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En route pour Riga

 



Mercredi 28 Mai 2014



Il pleut. Tu n'es pas trop mécontent de ton équipement de pluie. Tu sens bien l'humidité envahir tes vêtements, mais tu sais que rester sec en passant des heures ainsi est illusoire.

La pluie refroidit aussi. Tu as fait installer des poignées chauffantes lors de l'achat de la moto, et tu les étrennes réellement aujourd'hui. Elles t'aident à tenir, mais il te faut quand même t'arrêter toutes les heures pour prendre un grand chocolat chaud ou un cappuccino.

La moto s'en sort plutôt bien. Bizarrement, aucune LED ne clignote aujourd'hui et tu reprends confiance en elle. Après 300km, tu te décides à faire un plein complet en anticipant l'allumage de la réserve. Tu aurais pu t'en passer, mais tu voulais faire l'expérience : dénouer ton bateau, le pousser vers l'avant pour accéder au bouchon de remplissage du réservoir arrière... Il te faut plus de 5 minutes pour le faire, et autant pour remettre tout en place. Mais la moto n'est pas tombée!

Les autoroutes en Pologne sont payantes, et rares sont les voitures. Les prix sont dissuasifs par rapport au niveau de vie local. A ton premier arrêt, tu réalises que la Pologne est hors de la zone Euro... Tu pensais payer en Euro jusqu'en Russie, et tu es un peu déçu.

Après Poznan, tu montes vers le Nord. Tu t'arrêteras à Gniezno, la première ville, pour trouver un hôtel. Tu as envie de chaleur.

Tu tentes le premier hôtel sur ta route. Le parking te semble exposé et tu demandes s'il y a un garage. Réponse négative. Tu continues et trouves un second hôtel. Pas de garage non plus, mais ils ont une pièce en rez de chaussée où tu peux entreposer ton barda. Et le parking semble moins exposé.

Alors que tu défais les sangles qui tiennent le bateau, le propriétaire de l'hôtel te rejoint et te dit de rentrer la moto dans l'accueil. Tu es touché par cette proposition. C'est une pratique courante en Asie Centrale ou en Amérique du Sud, mais tu ne pensais pas que l'on te la proposerait ici.

La réceptionniste et le propriétaire sont gentils. Tu leur parles de ton voyage, leur montres ton livre de photos du voyage précédent. Après une journée difficile, leur accueil te réchauffe.

Tu apprends aussi que Gniezno est l'une des premières capitales de la Pologne, qu'elle a connu son heure de gloire au début du second millénaire. La réceptionniste te donne un feuillet touristique de présentation de la ville. Cinq rois ont été couronnés ici. Ils ont tous des bonnes têtes, pas des têtes de guerriers, ni de rois fainéants.

L'hôtel est très bien. De la fenêtre on voit un stade. Comme souvent en Pologne, un drapeau Polonais et un drapeau Européen dominent, côte à côte. Tu es pour le développement de l'Europe, et heureux de voir qu'ici le sentiment Européen s'affiche fièrement.

Tu commandes le soir une pizza. Le coût de la vie te semble deux à trois fois moins élevé qu'en France. Tu te dis que tu aimerais revenir en Pologne, avec davantage de temps pour visiter.



Jeudi 29 Mai 2014



La pluie s'est arrêtée, même si tu rencontres régulièrement des averses. Il fait froid.

La route que tu as choisie sur la carte était sensée être un raccourci. Tu as tout faux : les villages se succèdent et tu fais du 50 km/h de moyenne. Au moins, elle te fait découvrir la Pologne rurale. Comme partout, la campagne est la dernière à évoluer et tu as parfois l'impression de retrouver l'époque soviétique. La seule différence est la route où camions et voitures modernes circulent. Mais il reste les vieilles façades, les vieilles cheminées, et parfois des vieux tracteurs sans âge.

Tu souris quand tu vois des panneaux qui interdisent la circulation aux carrioles à cheval. Le problème devait exister il y a encore 20 ans, mais tu ne crois pas que cela soit toujours le cas.

A midi tu t'arrêtes dans un restaurant pour routiers. Tu prends un Goulasch bien chaud et savoure chaque cuillerée. Le serveur t'explique la suite de ta route.

Tu es désormais sur une grande route transversale : la S16. Elle te mènera jusqu'à la frontière lituanienne. Une drôle de route, très inégale, où certaines rares portions sont en deux fois deux voies, et d'autres ressemblent à une petite route départementale. Beaucoup de virages. Tu avances un peu plus vite, mais à peine. Moins de villages, mais toujours des traversées d'agglomérations. Rares sont les rocades de contournement.

Tu aurais voulu être entré le soir en Lituanie, mais tu renonces. Il est tard et tu es déjà bien fatigué. Tu as roulé plus de 9 heures, et effectué à peine de 500 kilomètres. La moyenne n'est pas brillante.

Tu crains toujours les arrêts à cause de la béquille. Il te faut trouver un plan parfaitement horizontal, ou alors chercher l'orientation parfaite. Souvent, tu penses l'avoir trouvée, et tu réalises que l'équilibre est très instable. Parfois, tu ouvres les deux béquilles en espérant qu'elles soient complémentaires.

Quant à tes problèmes électriques, ils arrivent moins souvent même si l'erreur se répète parfois. Souvent à basse vitesse quand le moteur est très chaud, en ville. Mais lorsque tu coupes le contact, elle est généralement oubliée au redémarrage. Tu ne comprends pas cette erreur, mais tu vivras avec.

Les premiers jours, tu avais de très gros doutes sur la capacité de la moto à t'emmener loin avec tout ce barda. Les doutes s'estompent petit à petit, et tu peux profiter de la route pour regarder le paysage, pour penser à ta famille, à tes amis. Tu es moins crispé.

Pour l'essence, tu as trouvé la stratégie : il te faut faire le plein des deux réservoirs le soir, une fois que tu as déposé le bateau, et ne remplir que le réservoir avant pendant la journée. Tu feras donc une première partie de 400-500 kilomètres, puis des arrêts aux pompes tous les deux cents kilomètres.

Cette première partie du voyage sert à te régler. A t'habituer à cette moto, à sa charge. Et tu t'y habitues.

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