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Los Tuxtlas PDF Print E-mail
Written by toi   
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Dimanche 10 Avril 2011

 

Tu quittes Palenque en fin de matinée. La route est tranquille jusqu'à VillaHermosa, la préfecture du Tabasco. Il y a ensuite une autoroute, que tu évites autant que faire se peut. Tu as le temps et tu préfères les routes secondaires. Et puis, il te faut ménager Toeuf Toeuf. Tu ne roules plus qu'à 90 km/h.

 

Sur une portion de voie rapide, un camion accidenté est à cheval sur le muret central. Le conducteur est toujours dans sa cabine. Décédé. Les policiers autour sont silencieux.

 

A chaque fois que tu vois un accident de la route, tu réalises que le plus grand risque du voyage est là. Quelques soient les pays traversés. Le risque de l'endormissement, de la distraction. Ou encore celui d'un choc avec un animal. Rester prudent. Se méfier de la fatigue.

 

Tu poursuis jusqu'à Catemaco. A nouveau une ville touristique, visitée par des Mexicains venus de tout le pays pour profiter du lac, et du Parc de Los Tuxtlas. Des forêts tropicales, des volcans, un lac avec de nombreuses petites îles qui se parcourt en bateau taxi.

 

Tu passes la nuit dans un hôtel du centre. Le soir, une petite balade avant de diner. Beaucoup de bruit dans un bar. Tu rentres. Toutes les tables sont occupées, et tu t'assois près d'un homme seul. Tous regardent un match de foot à la télévision. Ils regardent et ils boivent des bières. Beaucoup de bières. Tu prends aussi des Coronas. Mais tu te limites davantage que tes voisins de table.

 

Helacio, l'homme dont tu occupes la table, t'explique le match. Le grand classique entre deux équipes bien différentes : Guadalajara et America, l'équipe des stars étrangères de la capitale. Dit comme cela, tu comprends que ton interlocuteur soutient Guadalajara.

 

Les joueurs courent et jouent à toute vitesse. Ils semblent passionnés, presque autant que les téléspectateurs. Des occasions de buts toutes les cinq minutes, mais c'est finalement Guadalajara qui marque par trois fois. A chaque but, les maillots rouges de la salle sautent au plafond, alors que les maillots jaunes s'enfoncent dans leurs chaises, désespérés par la malchance. Heureusement, tu as choisi la bonne table, et la bonne équipe.

 

Tu partages une assiette de piments et de tomates avec Helacio. Il est conducteur de lanchas, les bateaux-taxi qui parcourent le lac. Il profite de son Dimanche soir, de ce grand match qui se passe si bien pour lui.

 

Le match terminé, tu quittes tout le monde pour aller dans un restaurant plus tranquille. Trop tranquille... Tu aurais du diner au bar.

 

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Lundi 11 Avril 2011

 

Tu ne quittes l'hôtel qu'en fin de matinée. Tu as du temps. Huit ou neuf jours pour rejoindre la frontière US, alors que quatre suffiraient. Tu penses t'arrêter sur la côte, avant de rejoindre Vera Cruz.

 

A peine une dizaine de kilomètres. Tu vois un panneau qui annonce un site « écotouristique » : des cabanes, mais aussi des visites guidées dans la forêt. Tu t'arrêtes pour te renseigner. En contrebas de la route, un petit village. Les toits sont éparpillés au milieu des arbres. Un jeune homme te montre les cabanes et t'explique le contenu des « tours » : une balade matinale pour observer les oiseaux, ou des marches en forêt jusqu'à des cascades. Les oiseaux t'intéressent, et tu prends la cabane la moins chère.

 

Tu peux déjeuner à l'épicerie du village. La Signora prépare, à la demande, un plat. Après une petite sieste mexicaine pour laisser passer la canicule, tu pars avec Toeuf Toeuf, toute légère, jusqu'à la plage de « La Barra », à une vingtaine de kilomètre. Le chemin qui y mène est parfois ensablé, mais il reste facile. Conduire sur piste est agréable. Cela faisait longtemps que tu n'avais plus quitté le goudron.

 

A la Barra, deux ou trois restaurants ont installés des tables sur la plage. Tu poses tes affaires un peu à l'écart pour aller te baigner. Peu de profondeur, et l'eau est presque trop chaude. Au retour, un homme t'appelle pour t'offrir une bière. Tu le rejoins, lui et sa famille. Une famille de Mexico. Tous te posent des questions sur ton voyage. Parmi eux, seule Marta, une jeune fille de vingt quatre ans, a voyagé alors qu'elle était jeune adolescente. Ils te conseillent aussi de visiter Mexico. Mais tu préfères éviter les grandes villes.

 

Tu les quittes à la tombée de la nuit. De retour à la cabane, tu traverses la rue pour aller « au restaurant Suisse ». Effectivement, Donald, un Suisse de Lausanne s'est installé ici. Tu es le seul client des cabanes, et tu seras aussi son seul client de la journée. Tu n'oses pas demander de quand date son dernier client. Mais son restaurant est il un restaurant? Une table unique, un coin cuisine juxtaposé à sa maison... Peut être un projet de restaurant.

 

Tu dines avec Bianca, une voisine venue discuter avec Donald. Pas une cliente, juste une amie Mexicaine de Donald qui a aussi vécu en Suisse, à Zurich. Tu questionnes Donald sur son parcours. Il travaillait au CSEM, à Neuchatel. Un endroit que tu connais bien. Il a beaucoup voyagé en 2CV en Amérique du Sud. Il s'est arrêté là, il y a une quinzaine d'années. Il s'occupe désormais de son jardin et de son restaurant.

 

Il y a aussi une dizaine d'autres Européens installés autour de Catemaco. Ils sont deux rien que dans ce petit village. Un bel endroit, une nature généreuse. Mais vivre ainsi isolé ne te conviendrait pas.

 

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Mardi 12 Avril 2011

 

Au petit matin, Abraham vient te chercher pour la balade aux oiseaux. On t'avait dit 7 heures, mais l'horaire a été avancé d'une heure. Tu étais réveillé, déjà occupé à écouter les chants d'oiseaux.

 

Vous voilà partis tout d'abord à travers le village. Les oiseaux sont partout. Tu ne connais rien aux oiseaux. Tu as tout à apprendre. Au début tu es surpris par la vitesse à laquelle Abraham les repère. Et puis? tu comprends : il écoute. Ils ont tous des chants bien différents. Au petit matin, on entend les oiseaux plus qu'on ne les voit.

 

Vous portez chacun une paire de jumelles. La plupart du temps, vous observez à distance. Dès que vous approchez, l'oiseau s'en va, inquiet de votre présence.

 

Vous passez devant une source d'eau gazeuse. Un trou circulaire naturel de cinquante centimètres par lequel la source surgit et bouillonne. Abraham confectionne une tasse avec une grande feuille pour te faire gouter à cette eau.

 

Le temps a changé. Des nuages et des premières gouttes. C'est plutôt agréable après la canicule de ces derniers jours, mais il vous faut rentrer prendre des imperméables. Vous passez chez Abraham. Deux petites maisons : l'une en bois et l'autre en brique. Dans cette dernière, une pièce en longueur où sont posées deux petites tables. Sur la première table, un vieux poste de télévision et un four à micro-ondes. Devant le poste, un petit canapé. La seconde table est consacrée à la prière. De nombreux objets de culte. Une petite statue de Jésus, des images saintes, et des lumières qui doivent rester allumées toute la journée.

 

Abraham est guide quand il le peut. Il connait bien les oiseaux, mais aussi les montagnes avoisinantes. Parfois, une université de Mexico lui demande de guider des étudiants en biologie. Le reste du temps, il travaille comme jardinier, ou il loue ses services aux ranchs voisins. Mais il préfère la balade aux oiseaux. Il te montre un livre qui répertorie les oiseaux du Mexique. Il y en a des milliers. Plus de 500 espèces uniquement pour les Tuxtlas. Des oiseaux de toutes les couleurs, de toutes les tailles.

 

Vous repartez alors que la pluie a cessé. Il est déjà tard, mais Abraham veut te montrer les Tucans. Vous vous éloignez du village, mais vous ne verrez pas de Tucan. Abraham pense qu'ils se sont écartés aujourd'hui, à cause de la présence de nombreux rapaces. Et du vent.

 

Vous rentrez vers onze heures. On n'entend plus les oiseaux. Seulement les cigales. Des cigales qui sifflent plus qu'elles ne chantent. Leur concert de sifflement est par moment insupportable tellement il est intense. Chacun son tour d'occuper l'espace. Ici, le silence n'existe pas.

 

De retour, tu vas déjeuner chez la Signora, puis à nouveau une petite sieste. Et tu écris un petit peu.

 

En fin d'après midi, tu te promènes dans le village. Tu passes devant chez Bianca qui travaille dans son jardin. Elle te fait visiter. Un jardin tropical. Tu découvres plein de fruits et de fleurs que tu ne connaissais pas. Ignare, tu croyais que les ananas poussaient dans les arbres. Mais c'est vrai qu'il n'y en avait ni à Belleville, ni à Argenteuil.

 

Bianca te parle de sa vie. De la Suisse, et de son jardin. Elle parle vite, et parfois, tu n'arrives plus à la suivre. Tu lui proposes de l'aider un peu pour le jardin. Armé d'une bêche, tu retournes la terre et retires les mauvaises herbes. C'est qu'ici, les mauvaises herbes poussent aussi vite que les arbres ou les fleurs. La jungle reprend vite le dessus.

 

En fin de journée, tu partages les spaghettis préparés par son neveu. Tu goutes aussi aux bonnes confitures qu'elle revend à Catemaco dans un magasin de produits artisanaux. L'une de ses confitures ressemble beaucoup à de la myrtille, mais ce ne sont pas des myrtilles. « Chagalapoli »... tu regarderas ce dont il s'agit. Tu as encore des milliers de choses à apprendre.

 

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