Automatic translation by GTranslate

L'Arizona
Etats-Unis

 

Mercredi 27 Avril 2011

 

Petrified Forest. A l'entrée du Parc, deux magasins vendent de magnifiques pierres polies. Du bois pétrifié. Des pierres de toutes les couleurs, de toutes les tailles. Elles ne proviennent pas du Parc National, rigoureusement protégé, mais d'autres sites où les arbres fossiles doivent être presque aussi nombreux. Ces magasins font partie de la visite... Des musées qui vendraient leurs collections.

 

Le Parc s'étend sur une cinquantaine de kilomètres que l'on parcourt en voiture. Quelques arrêts où l'on peut marcher. Le froid du début de journée vous pousse à courir aux premières pauses. Mais le froid ne dure pas... Vous prenez de nombreuses photos. Marcher et courir vous rend joyeux.

 

Peu de visiteurs. Cet endroit te rappelle forcément la forêt pétrifiée que tu as visitée en Argentine. Pourtant, les pierres ne se ressemblent pas. Elles sont beaucoup plus colorées ici. Du jaune, du rouge, du bleu, toutes les couleurs peuvent être présentes dans un seul morceau. Le processus de « pétrification » est certainement à l'origine de ces différences. En Argentine, la lave d'un volcan avait recouvert une forêt. Ici, les arbres ont subi leur transformation sous l'eau des rivières et des marécages. Pas seulement des arbres, mais aussi parfois les squelettes d'animaux préhistoriques. Ce désert fut donc, il y a bien longtemps, une jungle tropicale... Difficile à imaginer.

 

A une pause au Nord du Parc, une borne indique que l'ancienne route 66 passait là... Il n'en reste plus rien. La route est interrompue au niveau du Parc, comme en plusieurs endroits. Nombreux sont les motards ou les automobilistes que vous croisez qui disent suivre cette route mythique, qui traverse les Etats Unis d'Est en Ouest.

 

La visite du Parc terminée, vous reprenez la route vers le Nord, en direction du « Navajo Tribal Park ». Les distances sont longues en Arizona. Heureusement, les routes sont belles. Des « Scenic drives ». En fin d'après midi, vous atteignez Tuba City. Vous cherchez un motel. Ils sont tous pleins. Vous repartez donc pour une heure de voiture vers Kayenta.

 

A l'entrée du Park, un motel tenu par des Navajo. Vous y arrivez à la nuit.

 

P1090909
P1090909
P1090910
P1090911
P1090914
P1090924
bwd  Serie 1/11  fwd

 

 

Jeudi 28 Avril 2011

 

Navajo National Monument. La plupart des chemins ne seront ouverts qu'à partir du 1er Mai. Pour l'instant, deux petites balades vous descendent dans un canyon. La première mène en face d'un ancien village troglodyte, Betatakin, abandonné au treizième siècle. La seconde descend simplement dans le canyon, mais seul le premier kilomètre est ouvert au public.

 

Beaucoup de route pour seulement deux heures de marche. Frustrant. Vous quittez le Park et repartez vers le Nord. A Page, près de la frontière avec l'Utah, vous posez vos sacs dans un motel. Vous profitez d'Internet pour lire vos mails. Les nouvelles de Toeuf Toeuf sont rares... Tu avais demandé à Cliff, l'associé de Gus, quand arriveront les pièces commandées, mais il te répond imperturbablement qu'il te préviendra quand elles seront arrivées... Difficile d'organiser la suite du voyage.

 

Un bureau d'information pour les touristes. Vous prenez une brochure qui présente la région. La brochure vante la beauté des gorges de « Vermillion Cliffs ». Un site merveilleux mais peu visité.

Les photos sont séduisantes. Vous reprenez la voiture pour vous y rendre. A nouveau une heure de voiture... Une route très belle de part et d'autre du Colorado. Peu large dans sa partie orientale, un pont permet de le traverser. La route est très belle.

 

Vous atteignez un hameau qui se nomme « Vermillion Cliffs ». Un bar/motel, mais rien qui ressemble à un National Park. Vous rentrez dans le bar pour vous renseignez. Les gorges dont vous avez vu de belles photos ne se visitent que sur réservation. Vingt places chaque jour, qu'il faut réserver quatre mois à l'avance, ou gagner à la loterie. Vous ne pouvez donc y aller, mais vous pouvez toujours aller vous promenez vers les falaises...

 

Vous prenez une bière. Deux hommes rentrent et vous saluent. Ils ont déjà un peu bu... Des Navajos. Ils vous questionnent et vous discutez un moment avec eux. Les Navajos sont plus bavards que les aborigènes d'Australie. Raphaël et toi discutez chacun avec l'un d'eux. Raphaël doit être content de parler Anglais, même si leur accent est particulier.

 

Depuis deux jours que vous êtes en pays Navajo, vous voyez un peu partout des habitations de chaque coté de la route. Les indiens Navajos (le terme « natives » est préféré à « indians ») vivent soit isolés, soit en petits hameaux. Leurs maisons, situées à cent ou deux cent mètres de la route, paraissent souvent pauvres. Parfois des caravanes, parfois des taudis, parfois des petits préfabriqués. Mais ce n'est pas non plus la misère des aborigènes, ni le même isolement.

 

Sur les rares aires de parking le long des routes, des hommes ou des femmes « natives » vendent des objets artisanaux. Principalement des bijoux et parfois des poteries. Pour les bijoux, les mêmes couleurs que dans les magasins proches de Petrified Forest. Sorti de l'artisanat, les natives semblent avoir peu d'activité. Ton interlocuteur te dit qu'il achète et vend des terrains. Tu aurais pensé que les terrains appartiennent à la communauté Navajo, et non aux particuliers. Mais ce ne doit pas être le cas.

 

Il est quatre heure. Vos interlocuteurs passent à table pour déjeuner ou pour diner. Vous quittez le bar pour aller vous balader. Un chemin qui remonte les coteaux en direction des falaises. Vous marchez deux heures avant de redescendre. Il faut revenir à la voiture avant la nuit.

 

P1100188
P1100188
P1100189
P1100196
P1100198
P1100199
bwd  Serie 1/8  fwd

 

 

Vendredi 29 Avril 2011

 

A nouveau quelques heures de voiture entre Page et le Grand Canyon. Le site touristique probablement le plus visité des Etats Unis. Une importante densité de touristes malgré que l'on soit en basse saison. Vous allez réserver une place de camping et vous montez la tente. Dans le camping, une Africa Twin immatriculée en Europe. En Hollande. Le propriétaire est absent, mais tu repasseras.

 

13h. Vous prenez l'un des principaux chemins qui descendent dans le canyon. Des panneaux indiquent qu'il ne faut pas tenter de faire la balade sur la journée. « Risque d'épuisement », des « morts chaque année. », .. Pourtant, il n'y a que 1200 mètres de dénivelé pour atteindre la rivière.

 

Non le chemin est facile, pas trop pentu mais plusieurs facteurs contribuent à sa dangerosité : tout d'abord, il faut commencer par la descente et terminer par l'ascension... Ensuite, le profil moyen des Américains est bien différent de celui des Européens que l'on croise dans les Alpes. Il y a peu de gens obèses sur ce chemin, mais la quasi totalité des personnes sont en sur-poids. Enfin, si vous bénéficiez d'une fraîcheur relative, le soleil de l'été compliquera beaucoup le parcours.

 

Finalement, commencer la balade en début d'après midi n'est pas une mauvaise idée. Vous descendez au soleil jusqu'à atteindre le chemin qui longe le canyon. Un joli coin avec de l'eau, un jardin… Vous remontez alors tranquillement à l'ombre de la falaise et rejoignez le plateau à 17h30. Vous aurez fait les deux tiers de la balade en une demi journée. Tu te dis que vous auriez finalement pu atteindre la rivière. Mais c'était déjà un bon morceau, et vous sentez la fatigue.

 

P1100339
P1100339
P1100341
P1100342
P1100345
P1100346
bwd  Serie 1/4  fwd

 

 

Samedi 30 Avril 2011

 

Tu te rends à la tente où la moto hollandaise était garée. Deux motos, et deux motards : Dan et Miriam. Ils commencent un grand voyage, un peu à l'envers du tien. Ils descendront jusqu'au Sud du Chili. Ils pensent passer ensuite en Afrique. Un voyage qu'ils ont longuement préparés. Ils ont vendu leur maison, et sont partis sans date de retour. Un grand voyage.

 

Vous échangez des informations, des cartes, et des fichiers... Mais vous ne vous attardez pas car ils ont un rendez vous.

 

Ces rencontres sont agréables. Elles sont aussi importantes pour ces échanges d'information. Savoir que le Mexique n'est pas aussi dangereux que ce qu'en pensent les Américains... Connaître les lieux à ne pas rater, et ceux que l'on peut éviter.

 

Vous prenez la route vers le Sud pour vous rapprocher de Tucson, et de Toeuf Toeuf. Les dernières nouvelles de Cliff sont toujours les mêmes : la durite arrivera quand elle arrivera, et il te préviendra alors. Dans un dernier mail, il accepte de te dire que ce pourrait être en début de semaine. Programmer la route pour être Lundi soir à Tucson paraît raisonnable.

 

John t'avait parlé de Sedona et de son State Park. Une route « scenic » y mène. Une région aride, des petits canyons. Une région aussi très touristique. Vous souhaitez camper, mais le seul camping avec des places disponibles est à l'extérieur du Parc, à Cottonwood. Vous vous y rendez et vous planter la tente avec l'idée d'y rester deux jours. Vous faites aussi une petite balade avant d'aller diner en ville.

 

 

Dimanche 1 Mai 2011

 

Vous partez de bon matin dans « le bush » faire la plus longue balade du Park. Cela vous occupe deux ou trois heures. Revenus au camping, vous prenez la voiture pour Sedona. Vous avez envie de prendre des vrais chemins, avec un de relief... La végétation est belle. Différents types de cactus. Des pins en altitude.

 

De retour au camping, vous réalisez que la plupart des occupants ont déserté le lieu. Ils étaient venu le temps d'un court weekend. Il ne reste dans votre zone que le petit camion qui occupe la place voisine.

 

P1100403
P1100403
P1100404
P1100405
P1100417
P1100419
bwd  Serie 1/9  fwd

 

Lundi 2 Mai 2011

 

Alors que vous pliez la tente, l'homme du petit camion vient discuter. Il est venu vous annoncer la nouvelle : Ben Laden a été tué par l'armée Américaine. Il a écouté la radio toute la nuit. Il est très ému. Il doit ressentir que vous ne partagez pas cette émotion. La première chose qui te vient à l'esprit est « cette mort ne va-t-elle pas en amener de nouvelles ? ». Mais tu ne dis rien de tes pensées. Tu le laisses à sa joie.

 

Vous rentrez sur Tucson. Dans la voiture, vous écoutez les informations. Les mêmes informations reviennent en boucle. L'Amérique fait la fête autour de la mort d'un homme. Sur une radio locale, des auditeurs passent sur l'antenne. Un homme demande si la mort de cet homme justifie les guerres d'Irak et d'Afghanistan.

 

A Tucson, vous vous rendez directement chez Gus pour prendre des nouvelles des pièces. Elles arriveront demain en fin de matinée!

 

Vous cherchez un motel, puis aller marcher au centre ville. Le centre ville est désert, et n'a pas grand intérêt. Mais vous avez besoin de marcher après une journée de voiture. Un peu partout, des drapeaux Américains. Il y en a t-il davantage que d'habitude ? Non, les Américains aiment toujours déployer leur drapeau. Les hôtels, les restaurants, les administrations,... chacun veut afficher son patriotisme.

 

Pour fêter la mort de Ben Laden, un garagiste annonce «  main d'oeuvre gratuite pour une vidange ». Un hôtel remercie sur son panneau publicitaire les « seals », les commandos tueurs. Cette longue période de traque infructueuse était une épine coincée dans la gorge de nombreux américains. Une épine que l'on cachait.

 

P1100571
P1100571
P1100572
P1100578
P1100579
P1100581
bwd  Serie 1/2  fwd

 

 
Tucson
Etats-Unis

 

Samedi 24 Avril 2011

 

La route est toujours aussi belle. Surtout en début et en fin de journée, alors que le soleil rasant met en valeur les couleurs. Tu avances, toujours sans prendre de photo. Vous en prendrez plus tard, avec Raphaël.

 

Une pause sur une aire de repos pour nettoyer l'huile du moteur. Un homme approche. Il t'offre un coca cola, un paquet de biscuit et une bouteille d'eau minérale. Sans raison. Il te dit simplement qu'il t'avait doublé un peu avant avec son camping car. Son bus-camping-car. Tu es touché par son geste, tu le remercies. Il te laisse. Tes mains sont encombrées. Tu repenses à la grand mère Ouzbekh qui t'avait offert des légumes à une pause. Le même geste gratuit. La même générosité pour te souhaiter la bienvenue dans son pays.

 

Alors que le camping car démarre, un autre homme s'approche. Pour discuter voyage. Larry est un prof d'histoire à la retraite. Il s'intéresse aux pays que tu as visités. Des idées pour ses prochains voyages.

 

Cette pause t'a détendu. Tu as un peu oublié ta fuite d'huile. Tu repars pour terminer les derniers kilomètres avant Tucson.

 

A Tucson, tu poses tes affaires dans un motel. Tu achètes un nouveau litre d'huile moteur, puis tu laves ton moteur au karcher dans un « car wash ». Histoire que Raphaël n'est pas trop d'huile sur les pieds dès son premier jour.

 

Arrivé à l'aéroport, tu réalises qu'il est une heure plus tôt que ce que tu ne pensais. Tu as encore changé de fuseau horaire, mais sans t'en apercevoir. L'aéroport de Tucson semble gigantesque par rapport au trafic. Peu d'avions, mais aussi peu de monde dans les salles.

 

L'avion de Raphaël arrive à l'heure. Tu ne tardes pas à le retrouver. 10 mois sans se voir... Les retrouvailles.

 

La mauvaise nouvelle est que son sac en soute s'est perdu à Londres. Il devrait arriver demain soir, par le même avion. Ce sac contenait son duvet, et surtout son casque. En Arizona, le casque de moto n'est pas obligatoire. D'ailleurs, rares sont les motards – pratiquement tous en Harley – à en porter. Cela ne vous plait guère, mais vous aller jusqu'à l'hôtel sans casque. Tu pensais lui prêter le tien, mais tu n'as pas de lunettes. Tu juges plus sûr de le conserver afin de bénéficier de la visière.

 

Arrivés à l'hôtel, vous marchez jusqu'à un restaurant Mexicain pour diner. Vous avez beaucoup de choses à vous raconter.

 

P1090779
P1090779
P1090780

 

 

Dimanche 25 Avril 2011

 

Une journée d'attente à passer à Tucson. Tu décides d'ouvrir ton moteur pour remplacer le joint de culasse par celui que Raphaël t'a apporté. Si cela résorbe la fuite, vous serez bien plus serein pour le reste du voyage.

 

Donc journée mécanique... Jusqu'à onze heure, tu bénéficies de l'ombre de l'hôtel. Ensuite, un bon soleil, bien fort. Au moins, pas de souci de lumière.

 

Raphaël téléphone souvent pour avoir des nouvelles de son sac. Difficiles d'avoir des informations en ce Dimanche Pascal. British Airways lui assure que le sac est dans l'avion entre Londres et Dallas. Mais America Airlines ne peut donner aucune nouvelle alors même que l'avion est arrivé. Il faut attendre...

 

Le démontage de la culasse se passe raisonnablement bien. Le tout dernier écrou fait des siennes. L'accès est difficile, coincé derrière le cadre, et tu n'as pas la bonne clé pour le prendre correctement. Finalement, le gérant de l'hôtel te passe la clé manquante, mais le boulon est déjà bien abimé.

 

Tout est démonté... Avec Raphaël, vous nettoyez les surfaces de la culasse avant le remontage. Le soleil tape fort. Vous avez terminé en fin d'après midi. Le moteur démarre, mais rapidement, de l'huile s'écoule... Tu as oublié de resserrer la trappe d'accès aux culbuteurs. Il te faut, une fois de plus, nettoyer l'huile qui s'est généreusement répandue sur le haut moteur et le carburateur.

 

Tu ranges tous les outils.. Tu es épuisé par le soleil. Un nouveau restaurant mexicain, et vous pouvez aller dormir. La journée a été difficile, mais avec Raphaël ici, tu ne l'as pas vraiment ressentie ainsi.

 

P1090784
P1090784
P1090785
P1090788
P1090789
P1090792
bwd  Serie 1/2  fwd

 

 

Lundi 26 Avril 2011

 

Le sac est livré tôt le matin. Vous rangez les affaires.

 

Hier soir, en garant la moto, tu as remarqué une anomalie sur la roue arrière. Il semblerait que le bloc qui supporte la couronne soit légèrement sorti de son logement. Tu veux approfondir avant de prendre la route. La roue tourne librement, mais la couronne bouge. Le roulement extérieur est probablement mort.

 

Que faire ? Surtout ne pas prendre la route ainsi avec Raphaël. Hier, alors que tu avais les mains dans le cambouis, un homme s'est approché pour te laisser la carte de visite d'un mécanicien moto installé non loin de l'hôtel. Tu décides de l'appeler. Tu n'as même pas de marteau pour extraire le roulement, mais, surtout, tu ne sais pas où trouver un roulement de rechange.

 

Gus, le mécanicien, ne travaille pas le Lundi, mais il veut bien te venir en aide. Tu passes le voir. Vous déposez la roue. Effectivement, le roulement est complètement mort. La référence est illisible, et Gus te conduit chez le principal vendeur de roulements de la ville. Il vous trouve la pièce de rechange. Voici donc un gros problème de résolu.

 

Mais tu as encore un nouveau souci. En arrivant chez Gus, ton moteur a calé à plusieurs reprises à bas régime. Aurais tu mal remonté la chaîne de distribution ? Gus pense qu'il s'agit du réglage de jeu de soupapes. Tu pensais l'avoir fait correctement, mais soit. Cela est simple à corriger... tu rentres à l'hôtel retrouver Raphaël. Tu essayeras de mieux le régler, une fois le soleil un peu plus bas.

 

Vous marchez à nouveau pour aller déjeuner et faire quelques courses. Dans les villes américaines, marcher sur deux ou trois blocs signifie presque deux ou trois kilomètres. La moindre pharmacie occupe cent ou deux cent mètres de trottoir.

 

De retour à l'hôtel, une petite sieste. Raphaël se remet de son décalage horaire de 8 heures, et toi, de la fatigue de la veille.

 

La sieste terminée, tu refais le réglage du jeu des culbuteurs, et tu pars faire un essai. Même symptôme : une fois le moteur chaud, des ratés au ralenti. Tu réfléchis. Tu fais le tour de ce que tu as touché. Nouvelle vérification du jeu... mais tout est correct. Tu changes la bougie sans y croire. Tu inspectes les durites autour du carburateur. Tu trouves que l'une d'elle, entre le carbu et la culasse, est peut être fendillée. Tu poses de la colle à rustine, puis, finalement, une rustine pour chambre à air.

 

Nouvel essai après séchage de la rustine. Tu crois un moment le problème réglé, mais il revient alors que tu retournes à l'hôtel. Tu réalises aussi que ta rustine n'a pas tenue. La chaleur la durcit, et elle s'est décollée. Le problème serait il vraiment sur cette durite ?

 

Le soleil se couche. Tu dois réfléchir.

 

P1090799
P1090799
P1090803
P1090804
P1090806
P1090807
bwd  Serie 1/2  fwd

 

 

Mardi 27 Avril 2011

 

Vous quittez l'hôtel, et vous rendez chez Gus. Tu veux lui demander conseil. Soit vous pourrez résoudre le problème dans son atelier, soit vous commanderez les pièces nécessaires et louerez une voiture pour vous balader en attendant les pièces.

 

Gus est catégorique : le problème est bien la fuite d'air sur la durite. Tu es heureux de savoir ce dont il s'agit. Il pense aussi qu'il faut changer la pièce. Une colle ne tiendra pas car le caoutchouc de la durite est en mouvement perpétuel. Et le problème ne va qu'empirer. Il te pose toutefois de la colle sensée tenir mieux que ta colle à dissolution.

 

Raphaël a moins de deux semaines de vacances ici, et déjà deux jours passés dans un motel tristounet. Tu décides de laisser Gus commander les pièces et de lui laisser Toeuf Toeuf. Vous marchez jusqu'à une agence Hertz, et vous louez une voiture. Vous reviendrez récupérer Toeuf Toeuf quand les pièces seront arrivées.

 

Vous quittez Tucson. Le désert... Les couleurs, la radio, les canyons rouges, une boîte automatique... C'est bien l'Ouest Américain. La moto aurait été plus agréable sur cette belle route et il y a d'ailleurs une grande proportion de motos parmi les véhicules – peu nombreux – que vous croisez. Mais Toeuf Toeuf ne vous aurait pas permis de discuter autant.

 

Vous roulez doucement. Vous vous arrêtez pour prendre des photos. Les paysages sont magnifiques.

 

Pause dans un motel à Show Low en fin de journée. Le coin est touristique, mais vous ne comprenez pas pourquoi... Rien ne semble le justifier. Rien de comparable aux beaux paysages traversés depuis Tucson.

 

Repas dans le restaurant à la mode de cette petite ville. Les jeunes des alentours y viennent manger des ailes de poulets le Mardi soir. Raphaël et toi discutez de vos avenirs respectifs. De vos envies. L'un et l'autre êtes à des moments de choix. De nouvelles orientations. Raphaël se dit que ses propres envies sont bien différentes de celles de son père.

 

P1090809
P1090809
P1090810
P1090811
P1090816
P1090828
bwd  Serie 1/6  fwd

 

 
Frederiksburg, Texas
Etats-Unis

Mardi 19 Avril 2011

 

La région qui la sépare de la frontière est aride et déserte. Le plus souvent des cactus. Avec la brume matinale, le spectacle est beau.

 

Tu es un peu triste de quitter le Mexique si tôt. Un pays attachant, coloré, vivant. Tu le quittes sans avoir vu un seul chapeau Mexicain. Les Mexicains portent bien des chapeaux, mais ce sont des chapeaux de cowboys... L'influence du voisin du Nord est grande, d'autant plus que l'on se rapproche de la frontière.

 

En arrivant sur Nuevo Laredo, tu ne sais plus trop où aller. Tu suis l'indication « Puente Colombia International », celle qui semble le plus correspondre à une frontière. A la pause pour le plein, le pompiste t'explique que les ponts sont multiples au dessus du Rio Grande. Tu aurais pu prendre l'un de ceux du centre ville et arriver directement sur Laredo. Mais, tu as désormais intérêt à poursuivre jusqu'au pont « Colombia ». Tu écoutes ses conseils et poursuis vers l'Ouest sur trente kilomètres supplémentaires.

 

Tout d'abord, les formalités coté Mexicain. Il te faut payer quand même vingt cinq dollars pour récupérer la caution de 400 dollars que tu avais versée en entrant dans le pays. Tu repenses à Enrique qui râlait après les pays d'Amérique Centrale... Pour toi, les formalités les plus chères et les plus compliquées auront été sans nul doute celles de la frontière Mexicaine.

 

Reste l'inconnue Américaine! Tu appréhendes cette frontière. Après un dernier péage Mexicain, te voilà sur le pont qui passe au dessus du Rio Grande. Il est 11h30 et tu es bloqué. Trois files de voitures sur environ trois cent mètres. Tu t'installes derrière l'une des files. Enrique t'a conseillé de ne surtout pas essayer de doubler les files en entrant aux US... Moteur éteint, tu pousses donc Toeuf Toeuf à chaque fois qu'un voiture se décale. Le soleil est dur, et tu bois régulièrement. De l'eau chaude.

 

13h. Alors qu'il ne reste plus que deux voitures à passer devant toi, un douanier te repère. Il a a pitié de toi et t'invite à doubler ces deux dernières voitures. Si tu avais su...

 

La douane ne procède qu'à la fouille de la moto. Aucune formalité, ni aucun papier à remplir pour Toeuf Toeuf. Depuis que tu as quitté la Turquie, c'est le premier pays qui n'a pas de procédure d'importation temporaire.

 

En revanche, ta demande ESTA faite par internet, ne fonctionne pas aux frontières terrestres. Il faut que tu ailles faire la queue pour demander un visa. A nouveau, une heure d'attente, mais à l'ombre cette fois-ci. Au final, il ne s'agit pas à proprement parler d'un visa. Simplement la traditionnelle fiche d'entrée à remplir, et une taxe de six dollars à payer.

 

15h30. Tu peux rentrer aux Etats Unis. Tu n'as même pas demandé d'utiliser les derniers coins disponibles de ton passeport. D'ailleurs, il ne doit plus en rester beaucoup. Tu prends la route vers San Antonio, étonné que tout se soit passé si facilement. Avec un peu d'attente quand même.

 

Tu suis l'autoroute fédérale, la « I-35 ». Beaucoup de trafic, surtout des poids lourds. Tu souhaiterais rouler à 90, mais tout le monde roule entre 110 et 130. Tu te cales à 100 pour ne pas trop ralentir les poids lourds qui te rejoignent. Tout le monde te double quand même...

 

Toeuf Toeuf passe ses 80 000km, soit 60 000 depuis le départ. Tout irait bien si le moteur ne pissait pas de l'huile. Tu essayeras de trouver un joint de culasse à San Antonio.

 

Tu arrives sur San Antonio vers 18h30. Une grande ville. Vu de l'autoroute, une grande zone commerciale. Tu sors de l'autoroute au hasard, et prends le premier hôtel que tu vois. Il y en a partout...

 

La chaleur t'a bien fatigué. Depuis une semaine, c'est la canicule au Texas. De nombreux incendies ont ravagé l'état. Aux informations, tu découvres que seul le Texas est soumis à de telles températures.

 

P1090749
P1090749
P1090750
P1090753

 

 

Mercredi 20 Avril 2011

 

Tu as repéré sur internet un distributeur Yamaha. Tu t'y rends avec l'espoir de trouver ton joint de culasse. Tu pensais devoir rouler quelques kilomètres, mais c'est finalement quelques dizaines de kilomètres. Tout du long, la même zone commerciale, les mêmes enseignes qui se répètent. Combien de Mac Donald, de KFC, de Best Western Inn, …?

 

Tu es content d'arriver au magasin. Il est géant. Tout est géant aux Etats Unis. Les magasins de motos comme le reste. Mais tout géant qu'il est, le magasin n'a pas ton joint en stock. Le moteur de Toeuf Toeuf, le même que celui de la XT600 est, paraît-il, trop ancien. Tu attendras donc Dimanche prochain l'arrivée de Raphaël qui doit t'apporter ce joint.

 

Tu retournes sur l'autoroute I-35 pour poursuivre vers le Nord, direction Austin. Tu as reçu hier un mail de John, que tu connaissais par le travail. John t'invite à lui rendre visite.

 

Entre San Antonio et Austin, un peu plus d'une heure de route. La plus grande partie est encore une une zone commerciale. Les autoroutes sont des axes économiques importants.

 

Tu retrouves John dans un Starbucks Coffee. Vous parlez de ton voyage, mais aussi de ce qui est arrivé à John. Il y a deux mois, son supérieur hiérarchique lui a signifié son licenciement immédiat. Un bon matin, sans qu'il puisse même dire au revoir à ses collègues. John dirigeait une équipe d'une vingtaine de personnes. Les affaires de l'entreprise allaient plutôt bien. John y travaillait depuis une dizaine d'années. Simplement, il ne s'entendait pas suffisamment bien avec son supérieur. La vie n'est pas toujours tendre aux Etats Unis. Même si un tel événement est toujours possible, John ne s'y attendait pas. Le coup est dur.

 

Désormais, il doit chercher activement un nouvel emploi. John a un fils à l'université. Les études supérieures coûtent très chères. Tu trouvais que leur coût en France avait tendance à augmenter, mais ce n'est rien à coté des 60 mille dollars que John doit verser annuellement.

 

Vous allez déjeuner, puis vous passez dans un supermarché pour acheter une carte routière. John reçoit un appel pour un entretien. C'est une bonne nouvelle.

 

Tu quittes John après qu'il t'ait guidé jusqu'à la « Route fédérale 290 », direction Frederickburg. Tu aimes bien cette route. Elle ne ressemble pas à l'I-35. L'équivalent d'une « route nationale » en France. La circulation y est déjà moins dense, et tu peux rouler plus tranquillement, ménager Toeuf Toeuf. Petit à petit, tu te retrouves dans un paysage « campagnard », arboré. Le relief change aussi. Finies les étendues plates, tu es désormais entouré de petites collines boisées.

 

Tu vois sur le bord de la route plusieurs cerfs tuées lors de collisions avec des véhicules. Cela te rappelles les routes Australiennes. Au moins, leur présence prouve l'existence d'une faune sauvage importante. Quelques insectes aussi, et … une guêpe se perd entre ton coup et ton cheich. Des brulures qui te rappellent des mauvais souvenirs. Tu parviens à la retirer avec ton gant. Tu serres les dents.

 

Tu arrives à Frederiksburg avant la coucher du soleil. Tu choisis un motel vieillot. George, le propriétaire du motel, s'intéresse à ton voyage. Tu en profites pour lui demander des conseils pour ton parcours à venir en Arizona, où il a vécu avant de s'installer ici. Il te montre les coins à visiter sur une carte qu'il t'offre quand tu le quittes pour rejoindre ta chambre.

 

Le motel est différent de tous ceux où tu as a dormi aux Etats Unis. Comme les autres, le niveau de qualité est respecté... il y a bien une cafetière, un sèche cheveux, la climatisation, … Mais la chambre contient aussi tout un tas d'objet de décoration aussi vieux que l'hôtel. 70 ans. Tout cela donne du charme à l'endroit.

 

George t'a indiqué où se trouvaient les restaurants de la ville. Comme son nom l'indique, Frederiksburg fut peuplée par une colonie allemande, et tu décides de marcher jusqu'à une brasserie. Sur le chemin, un homme te propose de faire les cinq cent derniers mètres dans sa voiture. Tu étais content de marcher, mais pourquoi pas. Une fois assis, tu réalises qu'il a déjà bien bu. Tu n'aurai pas du rentrer dans sa voiture, mais la distance est courte. Arrivés à destination, l'homme rentre avec toi dans la brasserie. Il parle fort, et engage la conversation avec toutes les personnes qui passent. Le garçon refuse de vous servir. Les choses vont s'envenimer, mais brusquement, l'homme ressort. Il s'en va. Tu vas pouvoir manger et prendre une bière tranquillement.

 

Lorrie, la dame à l'accueil, vient papoter avec toi dès qu'elle a un moment. Ton accent intrigue, et elle s'intéresse aussi à ton voyage. A son tour, elle te conseil des endroits à visiter qu'elle inscrit sur un morceau de papier.

 

Tu rentres à l'hôtel à pieds. Les Américains ne marchent pas. Rares sont les rues pourvues de trottoirs. Marcher un kilomètre pour rentrer à pieds à son hôtel est ici une extravagance.

 

P1090758
P1090758
P1090761
P1090762

 

 

Jeudi 21 Avril 2011

 

La belle route se poursuit encore sur une cinquantaine de kilomètres avant de rejoindre l'autoroute I-10. Celle qui va de San Antonio à Tucson.

 

Plus tu avances vers l'Ouest, plus le Texas devient désertique. Les villes s'espacent, les hameaux se font rares, et les champs cultivés laissent la place à de grandes étendues sauvages.

 

La sécheresse, la poussière. Mais tu as de la chance : la température est plus fraîche qu'à ton arrivée au Texas.

 

Tu es de plus en plus préoccupé par ta fuite d'huile qui n'a fait qu'augmenter depuis quelques jours. Désormais, à chaque pause, tu nettoies ton bas moteur et tes bottes avec du papier hygiénique. Tu surveilles aussi le niveau pour rajouter de l'huile. Heureusement, peu de monde sur l'autoroute, et tu peux rouler tranquillement à 90.

 

Quand tu roules, tu observes sur le carter d'embrayage un saignement qui descend de la culasse. Difficile de penser à autre chose. Tu as quand même le temps de regarder les véhicules que tu croises, qui te doublent... Surtout des poids lourds. D'énormes camping cars aussi que l'on prend de loin pour des bus. Ce sont peut être des ossatures de bus aménagées en camping car. Le plus souvent, ils remorquent une voiture, un gros 4X4 ou un pickup. Dans le pickup ou sur une plateforme arrière, il y a aussi souvent des vélos, ou une moto...

 

Tu es aussi impressionné par le nombre de poids lourds « Fex Ex ». Il y en a chaque jour une bonne cinquantaine qui te doublent. En revanche, tu n'auras vu qu'un seul bus, un Greyhound, en trois jours... En Amérique Centrale, en Equateur ou au Perou, on voyait plus de bus que de voitures.

 

Tu t'arrêtes à Fort Stockton. Tu n'as du rouler que quatre ou cinq cent kilomètres, mais tu n'as pas vraiment envie d'aller plus loin. Ta fuite d'huile t'épuise nerveusement.

 

P1090764
P1090764
P1090765
P1090769
P1090771
P1090772

 

 

Vendredi 21 Avril 2011

 

Quelques échanges d'emails avec Raphaël. Vous préparez l'itinéraire de votre balade en Arizona. D'un seul coup, tu réalises qu'il débute le programme dès Samedi soir... Tu pensais qu'il arrivait Dimanche! Depuis le début, tu avais la date du 24 en tête... Heureusement, il ne reste qu'environ 700 km pour rejoindre Tucson. Tu pensais t'arrêter une journée au Parc National White Sands. Tant pis.. vous verrez de nombreux Parcs avec Raphaël.

 

Tu te dépêches de te préparer pour une bonne journée de route. A nouveau, des arrêts fréquents pour surveiller l'huile, nettoyer tes bottes et le bas moteur. Tu as l'impression de sentir l'huile chaude à plein nez, et tu es désolé pour Raphaël qui aura le même problème.

 

Un panneau annonce un changement de fuseau horaire. Tu as gagné une heure.. Une heure de route pour se rapprocher un peu plus de Tucson.

 

La traversée d'El Paso : à nouveau une zone commerciale interminable.

 

Tu quittes le Texas pour rentrer au Nouveau Mexique. Le paysage devient chaque jour plus désertique, plus joli. Des paysages de Western, des couleurs de Bagdad Café.

 

Tu t'arrêtes en fin de journée à Lordsburg. Tu dois être à une trentaine de kilomètres de la frontière d'états avec l'Arizona. Plus que deux cents cinquante kilomètres pour Tucson!

 

Un motel, une pizzeria. Tu prends une pizza modèle « small ». Comme dab aux Etats Unis, tu as bien du mal à la terminer. Tu aurais du prendre le modèle « Mini », celui pour les enfants. Tu rentres à l'hôtel. Pas très gai, mais demain, tu retrouveras Raphaël!

 

P1090773
P1090773
P1090774
P1090775
P1090776

 
Le Nord du Mexique
Mexique

Samedi 16 Avril 2011

 

Tu commences la journée par une séance Skype avec Raphaël. Où aller pendant les deux semaines que vous passerez ensemble entre Tucson et Salt Lake City ? Il y a dans cette zone de nombreux Parcs Nationaux. Presque trop nombreux. Vous parlez aussi de ton retour. Un sujet qui devient chaque semaine plus présent.

 

Tu sors à 8h prendre un petit déjeuner. Dans une pâtisserie, tu achètes des croissants et un café à emporter. Un énorme croissant ne coûte que 20 cents d'euro. La vie est vraiment bon marché au Mexique. Pour tout ce qui est nourriture, il faut généralement diviser par trois les prix Français. Davantage pour les fruits. Il en va de même pour les restaurants ou les hôtels. Tu payes une nuit d'hôtel entre 15 et 25 euros, mais on en trouve à partir de 5 ou 6 euros. Tu dépenseras beaucoup plus dès la semaine prochaine, quand tu rentreras au Texas.

 

Pour ton petit déjeuner, tu t'installes sur un banc du jardin de la « Plaza de Las Armas ». Tu y étais passé hier, mais l'ambiance matinale est bien différente. A 8h, rares sont les passants ou les voitures. Les Mexicains sont des lève-tard. Seules quelques personnes âgées profitent de la fraîcheur et du calme.

 

Tu observent les couples de pigeons. La pigeonne va et vient, intéressée par les miettes de croissant que tu pourrais laisser choir. Le pigeon, animal stupide, gonfle son cou et son torse pour impressionner la pigeonne. Il poursuit ainsi la belle de ses roucoulements peu convaincants.

 

Tu repenses aux « Oiseaux de Passages », le poème de Richepin dont tu as recopié une strophe sur ton site. Richepin se montrait acerbe vis à vis de ses pigeons qui naissent et meurent dans le même parc. Bientôt, tu redeviendras pigeon. Roucoulant ou non après une pigeonne, ton univers se rétrécira.

 

Au centre du Parc, un petit kiosque à musique. Sous le kiosque, le local de l'homme qui entretient et nettoie le parc. Comme chaque matin, il a sorti son balai qu'il a posé devant l'entrée. Tu reconnais cet homme. Tu l'as photographié hier soir, alors qu'il se reposait au même endroit. Comme le pigeon, cet homme passe ses journées dans ce Parc. Tous les matins, il retrouve son balai et son tuyau d'arrosage. Comme lui, tu retrouveras bientôt chaque matin tes instruments de travail. Une chaise et un ordinateur. Ton univers se rétrécira. Quitte à ne plus bouger, tu ne sais ce qui vaut le mieux : un parc ou ton bureau ? Un balai ou ton PC ?

 

Ton année de découverte, d'apprentissage, se terminera dans quelques mois. Tu seras content de te poser, de te reposer, de digérer tout ce que tu as vu cette année. Tu devras aussi accepter la routine quotidienne. Tu ressentiras probablement davantage la solitude que cette année. Cette année, tu as découvert des centaines de personnes. Tu as échangé des milliers d'e-mails. Tu as partagé ton voyage avec tes amis, avec ta famille. Tu n'auras plus autant d'échanges au retour.

 

La vie normale est probablement plus proche de celle qui t'attend que de ton quotidien de voyageur, d'oiseau migrateur. Profite de ces derniers mois, et organise ta vie à venir pour qu'elle soit le moins fade possible. Pour que les échanges se poursuivent.

 

Tu laisses les pigeons roucouler et tu retournes à l'hôtel écrire ces lignes. Il faut aussi plier tes bagages pour monter un peu plus au Nord. Pas trop quand même.

 

P1090433
P1090433
P1090435
P1090439
P1090440

 

Tampico est plus grand que ce que tu avais cru : il te faut du temps pour sortir de la ville, de sa zone commerciale, puis de la zone industrielle. La pluie arrive. Tu dois revêtir tes habits de pluie. Tu ne les avais plus sortis depuis l'Equateur. Tu as eu la chance de traverser l'Amérique Centrale et le Mexique en pleine saison sèche. Mais la pluie ne dure pas. Rapidement, une chaleur sèche. Vers midi une pause à Manuel pour déjeuner et décider de la suite du parcours.

 

Tu pensais poursuivre sur la côte, et contourner Monterrey par le Nord, en cherchant des pistes qui passeraient par des petits villages. Après avoir feuilleté le Lonely Planet, tu décides de te rendre dans la « Biosphère d'El Cielo ». Un Parc forestier, avec de nombreux animaux. Cela signifie aussi que tu passeras ensuite par Monterrey. Monterrey est une très grande ville, plus de quatre millions d'habitants sans compter sa vaste banlieue. Mais Tampico t'a redonné goût aux visites de villes.

 

El Cielo. Pour accéder au Parc, le Lonely Planet conseille de se rendre au village de Gamez-Farias. Là, seulement trois hôtels, plutôt chers. Tu choisis « la Casa de las Piedras ». Ce n'est pas le moins cher, mais c'est le plus beau. Et en disant que tu souhaites rester deux nuits, tu obtiens un prix correct. En tout cas, très correct pour un Européen.

 

Tu t'installes dans une belle chambre. Un balcon donne sur les arbres. Tu entends les oiseaux de la forêt. Rapidement, tu comprends que tu es le seul client.

 

A la réception, un homme t'explique les balades à faire. En suivant ses conseils, tu pars marcher deux-trois heures. Tu feras une balade plus longue demain.

 

Cette première balade te déçoit plutôt. Un chemin emprunté par des voitures, des poteaux électriques qui sifflent, et souvent des bouteilles ou des sacs en plastique le long de la route. Tout cela n'est pas franchement bucolique.

 

De retour à l'hôtel, tu vas diner sur la place du village. Comme dab, des Tacos et des bières.

 

P1090442
P1090442
P1090447
P1090448

 

 

Dimanche 17 Avril 2017

 

Tu gares Toeuf Toeuf au « CIE », le lieu qui accueille les visiteurs du Parc. Un ensemble de bâtiments modernes très beaux. Reliés par des passerelles suspendues, de grandes baies vitrées, des espaces où l'eau, la lumière et l'espace jouent ensemble. De grands parkings aussi, mais vides. Tu es le seul visiteur.

 

Le chemin que tu empreintes entre le CIE et Alta Cima est l'ancienne voie d'accès. Un chemin tranquille où tu doubleras seulement une famille qui, comme toi, marches pour rejoindre le village. Une marche plutôt courte : une heure, mais avec un bon dénivelé.

 

De nombreux oiseaux. Certains sont très colorés, mais tu ne peux les photographier. Trop éloignés, ou alors derrière des branches. Ton auto-focus est inutilisable. Tu vois aussi quelques familles d'écureuils, des lézards, des papillons...

 

A Alta Cima, tu fais une pause dans une épicerie. L'épicier te raconte la vie de la communauté. Ici, les gens disent « communauté » (communidad) pour parler d'un village ou d'un hameau. Tu as souvent entendu ce terme. Il en était déjà de même en Australie, où les « Communities » ne se référaient pas seulement aux communautés aborigènes. Seule la langue Française donne un sens plus restrictif à ses communautés. Comme si le Français était plus individualiste. Ou qu'en France, on considérait d'abord les habitations, plutôt que les habitants.

 

Le chemin continue vers San Jose, un second village plus petit que Alta Cima. Seulement 80 habitants, contre 200 à Alta Cima. Avec l'altitude, tu trouves un peu de fraîcheur. La végétation change aussi. Plus de vert.

 

A San Jose, tu rentres dans un jardin où une affichette annonce qu'il est possible de manger. Une famille commence son repas, et le père de famille te propose de le partager. Tu t'installes donc à la table familiale, et vous parlez.

 

Le Parc était beaucoup plus touristiques jusqu'à cette année. L'année dernière déjà, le nombre des touristes avait été divisé par deux. Mais cette année, il n'y en a plus. Rien. Tu es l'exception. La cause de cette désertion est dans la réputation des régions frontalières du Nord. Il y a eu dans une ville de la région des affrontements entre les narcos et la police. Depuis, même les touristes Mexicains fuient la région. La réputation est scellée pour quelques années.

 

Comme en Colombie, tu ressens le pays, et cette région, bien paisibles. Des gens chaleureux, disponibles, accueillants. Il suffit d'un épisode violent pour isoler une région. Pour annihiler une activité touristique. Alors que nul ne comptabilise les morts des accidents de la route bien plus nombreux. Mais tu ne te plains pas. Ton interlocuteur te dit qu'il y a quelques années, il n'aurait pas pu prendre le temps de discuter ainsi avec toi.

 

Tu te renseignes aussi sur les balades à faire à partir de San Jose. Ton hôte te conseille la grotte de « La Cueva del Agua », mais il faut un guide. Soit... Il te trouve un jeune collégien, Jose, qui te conduit à une grande grotte. Vous ne pouvez descendre que sur les cent premiers mètres, éclairés par l'entrée de la grotte. Tu as bien une frontale « Petzl », mais les piles sont fatiguées. Vous retournez donc rapidement sur vos pas. La balade était agréable par elle même. Le coin te fait penser aux Hauts de Chartreuse. Des rochers karstiques envahis par la végétation. Des grottes, des gouffres, … Mais les Hauts de Chartreuse ne sont pas aussi chauds.

 

De retour à San Jose, tu parles un moment avec Alejandra, une femme qui prépare l'Eglise pour la procession. Nous sommes le Dimanche des Rameaux. Tu pourrais rester pour voir. Tu préfères retourner sur Alta Cima, où une procession similaire doit certainement avoir lieu.

 

Sur le chemin, tu croises le premier véhicule de la journée. Le conducteur s'arrête et te demande pourquoi tu redescends. Il ne te plait pas mon village ? Sa question te rappelle « Astérix en Corse ». Tu le rassures et lui expliques qu'il te faut rentrer à ton hôtel. Déçu, il te laisse repartir.

 

A Alta Cima, l'épicier t'apprend que la procession a eu lieu en tout début d'après midi. Dommage, tu as donc raté les deux processions. Tu auras quand même fait une belle balade.

 

Tu rentres à l'hôtel, fourbu par sept heures de marche. Tu t'attendais à autre chose, mais tu aurais finalement bien apprécié cette pause à El Cielo.

 

P1090444
P1090444
P1090445
P1090450
P1090453
P1090456
bwd  Serie 1/12  fwd

 

 

Lundi 18 Avril 2017

 

Direction Monterrey. La route est belle. Beaucoup plus de relief que ce que tu avais rencontré depuis ton arrivée au Mexique. Et la circulation est moins dense que ce que tu craignais. C'est probablement un effet de la Semaine Sainte. Tu arrives à Monterrey après six heures de route. Une première pause pour laver Toeuf Toeuf dont le moteur est déjà recouvert d'huile. Tu crains une « inspection » à la frontière... Les employés « laveurs de voiture » t'indiquent aussi où trouver des hôtels. Tu peux t'y rendre rapidement grâce à ton GPS.

 

Une fois tes affaires posées à l'hôtel, tu regardes rapidement tes emails, puis tu pars te promener avant la tombée de la nuit. La beauté de cette ville te surprend. Un mélange d'ancien et de moderne très réussi. Des musées, des sculptures modernes, des jolis bâtiments et, en arrière plan, des montagnes magnifiques. La ville est riche aussi. Etonnement riche. Et son aménagement a été fait avec beaucoup de goût.

 

Tu suis le Parc central. Des jeunes se baignent dans un bassin, au milieu des jets d'eau. Un jeune étudiant te propose de les rejoindre. Avec tes papiers, ton appareil photo... ce n'est pas la meilleure chose à faire. Tu poursuis ta balade. Un peu partout de jeunes couples s'embrassent. Parfois des moins jeunes. C'est le printemps. La lumière est belle et tu prends plein de photos.

 

Tu retombes sur le jeune homme qui se baignait. Tu ne le reconnais pas de suite, mais lui si. Il s'appelle Eduardo. Il est effectivement étudiant. Il t'emmène un peu plus loin retrouver ses amis clowns. Tu continues à prendre beaucoup de photos. Tu pourras les leur envoyer.

 

Tu poursuis un moment la balade avec Eduardo. Comme de nombreux jeunes Mexicains, il rêve d'aller travailler aux Etats Unis. Quelle drôle d'idée! Monterrey est si belle. La vie ici semble si agréable. Pourquoi aller s'enfermer dans un ghetto d'une banlieue Etats Unienne ? Mais tu te doutes qu'il ne changera pas d'avis, de rêve, en écoutant tes conseils.

 

Tu quittes Eduardo pour rentrer à l'hôtel. Tu veux écrire des mails, publier ton dernier article sur le Mexique, et aussi aller rapidement au lit. Te lever tôt demain pour atteindre la frontière le plus vite possible. C'était ta dernière journée au Mexique. Tes derniers Tacos.

 

P1090556
P1090556
P1090558
P1090559
P1090568
P1090570
bwd  Serie 1/20  fwd

 

 
Le Golfe du Mexique
Mexique

 

Mercredi 13 Avril 2011

 

Ta destination du jour est El Tajin, un site archéologique proche de Poza Rica. Au moment du départ, Abraham vient de dire au revoir. Il t'explique les différentes solutions pour remonter vers le Nord, vers Vera Cruz. Tu choisis de prendre une piste, qui doit rejoindre la route à San Andrès après une dizaine de kilomètres. Au final, les 10 seront plutôt 25, mais c'est une très belle balade matinale. Tu traverses plusieurs hameaux et villages, loin de tout. Tu croises de nombreuses personnes, à cheval ou à pieds. Le Mexique rural.

 

La piste se termine bien à San Andres. Tu retrouves le goudron, les gros bourgs, la circulation, et les dos d'ânes qui n'en finissent pas. Au Mexique, on appelle les ralentisseurs des « Topes ». Ils sont partout. C'est bien difficile de ne pas se faire surprendre. Tu les repères souvent grâce aux vendeurs à la sauvette qui proposent des rafraîchissement aux conducteurs. Ils restent généralement au milieu du « Topes », entre les deux voies. Parfois, tu te demanderais si les Topes ne seraient pas l'oeuvre de ces vendeurs. Non, le Topes joue redoutablement son rôle de ralentisseur, pour la sécurité des riverains.

 

Près des Topes, il y a aussi des bars, ou des restaurants. Le plus souvent trois ou quatre bars, ou trois ou quatre restaurants. Généralement déserts. Comment ces établissement sont-ils rentables ? Ils ne le sont probablement pas. Au Mexique, la notion de rentabilité est différente de celle que l'on connait en Europe. Et l'absence de rentabilité est viable.

 

Tu traverses Vera Cruz. Sans pause. La route longe ensuite le littoral. Une côte sans relief, un peu monotone. Le plus souvent des plages de sable fin. De nombreux hôtels. Tu es fatigué et tu décides de t'arrêter 50 km avant El Tajin. Tu retrouves internet, et les mails qui t'attendaient depuis trois jours. Tu passes la fin de journée à y répondre.

 

Un réponse pour ton retour : tu t'orientes finalement sur un vol Montréal-Barcelone. Tu aurais préféré Lisbonne, mais le coût, surtout celui de ton propre billet, est bien plus élevé. De Barcelone, tu t'arrêteras à Cucugnan, près de Perpignan, puis à Barbentane, près d'Avignon. Et tu rejoindras Grenoble avec Toeuf Toeuf.

 

Le soir, tu vas diner dans l'un des restaurants proches de l'hôtel. Tu rentres dans le seul où tu aperçois des clients attablés. Mais ce ne sont pas des clients. Juste la famille des propriétaires, judicieusement répartie pour occuper le terrain. Ici, le jeune garçon fait ses devoirs. Là, la grand mère se fait faire les ongles par une manucure.

 

Tant pis. Tu commandes un plat de viande avec une bière. Des desserts sont proposés sur la carte. Les desserts sont rares au Mexique. Tu essayes les « bananes à la crème ». Il s'agit effectivement de deux ou trois bananes, frites au beurre noir. Posées dans une assiette, on t'apporte à coté un pot de crème fraîche. Les Mexicains ont pour la plupart un problème de sur-poids. Ils sont rarement obèses, mais neuf sur dix ont un ventre un peu trop dodu. En avalant ton dessert, tu sens que ton ventre se Mexicanises.

 

P1090267
P1090267
P1090269
P1090271
P1090274
P1090275
bwd  Serie 1/10  fwd

 

 

Jeudi 14 Avril 2011

 

Tu vas directement au site archéologique, sans chercher d'hôtel. Il est encore tôt, et tu pourras rouler après la visite. Dans le parking, tu laisses la moto et son chargement à coté d'un kiosque à souvenirs. Tu demandes à la vendeuse si elle veut bien veiller sur tes affaires, en échange de quelques pièces. Pas de souci pour surveiller le chargement et Toeuf-Toeuf, mais elle refuse tes pièces. A Palenque, c'était tout le contraire : des jeunes réclamaient une récompense pour veiller sur Toeuf-Toeuf allégée, et c'est toi qui avais refusé. Tu avais argué que le Mexique est un pays sûr. De même, le vestiaire veillera gratuitement sur ton sac et ta veste. Tu peux donc te promener léger.

 

El Tajin est un site plus récent que Tikal ou Palenque. Il date du début du X-ème siècle, l'époque où Tikal et Palenque furent abandonnées après près plus 1000 ans de splendeur. L'architecture y est plus élaborée. Le détail plus soigné. Ce qui frappe surtout est la concentration des monuments sur un espace somme toute réduit. Parfois, un simple couloir d'un mètre sépare deux temples. A Tikal, il y avait souvent quelques centaines de mètres entre deux monuments.

 

La visite est tranquille. Quelques touristes Mexicains, peu nombreux. Tu n'aperçois ni Européen ni Nord Américain.

 

Tu repars sur Poza Rica, la ville proche, avec l'idée d'y chercher un hôtel. Tu y trouves des avenues tristes, des immeubles délabrés et des embouteillages. Tu traverses la ville sans t'arrêter. A Tuxpan, des embouteillages te dissuadent de rentrer dans le centre ville.

 

Tu poursuis jusqu'à Tamiahua, un petit village de pêcheurs. Ce village te séduit. Les habitants semblent surpris par ta venue. Il y a deux ou trois hôtels. Le premier auquel tu demandes des renseignements est équipé pour Internet. Un seul souci : il y a des chambres libres ce soir, mais plus rien à partir de demain. Demain, commence la Semaine Sainte et ses festivités qui attirent ici de nombreux touristes venus de tout le pays. Une période de fête. Tant pis... tu serais bien resté deux nuits, mais tu reprendras ta route demain.

 

Tes affaires déchargées, tu ressors te promener. Les villageois t'observent. Les touristes Européens doivent être rares. Un homme à vélo s'arrête pour te demander si tu as besoin de renseignements. Non, tu ne fais que découvrir le village. Vous parlez un moment, puis tu poursuis ta promenade sur le quai. Tout l'activité du village semble tournée vers la pêche. Tu marches à la recherche d'un hypothétique « centre ». Tu rentres dans une salle de billard. Tu observes un moment les parties. Tu décodes les règles. D'autres spectateurs s'intéressent à toi. Depuis quelques jours, la première question auquel tu as droit n'est plus « D'où es tu ? », mais : «  Es tu un Gringo ? ». Ou encore « Es tu du Texas ? ». La frontière se rapproche.

 

Tu marches un moment avant d'entrer dans une gargote pour manger des Tacos. Certains disent des Tacitos. Tacos et bières sont devenus tes aliments de base.

 

P1090350
P1090350
P1090351
P1090352
P1090354
P1090355
bwd  Serie 1/6  fwd

 

 

Vendredi 15 Avril 2011

 

Tu quittes avec regrets le village de pêcheurs, alors qu'une fanfare annonce le début des festivités. Tu continues à longer la côte par des petites routes.

 

Après une centaine de kilomètres, route bloquée. Tu arrêtes ton moteur, et attends dans une longue file. Sans trop savoir combien de temps il te faudra attendre. Après un quart d'heure, une petite moto arrive à contre sens. Elle s'arrête pour te dire que les motos peuvent passer. Tu redémarres donc et remonte la longue file de véhicules. Tu approches d'une zone enfumée. Des paysans ont incendiés les champs et une épaisse fumée est poussée sur la route par le vent. Tu continues à remonter la file, jusqu'à arriver au lieu d'un accident. Deux poids lourds sont encastrés l'un dans l'autre, au milieu de la chaussée étroite. Ils ont probablement été aveuglés par la fumée. Tu peux effectivement passer, de justesse, et poursuivre alors que les autres véhicules devront encore attendre plusieurs heures.

 

Ces jours-ci, tu voies un accident de poids lourd à chaque jour du voyage. Des accidents graves. Alors que tu médites sur la dangerosité de la route, tu arrives vingt kilomètres plus loin sur le lieu d'un autre accident de camion, qui date probablement de la veille. Un camion accidenté est en train de se faire charger sur une dépanneuse. Il avait du se retourner sur le bas coté, ou une vingtaine de personnes ramassent les oranges qu'il transportait. Décidément... Pourtant, la circulation est loin d'être dense sur cette petite route secondaire.

 

Tu arrives à Tampico, la capitale provinciale. Une ville de la taille de Grenoble. Tu penses t'arrêter pour passer au moins une journée dans une ville. Tu prends une chambre dans un hôtel du centre. Un centre avec quelques beaux immeubles anciens. Les premiers que tu vois depuis ton arrivée au Mexique. Tu sors de suite pour te balader. Tu es content de marcher en ville. Cela faisait longtemps, depuis Cartagène, que tu n'avais pas déambuler dans une grande ville.

 

Tampico semble fière de ses magasins de mode, de ses supermarchés. A nouveau, tu sens que les touristes sont rares, que les gens sont surpris de te rencontrer. Tu n'hésites pas à sourire, à souhaiter une bonne soirée. Devant une grande salle où tu t'étonnes de voir des dizaines de PC alignés, deux jeunes filles te proposent de rentrer. Il s'agit d'une école d'informatique... Tu les remercies, leur dit que tu n'as plus l'âge d'aller à l'école, mais elles insistent malicieusement. Tu te dis qu'il y a probablement des élèves de tout âge. Mais non, tu n'as pas envie d'étudier à Tampico. Surtout pas l'informatique.

 

Le soir, tu t'offres un repas dans un vrai restaurant. Les prix Mexicains sont si bas pour un Européen, qu'il est facile de jouer aux riches. Ton budget quotidien fait de toi un homme riche. Il faut en profiter, car tu passes bientôt la frontière.

 

P1090399
P1090399
P1090400
P1090402
P1090404
P1090410
bwd  Serie 1/3  fwd

 

 
« StartPrev12345678910SuivantEnd »

JPAGE_CURRENT_OF_TOTAL