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Monte Grande PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Lundi 20 Décembre 2010

 

L'après midi, tu sors te promener pour visiter Monte Grande. Une petite ville de banlieue. Un quartier résidentiel. Tu marches vers la gare où se trouvent quelques commerces. Rien de bien joli.

 

Tu es impressionné par les grilles. A chaque fenêtre, sur chaque muret, des grilles ou des barbelés. Les portes d'entrées sont souvent doublées par une grille que les gens ferment même lorsqu'ils sont présents. Les fenêtres ont à la fois des volets, et des grilles. L'insécurité. Chaque maison est telle une forteresse. L'ambiance est bien différente des pays que tu as traversés jusque là.

 

Ce matin, lorsque Nicolas, le responsable de l'hôtel était venu te chercher à l'aéroport, vous aviez discuté motos. Lorsque tu lui avais demandé pourquoi l'on voit si peu de grosses cylindrées (la quasi totalité des motos ont moins de 250cc), il t'avait répondu que les grosses motos étaient dangereuses. Dangereuses? Oui, si tu as une grosse moto, tu as une bonne chance de trouver quelqu'un qui sors un revolver pour te demander ta moto. Ah... Heureusement que Toeuf Toeuf fait « petite », malgré ses 600cc.

 

Il va donc falloir que tu apprennes à gérer les soucis de sécurité. Jusque là, tu étais dans des pays très surs. Surtout les derniers... Il fallait peut-être faire un peu attention à ne rien laisser traîner en Europe du Sud ou en Russie, mais les risques restaient limités. Comme partout, les risques existent surtout dans les grandes villes et leurs banlieues. Trouver des parking gardés, ne pas laisser la moto et les bagages en pleine rue, surveiller les gens qui semblent te surveiller, etc... Tout cela complique le voyage. Mais les choses devraient être plus simples au fur et à mesure que tu t'éloigneras de Buenos Aires.

 

Le soir, tu descends dans la salle « télévision » pour t'installer dans un fauteuil. La télévision passe en boucle des images de violences : manifestations dans les avenues de la capitale, routes bloquées, lancers de pierres contre la police, poubelles et pneus incendiés. Il y a de l'ambiance. A chaque fois, ces protestations tournent à la violence. Mais c'est vrai qu'il y avait eu, l'été dernier, le même genre d'émeutes dans ta bonne ville de Grenoble.

 

L'autre sujet d'actualité : le froid en Europe. L'Amérique du Sud garde un regard attentif sur l'Europe. Les télévisions Européennes ne s'intéresseraient autant aux chutes de neige en Argentine ou au Chili. Ici, le problème n'est pas encore la canicule, mais il fait plutôt chaud. Entre 30° et 35°. De quoi échauffer les esprits des manifestants et des jeunes qui commencent juste leurs vacances d'été.

 

 

Mardi 21 Décembre 2010

 

Tu as reçu pendant la nuit une nouvelle confirmation comme quoi Toeuf Toeuf arrivera ce matin. Tu plies les bagages, et ce coup-ci, tu y crois. Ou tu préfères y croire.

 

A 9h30, tu téléphones à Lan Cargo pour prendre des nouvelles. Toeuf Toeuf est toujours à Santiago. Nouveau report, pour ce soir. Tu la récupérerais demain matin.

 

Elle est depuis Jeudi dernier à Santiago. Cinq jours passés, de report en report. Que faire? Tu penses de plus en plus prendre un avion pour Santiago pour la récupérer où elle est. Il n'y a que des bonnes raisons pour que les reports continuent ainsi jusqu'à Janvier. Les fêtes sont de plus en plus proches. Ce matin, un nouveau problème risque de compliquer la donne : la compagnie LAN est en grève en Argentine. Certains vols sont annulés. Nicolas t'a annoncé que cette grève fait la une des journaux. Sans grève, tu n'y croyais déjà plus trop. Mais si des vols commencent à être annulés, Toeuf Toeuf risque d'être repoussée encore plus profondément dans la file d'attente.

 

Tu appelles LAN pour savoir si tu pourrais la récupérer à Santiago. Il y a des vols pas trop chers pour te rendre à Santiago dès ce soir. Réponse négative: les documents de vols sont établis pour une livraison à Ezeiza, non à Santiago. Kafkaïen. On te confirme une nouvelle fois qu'elle doit partir pour le prochain vol. Tu en sauras plus dans 3-4 heures. Ok pour attendre.

 

En attendant, tu reçois des mails de tes amis, de la famille. A l'instant, une belle surprise : un mail de Tomasz, le cycliste Polonais rencontré rapidement en Iran! Tu as souvent repensé à son long périple démarré en 2006, aux difficultés qu'il rencontre, sans commune mesure, avec les tiennes. A son sourire éclatant, malgré la fatigue, la chaleur... Il t'envoie des photos prises lors de votre rencontre :

 

Ces derniers mois, tu as aussi reçu des nouvelles d'autres personnes rencontrées : Monika, Majeed et Madina, Chen, Alexandra et André, Dan et Claire, Peter, et maintenant Tomasz! Ces courriers font du bien. Monika n'avait pas de nouvelles de nos guides pour l'ascension du Merapi. Ce volcan, rentré en éruption une semaine après votre ascension a fait de nombreux dégâts. Les familles rencontrées habitaient juste en dessous. Monika n'avait pas réussi à avoir de leurs nouvelles.

 

14h30. Tu rappelles LAN Cargo. Toeuf Toeuf est supposée d'être à bord du vol en cours d'embarquement. Elle arriverait à 17h! Tu ne peux t'empêcher de douter. Donc demain, tu iras une nouvelle fois à l'aéroport pour 9h.

 

Tu es bloqué, mais au moins tu as internet. Avec les vacances, tout le monde est disponible et tu papotes sur Skype avec tes proches et tes amis.

 

Tu montres la carte de ton voyage à Nicolas et Paula, son épouse. Nicolas vient d'apprendre que les routes qui mènent à l'aéroport sont pour l'instant toutes bloquées par des manifestations. Les difficultés de la France avec ses grèves et les émeutes de ses banlieues sont finalement peu de choses.

 

18h. Tu reçois un mail d'Ivana de LAN Cargo : Toeuf Toeuf est arrivée. Demain sera un autre jour, le début de la deuxième moitié du voyage! En attendant, les journées à venir seront bien chargées.