vous reste plus que 125 km jusqu'à Trujillo. Vous les finirez de nuit.

 

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Lima
Pérou

 

Jeudi 3 Mars 2011

 

La matinée est dédiée à Toeuf Toeuf, au lavage, et à Internet. Vous échangez des photos. Tu récupères ainsi plein de photos de toi avec Toeuf Toeuf. Voici quelques photos prises par Stéphane :

 

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et d'autres prises par Loïc :

 

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L'après midi, promenade en ville. Vous recherchez des concessionnaires motos. Vous restez tout d'abord dans Miraflores, le quartier de l'hôtel. Un quartier étrangement occidental. Vous n'êtes plus au Pérou, ou alors dans un autre Pérou. Ici, point de chapeau sur les têtes des dames. Point de châle coloré ni de jupe à arceau. Les silhouettes sont elles même différentes. Plus fines. Des corps modelés par les salles de gymnastique où l'on voit, au travers de grandes baies vitrées, des corps se démantibuler sur des appareils de musculation. Mais aussi des Mac Do, des KFC et des pizzerias.

 

Après une longue marche, vous trouvez porte close pour le premier magasin moto de la liste. Un taxi vous mène au second : fermé à nouveau. Au moment de remonter dans le taxi, le facteur passe, sonne, et se fait ouvrir la porte. Vous en profitez pour demander des renseignements : le magasin était ouvert, mais caché derrière une palissade, des grilles. Il fallait simplement sonné...

 

Vous rentrez dans une première cour où sont garés motos et quads. La cour est protégée par un mur très haut. Au dessus du mur, une clôture électrifiée. Le magasin lui même est accessible par un sas construit avec des barreaux de gros diamètre. Une prison ? Non, une forteresse.

 

A l'intérieur, les derniers modèles de moto KTM. Loîc peut trouver son bonheur. En revanche, Stéphane et toi devrez aller voir ailleurs... Tu achètes tout de même de l'huile pour graisser ta chaîne.

 

Vous reprenez un taxi pour une promenade dans le centre historique. De beaux bâtiments. Lima était la capitale Espagnole pour l'Amérique du Sud. L'architecture de la ville est soignée. Souvent, des balcons de bois portés par les façades. Des façades et des portes travaillées. Comme partout au Pérou, de belles églises. Mais ici, ce sont plutôt des basiliques et des cathédrales.

 

A aucun moment vous ne vous sentez en insécurité. Tu te souviens que l'on t'avait décrit un Lima dangereux, où les touristes connaissent souvent des mésaventures. Tu n'as pas du passer par les quartiers sensibles.

 

D'une façon générale, tu es très agréablement surpris par le Pérou. Les Péruviens sont le plus souvent gentils, souriants, prévenants. Tu regrettes juste de traverser leur pays trop vite. De ne pas faire en profiter autant que tu as profité du Chili.

 

Enfin de journée vous décidez de faire quelques courses pour le diner. Vous achetez un gigot à une vieille mamie bouchère qui manie la hache comme d'autres manieraient l'éventail.

 

Rentrés à l'hostel, vous préparez rapidement le repas et pendant la cuisson, tu papotes avec Regina, une voyageuse allemande polyglotte. Backpackers ou motards, les motivations sont les mêmes. Vos voyages se ressemblent, même si Regina profite davantage des villes où elle passe. Même si tu vois un peu mieux les campagnes, les montages et les déserts.

 

Une nouvelle fois, tu te dis que tu aurais bien passé plus de temps à discuter avec Regina. Que la brièveté de ces rencontres est frustrante. D'un autre coté, tu es heureux d'avoir rencontré autant de personnes en si peu de temps. Que tu espères en retrouver certaines une fois le voyage terminé. D'ailleurs, tu as reçu hier un mail de Peter et Margo, de Melbourne, qui pensent passer en France en 2012. Tu as de la chance.

 

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En route pour Lima
Pérou

 

Mardi 1er Mars 2011

 

Tu n' es pas en forme. Des soucis d'intestinaux et un peu de fièvre. Mais il faut rouler. C'est déjà le mois de Mars. Tu espéres être le 24 Mars à Carthagène, au Nord de la Colombie. A peine plus de 3 semaines pour remonter le Pérou, traverser l'Equateur puis la Colombie... Faisable, mais il ne faut plus traîner.

 

Vous démarrez tard. Stéphane doit retravailler sur sa moto et refaire son paquetage. L'étape intermédiaire entre Urubamba et Lima serait Nazca, mais vous n'y arriverez pas. Trop loin, et une route trop lente.

 

Toujours des montagnes russes. Pourquoi ne dit on pas des montagnes péruviennes ? Une succession de cols à plus de 4000m, suivis par des descentes pour revenir vers les 2000m. Tu peines dans les virages. Toeuf Toeuf est toute aussi essoufflée. Vous espériez avoir laissé les hautes altitudes sur l'Altiplano Bolivien, mais c'est raté.

 

La route est belle. Peu après Urubamba, vous prenez une piste sur une vingtaine de kilomètres. Un raccourci que vous avait indiqué l'ouvrier de la centrale hydro-électrique au bas du Machu Picchu. Elle traverse une région de lacs, de petites montagnes. Le Pérou est très peuplé dès que l'on est en dessous de 3500m. Sur les chemins, on croise quelqu'un tous les cent ou deux cent mètres. Un berger, une femme et son enfant, des enfants qui jouent... Les chemins sont des lieux de vie.

 

Le paysage est souvent très beau, très photogénique mais vous ne prenez pratiquement pas de photo. Pas très en forme, tu roules plus doucement que d'habitude et tu es toujours en retard. Tu n'oses pas faire attendre tes compagnons davantage. Tant pis. Tu essayes de bien observer pour mémoriser.

 

Une longue halte pour laisser des engins de chantier déblayer la route. Un nouvel éboulement. Tout au long des routes, des pierres énormes à contourner, des tas de terres ou de boue qui sont tombés de la montagne. L'entretien des routes est une charge énorme pour le Pérou.

 

Après un passage montagneux, la route remonte une rivière sur plus d'une centaine de kilomètres. A la pause déjeuner, tu te décides à prendre des médicaments. L'effet est bénéfique. L'aspirine, toujours aussi magique, te fait baisser la fièvre et oublier tes courbatures.

 

Le long de la rivière, la route devient plus rapide. Mais à nouveau des montagnes péruviennes. Non, des cols au dessus de 4000m, mais les grandes descentes se font de plus en plus rares. Pour finir la journée, un long plateau à traverser de plus de 100km, à 4500m d'altitude. Le soleil se couche, et le froid est de plus en plus pénible.

 

Vous n'aviez pas prévu ce plateau et il faut le passer. Il y a bien quelques hameaux, mais pas de solution pour dormir. Si ce ne sont vos tentes qui ne vous tentent guère. Enfin, la route redescend sur Puico, la petite capitale régionale. Puico est encore à 3300 mètres, mais la différence d'altitude est très appréciable. Vous y trouvez une relative douceur, et aussi un hostel avec eau chaude. Tout ce qu'il vous fallait.

 

A l'arrivée, Stéphane découvre qu'il a oublié son iPhone à Urubamba. Décidément, ce n'est pas sa semaine de chance. Cela commence à lui faire beaucoup de coups durs. Il sort diner avec Loïc. Pour ta part, tu te couches directement après une bonne douche. Chaude.

 

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Mercredi 2 Mars 2011

 

Tu espérais trouver enfin une descente, mais la route remonte à nouveau à la sortie de Puico. La matinée apporte une nouvelle succession de passages de cols. Puis, enfin, l'horizon se vide. Derrière les dernières montagnes, un trou, vertigineux. La végétation se raréfie, tout devient plus sec. Au fond, une grande dune de sable blanc posée sur des rochers. Et la route, toujours sinueuse, descend, et descend encore.

 

Vous vous arrêtez pour prendre des photos. Des photos de motards. Celui qui roule devant photographie ceux qui suivent.

 

La route est dangereuse. Les camions descendent vite, utilisent par trop leurs freins. A chaque lacet, une croix pour rappeler un accident mortel. Parfois les croix sont regroupées en famille. Tu comprends mieux pourquoi tant de chauffeurs de camions et de bus ont accolé des prières sur leurs véhicules. Pourquoi ils mettent en pendentif des grigris ou des croix.

 

Vous aviez trop froid, vous avez vite trop chaud. Vous avez retrouvé l'été. Enfin une route estivale. La transition est rapide, et il faut désormais songer à boire, à ne pas se déshydrater. Les motards ont toujours trop froid ou trop chaud... Cette fois-ci, le temps de la température idéale n'aura duré que quelques minutes.

 

En bas de la longue descente, la route arrive sur Nazca. Une Oasis dans un désert. Un désert de pierre et de sable. Des dunes géantes, plus grandes que celles du Sahara que tu connais. Le Pérou est un pays de contraste.

 

A la sortie de Nazca, vous vous arrêtez à un mirador pour observer les fameuses lignes de Nazca. Des dessins géométriques qu'il faut admirer d'en haut, d'un avion. De votre mirador, vous voyez effectivement des lignes droites, tracées dans le désert. Les lignes elles mêmes pourraient être des sillons tracées par des animaux. Des chemins. Mais rien qui ne vous ferait penser à des dessins.

 

Vous avez rejoint la Panaméricaine. Une autoroute qui remonte vers le Nord. La circulation est plus dense. Les villages sont de plus en plus peuplés, les villes de plus en plus longues à traverser.

 

Tu sens que vous êtes dans un autre Pérou. Il y a le Pérou des hauteurs, et celui de la côte. Le Pérou des hauteurs est plus traditionnel.

 

Dans les hauteurs, les femmes portent leur chapeau en feutre, leur robe à arceau. L'activité principale est l'élevage, mais les terres sont aussi cultivées dès que les pentes ne sont pas trop fortes. Sur la côte, le désert est heureusement agrémenté d'oasis. Des oasis où l'on trouve des arbres fruitiers.

 

L'approche de Lima ressemble à tous les abords de capitales. Une interminable banlieue. Une densité de constructions qui augmente progressivement. Une circulation de plus en plus pénible.

 

Vous voyez aussi de plus en plus de panneaux publicitaires. Dans les montagnes, seuls les panneaux vantant les mérites des candidats aux élections locales étaient déployés. Ici, une pub pour un rasoir, là pour une boisson gazeuse américaine. La téléphonie mobile n'est pas en reste. Mais les pubs les plus nombreuses restent encore celles vantant les mérites des candidats.

 

Vous trouvez un hostel grâce au GPS de Loïc. Une longue route dans les embouteillages alors que vous avez pris soin de rester au Sud de la ville. Circuler dans Lima est pénible. Les conducteurs roulent à la méthode des Téhéranis, c'est à dire n'importe comment, mais ils klaxonnent en permanence. Ils te saoulent.

 

Un hostel de voyageurs occidentaux. Tu n'en avais plus fréquenté depuis Santiago. Vous retrouvez internet, les emails qui vous attendaient depuis une semaine. C'est bien agréable d'avoir des nouvelles de la famille et des amis.

 

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Le Machu Picchu
Pérou

 

Samedi 26 Février 2011

 

La voie normale pour accéder au Machu Picchu est le train depuis Cusco. Mais le tarif est prohibitif : environ 120 euros avec le billet d'entrée. La voie alternative est de contourner par le Nord, d'accéder à Santa Teresa, et enfin au site. Par ce chemin les backpackers doivent multiplier les changements de bus, et terminer en marchant les derniers kilomètres.

 

Vous partez donc pour la grande boucle par le Nord. Plus de 200 km alors qu'à vol d'oiseau, le Machu Picchu est à moins de 50km de Cusco. La première moitié s'effectue sur de la route goudronnée, la seconde sur une piste. La route est intéressante : elle longe la Vallée Sacrée, une succession de sites archéologiques Incas.

 

Le pays Inca, et les Incas semblent avoir disparu. Leurs descendants ne se disent pas « Inca ». C'est étrange de voir comment une telle civilisation peut disparaître. Un empire qui avait ses villes, ses villages, ses routes commerciales, son armée, ses paysans, ses forteresses, ... Tout cela disparaître avec l'arrivée d'une poignée de mercenaires Espagnols. Incroyable. Désespérant.

 

La piste est toute aussi intéressante, surtout en moto. Les cinquante derniers kilomètres longent une rivière, ou plutôt un torrent. La piste n'est pas très difficile, mais souvent étroite, et très exposée. Une vue imprenable sur des précipices. Stéphane pense qu'elle n'a rien à envier à la fameuse Route de la Mort qui se trouve au Nord de La Paz.

 

Le temps est toujours aussi maussade. Des successions d'averses et d'éclaircies. La piste est aussi une succession de zones sèches et caillouteuses, et de zones boueuses. Parfois des petits torrents à traverser. Une fois, lors de la traversée d'un torrent plus profond que les autres, Stéphane bute sur une pierre, met un pied au sol, et sa moto tombe. Heureusement, il la relève de suite, et l'eau n'a pas le temps de pénétrer dans le moteur. Les sacoches ont évité l'immersion.

 

Tu es surpris par toute cette eau. L'eau a aussi profondément modifié les paysages. La végétation est désormais luxuriante. Surtout dans les parties les plus basses. Depuis que vous avez quitté Cusco, vous avez passé des cols à plus de 4000 mètres, mais vous êtes aussi parfois redescendus en dessous de 2000 mètres. Des vraies montagnes russes... Et la courbe de la température suit à l'inverse celle du relief.

 

Vous atteignez Santa Teresa juste avant la tombée de la nuit. Une petite ville avec des restaurants, des hostels... Un centre touristique, mais bien peu de touristes en cette saison. Deux propriétaires d'hôtels vous mettent le grappin dessus. Vous optez pour celui qui vous propose du WIFI. Au final, il n'y aura ni WIFI ni Internet. Mais il a tout de même un bel hostel tout neuf dans lequel vous pouvez rentrer les motos. Dans la salle de restaurant, face à une photo géante du Machu Picchu. Quand les touristes sont peu nombreux, les hôteliers doivent redoubler d'efforts.

 

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Dimanche 27 Février 2011

 

Le but de la journée est simple : visite du Machu Picchu. Vous quittez Santa Teresa à 7 heures et demi, en taxi. Le but est de se rapprocher d'une centrale hydroélectrique qui est à mi-chemin. Seulement se rapprocher, car la piste est elle même interrompue par un éboulement. De là, il reste environ deux heures de marche pour atteindre la centrale.

 

A la centrale hydro-électrique, il y aurait théoriquement un train, le bout de la ligne, qui pourrait vous amener jusqu'à Aguas Callientes, le village au pied du Macchu Picchu. Mais il est interrompu depuis une semaine, car la crue du torrent à fragiliser les berges. Vous remontez donc le torrent en marchant le long de la voie ferrée. Un torrent puissant et fou furieux, qui s'agite dans son lit comme un forcené.

 

Près de la centrale hydro-électrique, vous prenez un petit déjeuner rapide. Un ouvrier vous raconte que l'éboulement n'est pas si récent que vous le pensiez. Il date d'il y a 12 ans... Bizarre, car le guide du routard, la patronne du restaurant, et le guide d'un petit groupe de touristes rencontrés la veille vous avaient tous indiqué que vous pouviez monter en moto ou en taxi jusqu'à la centrale. Ce qui est impossible depuis douze ans...

 

Arrivés à Aguas Callientes, une petite pause. Pour gagner du temps, vous achetez des tickets de bus plutôt que de faire à pieds l'ascension finale. Au moment de se rendre au départ du bus, arrive un train de Cusco, chargé de touristes. Le train depuis Cusco avait lui même été interrompu deux jours suite à des éboulements. Il est donc rétabli, et vous ne saurez pas seuls. Mais grâce à la saison des pluies, ce n'est tout de même pas la foule des grands jours.

 

Dans le bus, une groupe de touristes japonais et vous trois, au fond du bus. Des jeunes filles s'amusent de vous voir perdus dans le groupe. Vous discutez un peu, rigolez avec elles.

 

Il fallait s'y attendre, le site est en grande partie caché par les nuages. Mais la pluie s'est interrompue, et c'est déjà pas mal. Vous pouvez profiter tranquillement d'une des sept merveilles du monde. Le site est magnifique, mais la grisaille ambiante fait que tu n'es pas aussi impressionné qu'à Uluru. L'importance du ciel bleu...

 

A trois heures, il faut songer à redescendre. Vous avez calculé qu'il vous faudra quatre heures pour rejoindre le taxi à qui vous avez donné rendez vous, de l'autre coté de l'éboulement. Vous faîtes chemin inverse. Le bus pour descendre à Aguas Callientes, puis la marche le long de la voie ferrée. A peine le site quitté, vous avez droit à une belle éclaircie! Si vous étiez restés une heure de plus...

 

Vous êtes, comme prévu, à 19 heures au point de rendez vous avec le taxi, après le passage de l'éboulement. Des touristes Chiliens arrivent juste en même temps, et le taxi embarque tout le monde. Avec le chauffeur vous êtes dix dans une voiture 5 places. C'est le Pérou!

 

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Lundi 28 Février 2011

 

Loic a découvert en rentrant hier soir que son pneu était crevé. Il commence donc la journée par une réparation.

 

Dans l'hôtel, deux autres motards. Des Canadiens qui sont descendus en deux mois depuis les Etats Unis. Vous échangez des informations. Vous leur parlez de la Bolivie, ils vous parlent du Nord du Pérou, et surtout du passage de la Colombie à Panama. Compliqué. Ils ont fait la traversée sur un petit voilier, en mauvais état, et ont cru y rester. Une grosse vague avait cassé le gouvernail. Eviter les petits voiliers. Et les mauvais capitaines...

 

Vous reprenez le chemin de Santa Maria en sens inverse. Toujours aussi impressionnant, mais vous êtes bloqués à plusieurs reprises par des travaux, ou des camions, trop chargés, qui n'arrivent pas à monter une côte.

 

Après Santa Maria, la piste rejoint une route qui remonte jusqu'à un col perché à 4300 mètres. Il pleut et il fait froid... Juste après la toute dernière rivière à traverser, Toeuf Toeuf a des ratés... Tout le monde te double et tu t'arrêtes sur le bas coté. Loïc et Stéphane n'ont pas vu que tu t'arrêtais, mais tu n'es pas seul : une équipe de réparation s'active autour d'une pelle mécanique en panne. Une belle coïncidence car les ouvriers te disent qu'ils pourraient te descendre à Urubamba avec Toeuf Toeuf si jamais tu n'arrivais pas à trouver la panne.

 

Ta panne ressemble à celle que tu avais eu à 5000 mètres, à Apacheta, le bureau de douanes le plus haut du monde. Tu ne le savais pas à l'époque, mais c'est Stéphane qui t'a raconté des choses sur ce poste de douanes. Entre autre, que la mine à proximité fabrique de l'acide borique utilisé pour la fabrication de la cocaïne. Un lieu étrange que tu avais visité avec ton filtre à air à la main.

 

A Apacheta, tu avais redémarré rapidement. Tu n'es donc pas trop inquiet, malgré la pluie et le froid ambiant. Tu commences par retirer le filtre à air, mais Toeuf Toeuf ne démarre toujours pas... Tu en profites pour le nettoyer un peu. Tu rajoutes de l'essence dans le réservoir. Que faire d'autre ? Tu purges ton carburateur au cas où de l'eau se serait mélangée à l'essence. Toujours rien. Tu nettoies les cosses de la bobine, celles de l'allumage,... Toujours rien. Tu remplace la bougie. Toujours rien. A la bougie, tu ne vois pas d'étincelles. Tu empruntes donc un multimètre aux mécaniciens de la pelle de chantier pour contrôler la bobine. 6 ohm... Tu n'y connais pas grand chose, mais cela semble correct pour une bobine. En tout cas, elle n'est ni coupée, ni en court circuit.

 

Tu ne vois plus trop quoi vérifier. Et tu n'oses plus trop insister sur le démarreur car la batterie commence à être faible. Tu retournes voir l'équipe de la pelle et tu leur demandes si on pourrait relier ta batterie à celle d'une de leur voiture. Pas de souci...

 

Tu peux reprendre les essais au moment où Loïc et Stéphane arrivent. Ils t'attendaient au col, à 4300 mètres. Ils hésitaient à redescendre plus tôt car ils n'ont plus beaucoup d'essence.

 

Stéphane est mécanicien avion, mais il a aussi un diplôme de mécanicien moto... Il prend donc les choses en main. Il reprend les contrôles que tu as déjà effectué. Une différence : il voit une étincelle à la bougie, que tu ne vois d'ailleurs toujours pas. Et Loïc non plus. L'altitude doit modifier la couleur de l'étincelle et la grisaille la rend peu visible... En tout cas le problème n'est pas électrique, mais bien au niveau du carburateur. Ta première impression. Grâce à la batterie de la voiture de chantier, vous insistez... et Toeuf Toeuf finit par redémarrer!

 

Quel était le problème? Probablement de l'eau sale, rentrée dans le carbu par le filtre à air, qui est en mauvais état. En attendant, vous pouvez repartir.

 

Peu de temps après, Stéphane tombe en panne sèche une première fois. Tu finis de vider ton jerrycan dans son réservoir. Stéphane a un second problème : il vient de découvrir qu'un roulement de roue arrière est à moitié cassé. Il n'est pas certain d'atteindre Urubamba. Vous continuez donc doucement pour ne pas trop contraindre son roulement.

 

Il pleut toujours et le brouillard vous frigorifie. De l'eau dans les bottes, dans les gants... Il y a des jours difficiles dans un voyage. Heureusement, ils sont rares.

 

Vous atteignez enfin Urubamba après une seconde pause pour remettre de l'essence dans le réservoir de Stéphane. La pluie s'est interrompue. L'altitude est plus basse. Autour de 3000 mètres. Cela fait du bien de retrouver un peu de chaleur.

 

Vous prenez le premier hostel que vous trouvez. Une bonne douche chaude pendant que Stéphane remplace ses roulements qu'il n'a pas eu de mal à trouver chez un vendeur de pièces auto. Mais en sortant ses outils de sa sacoche latérale, il réalise que la sacoche, parfaitement étanche, est remplie d'eau. Depuis sa chute dans la rivière, il promenait 5 litres d'eau qui s'agitaient et mouillaient tout le contenu de la caisse : ses cartes, ses livres, ses outils, ses souvenirs, et même son carnet de vaccination. C'est un coup dur mais il continue à afficher une certaine bonne humeur.

Il étale tout ce qu'il peut dans la chambre. L'humidité ambiante est déjà saturée et rien ne sèchera avant que l'on arrive dans le désert sur la côte. La ville de Nazca, votre prochaine halte, est réputée pour être très chaude et très sèche.

 

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