Arrivée en Iran ICON_SEP Print ICON_SEP

Vendredi 9 Juillet

L'entrée en Iran se passe sans encombre. Personne ne viendra regarder ni la moto, ni son chargement. Tu as abandonné ton cognac pour rien! Tout se passe d'un bureau à l'autre. Il fait trop chaud pour sortir, et les chaises semblent confortables. Comme à Paris pour le Visa, on te prend tes empreintes digitales. Mais cette fois, c'est au tampon encreur. Tu as le bout des dix doigts tout bleu. Au dernier poste, tu vois un petit bâtiment des Assurances d'Iran. Tu prends ton assurance frontière pour 40 euros. Pour un mois. Tu liras le soir même dans le Lonely Planet que tu aurais payer deux fois moins cher dans un autre bureau de la même compagnie, 500 mètres plus loin. Mais, quand tu passes devant, tu le vois fermé pour le week-end.

 

Au poste frontière, tu te renseignes pour l'essence. Comment récupérer une carte? Les parapentistes iraniens t'ont indiqué qu'il fallait une carte pour acheter de l'essence. Il faut que tu ailles au Road Office, un kilomètre plus bas. Tu prends la route, à la recherche de ce Road Office. Tu sais qu'il ne sera pas annoncé en Anglais. Après un kilomètre tu te renseignes auprès des passants. L'un comprend vaguement l'Anglais. C'est plus loin et tu continues. Tu redemandes. Personne ne sait de quoi tu parles. Mais une station essence est juste là. Le pompiste ne sait pas ce qu'est le Road Office. Avec l'aide d'un client, il t'explique que tu n'as pas besoin d'une carte pour une « motocycletta ». Il peut te faire le plein de suite. Tu n'en avait pas vraiment besoin, mais pourquoi pas... Il remplit ton réservoir, au prix de 30 cents d'euros le litre. C'est quatre fois ce que payent les iraniens, mais c'est cinq fois moins cher que ce que tu payais en Turquie. Seul doute : tu ne sais pas si il t'a vendu du sans-plomb. Mais « unleaded », personne ne comprend ici.

 

Il fait chaud, et, avec un nouveau décalage horaire, il est déjà 14h, heure locale, 12h30 heure turque. A Maku, tu pars à la recherche d'un restaurant. Tu feras 10 km avant d'en trouver un. Il semble que les restaurants soient bien rares, ou alors bien cachés. A Tabriz, tu auras le même souci. Des dizaines de vendeurs d'épices, autant pour vendre des jus de fruits, des vis, des téléphones mobiles, des téléviseurs, des lunettes de soleil, mais point de restaurant. En fait, les restaurants sont dans le quartier des restaurants.

 

La route jusqu'à Tabriz est excellente. Il n'y a que 250 km, mais tu souffres beaucoup de la chaleur. Tu t'arrêtes tous les 50 km, épuisé, desséché. La température doit être seulement autour de 42 degrés, mais tu as vraiment du mal. Cela remet en question ta descente jusqu'à Ispahan. Le paysage est super, mais tu ne t'arrêtes pas pour les photos. Tant pis pour tes amis lecteurs. Seule la chaleur te préoccupe. Tu arrives en fin d'après midi à Tabriz. Tu vois un magasin de moto. Tu y rentres. On te fait assoir, on t'offre le thé. Tu racontes ton voyage. Vous parlez motos. Un jeune, Reza, te guidera jusqu'à un hôtel. Reza est heureux de t'aider, et tu sais que tu en as bien besoin.

 

Mais tous les hôtels de la ville sont pleins. Cela ne te surprend pas, car nous sommes en Juillet, en plein milieu du week-end. Tu ignores alors qu'il s'agit d'un week-end de trois jours. Un réceptionniste vous propose d'essayer les « Motels ». Tu repenses à Bagdad Café. Pourquoi pas? Tu crains de devoir sortir du centre ville, mais on ne fait que 100 mètres. On monte un escalier. Un « motel » n'est ici qu'un hôtel de basse catégorie, avec douche et toilettes sur le palier. On trouve une chambre. 8 euros. Elle est très propre. Reza, avant de te quitter te prend en photo. Il est digne, mais ton voyage l'impressionne. Il te faut une bonne heure pour décharger, puis mettre la moto dans un parking gardé, et retrouver ton chemin jusqu'à l'hôtel. Avant de rentrer, tu rachètes une bouteille d'eau. Le vendeur, Soleyman, parle Français, avec un bel accent du Sud Ouest. Il a vécu plusieurs années à Toulouse. Il est très chaleureux, mais tu ne t'attardes pas : tu as besoin de t'allonger. Malheureusement, son magasin sera fermé le lendemain, et tu as perdu une bonne occasion de poser toutes les questions que tu souhaitais poser.

 

Tu prends une douche, bois un nouveau litre d'eau et t'allonges enfin. Jusqu'au matin. A 21h, l'appel à la prière du muezzin. Tu n'en as jamais entendu de pareil. Une complainte chantée, vraiment très belle. Il faudrait que tu penses à l'enregistrer, pour la mettre sur le site.

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