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Arrivée en Equateur
Equateur

Mardi 8 Mars 2010

 

C'est l'anniversaire de Claire. Depuis deux jours, tu es obsédé par l'idée d'oublier cette date. Pas que Claire t'en voudrait, car elle sait que tu oublies toujours les anniversaires. Mais cette année, que tu passes loin de tes enfants, tu ne veux pas oublier leurs anniversaires.

 

Vous prenez un petit déjeuner à nouveau dans un restaurant étonnamment « Européen ». Priuna est définitivement une ville à part. A moins que ce ne soit que vous vous approchiez de l'Equateur ? Nombreux sont les personnes qui vous ont décrit l'Equateur comme un pays moderne.

 

La route se poursuit le long de la côte. Une alternance de zones désertiques, et de zones vertes, irriguées par les fleuves qui descendent des Andes. Lorsque l'eau est là, elle est abondamment utilisée et la brousse Africaine laisse place à des rizières sud-asiatiques. Dans les rizières, des hommes, jambes écartées, repiquent des tiges de riz. Il leur manque juste un chapeaux pointu.

 

Parfois, des petites stations balnéaires. Vous décidez de faire la pause du midi près d'une plage. Vous rentrez dans un hôtel-restaurant-bungalow, dans un endroit un peu isolé. Sandro, le propriétaire vous explique que son établissement est fermé pour le dernier jour de carnaval. Tout le personnel est en congé exceptionnel. Mais il veut bien se mettre lui même aux fourneaux.

 

Vous allez vous baignez dans l'océan. L'eau est très chaude. Autour de vous, des pélicans plongent pêcher leur propre déjeuner. Après vous êtes rincés dans les douches et la piscine de l'hôtel, vous rejoignez Sandro qui vous a préparé du filet de mérou. Vous déjeunez tout en discutant. Sandro est content d'avoir des visiteurs plus originaux que les vacanciers habituels.

 

Sandro vit la moitié de l'année à Santa Barbara, et la moitié de l'année ici. Au milieu de nulle part, mais proche de l'océan. A Santa Barbara, il possède des cultures avec le label « bio ». Il voulait aussi se mettre à l'agriculture bio ici. Quand il a fait creuser un puit pour ramener de l'eau, il a trouvé... du pétrole. Il a donc autorisé une compagnie étrangère à pomper ce pétrole, moyennant des royalties. Il a fallu remettre le projet de culture bio à plus tard. La région est plus riche en pétrole qu'en eau. On voit un peu partout des pompes le long de la route.

 

Vous quittez Sandro pour rejoindre la frontière. Coté Péruvien, tout se passe rapidement. Coté Equatorien, c'est un peu plus compliqué. Il vous faut d'abord trouver les postes de police et de douanes qui ne sont pas simplement placés à la frontière. C'est à vous de les rechercher... Le poste de police est un peu à l'écart. Il y a une longue queue de vacanciers qui rentrent après une semaine de congés. Sandro vous a expliqué que de nombreux Equatoriens ont la chance d'avoir une semaine de vacances pour le carnaval.

 

Au poste de douanes, vous avez de brèves nouvelles de Stéphane, qui est passé quelques heures plus tôt. Le douanier vous indique qu'une assurance serait obligatoire, mais aujourd'hui est férié... Vous repartez donc sans assurance.

 

Le long de la route, le carnaval échauffe les esprits et des bandes de jeunes se lancent des sceaux d'eau pour les rafraîchir. Tu en reçois un qui te mouille complètement. La température ambiante fait que tu sécheras bien vite. L'équateur te donne l'impression d'un pays très peuplé. Et déjà très différent du Pérou.

 

Le soir, vous rejoignez la ville de Machala où vous prenez une chambre d'hôtel. Machala pourrait être la banlieue hispanique pauvre d'une grande ville Nord Américaine. L'Equateur pourrait être une colonie Nord Américaine. Non seulement le dollar US est la seule monnaie officielle, mais de nombreux détails rappellent l'Amérique du Nord : les voitures sont souvent des Chevrolet ou des Ford, les prises électriques sont au format US,...

 

La population est aussi plus diverse qu'au Pérou. Pour la première fois depuis que tu as quitté l'Europe Occidentale, tu trouves une minorité noire. Tu te rapproches des Caraïbes. Et, contrairement au Pérou, tu ne vois pratiquement plus personne en tenue traditionnelle.

 

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Mercredi 9 Mars 2011

 

Le matin, Loïc te dit qu'il préfère rouler seul. C'est une bonne chose. Depuis plusieurs jours, tu avais la même envie. Déjà pour rouler plus doucement, pour ménager Toeuf Toeuf. Aussi pour multiplier les chances de nouvelles rencontres. Et enfin, pour se gérer seul. Faire des choix qui ne soient pas des consensus.

 

Mais cela fait bizarre de se quitter dans une station service alors que l'on s'attendait depuis plus de deux semaines. Peut être trois? Il te faut retendre ta chaîne, qui se détend de plus en plus rapidement, et Loïc en profite pour s'en aller. Il pense que l'on se reverra à Carthagène, où tu dois être pour le 25 Mars. Sinon ce sera en France.

 

A peine Loïc parti, un homme approche. Il est étonné de voir Loïc partir après une embrassade. Tu lui expliques, tout en travaillant sur ta chaîne. Et tu prends la route de Quito. Rouler seul. L'impression est différente. On a plus de temps pour réfléchir. Tu ne te demandes plus où et quand tes compagnons souhaiteraient s'arrêter. Tu as toutes tes pensées pour toi. Pour faire ton voyage.

 

Le voyage s'arrête une première fois après une cinquantaine de kilomètres, dans une station service. Ton câble d'embrayage vient de céder. C'était attendu depuis deux-trois jours, et tu avais acheté à Trujillo un câble de rechange avec un embout universel à visser. Cela ne vaut pas le câble d'origine, mais tu espères que cela tiendra jusqu'à Tucson, où Raphaël t'apportera un câble de rechange.

 

Il te faut bien une heure pour sortir tes outils, monter le câble, et ranger tes outils. Tu n'es pas bien rapide, mais tu as le temps. Tu ne retardes plus personne. C'est aussi agréable de faire les choses lentement. De discuter avec les clients de la station service qui viennent se renseigner sur ta panne.

 

Tu repars. Tu remontes au Nord par la route côtière. De gros nuages obscurcissent le ciel coté montagnes, et tu souhaiterais rester au sec. Tu avances lentement à cause de la circulation. De nombreux villages. Même entre les villages, l'habitat reste dense.

 

La route traverse le plus souvent des bananeraies. L'Equateur une république bananière? Tu t'attendais à un pays plus riche. Les véhicules sont le plus souvent en mauvais état. Les bus, rares, sont souvent remplacés par des camions dont les bennes sont surchargées de passagers.

 

La circulation est aussi dangereuse du fait du trafic. Les conducteurs doublent en situation limite, et tu fais parfois de même. Il faut te surveiller, prendre ton temps... Les poids lourds sont nombreux.

 

Un peu partout, des vendeurs de pièces détachées de motos. Tu t'arrêtes deux fois pour demander si ils auraient une chaîne pour toi. Mais celles qu'ils te proposent sont sans joint torique. Tu préfères attendre Quito. Là, tu devrais trouver.

 

Tu pensais atteindre Quito en fin d'après midi, mais il est déjà cinq heures passées. Il te reste 100 kilomètres à vol d'oiseau. Entre toi et Quito... une chaîne de montagne que tu n'avais pas prévue. Tu avances de plus en plus doucement, coincé par les nombreux camions.

 

Tu espérais passer entre les orages, mais tu es pris par une grosse pluie sans pouvoir t'arrêter. En deux trois minutes, tu es complètement trempé, du cou aux pieds. Tu revêts ton équipement de pluie au dessus de tes vêtements trempés. L'eau est chaude. Tu espères sécher rapidement.

 

Mais la pluie ne s'arrête pas … et la route n'en finit plus de monter. Tu n'imaginais pas monter aussi haut. Au moins 3500 mètres, peut être 4000. Avec l'obscurité, la température équatoriale baisse. Tu as de plus en plus froid. Arrivé au col, tu fais une pause et changes de vêtements de haut et de gants. Avec une polaire sèche, la route est tout de suite plus agréable.

 

La route redescend enfin sur une vallée qui mène à Quito. De nuit, l'étendue des lumières impressionne. Une mégapole. Tu roules encore une quinzaine de kilomètres sur une voie rapide, et tu t'arrêtes au premier hôtel que tu rencontres. Un motel, avec garage... et un petit chauffage individuel. Tu pourras faire sécher tes vêtements et tes bottes. Inespéré.

 

L'endroit n'est pas très agréable. Un endroit de passage, mais tu apprécies le chauffage et la douche chaude. Tu iras demain matin au centre ville chercher un hostel plus accueillant.

 

 

 
Derniers jours au Pérou
Pérou

 

Dimanche 6 Mars 2011

 

Vous avez trouvé un hostel avec Internet, et vous en abusez. Chacun remet son site à jour. De ton coté, tu as aussi un peu d'entretien à faire. Alors que tu rentrais Toeuf Toeuf dans le hall de l'hostel, Loic t'a fait remarquer que le pneu arrière était crevé. C'est donc l'occasion de changer de pneu. Ton Désert était bien usé, et tu en promenais un neuf depuis Santiago.

 

L'hostel s'appelle « la Casa de Clara ». Difficile à dire si il s'agit d'un hostel, ou de la maison de Clara. Clara est une vieille dame énigmatique. Sur les murs, des photos de famille. Des photos où elle apparaît jeune et belle. Mais les photos ont jauni, l'hostel et sa propriétaire ont vieilli.

 

Au rez de chaussée, les parties communes comme dans tous la plupart des hostels : cuisine, salle à manger, patio... mais le frigo contient les restes de repas de Clara et les meubles sont les meubles de famille de Clara. Clara est omniprésente.

 

Clara discute facilement avec ses hôtes. Elle pose quelques questions, mais les réponses ne l'intéresse pas vraiment. Elle part rapidement dans un monologue. Clara vit dans le monde de Clara.

 

La journée passe vite. Vous avez même sauté le repas de midi, chacun devant son écran d'ordinateur. Stéphane est content de parler à sa famille, qu'il n'avait pas eu sur Skype depuis Noël. Loïc prépare son retour. Il enverra à la fin du mois, depuis Bogota, sa moto à Madrid par avion. Il terminera donc le voyage en moto, par la traversée des Pyrénées. Il échange aussi avec son employeur pour la définition de son nouveau poste. Il a désormais la tête à moitié en France, à moitié au Pérou.

 

Loïc prépare aussi la fin de son périple jusqu'à Bogota. Il cherche des adresses pour du CouchSurfing en Colombie. Il pense qu'il est temps de se séparer. Qu'il doit profiter de ses dernières semaines pour rencontrer de nouvelles personnes. Tu es un peu dans le même état d'esprit. Voici plus de deux semaines que vous êtes ensemble. Si tu apprécies le voyage en groupe, tu regrettes de ne plus rencontrer de Sud Américains.

 

Le soir vous sortez diner au centre ville. Vous retrouvez d'ailleurs un contact CouchSurfing de Loïc. Un jeune professeur de langues qui parle aussi bien Espagnol, Anglais que Français. Après le repas, une nouvelle rencontre avec un autre adepte de CouchSurfing : un Colombien qui vous parle de son pays.

 

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Lundi 7 Mars 2011

 

Une journée de route. Vous souhaitez vous rapprocher le plus possible de la frontière Equatorienne, à 800km, puis trouver une plage pour dormir. Vous vous arrêtez uniquement pour les pleins, et les repas. Il fait de plus en plus chaud. Mais une chaleur qui reste supportable.

 

Le paysage est désertique. Souvent des dunes de sables. La végétation se raréfie. Par moment, Loïc a l'impression de retrouver l'Afrique. Des plaines sablonneuses où poussent, éparpillés, des acacias. Quelques maisons de terre... Seule la faune africaine est absente.

 

En fin d'après midi, ton pneu arrière crève. Cela faisait un moment que tu te sentais instable, mais pas suffisamment pour conclure à une crevaison. Tu pensais avoir perdu l'habitude de rouler avec un pneu normalement arrondi, ou bien que la chaussée était décidément bien déformée. Mais non... tu est bien complètement à plat.

 

Stéphane, qui roulait devant ne t'a pas vu t'arrêter. Heureusement, Loic te suivait, et c'est une bonne chose. Tu ne te sens pas en grande forme, et Loïc va t'aider à réparer. La valve a été arrachée, et la chambre à air est morte. Heureusement, tu as en secours la chambre à air que tu as remplacée et réparée hier. Tu ne pensais pas la réutiliser aussi rapidement.

 

En réparant, tu réalises que tu as une belle fuite d'huile au joint de culasse. Toeuf Toeuf n'est pas au mieux de sa forme : le câble d'embrayage est prêt à casser, la chaîne est en fin de vie, l'huile ne remonte plus dans son réservoir, un rayon de la roue arrière a cédé, le cadre plastique du compteur est en miettes,... Cela commence à faire beaucoup.

 

Vous repartez sur Priuna en espérant retrouvez Stéphane à la première station service. Vous ne le voyez pas, et continuer jusqu'à la seconde. Pas de Stéphane non plus. Il vous faut faire le plein. Pendant que tu vérifies la pression de ton pneu réparé, Loic retourne à la première station... mais pas plus de Stéphane. Il faudra compter sur le hasard pour le retrouver. Peut être à la frontière.

 

Il est tard, vous êtes sales et fatigués. Plutôt que la plage, vous optez pour un hôtel à Priuna. Vous tournez dans le centre ville à la recherche d'un Hostel. Alors que vous êtes arrêtés, une dame s'approche de toi. Elle a deviné que vous cherchiez un hôtel, et vous en indique un tout près. Marguerita accompagne même Loïc qui va se renseigner. L'hostel est bien, mais le garage beaucoup trop cher. Marguerita vous en indique un second, à deux trois blocs de là. Vous vous y rendez, mais à nouveau un souci pour le garage. Arrive Marguerita qui vous a rejoint en marchant. Marguerita est une vieille dame élégante, souriante. Elle connait un parking non loin de là. La propriétaire du parking est son amie, et elle accepte d'accueillir nos motos pour la nuit pour dix fois moins cher que ce que nous demandait le premier hôtel.

 

Vous quittez Marguerita en la remerciant. Tu as honte de lui serrer la main... avec ta main noircie par la réparation de ton pneu. Dans la nuit, cela ne se voit plus trop.

 

Vous retournez à l'hôtel prendre une douche. Un hôtel propre, aseptisé. Vous ressortez diner. Un vrai restaurant, une viande avec une sauce « Roquefort ». Un vrai Tiramisu en dessert. Etrange.

 

Tout cela ne ressemble pas au Pérou que vous connaissiez. Les habitants de Priuna ne ressemblent pas non plus aux Péruviens que vous connaissiez. Plus Européens... Vous pourriez être dans une petite ville du Nord de l'Espagne. Priuna est l'une des premières villes Espagnoles fondées par les Conquistadores, et il semble que la ville soit restée Espagnole depuis.

 

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La Cordillère Blanche
Pérou

 

Vendredi 4 Mars 2011

 

Vous quittez l'hostel en redoutant les embouteillages. Mais vous traversez la ville sans trop de difficultés. Une bonne heure aura suffit.

 

En bas d'une longue descente, un contrôle de police. Un jeune policier vous demande de vous aligner sur le bord de la route. Vous étiez en excès de vitesse. Le policier discute surtout avec Loïc, qui conduisait devant. Ils vous expliquent que vous êtes tous les trois en faute, mais que seul Loïc doit payer une amende. C'est plutôt une chance de limiter les dépenses, mais tu es surpris quand il demande à Stéphane et à toi de vous écarter. Stéphane pense qu'il souhaite négocier... Naïf, tu n'y crois pas trop. Ce policier te semble sérieux, zélé, mais pas malhonnête.

 

Peu de temps après, Loïc vous rejoint. Stéphane avait raison : la contravention officielle, dans le bureau de police, accompagnée de la remise de la photo, … tout cela s'est changé en une somme à payer de la main à la main. Probablement pour les bonnes oeuvres de la police.

 

Au Pérou, les limitations de vitesse sont, comme en Argentine, souvent incohérentes. A l'approche des villes, la vitesse est limitée à 35km/h, sur des grandes artères où les conducteurs réduisent sagement leur vitesse à 50 km/h. Et jamais jusque là tu n'avais vu de policier verbaliser pour excès de vitesse. Les policiers contrôlent beaucoup, beaucoup plus qu'en Europe, mais pas particulièrement la vitesse.

 

Tu imaginais aussi que des directives demandaient aux policiers de laisser en paix les étrangers. Le pays cherche à développer le tourisme, et tu pensais que le gouvernement préférait éloigner sa police des touristes. C'est peut être le cas, mais aujourd'hui, Loïc aura bien donné 145 soles à un policier corrompu. Environ 45 euros.

 

Après une centaine de kilomètres sur la Panaméricaine, vous quittez la côte pour revenir aux montagnes. Un petit tour de 2-3 jours dans la Cordillère Blanche. Une longue montée... Rapidement, le temps change. La pluie, le froid arrivent. Tes mains sont gelées, tes pieds sont trempés. Vous vous arrêtez avec Loïc au col pour prendre une boisson chaude et se couvrir. Un petit village à 4100m où vous achetez un fromage.

 

Couvert, la route jusqu'à Huaraz te semble d'un coup plus agréable. Le mauvais temps s'est d'ailleurs calmé, même si il bruine toujours. Vous retrouvez Stéphane qui vous attendait à l'entrée de Huaraz. Les villes Péruviennes sont tristes le soir... Surtout sous la grisaille. Vous verrez demain.

 

Samedi 5 Mars 2011

 

La région de Huaraz est célèbre pour ses montagnes, la Cordillère Blanche. Mais, vues de la ville, les montagnes ne sont pas si impressionnantes. Située dans un trou, Huaraz est tout de même à plus de trois mille mètres. Les hauteurs environnantes doivent donc facilement dépasser les 5000m.

 

La bonne surprise du réveil est que la pluie s'est arrêtée. Une belle journée s'annonce. Vous quittez Huaraz par le Nord pour rejoindre le Canyon del Pato. Le Canyon du Canard...

 

Une pause à Carraz. C'est le grand jour pour cette petite ville, celui du carnaval. Des défilés de danseurs, des orchestres. Tout le monde s'est mis sur son 31. Les vieilles dames ont sorti pour l'occasion leur plus beau chapeau.

 

Les gorges commencent peu après Carraz. Des gorges que vous suivez longtemps, sur plus de 200 km. Rapidement, la route devient une piste. Une piste roulante, mais un peu cassante. Souvent exposée.

 

Le plus pénible reste la traversée de tunnels non éclairés. Aveugle, tu roules en espérant de ne pas heurter de front une grosse pierre, ni rentrer dans un tas de sable, ni frotter contre les parois.

 

Les gorges sont impressionnantes. Sur les premiers kilomètres, elles sont creusées dans des montagnes vertigineuses. Des parois verticales avec des dénivelés de plusieurs milliers de mètres. Heureusement, la piste reste toujours suffisamment large pour ne pas être dangereuse. Le risque le plus grand reste le croisement de véhicules.

 

Pour déjeuner, une pause dans un petit village construit près d'une centrale hydro-électrique. La plupart des habitants, vêtus de combinaisons oranges, semblent travailler pour le barrage. Vous trouvez un petit restaurant où l'on vous sert du Cuy. Tu croyais qu'il s'agissait d'une pintade, mais Stéphane sait que le Cuy est un cochon d'Inde... Pas particulièrement gouteux.

 

Vous reprenez la piste. Une piste cassante, et elle casse. Ta fixation de compteur, recollée deux jours plus tôt cède. Une pierre casse le garde boue avant de Stéphane, qui peu de temps après, crève de la roue avant. En fin d'après midi, la piste se transforme en route. Les gorges s'ouvrent sur une large vallée, et le torrent est devenu un fleuve docile. Vous approchez de l'océan.

 

Une fois la Panaméricaine retrouvée, il ne vous reste plus que 125 km jusqu'à Trujillo. Vous les finirez de nuit.

 

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Lima
Pérou

 

Jeudi 3 Mars 2011

 

La matinée est dédiée à Toeuf Toeuf, au lavage, et à Internet. Vous échangez des photos. Tu récupères ainsi plein de photos de toi avec Toeuf Toeuf. Voici quelques photos prises par Stéphane :

 

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et d'autres prises par Loïc :

 

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L'après midi, promenade en ville. Vous recherchez des concessionnaires motos. Vous restez tout d'abord dans Miraflores, le quartier de l'hôtel. Un quartier étrangement occidental. Vous n'êtes plus au Pérou, ou alors dans un autre Pérou. Ici, point de chapeau sur les têtes des dames. Point de châle coloré ni de jupe à arceau. Les silhouettes sont elles même différentes. Plus fines. Des corps modelés par les salles de gymnastique où l'on voit, au travers de grandes baies vitrées, des corps se démantibuler sur des appareils de musculation. Mais aussi des Mac Do, des KFC et des pizzerias.

 

Après une longue marche, vous trouvez porte close pour le premier magasin moto de la liste. Un taxi vous mène au second : fermé à nouveau. Au moment de remonter dans le taxi, le facteur passe, sonne, et se fait ouvrir la porte. Vous en profitez pour demander des renseignements : le magasin était ouvert, mais caché derrière une palissade, des grilles. Il fallait simplement sonné...

 

Vous rentrez dans une première cour où sont garés motos et quads. La cour est protégée par un mur très haut. Au dessus du mur, une clôture électrifiée. Le magasin lui même est accessible par un sas construit avec des barreaux de gros diamètre. Une prison ? Non, une forteresse.

 

A l'intérieur, les derniers modèles de moto KTM. Loîc peut trouver son bonheur. En revanche, Stéphane et toi devrez aller voir ailleurs... Tu achètes tout de même de l'huile pour graisser ta chaîne.

 

Vous reprenez un taxi pour une promenade dans le centre historique. De beaux bâtiments. Lima était la capitale Espagnole pour l'Amérique du Sud. L'architecture de la ville est soignée. Souvent, des balcons de bois portés par les façades. Des façades et des portes travaillées. Comme partout au Pérou, de belles églises. Mais ici, ce sont plutôt des basiliques et des cathédrales.

 

A aucun moment vous ne vous sentez en insécurité. Tu te souviens que l'on t'avait décrit un Lima dangereux, où les touristes connaissent souvent des mésaventures. Tu n'as pas du passer par les quartiers sensibles.

 

D'une façon générale, tu es très agréablement surpris par le Pérou. Les Péruviens sont le plus souvent gentils, souriants, prévenants. Tu regrettes juste de traverser leur pays trop vite. De ne pas faire en profiter autant que tu as profité du Chili.

 

Enfin de journée vous décidez de faire quelques courses pour le diner. Vous achetez un gigot à une vieille mamie bouchère qui manie la hache comme d'autres manieraient l'éventail.

 

Rentrés à l'hostel, vous préparez rapidement le repas et pendant la cuisson, tu papotes avec Regina, une voyageuse allemande polyglotte. Backpackers ou motards, les motivations sont les mêmes. Vos voyages se ressemblent, même si Regina profite davantage des villes où elle passe. Même si tu vois un peu mieux les campagnes, les montages et les déserts.

 

Une nouvelle fois, tu te dis que tu aurais bien passé plus de temps à discuter avec Regina. Que la brièveté de ces rencontres est frustrante. D'un autre coté, tu es heureux d'avoir rencontré autant de personnes en si peu de temps. Que tu espères en retrouver certaines une fois le voyage terminé. D'ailleurs, tu as reçu hier un mail de Peter et Margo, de Melbourne, qui pensent passer en France en 2012. Tu as de la chance.

 

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En route pour Lima
Pérou

 

Mardi 1er Mars 2011

 

Tu n' es pas en forme. Des soucis d'intestinaux et un peu de fièvre. Mais il faut rouler. C'est déjà le mois de Mars. Tu espéres être le 24 Mars à Carthagène, au Nord de la Colombie. A peine plus de 3 semaines pour remonter le Pérou, traverser l'Equateur puis la Colombie... Faisable, mais il ne faut plus traîner.

 

Vous démarrez tard. Stéphane doit retravailler sur sa moto et refaire son paquetage. L'étape intermédiaire entre Urubamba et Lima serait Nazca, mais vous n'y arriverez pas. Trop loin, et une route trop lente.

 

Toujours des montagnes russes. Pourquoi ne dit on pas des montagnes péruviennes ? Une succession de cols à plus de 4000m, suivis par des descentes pour revenir vers les 2000m. Tu peines dans les virages. Toeuf Toeuf est toute aussi essoufflée. Vous espériez avoir laissé les hautes altitudes sur l'Altiplano Bolivien, mais c'est raté.

 

La route est belle. Peu après Urubamba, vous prenez une piste sur une vingtaine de kilomètres. Un raccourci que vous avait indiqué l'ouvrier de la centrale hydro-électrique au bas du Machu Picchu. Elle traverse une région de lacs, de petites montagnes. Le Pérou est très peuplé dès que l'on est en dessous de 3500m. Sur les chemins, on croise quelqu'un tous les cent ou deux cent mètres. Un berger, une femme et son enfant, des enfants qui jouent... Les chemins sont des lieux de vie.

 

Le paysage est souvent très beau, très photogénique mais vous ne prenez pratiquement pas de photo. Pas très en forme, tu roules plus doucement que d'habitude et tu es toujours en retard. Tu n'oses pas faire attendre tes compagnons davantage. Tant pis. Tu essayes de bien observer pour mémoriser.

 

Une longue halte pour laisser des engins de chantier déblayer la route. Un nouvel éboulement. Tout au long des routes, des pierres énormes à contourner, des tas de terres ou de boue qui sont tombés de la montagne. L'entretien des routes est une charge énorme pour le Pérou.

 

Après un passage montagneux, la route remonte une rivière sur plus d'une centaine de kilomètres. A la pause déjeuner, tu te décides à prendre des médicaments. L'effet est bénéfique. L'aspirine, toujours aussi magique, te fait baisser la fièvre et oublier tes courbatures.

 

Le long de la rivière, la route devient plus rapide. Mais à nouveau des montagnes péruviennes. Non, des cols au dessus de 4000m, mais les grandes descentes se font de plus en plus rares. Pour finir la journée, un long plateau à traverser de plus de 100km, à 4500m d'altitude. Le soleil se couche, et le froid est de plus en plus pénible.

 

Vous n'aviez pas prévu ce plateau et il faut le passer. Il y a bien quelques hameaux, mais pas de solution pour dormir. Si ce ne sont vos tentes qui ne vous tentent guère. Enfin, la route redescend sur Puico, la petite capitale régionale. Puico est encore à 3300 mètres, mais la différence d'altitude est très appréciable. Vous y trouvez une relative douceur, et aussi un hostel avec eau chaude. Tout ce qu'il vous fallait.

 

A l'arrivée, Stéphane découvre qu'il a oublié son iPhone à Urubamba. Décidément, ce n'est pas sa semaine de chance. Cela commence à lui faire beaucoup de coups durs. Il sort diner avec Loïc. Pour ta part, tu te couches directement après une bonne douche. Chaude.

 

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Mercredi 2 Mars 2011

 

Tu espérais trouver enfin une descente, mais la route remonte à nouveau à la sortie de Puico. La matinée apporte une nouvelle succession de passages de cols. Puis, enfin, l'horizon se vide. Derrière les dernières montagnes, un trou, vertigineux. La végétation se raréfie, tout devient plus sec. Au fond, une grande dune de sable blanc posée sur des rochers. Et la route, toujours sinueuse, descend, et descend encore.

 

Vous vous arrêtez pour prendre des photos. Des photos de motards. Celui qui roule devant photographie ceux qui suivent.

 

La route est dangereuse. Les camions descendent vite, utilisent par trop leurs freins. A chaque lacet, une croix pour rappeler un accident mortel. Parfois les croix sont regroupées en famille. Tu comprends mieux pourquoi tant de chauffeurs de camions et de bus ont accolé des prières sur leurs véhicules. Pourquoi ils mettent en pendentif des grigris ou des croix.

 

Vous aviez trop froid, vous avez vite trop chaud. Vous avez retrouvé l'été. Enfin une route estivale. La transition est rapide, et il faut désormais songer à boire, à ne pas se déshydrater. Les motards ont toujours trop froid ou trop chaud... Cette fois-ci, le temps de la température idéale n'aura duré que quelques minutes.

 

En bas de la longue descente, la route arrive sur Nazca. Une Oasis dans un désert. Un désert de pierre et de sable. Des dunes géantes, plus grandes que celles du Sahara que tu connais. Le Pérou est un pays de contraste.

 

A la sortie de Nazca, vous vous arrêtez à un mirador pour observer les fameuses lignes de Nazca. Des dessins géométriques qu'il faut admirer d'en haut, d'un avion. De votre mirador, vous voyez effectivement des lignes droites, tracées dans le désert. Les lignes elles mêmes pourraient être des sillons tracées par des animaux. Des chemins. Mais rien qui ne vous ferait penser à des dessins.

 

Vous avez rejoint la Panaméricaine. Une autoroute qui remonte vers le Nord. La circulation est plus dense. Les villages sont de plus en plus peuplés, les villes de plus en plus longues à traverser.

 

Tu sens que vous êtes dans un autre Pérou. Il y a le Pérou des hauteurs, et celui de la côte. Le Pérou des hauteurs est plus traditionnel.

 

Dans les hauteurs, les femmes portent leur chapeau en feutre, leur robe à arceau. L'activité principale est l'élevage, mais les terres sont aussi cultivées dès que les pentes ne sont pas trop fortes. Sur la côte, le désert est heureusement agrémenté d'oasis. Des oasis où l'on trouve des arbres fruitiers.

 

L'approche de Lima ressemble à tous les abords de capitales. Une interminable banlieue. Une densité de constructions qui augmente progressivement. Une circulation de plus en plus pénible.

 

Vous voyez aussi de plus en plus de panneaux publicitaires. Dans les montagnes, seuls les panneaux vantant les mérites des candidats aux élections locales étaient déployés. Ici, une pub pour un rasoir, là pour une boisson gazeuse américaine. La téléphonie mobile n'est pas en reste. Mais les pubs les plus nombreuses restent encore celles vantant les mérites des candidats.

 

Vous trouvez un hostel grâce au GPS de Loïc. Une longue route dans les embouteillages alors que vous avez pris soin de rester au Sud de la ville. Circuler dans Lima est pénible. Les conducteurs roulent à la méthode des Téhéranis, c'est à dire n'importe comment, mais ils klaxonnent en permanence. Ils te saoulent.

 

Un hostel de voyageurs occidentaux. Tu n'en avais plus fréquenté depuis Santiago. Vous retrouvez internet, les emails qui vous attendaient depuis une semaine. C'est bien agréable d'avoir des nouvelles de la famille et des amis.

 

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