Arrivée au Pérou ICON_SEP Print ICON_SEP

 

Jeudi 24 Février 2011

 

Le poste frontière n'est qu'à 8 km de Copacabana. Les formalités à la police d'immigration et aux douanes sont rapides. Bizarrement, il y a une troisième étape... Un poste de police « judiciaire » par lequel on vous demande de passer. Tu entends que l'on interroge les frontaliers pour savoir si ils portent de la drogue. Mais pour les motards étrangers, l'objet du contrôle est différent : vérification du permis international et de l'assurance.

 

Loïc n'a pas d'assurance pour le Pérou. Il essaye de faire croire que son assurance Française le couvre dans le monde entier, mais le policier n'est pas dupe. Donc il veut « l'aider ». Un billet... et il le laissera passer. Combien ? A votre bon coeur Monsieur... 100 Soles ? Loïc accepte de laisser 20 Soles, soit environ 2 euros. C'est d'accord.

 

Quant à toi, tu sais que ton assurance Argentine te couvre jusqu'au Pérou. Mais ce n'est pas indiqué sur l'imprimé que tu gardes avec toi. Il te faut lui montrer le PDF d'une annexe pour qu'il te croit. Il te demande juste d'imprimer ce document rapidement, dès que tu atteindras une grande ville. Bien sûr.

 

Pendant que Loïc discutait avec la police judiciaire... arrivent, tour à tour, trois autres motos. Un couple d'Allemands sur une KTM 990, la même que celle de Loïc, un Espagnol sur une Goldwing, et enfin un Français sur une Africa Twin. Un étonnant rassemblement de motards Européens.

 

Pas une seule voiture, que des motos... La traversée Sud-Nord de l'Amérique du Sud est un parcours classique pour les motards. Des Européens, des Nord-Américains, et aussi des Sud-Américains : Brésiliens, Chiliens, et parfois Argentins. Les jours où tu n'en n'auras pas croisé sont rares.

 

Le couple d'Allemand ne parle pas Espagnol, et Loïc fait l'interprète. Ils s'en sortent comme Loïc avec le petit billet de 20 Soles. Quand à Stéphane, le Français dernier arrivé, il ne paiera pas. Il n'a pas envie. Il est déjà passé par ce poste frontière en refusant de payer et le policier le reconnaît, lui serre la main. Il le laisse filer sachant que ce n'est pas la peine d'insister...

 

Les assurances sont elles obligatoires au Pérou? Probablement pas. Sinon, il y aurait un vendeur d'assurances aux postes frontière. D'ailleurs, en cas d'accident, les assurances ne servent pas à grand chose : les accidentés négocient entre eux les réparations, sans en appeler aux assurances.

 

Vous repartez avec Loïc. Arrivés à Puna, vous cherchez un distributeur de billets et un restaurant. Arrivent Stéphane et l'Espagnol en Goldwing. Ce dernier souhaite trouver un hôtel à Puna pour y rester, mais Stéphane préfère déjeuner et repartir avec vous. Vous voilà donc trois pour la suite. Loïc et toi pensaient faire une longue boucle par Arequipa, mais vous abandonnez l'idée. Il fait trop froid et trop humide.

 

La route est toujours en altitude et Toeuf Toeuf a du mal à suivre les deux autres motos. Elle est à fond à 90 km/h. L'Africa Twin a aussi des carburateurs, et connait les mêmes soucis dans les montées à plus de 4000m. Mais la KTM et son injection électronique ignore les problèmes d'altitude. Ce n'est pas toujours mal le progrès technique.

 

La route est belle, mais les nuages sont omniprésents. Parfois des orages. Comme dans tous les pays d'Amérique latine, les routes sont toutes décorées par des fresques publicitaires vantant les mérites de candidats à des élections, souvent locales. Le Pérou est extrême car les seules annonces publicitaires sont politiques... Et les messages sont généralement d'une simplicité déconcertante.

 

Vous faîtes une pause dans une petite ville pour prendre un café. Sur la place, une fête folklorique. On dirait que c'est la saison des fêtes pour toutes les villes de Bolivie et du Pérou. L'atmosphère est bon enfant. Les gens sont intrigués par votre présence, par vos motos.

 

Retour sur la route. Il fait toujours froid et humide. Un col à 4300m passe entre deux massifs enneigés. Et vous redescendez sur Sicuani. La nuit tombe et vous décidez de passer la nuit là.

 

Les villes Péruviennes te paraissent plus belles que les Boliviennes. Des maisons coloniales colorées, avec des petits balcons. La brique rose est moins présente. Pourtant, le Pérou paraît moins riche que la Bolivie, qui était déjà bien plus pauvre que l'Argentine, le Chili ou les pays du Mercosur (Brésil, Uruguay...). Une Amérique du Sud qui a des faces bien différentes.

 

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