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Le Machu Picchu PDF Print E-mail
Written by toi   
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Samedi 26 Février 2011

 

La voie normale pour accéder au Machu Picchu est le train depuis Cusco. Mais le tarif est prohibitif : environ 120 euros avec le billet d'entrée. La voie alternative est de contourner par le Nord, d'accéder à Santa Teresa, et enfin au site. Par ce chemin les backpackers doivent multiplier les changements de bus, et terminer en marchant les derniers kilomètres.

 

Vous partez donc pour la grande boucle par le Nord. Plus de 200 km alors qu'à vol d'oiseau, le Machu Picchu est à moins de 50km de Cusco. La première moitié s'effectue sur de la route goudronnée, la seconde sur une piste. La route est intéressante : elle longe la Vallée Sacrée, une succession de sites archéologiques Incas.

 

Le pays Inca, et les Incas semblent avoir disparu. Leurs descendants ne se disent pas « Inca ». C'est étrange de voir comment une telle civilisation peut disparaître. Un empire qui avait ses villes, ses villages, ses routes commerciales, son armée, ses paysans, ses forteresses, ... Tout cela disparaître avec l'arrivée d'une poignée de mercenaires Espagnols. Incroyable. Désespérant.

 

La piste est toute aussi intéressante, surtout en moto. Les cinquante derniers kilomètres longent une rivière, ou plutôt un torrent. La piste n'est pas très difficile, mais souvent étroite, et très exposée. Une vue imprenable sur des précipices. Stéphane pense qu'elle n'a rien à envier à la fameuse Route de la Mort qui se trouve au Nord de La Paz.

 

Le temps est toujours aussi maussade. Des successions d'averses et d'éclaircies. La piste est aussi une succession de zones sèches et caillouteuses, et de zones boueuses. Parfois des petits torrents à traverser. Une fois, lors de la traversée d'un torrent plus profond que les autres, Stéphane bute sur une pierre, met un pied au sol, et sa moto tombe. Heureusement, il la relève de suite, et l'eau n'a pas le temps de pénétrer dans le moteur. Les sacoches ont évité l'immersion.

 

Tu es surpris par toute cette eau. L'eau a aussi profondément modifié les paysages. La végétation est désormais luxuriante. Surtout dans les parties les plus basses. Depuis que vous avez quitté Cusco, vous avez passé des cols à plus de 4000 mètres, mais vous êtes aussi parfois redescendus en dessous de 2000 mètres. Des vraies montagnes russes... Et la courbe de la température suit à l'inverse celle du relief.

 

Vous atteignez Santa Teresa juste avant la tombée de la nuit. Une petite ville avec des restaurants, des hostels... Un centre touristique, mais bien peu de touristes en cette saison. Deux propriétaires d'hôtels vous mettent le grappin dessus. Vous optez pour celui qui vous propose du WIFI. Au final, il n'y aura ni WIFI ni Internet. Mais il a tout de même un bel hostel tout neuf dans lequel vous pouvez rentrer les motos. Dans la salle de restaurant, face à une photo géante du Machu Picchu. Quand les touristes sont peu nombreux, les hôteliers doivent redoubler d'efforts.

 

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Dimanche 27 Février 2011

 

Le but de la journée est simple : visite du Machu Picchu. Vous quittez Santa Teresa à 7 heures et demi, en taxi. Le but est de se rapprocher d'une centrale hydroélectrique qui est à mi-chemin. Seulement se rapprocher, car la piste est elle même interrompue par un éboulement. De là, il reste environ deux heures de marche pour atteindre la centrale.

 

A la centrale hydro-électrique, il y aurait théoriquement un train, le bout de la ligne, qui pourrait vous amener jusqu'à Aguas Callientes, le village au pied du Macchu Picchu. Mais il est interrompu depuis une semaine, car la crue du torrent à fragiliser les berges. Vous remontez donc le torrent en marchant le long de la voie ferrée. Un torrent puissant et fou furieux, qui s'agite dans son lit comme un forcené.

 

Près de la centrale hydro-électrique, vous prenez un petit déjeuner rapide. Un ouvrier vous raconte que l'éboulement n'est pas si récent que vous le pensiez. Il date d'il y a 12 ans... Bizarre, car le guide du routard, la patronne du restaurant, et le guide d'un petit groupe de touristes rencontrés la veille vous avaient tous indiqué que vous pouviez monter en moto ou en taxi jusqu'à la centrale. Ce qui est impossible depuis douze ans...

 

Arrivés à Aguas Callientes, une petite pause. Pour gagner du temps, vous achetez des tickets de bus plutôt que de faire à pieds l'ascension finale. Au moment de se rendre au départ du bus, arrive un train de Cusco, chargé de touristes. Le train depuis Cusco avait lui même été interrompu deux jours suite à des éboulements. Il est donc rétabli, et vous ne saurez pas seuls. Mais grâce à la saison des pluies, ce n'est tout de même pas la foule des grands jours.

 

Dans le bus, une groupe de touristes japonais et vous trois, au fond du bus. Des jeunes filles s'amusent de vous voir perdus dans le groupe. Vous discutez un peu, rigolez avec elles.

 

Il fallait s'y attendre, le site est en grande partie caché par les nuages. Mais la pluie s'est interrompue, et c'est déjà pas mal. Vous pouvez profiter tranquillement d'une des sept merveilles du monde. Le site est magnifique, mais la grisaille ambiante fait que tu n'es pas aussi impressionné qu'à Uluru. L'importance du ciel bleu...

 

A trois heures, il faut songer à redescendre. Vous avez calculé qu'il vous faudra quatre heures pour rejoindre le taxi à qui vous avez donné rendez vous, de l'autre coté de l'éboulement. Vous faîtes chemin inverse. Le bus pour descendre à Aguas Callientes, puis la marche le long de la voie ferrée. A peine le site quitté, vous avez droit à une belle éclaircie! Si vous étiez restés une heure de plus...

 

Vous êtes, comme prévu, à 19 heures au point de rendez vous avec le taxi, après le passage de l'éboulement. Des touristes Chiliens arrivent juste en même temps, et le taxi embarque tout le monde. Avec le chauffeur vous êtes dix dans une voiture 5 places. C'est le Pérou!

 

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Lundi 28 Février 2011

 

Loic a découvert en rentrant hier soir que son pneu était crevé. Il commence donc la journée par une réparation.

 

Dans l'hôtel, deux autres motards. Des Canadiens qui sont descendus en deux mois depuis les Etats Unis. Vous échangez des informations. Vous leur parlez de la Bolivie, ils vous parlent du Nord du Pérou, et surtout du passage de la Colombie à Panama. Compliqué. Ils ont fait la traversée sur un petit voilier, en mauvais état, et ont cru y rester. Une grosse vague avait cassé le gouvernail. Eviter les petits voiliers. Et les mauvais capitaines...

 

Vous reprenez le chemin de Santa Maria en sens inverse. Toujours aussi impressionnant, mais vous êtes bloqués à plusieurs reprises par des travaux, ou des camions, trop chargés, qui n'arrivent pas à monter une côte.

 

Après Santa Maria, la piste rejoint une route qui remonte jusqu'à un col perché à 4300 mètres. Il pleut et il fait froid... Juste après la toute dernière rivière à traverser, Toeuf Toeuf a des ratés... Tout le monde te double et tu t'arrêtes sur le bas coté. Loïc et Stéphane n'ont pas vu que tu t'arrêtais, mais tu n'es pas seul : une équipe de réparation s'active autour d'une pelle mécanique en panne. Une belle coïncidence car les ouvriers te disent qu'ils pourraient te descendre à Urubamba avec Toeuf Toeuf si jamais tu n'arrivais pas à trouver la panne.

 

Ta panne ressemble à celle que tu avais eu à 5000 mètres, à Apacheta, le bureau de douanes le plus haut du monde. Tu ne le savais pas à l'époque, mais c'est Stéphane qui t'a raconté des choses sur ce poste de douanes. Entre autre, que la mine à proximité fabrique de l'acide borique utilisé pour la fabrication de la cocaïne. Un lieu étrange que tu avais visité avec ton filtre à air à la main.

 

A Apacheta, tu avais redémarré rapidement. Tu n'es donc pas trop inquiet, malgré la pluie et le froid ambiant. Tu commences par retirer le filtre à air, mais Toeuf Toeuf ne démarre toujours pas... Tu en profites pour le nettoyer un peu. Tu rajoutes de l'essence dans le réservoir. Que faire d'autre ? Tu purges ton carburateur au cas où de l'eau se serait mélangée à l'essence. Toujours rien. Tu nettoies les cosses de la bobine, celles de l'allumage,... Toujours rien. Tu remplace la bougie. Toujours rien. A la bougie, tu ne vois pas d'étincelles. Tu empruntes donc un multimètre aux mécaniciens de la pelle de chantier pour contrôler la bobine. 6 ohm... Tu n'y connais pas grand chose, mais cela semble correct pour une bobine. En tout cas, elle n'est ni coupée, ni en court circuit.

 

Tu ne vois plus trop quoi vérifier. Et tu n'oses plus trop insister sur le démarreur car la batterie commence à être faible. Tu retournes voir l'équipe de la pelle et tu leur demandes si on pourrait relier ta batterie à celle d'une de leur voiture. Pas de souci...

 

Tu peux reprendre les essais au moment où Loïc et Stéphane arrivent. Ils t'attendaient au col, à 4300 mètres. Ils hésitaient à redescendre plus tôt car ils n'ont plus beaucoup d'essence.

 

Stéphane est mécanicien avion, mais il a aussi un diplôme de mécanicien moto... Il prend donc les choses en main. Il reprend les contrôles que tu as déjà effectué. Une différence : il voit une étincelle à la bougie, que tu ne vois d'ailleurs toujours pas. Et Loïc non plus. L'altitude doit modifier la couleur de l'étincelle et la grisaille la rend peu visible... En tout cas le problème n'est pas électrique, mais bien au niveau du carburateur. Ta première impression. Grâce à la batterie de la voiture de chantier, vous insistez... et Toeuf Toeuf finit par redémarrer!

 

Quel était le problème? Probablement de l'eau sale, rentrée dans le carbu par le filtre à air, qui est en mauvais état. En attendant, vous pouvez repartir.

 

Peu de temps après, Stéphane tombe en panne sèche une première fois. Tu finis de vider ton jerrycan dans son réservoir. Stéphane a un second problème : il vient de découvrir qu'un roulement de roue arrière est à moitié cassé. Il n'est pas certain d'atteindre Urubamba. Vous continuez donc doucement pour ne pas trop contraindre son roulement.

 

Il pleut toujours et le brouillard vous frigorifie. De l'eau dans les bottes, dans les gants... Il y a des jours difficiles dans un voyage. Heureusement, ils sont rares.

 

Vous atteignez enfin Urubamba après une seconde pause pour remettre de l'essence dans le réservoir de Stéphane. La pluie s'est interrompue. L'altitude est plus basse. Autour de 3000 mètres. Cela fait du bien de retrouver un peu de chaleur.

 

Vous prenez le premier hostel que vous trouvez. Une bonne douche chaude pendant que Stéphane remplace ses roulements qu'il n'a pas eu de mal à trouver chez un vendeur de pièces auto. Mais en sortant ses outils de sa sacoche latérale, il réalise que la sacoche, parfaitement étanche, est remplie d'eau. Depuis sa chute dans la rivière, il promenait 5 litres d'eau qui s'agitaient et mouillaient tout le contenu de la caisse : ses cartes, ses livres, ses outils, ses souvenirs, et même son carnet de vaccination. C'est un coup dur mais il continue à afficher une certaine bonne humeur.

Il étale tout ce qu'il peut dans la chambre. L'humidité ambiante est déjà saturée et rien ne sèchera avant que l'on arrive dans le désert sur la côte. La ville de Nazca, votre prochaine halte, est réputée pour être très chaude et très sèche.

 

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