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Montevideo PDF Print E-mail
Written by toi   
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Mercredi 15 Décembre 2010

 

Il faut se lever tôt pour prendre le bateau. Tu te rends au port en métro. Tu as aussi un peu de marche à pieds. La ville s'éveille tranquillement. Souvent, les concierges lavent à grande eau le trottoir devant leur immeuble. Le trottoir est à la charge de l'immeuble. Aussi bien sa réalisation que son entretien. Donc tous les 20 mètres, un nouveau trottoir. Plus ou moins réussi, plus ou moins propre... Ceux des quartiers riches font riches, ceux des quartiers pauvres font très pauvres.

 

La compagnie de ferry Buquebus qui gère la liaison sur Montevideo a un beau terminal tout neuf. Le prix du billet est très cher, et que les bateaux sont pleins. Il n'y avait plus de place pour la liaison directe et tu as du prendre un ferry via Colonia. Tu auras ensuite un bus pour terminer le voyage. Mais sur l'ensemble, le trajet est à peine plus long.

 

Arrivé à Montevideo, tu prends ton déjeuner dans le restaurant de la gare routière. Il y a une connexion WIFI et tu peux lire tes mails. Justement, un mail de Marie Noël, l'amie de Behnaz qui habite Montevideo. Tu lui avais écrit il y a une semaine, mais tu étais sans nouvelles : elle ne lisait pas ses mails. Tu l'appelles, elle t'invite à diner ce soir. Tu avais croisé Marie Noël une seule fois, il y a près de vingt ans, alors qu'elle faisait ses études à Grenoble. Mais tu te souviens bien de son visage. Un visage juvénile et allongé. Un visage qui a probablement changé.

 

Tu te promènes l'après midi dans le centre ville. Une belle ville. Plus petite, plus calme, plus jolie que Buenos Aires. Plus fleurie et plus décorée aussi. L'atmosphère est moins à la parano. Il y a toujours des grilles aux fenêtres, mais seul le rez de chaussée est vraiment protégé. A Buenos Aires, les grilles poussent facilement jusqu'au troisième étage.

 

Tu retrouves Marie Noël vers 19h. Son mari, Gustavo, ses enfants, et son père,... tout le monde parle Français. Ils ont vécu quelques années en France, et tous ont fait leurs études au Lycée Français de Montévidéo. Un de leur ami Français, Gilles, est aussi invité ce soir. Ce sera une soirée francophone.

 

Tu parles de ton voyage, ils te parlent de Montevideo. Des Uruguayens, du pays, … L'Uruguay est un petit pays en comparaison de l'Argentine. On parle de la « Suisse de l'Amérique du Sud », coincée entre ses deux grands voisins : le Brésil et l'Argentine. Mais ce petit pays semble s'en sortir plutôt bien.

 

Tu passes la nuit dans un hostel qui se trouve tout proche de chez Marie Noêl et Gustavo. Sur le chemin, les bars sont encore pleins. Les gens rigolent beaucoup. Montevideo est une ville joyeuse. Tu rejoins ta chambre juste après minuit, mais tu seras le premier couché : tout le monde fait encore la fête.

 

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Mercredi 15 Décembre 2010

 

Tu n'as que la matinée pour te promener car ton bus de retour est à 13h. Tu pars vers la plage, et rejoins le centre par le bord de mer. Nombreux sont les marcheurs, et ceux qui font leur footing matinal. A nouveau, l'ambiance te paraît bien plus tranquille qu'à Buenos Aires. Buenos Aires est pourtant juste de l'autre coté de l'estuaire. Mais la côte n'y est pas aussi présente. Buenos Aires est refermée sur elle même.

 

Alors que tu arrives au centre ville, tu croises une manifestation. Tu en avais vues plusieurs à Buenos Aires, mais tu es surpris que Montevideo ne soit pas non plus épargnée par les tensions sociales. La grogne sociale semble avoir gagné toute l'Amérique du Sud. Depuis ton arrivée à Buenos Aires, pas de jour sans manifestation, sans calicot politique...

 

Devant les universités de Montevideo, tu as souvent vu des banderoles de protestations montées par les étudiants. Mais cette fois, ce sont des ouvriers ou des paysans qui manifestent. Tu les regardes passer sans bien comprendre leurs messages. Ils viennent probablement de l'arrière pays car ils sont en bus ou installés dans les bennes de camions.

 

Sur la plage, tu as vu plusieurs fois des affiches ou des tags qui s'opposaient à une loi d'amnistie concernant les meurtres commis par les militaires. Un sujet chaud dans plusieurs pays d'Amérique latine.

 

Tu passes aussi devant le siège d'une banque. Dans tous les sens du terme : une file interminable de clients fait le tour de l'immeuble. Des centaines de personnes, qui font sagement la queue... Peur d'une faillite ? D'une période d'inflation à venir ? Tu n'oses pas demander. Mais ils ne doivent pas être là pour des dépôts.

 

Le voyage de retour est tranquille : tu dors... Un luxe que l'on ne peut se permettre en moto.

 

Arrivé à l'hôtel, on a changé tes affaires de chambre pendant ton absence. Tu avais pourtant prévenu que tu laissais tes affaires pour garder la même chambre, et que tu payerais la nuit d'absence. Tu n'as été déplacé que dans la chambre voisine, mais cela suffit pour que tu ne reçoives plus le signal WIFI qui était déjà bien faible.

 

Lorsque tu rentres dans ta nouvelle chambre, personne, mais tu demandes combien d'occupants pour ces 5 lits. Il y a un bazar innommable. Une dizaine de paires de chaussures étalées sur le sol, trois chaises qui sont toutes recouvertes de vêtements. Non, seuls deux lits semblent vraiment occupés. En analysant un peu mieux l'état des draps, tu te demandes si il n'y aurait pas … un seul occupant! Plus aussi une odeur froide de tabac, une guitare électrique, une micro chaîne hi-fi, deux ou trois bouteilles vides, un ballon de basket, et beaucoup d'objets que tu ne connais pas.

 

Pourrais tu changer de chambre? Non... on t'a déplacé pour loger un groupe de cinq, et toutes les chambres sont pleines. Il est tard, trop tard pour chercher un autre hostel.

 

Un peu plus tard, arrive ton colocataire. Tu te souviens qu'il intriguait Madeleine. Un homme plein de tatouages, qui semble vivre sur place. Il est bordélique, mais gentil. Il travaille effectivement sur Buenos Aires. Il est tatoueur. Il tatoue... un artiste. Tu lui demandes, bêtement, si il est l'auteur de ses propres tatouages, mais la question est vraiment stupide. Tu l'avoues. Il te montre sur son appareil photo ses créations de la journée. Un artiste! Tu t'es toujours demandé pourquoi les gens se tatouaient. En Australie ou à Buenos Aires, au moins la moitié des jeunes sont des tatoués. Pas des durs, mais des tatoués. Ce soir, tu te demanderais presque pourquoi tu ne te ferais pas faire un petit tatouage, dans un coin... Cela ne gênerait pas grand monde, et te ferait un joli souvenir pour ce voyage. Non... tu ne crois pas que tu le feras. Pas une question de courage, ni une question de « pour toujours », mais plutôt « pourquoi »? Tu ne sais pas « pourquoi ». Juste une lubie du jour, un souvenir indélébile. Mais ce n'est pas le bon jour. Quant à faire, tu préfèrerais un tatouage lié à un grand jour. Le tour d'Uluru, l'entrée dans le monastère d'Amarbayasgalant, la première plongée à Ningaloo, la découverte de Boukhara, de Masshad, l'arrivée à Vladivostok, la nage à Dalhousie Springs, ou encore la rencontre avec Lloyd, Bora, Madeleine, Rob, son kangourou, Alex et André, la bande des quatre... Tu y penseras le prochain grand jour. Mais aujourd'hui n'est pas une bonne journée pour un tatouage. Ou alors, il faudrait lui montré tes photos, qu'il te fasse un résumé de tout cela sur un dm². Mais il est déjà ressorti pour faire la fête.

 

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