Torres del Paine ICON_SEP Print ICON_SEP

 

Vendredi 31 Décembre 2010

 

Tu laisses donc Toeuf Toeuf et ses caisses à l'hôtel. Vous prenez le bus pour vous rendre au Parc National de Torres del Paine. Le bus vous laisse à une quinzaine de kilomètres du refuge où vous devez passer votre première nuit.

 

Ces quinze kilomètres sont parfaitement plats, mais il faut lutter contre un vent à 90km/h. Tu tombes une fois à cause du vent. Une autre fois, tu te tords une cheville. Malgré le vent, le paysage reste magnifique, sous un soleil inhabituel pour la région. Ton sac est lourd et tu progresses difficilement.

 

Le refuge où vous arrivez est immense et luxueux. Davantage un hôtel qu'un refuge. Des dizaines, de touristes. Peut être plus d'une centaine. La grande majorité arrive d'Europe Occidentale. Vous prenez le repas du réveillon. Après le repas, musique, cotillons, danse et champagne sont prévus. Mais Marc et toi êtes fatigués et vous montez vous couchez. Tu t'endors de suite.

 

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Samedi 1 Janvier 2011

 

Une nouvelle année. Un peu plus de la moitié de ton voyage. Tu te sens vraiment dans le voyage.

 

Tu aurais du présenter tes voeux par Skype aux anciens élèves de ton école, mais Stéphane a probablement oublié, ou n'a pas eu le temps de te recontacter. Tant mieux, car tu aurais été intimidé. Tu ne te trouves pas particulièrement légitime en tant que représentant des anciens élèves. Des honorables professeurs, des savants chercheurs, des grands managers... Pourquoi toi, petit ingénieur qui aime la technique, un apprenti voyageur, t'adresserais-tu à une illustre assemblée pour présenter tes voeux ? Et quoi leur souhaiter ? Tu essayais d'y réfléchir en marchant...

 

La meilleure chose à souhaiter serait l'envie d'apprendre. De trouver des occasions d'apprendre. De prendre les décisions qui le permettre. Mais entre ceux qui savent, ceux qui croient savoir, et ceux qui ignorent qu'ils ne savent pas, ces voeux n'auraient pas été pertinents. Ou pas souvent compris.

 

Il y a les personnes que ton voyage fait rêver. Mais il y a aussi ceux qui ne le comprennent pas. Ceux qui n'aspirent ni à la découverte, ni aux rencontres. Ceux qui privilégient le confort, la sécurité ou la stabilité. Ceux qui préfèrent les nombres, la puissance, la croissance. Ceux pour qui être est plus important que devenir. Pourquoi leur souhaiter une révolution, un réveil, alors qu'ils aspirent à autre chose ? A chacun de décider ce que le mot « vivre » désigne.

 

Vous marchez avec Marc vers le glacier Grey. Le glacier est éblouissant sous le soleil. Vous avez laissé l'essentiel de vos bagages au refuge, et la balade est tranquille.

 

Marc est un camarade d'école. Vous parlez de vos amis communs. Chacun a suivi le chemin qui lui convient. Parfois, tu te dis que tout le monde devrait se lancer dans des projets comme le tien. A d'autres moments, tu réalises qu'un tel voyage ne conviendrait pas à la plupart. Mais tu espères pour eux un peu de changement quand même. Un peu de piment ou de parfum inhabituels.

 

Depuis quelques années, Marc a décidé de moins travailler. Il n'a plus besoin de davantage d'argent et il privilégie désormais les vacances, les balades dans les Pyrénées. Il garde une activité de free-lance dans la formation financière, mais il peut l'interrompre quand il le désire pour partir.

 

En vacances, il reste néanmoins bien plus organisé que toi. Un vrai ingénieur. Il a prévu les balades, les lieux pour la nuit. Il connait tout du Parc National avant d'y mettre les pieds. Tu n'as pas son énergie. Ou peut-être préfères-tu découvrir sur place. Et puis, c'est bien confortable de se laisser guider.

 

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Dimanche 2 Janvier 2011

 

Un long trajet mais sur un terrain pratiquement plat. Un soleil radieux. Aucun vent. Une situation qui ne devrait jamais arriver ici. La balade est tranquille. Vous longez la plupart du temps des lacs. Vous traversez quelques torrents qui sont anormalement gonflés par la fonte des glaces. Parfois, le vacarme de l'effondrement d'un sérac sur un glacier perché.

 

Une marche de rêve. Entre glaciers, lacs, sommets, vallons et collines. Sous un ciel parfaitement bleu. Les photos auront une belle composante bleue.

 

En fin d'après midi, une petite baignade dans un petit lac où l'eau, chauffée par le soleil de la journée, est bien agréable.

 

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Lundi 3 Janvier 2011

 

Le temps a changé. Mais pas question de se plaindre. Tout le monde t'avait prédit un temps insupportable. Trois jours de grand soleil est suffisamment exceptionnel pour être comblé, malgré les nuages de cette cette dernière journée. D'ailleurs, vous n'essuyez qu'une légère pluie matinale, à l'heure du petit déjeuner.

 

Ce dernier jour, vous auriez du voir les 'Torres', mais elles sont cachées par les nuages. Les « Torres » sont les bijoux du Parc. Tant pis... ces trois jours furent superbes.

 

Une petite marche pour se rendre au départ du bus, puis deux heures de bus pour retrouver Puerto Natales. Tu retrouves Toeuf Toeuf qui t'a attendu sagement à l'hôtel. Au port, quelques formalités rapides. Marc t'aide à monter le nouveau compteur et son support que tes enfants lui avaient confiés. Le remplacement est plus compliqué que ce que tu avais imaginé. Deux heures de bricolage, mais voilà Toeuf Toeuf rajeunie : 2km au compteur au lieu de 58250...

 

Vous dinez dans un restaurant proche du port. Des Français à la table voisine. Un couple de retraités qui fait son tour du monde sur un petit voilier. Sur plus de trois ans. Tu iras ensuite regarder leur voilier, le seul à mouiller dans le port. Tu le trouves vraiment petit pour un tel voyage. Ils viennent de passer le Cap Horn. Éprouvant, comme dans la légende. Ils remonteront ensuite jusqu'à Santiago avant de piquer plein Ouest dans le Pacifique.

 

De retour au port, tu rencontres des motards. Tout d'abord trois jeunes néo-zélandais qui descendent du bateau. Ils termineront à Ushuaïa la descente qu'ils ont entamée à Baltimore. Tu n'as pas trop le temps de discuter avec eux, mais c'est bien dommage. Ils auraient pu te passer de nombreuses informations. Ils te laissent juste l'adresse du voilier allemand qui fait passer les motos de Carthagène, en Colombie, à Panama.

 

Puis les motos qui embarquent pour Puerto Montt. Bernhard, un Autrichien qui construit des maisons en bois au Chili, avec Felix, un belge francophone. Et deux Suisses : des Suisses-Allemands qui parlent parfaitement le Français, comme la plupart des Suisses-Allemands que tu auras rencontrés.

 

Et puis d'autres voyageurs. Un cycliste de Grenoble parti en 2009. Une famille en camping car de Chambery, un couple de Québécois, … Un rendez vous de voyageurs. Plusieurs d'entre eux sont comme toi, partis pour une longue durée.

 

Vous embarquez vers 10h du soir. Le bateau ne partira que vers 5h du matin. Il faudra se relever pour voir le lever du soleil.

 

 

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