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Argentine-Uruguay
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Mercredi 8 Décembre 2010

 

La police et la douane sont vite passées. Cela change de l'Australie. Dans l'avion, tu as eu le temps de lire le Lonely Planet et d'apprendre qu'aujourd'hui est un jour férié. Cela explique peut-être que l'aéroport soit bien calme. A moins que les Argentins ne prennent pas souvent l'avion. Un bien petit aéroport en comparaison de celui de Melbourne.

 

La première chose à faire est de retirer de l'argent. Tu demandes au bureau d'information où trouver un distributeur : il n'y en a qu'un seul dans l'aéroport et il est en panne. Buenos Aires n'est pas Melbourne.

 

Heureusement, tu payes ton ticket de bus avec ta carte VISA. Tu as quart d'heure avant le départ du bus, et tu vas tout de même essayer le distributeur en panne. Il semble fonctionner parfaitement. Sauf qu'au dernier moment, il ne donne pas de billets. Tu aurais du te passer de cette expérience... Il y a quelques années, en Allemagne, la même mésaventure t'était déjà arrivée : tu avais été débité sans pouvoir être remboursé de billets que tu n'avais jamais vus.

 

A l'arrivée au centre ville, on t'indique que le distributeur le plus proche est dans la station de métro de la gare ferroviaire. Juste une grande place à traverser. Tu parais bien chargé : ton gros sac à dos derrière, et le petit devant. Alors que tu marches, tu reçois un liquide sur la tête et l'épaule. Tu te retournes. Tu t'attends à voir des enfants qui jouent avec de l'eau. Mais personne... sauf une dame à l'air bien respectable. Trop respectable pour jouer avec de l'eau.

 

Un homme vient vers toi. Il te montre les tâches. Il a l'air désolé pour toi. Il te montre un pigeon, t'explique que tu as été sa cible... Un baptême argentin! Incroyable que cela t'arrive après seulement 100 mètres. Tu te méfies un peu de cet homme, mais il semble vraiment gentil, vraiment serviable. Il sort de son sac une petite bouteille d'eau, un mouchoir en papier. Tu te souviens que tu as un tee-short de rechange juste au dessus de ton sac à dos. Tu le prends, et change de tee-short en pleine rue. C'est le plus simple. Ton sac à dos est aussi souillé, mais tu le nettoieras plus tard. L'homme voit que tu n'as pas besoin de lui et il te laisse. Tu le remercies bien.

 

Ce qui vient de t'arriver est bizarre, mais tu es content de la gentillesse de cet homme que tu aperçois à nouveau un peu plus tard.

 

Dans le métro et la gare, à nouveau un seul distributeur de billets. A nouveau en panne. Il y a deux-trois kilomètres de marche pour arriver à l'Hostel. Tu peux les attaquer à pieds. Des rues piétonnières, des commerces, et rapidement des banques avec des distributeurs qui fonctionnent. Tu pourrais essayer de prendre un bus, mais autant finir à pieds.

 

Un « hostel » est, comme au Japon, une sorte d'auberge de jeunesse. Un bon moyen de rencontrer du monde, de te renseigner sur la ville, le pays, et la suite du voyage. Mais tu es seul dans ta chambre de cinq. Ce n'est pas plus mal car tu est trop fatigué pour discuter.

 

Tu ressors marcher un peu en ville. Juste t'imprégner de l'ambiance, et te fatiguer. Tu viens de réaliser qu'il y a 10 heures de décalage horaire à encaisser. Un gros morceau.

 

 

Jeudi 9 Décembre 2010

 

La nuit a été difficile. Tu as peu dormi. De courts instants, puis de 7 heures à 11 heures du matin. Tu en as profité pour te mettre à jour de tes mails, et publier le dernier épisode Australien sur le site.

 

Tu erres en ville, abruti par le manque de sommeil. Tu essayes aussi d'anticiper l'arrivée de Toeuf Toeuf. Mais tu n'arrives pas à savoir quand elle arrivera. Le contrôle « Dangerous Good » pourrait n'avoir lieu que Vendredi. Tu crains qu'elle ne puisse pas prendre l'avion du 15, mais la compagnie de fret t'assure qu'elle fait son possible.

 

Tu regardes aussi sur les forums les questions/réponses sur les personnes qui comme toi ont fait une importation temporaire de moto. On trouve surtout sur traces des problèmes rencontrés, des problèmes plutôt particuliers, plutôt inquiétants...

 

La journée passe vite. Il faut dire qu'elle a commencé tard.

 

Tu es à nouveau seul dans ta chambre, et tu profites de la soirée – et du décalage horaire – pour échanger à nouveau des mails avec compagnie de fret. Mais il n'y a pas vraiment de nouvelles rassurantes.

 

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Vendredi 10 Décembre 2010

 

Il faut que tu retournes chez un dentiste. La dent soignée à Téhéran fait à nouveau des siennes. Peut-être est-elle cassée. A l'accueil de l'Hostel, Esteban te trouve un dentiste. Il suffit de se rendre sur place, sans rendez vous. L'endroit est éloigné, mais tu t'y rends à pieds. Marcher te fait du bien. La géométrie des rues est on ne peut plus simple : des blocs carrés de 100 mètres de coté, orientés Nord/Sud/Ouest/Est.

 

Arrivé au cabinet dentaire, un jeune dentiste te prend de suite. Ta dent est cassée. Il te conseille de la retirer. Il est un peu expéditif, mais il t'inspire confiance.. Veux-tu « maintenant »? Ok.

 

Il se met immédiatement à l'oeuvre après t'avoir injecté de anesthésiant dans la mâchoire. Armé d'une pince, il tire, tire, et tire encore.... mais ta dent fait de la résistance. Malgré l'anesthésie, ça fait mal. Il semble abandonner, sort un moment, puis revient avec d'autres outils. Plus gros. Cette fois-ci, il parvient à l'extraire, par morceaux, après avoir définitivement cassée la dent en deux. Il te montre les morceaux. Tes dents ont de longues racines.

 

Tu ressors en n'ayant jamais payé aussi peu cher un dentiste. Même une simple visite de contrôle coûterait deux fois plus cher en France. Il a pourtant passé près d'une heure avec toi, fait une radio et utilisé de nombreux outils stériles. Et vous avez pris le temps de discuter un peu voyages.

 

En te quittant, il te laisse sa carte de visite au cas où tu aurais des complications. Tu lui laisses un sticker « Route-Estivale » en échange.

 

Il est midi passé... le problème du jour est réglé. Tu peux rentrer tranquillement vers l'hôtel, malgré la pluie. Tu crains un réveil douloureux de la mâchoire .

 

Au retour à l'hôtel, un autre sac à dos dans ton dortoir. Tu ne seras plus seul ce soir.

 

Depuis ton arrivée, tu es dans le cirage à cause du décalage horaire. Petit à petit, tu retrouves tes esprits. Aussi la liste des tâches à faire. Tu commences à regarder les formalités douanières, les assurances, etc... Mais il faudra attendre Lundi pour s'attaquer vraiment à ces formalités.

 

Alors que tu écris ces lignes, Rike, une jeune étudiante allemande arrive. Elle est la propriétaire du sac à dos. Vous vous présentez. Rike vient de terminer une année d'études à Santiago. Elle voyage pour plusieurs mois avant de rentrer en Allemagne. Elle parle couramment Espagnol. Et parfaitement l'Anglais. Tu l'envie, d'autant plus qu'avec la fatigue, tu as même du mal avec l'Anglais.

 

Rike doit retrouver des amies pour la soirée. Elle te propose de te joindre à elles. Tu acceptes avec plaisir.

 

Ses copines sont dans la même situation qu'elles, mais elles faisaient leurs études au Pérou, à Lima. Elles adorent toutes Buenos Aires. Une belle ville, propre, bien organisée et vivante. Une ville Européenne. Vivante tu veux bien, mais propre, tu ne trouves pas. Il faut dire que tu arrives de Melbourne, et que tu mets la barre un peu haut.

 

Chacune raconte sa vie, au Chili ou au Pérou. Lima est célèbre pour ses quartiers dangereux, mais elles n'ont pas connu de problème particulier. Christine et Stéphanie sont les deux seules blondes de leur Université, ce qui leur vaut une reconnaissance particulière. Elles doivient cependant prendre pas mal de précautions. Pas question de se promener seule la nuit. Mais elles semblent heureuses de leurs séjours.

 

La soirée passe vite. Vous allez dans un bar, et vous discutez jusqu'à trois heures du matin. Elles ont pris le rythme « Sud-Américain ». Cela te fait bizarre d'être en compagnie de trois jolies jeunes filles, à peine plus âgées que tes enfants. Mais les voyageurs sont le plus souvent jeunes.

 

Vous rentrez à pieds avec Rike. Buenos Aires te paraît globalement sûre. Pas autant que Melbourne, Tokyo ou Séoul... mais vous croisez, même à cette heure tardive, plusieurs personnes qui, comme vous, viennent de terminer leur soirée.

 

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Samedi 11 Décembre 2010

 

Tu pars vers le Musée des Beaux Arts. On t'a conseillé le bus, mais tu préfères à nouveau marcher. Il est bientôt 13h, mais la ville semble seulement s 'éveiller.

 

Sur une grande place, une femme t'interpelle pour te dire qu'un pigeon t'a encore pris pour cible. Les pigeons de Buenos Aires t'en veulent particulièrement. Elle veut t'aider. Te demande de poser ton petit sac à dos au sol pour pouvoir te nettoyer. Comme tu ne le lâches pas, elle s'y reprend à trois fois, puis abandonne. Si tu ne veux pas être aidé... Un jeune homme, à l'air étudiant de bonne famille arrive. Lui aussi a vu le pigeon. Les habitant de Buenos Aires sont bien prévenants avec les touristes.

 

Tu as de grosses tâches dans le dos. Il faut nettoyer, mais tu préfères retourner vers l'hôtel. Sur le chemin du retour, tu as l'idée de rentrer dans un Mac Donald. Dans les toilettes, tu retires ton tee-short pour le nettoyer. Les souillures se nettoyent bien. Mieux que celles de la veille. Au final, ton tee-short est trempé, mais la température est douce et il séchera vite. Tu peux repartir en direction du Musée. Tu te dis que tu regarderas sur internet si on parle des pigeons de Buenos Aires... Ce double baptême est bien étrange.

 

Le Musée est intéressant, bien pourvu. De nombreuses toiles de peintres impressionnistes. Tu ne pensais pas en voir autant. L'entrée est gratuite, mais il n'y a pas foule. On peut s'approcher autant que l'on veut des tableaux. Tu passes un bon moment.

 

Il pleut à ta sortie de Musée. Chaque jour, tu as droit à une petite averse. Rien de méchant. Tu reviens à l'hôtel à pieds. Tu veux te fatiguer. Le quartier Recoleta, près du Musée est riche. Des immeubles bien entretenus, des trottoirs propres, et des halls d'immeubles cossus et décorés. Buenos Aires a de multiples visages : bourgeois, prolétaires, commerçants, … De nombreuses églises catholiques, mais aussi parfois des églises protestantes et des synagogues. La population elle même est multi-culturelle. Tu prendrais la plupart des habitants pour des espagnols ou des italiens, mais les descendants des indiens, souvent métissés, sont aussi présents. Tout ce petit monde semblerait vivre en harmonie.

 

De retour à l'hostel, tu fais connaissance de Madeleine, la troisième occupante de la chambre. Elle est arrivée dans la matinée. Madeleine est Suisse allemande. Elle voyage seule, et tu sens que, comme toi, elle a envie de parler. Tu lui fais écouter sur YouTube la chanson de Jacques Brel : « Madeleine ». Madeleine, elle aime tant ça! Elle te propose de diner avec elle. Deux soirs de suite où de jeunes femmes t'invitent à diner. Tu en as bien de la chance!

 

Madeleine voyage depuis deux mois en Amérique du Sud. Elle te raconte ses péripéties. Le vol de son portable. Une autre fois, alors qu'elle courrait sur une plage au Pérou, un homme l'a menacé avec un couteau. L'Amérique du Sud semble moins cool que l'Australie ou l'Asie. Elle a aussi été victime des pigeons. Ou plutôt des lanceurs de merde qui se font passer pour des bons samaritains.

 

Vous parlez aussi des pays que vous avez l'un et l'autre traversés. Madeleine voyage beaucoup. Elle t'impressionne. Une jeune comptable, qui part seule, avec un sac à dos, en Asie, en Australie, en Amérique du Sud,...

 

Vous retourner dans le quartier de San Termo. Un repas bien arrosé par du vin Argentin. Mais tu es déçu par ton plat de viande. Sur le chemin du retour, une pause dans un bar pour un dessert, et surtout pour écouter du Flamenco! Tu penses à Almodovar. Tu passes un bon moment, en bonne compagnie, avec un bon tiramisu. Vous rentrez à l'hôtel plutôt tôt : seulement une heure du matin... Mais vous aviez aussi commencé la soirée bien plus tôt.

 

Avant de te coucher, tu jettes un oeil sur internet, et tu trouves effectivement des témoignages de « cibles de pigeons ». Il faut prendre ton double baptême comme un bon avertissement. Tu sens que tu vas bien dormir.

 

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Dimanche 12 Décembre 2010

 

Balade vers La Boca, un quartier de futbol. Tu traverses différents quartiers. Certains « chauds », d'autres déserts. Le Dimanche est un jour particulier, avec ces activités particulières.

 

Tout ce qui est autour du stade semble dédié au foot et au club local. Malheureusement, il n'y a pas de match aujourd'hui.

 

Il y a un Musée dans le stade. Le Musée paraît bien petit. Rien avoir avec le grand Musée des Beaux Arts. Mais il y a foule. Contrairement aux Beaux Arts, l'entrée est payante et chère. Il y a longue une queue pour les tickets... Tu ne pensais pas visiter ce Musée, mais là, tu es totalement dissuadé.

 

Tu poursuis ta balade. Des jeunes jouent au foot, des couples se promènent. Dans une église, on te donne un papier et un stylo pour que tu écrives... tu ne sais pas quoi. Tu rends feuille blanche.

 

A un carrefour, un homme t'interpelle de sa voiture : tu ne dois pas laisser ton appareil photo visible. C'est dangereux... Ok, tu le rentres. Merci!

 

Tu prends un café dans un bar. Comme souvent ils ont du WIFI. Tu lis tes emails, puis le Monde. Un article sur Buenos Aires... Au sud de la ville (tu es au Sud du centre, mais pas au sud de la ville), de multiples et violents affrontements ont fait plusieurs morts. La population locale s'en prend aux réfugiés Boliviens et Péruviens qui vivent cloîtrés dans un parc. Tu as effectivement vu des banderoles devant un gros hôpital. Elles demandaient l'arrestation des coupâbles. Tu comprends un peu mieux maintenant.

 

Il y a aussi de nombreuses manifestations en ville ces jours-ci. Probablement pour soutenir ces réfugiés (ou parfois pour dénoncer leur présence).

 

Dans le Monde, on parle aussi d'Asie Centrale. Des contrats mirobolants de Bouygues au Turkmenistan. De la fille du Président Ouzbek. De la mafia Kazakh... Tout cela évoque des souvenirs pas si lointains.

 

Tu rentres à l'hôtel, toujours à pieds. Tu es fatigué.

 

Le soir, vous retournez avec Madeleine au bar où vous aviez écouté de la musique. Vous y mangez... Tout est excellent. Vous avez droit à une petite démonstration de tango. Un peu de musique aussi, mais moins bonne que le Flamenco de la veille. Tu aimes bien discuter avec Madeleine. Madeleine qui est venue.

 

De retour à l'hôtel, tu dialogues par mail avec Angela. Angela s'occupe à Melbourne de l'expédition de Toeuf Toeuf. Toutes les inspections sont enfin passées. Mais tu n'arrives pas à payer l'expédition avec ta carte bleue. Tu devras régler le souci ou faire un virement international quand la France s'éveillera. Impossible de communiquer à la fois avec l'Australie et l'Europe. Les journées passent, et Toeuf Toeuf est toujours en Australie.

 

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Et toujours Buenos Aires... PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Lundi 13 Décembre 2010

 

Enfin des bonnes nouvelles : Toeuf Toeuf a passé les formalités de douanes et de sécurité à Melbourne. Il te faut maintenant payer la société de fret pour qu'elle puisse prendre l'avion. Tu voudrais bien, mais ce n'est pas si facile. Bien sûr, le paiement avec ta carte bancaire ne fonctionne pas. Tu essayes un virement, mais il te manque l'IBAN... le décalage horaire entre l'Australie et la France n'accélère pas le règlement de ces soucis. Le temps passe.

 

En attendant, tu prends une assurance moto, fais quelques achats pour être prêt lors de l'arrivée de Toeuf Toeuf. Marcher dans Buenos Aires te fatigue. Peut être à cause du monde. Et tous les 100 mètres, à chaque bloc, un feu tricolore. Marcher ici, c'est souvent piétiner ou faire du sur place.

 

Le soir, tu retrouves Madeleine qui te propose de diner à l'hostel. C'est son dernier soir et tu as acheté une bouteille de vin. Madeleine s'occupe des pâtes, et toi de la salade. Une salade de concombre avec une sauce 'yaourt' dans laquelle Madeleine te fait rajouter des fraises. C'est un peu surréaliste, mais c'est bon. Un mélange d'entrée et de dessert. Les fruits et les légumes sont succulents à Buenos Aires. Cela change de l'Australie.

 

Après le repas, vous regardez un DVD : «Diarios de motocicleta». Le film sur le voyage en moto d'Ernesto Che Guevara à travers l'Amérique du Sud. Départ Buenos Aires vers le Sud, puis remontée par le Chili, la Bolivie,... jusqu'au Vénézuela. Cela ressemble curieusement à ton itinéraire. Tu avais vu ce film lors de sa sortie en France. Tu aurais peut-être été influencé pour ton propre itinéraire... En tout cas, tu regrettes de ne pas découvrir l'histoire au fur et à mesure de ton voyage. Peut-être devrais tu acheter le bouquin?

 

C'était ta dernière soirée avec Madeleine. Demain, elle prendra l'avion pour le Sud de l'Argentine. Tu appréciais bien ces soirées. Chacun racontait sa journée. En général, Madeleine était très positive et toi plus réservé.

 

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Mardi 14 Décembre 2010

 

Le paiement du fret s'est finalement réglé par carte. Toeuf Toeuf devrait arriver Vendredi. Il te reste à savoir où, et à quelle heure... Tu n'as pas réussi à joindre Lan Cargo, la compagnie aérienne, ni par mail, ni par téléphone. Tu iras aux renseignements cet après midi dans leur bureau.

 

Tu vas récupérer des autocollants « route-estivale » chez un imprimeur. Le résultat est très décevant. Une pixelisation grossière. Tu avais déjà fait faire le même travail en Corée avec un résultat tout aussi décevant : l'imprimeur Coréen avait modifié les couleurs et déformé le dessin. Enfin, ses autocollants blanchissaient rapidement au soleil. A moins que ce ne soit la pluie.

 

Pour bien expliquer ce que tu ne voulais pas, tu avais montré les stickers Coréens à l'imprimeur de Buenos Aires. Il les avait examinés, avec l'oeil de l'expert, t'avait regardé longuement avant de te communiquer son jugement : « Se-mi pro-fe-sio-nal! ». Un peu sévère vis à vis de son collègue Coréen, mais tu t'attendais donc à un résultat « 100% pro-fe-sio-nal ». C'est 100% déception. Decepcion! Le ponpon, c'est qu'il ose te dire que sa version, c'est l'originale! Gilbert serait furieux.

 

Tu hésites à le payer car tu n'en as pas vraiment besoin. Des mauvais autocollants, il t'en reste déjà un bon paquet en version Coréenne.

 

Les jeunes qui ont fait le travail arrivent. Ils s'excusent, t'expliquent que le format PDF que tu leur as donné ne leur convenait pas. Même si le fichier faisait 12MB. Mais pourquoi avoir imprimé comme cela? Tu abandonnes, et tu les paye. Tu crains que ces jeunes ne soient victimes de ton mécontentement. Mauvaise journée.

 

Tu vas ensuite acheté des billets de bateau pour Montevideo. Une heure d'attente. Les attentes font partie de la vie quotidienne ici.

 

Montevideo n'est qu'à trois heures de Buenos Aires par ferry, et tu commences à fatiguer de marcher dans Buenos Aires. Il te reste deux jours avant l'arrivée de Toeuf Toeuf, autant se bouger un peu.

 

L'après midi, tu te rends à l'adresse indiquée sur le site web de Lan Cargo. A la réception, on t'explique que c'est bien les bureaux de Lan, mais pas ceux de Lan Cargo. Ils n'ont pas l'adresse, mais ils te donnent un numéro de téléphone : celui qui ne répond pas.

 

Tu rentres à pieds à l'hôtel. Une longue marche. Tu commences à bien te repérer, malgré l'étendue de la ville. Une ville avec des visages bien différents. On passe rapidement d'un quartier à l'autre. D'un visage à l'autre. En arrivant à l'hôtel, tu trouves un mail d'Angela qui te donne le numéro de vol, l'heure et l'aéroport d'arrivée. C'est tout ce que tu demandais...

 

Le soir, tu vas seul diner au restaurant. Pas besoin d'attendre, tu sais que ce soir, « Madeleine, elle ne viendra pas ». Au menu, surtout des plats de viande. Les Argentins sont des carnivores.

 

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Montevideo PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

 

Mercredi 15 Décembre 2010

 

Il faut se lever tôt pour prendre le bateau. Tu te rends au port en métro. Tu as aussi un peu de marche à pieds. La ville s'éveille tranquillement. Souvent, les concierges lavent à grande eau le trottoir devant leur immeuble. Le trottoir est à la charge de l'immeuble. Aussi bien sa réalisation que son entretien. Donc tous les 20 mètres, un nouveau trottoir. Plus ou moins réussi, plus ou moins propre... Ceux des quartiers riches font riches, ceux des quartiers pauvres font très pauvres.

 

La compagnie de ferry Buquebus qui gère la liaison sur Montevideo a un beau terminal tout neuf. Le prix du billet est très cher, et que les bateaux sont pleins. Il n'y avait plus de place pour la liaison directe et tu as du prendre un ferry via Colonia. Tu auras ensuite un bus pour terminer le voyage. Mais sur l'ensemble, le trajet est à peine plus long.

 

Arrivé à Montevideo, tu prends ton déjeuner dans le restaurant de la gare routière. Il y a une connexion WIFI et tu peux lire tes mails. Justement, un mail de Marie Noël, l'amie de Behnaz qui habite Montevideo. Tu lui avais écrit il y a une semaine, mais tu étais sans nouvelles : elle ne lisait pas ses mails. Tu l'appelles, elle t'invite à diner ce soir. Tu avais croisé Marie Noël une seule fois, il y a près de vingt ans, alors qu'elle faisait ses études à Grenoble. Mais tu te souviens bien de son visage. Un visage juvénile et allongé. Un visage qui a probablement changé.

 

Tu te promènes l'après midi dans le centre ville. Une belle ville. Plus petite, plus calme, plus jolie que Buenos Aires. Plus fleurie et plus décorée aussi. L'atmosphère est moins à la parano. Il y a toujours des grilles aux fenêtres, mais seul le rez de chaussée est vraiment protégé. A Buenos Aires, les grilles poussent facilement jusqu'au troisième étage.

 

Tu retrouves Marie Noël vers 19h. Son mari, Gustavo, ses enfants, et son père,... tout le monde parle Français. Ils ont vécu quelques années en France, et tous ont fait leurs études au Lycée Français de Montévidéo. Un de leur ami Français, Gilles, est aussi invité ce soir. Ce sera une soirée francophone.

 

Tu parles de ton voyage, ils te parlent de Montevideo. Des Uruguayens, du pays, … L'Uruguay est un petit pays en comparaison de l'Argentine. On parle de la « Suisse de l'Amérique du Sud », coincée entre ses deux grands voisins : le Brésil et l'Argentine. Mais ce petit pays semble s'en sortir plutôt bien.

 

Tu passes la nuit dans un hostel qui se trouve tout proche de chez Marie Noêl et Gustavo. Sur le chemin, les bars sont encore pleins. Les gens rigolent beaucoup. Montevideo est une ville joyeuse. Tu rejoins ta chambre juste après minuit, mais tu seras le premier couché : tout le monde fait encore la fête.

 

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Mercredi 15 Décembre 2010

 

Tu n'as que la matinée pour te promener car ton bus de retour est à 13h. Tu pars vers la plage, et rejoins le centre par le bord de mer. Nombreux sont les marcheurs, et ceux qui font leur footing matinal. A nouveau, l'ambiance te paraît bien plus tranquille qu'à Buenos Aires. Buenos Aires est pourtant juste de l'autre coté de l'estuaire. Mais la côte n'y est pas aussi présente. Buenos Aires est refermée sur elle même.

 

Alors que tu arrives au centre ville, tu croises une manifestation. Tu en avais vues plusieurs à Buenos Aires, mais tu es surpris que Montevideo ne soit pas non plus épargnée par les tensions sociales. La grogne sociale semble avoir gagné toute l'Amérique du Sud. Depuis ton arrivée à Buenos Aires, pas de jour sans manifestation, sans calicot politique...

 

Devant les universités de Montevideo, tu as souvent vu des banderoles de protestations montées par les étudiants. Mais cette fois, ce sont des ouvriers ou des paysans qui manifestent. Tu les regardes passer sans bien comprendre leurs messages. Ils viennent probablement de l'arrière pays car ils sont en bus ou installés dans les bennes de camions.

 

Sur la plage, tu as vu plusieurs fois des affiches ou des tags qui s'opposaient à une loi d'amnistie concernant les meurtres commis par les militaires. Un sujet chaud dans plusieurs pays d'Amérique latine.

 

Tu passes aussi devant le siège d'une banque. Dans tous les sens du terme : une file interminable de clients fait le tour de l'immeuble. Des centaines de personnes, qui font sagement la queue... Peur d'une faillite ? D'une période d'inflation à venir ? Tu n'oses pas demander. Mais ils ne doivent pas être là pour des dépôts.

 

Le voyage de retour est tranquille : tu dors... Un luxe que l'on ne peut se permettre en moto.

 

Arrivé à l'hôtel, on a changé tes affaires de chambre pendant ton absence. Tu avais pourtant prévenu que tu laissais tes affaires pour garder la même chambre, et que tu payerais la nuit d'absence. Tu n'as été déplacé que dans la chambre voisine, mais cela suffit pour que tu ne reçoives plus le signal WIFI qui était déjà bien faible.

 

Lorsque tu rentres dans ta nouvelle chambre, personne, mais tu demandes combien d'occupants pour ces 5 lits. Il y a un bazar innommable. Une dizaine de paires de chaussures étalées sur le sol, trois chaises qui sont toutes recouvertes de vêtements. Non, seuls deux lits semblent vraiment occupés. En analysant un peu mieux l'état des draps, tu te demandes si il n'y aurait pas … un seul occupant! Plus aussi une odeur froide de tabac, une guitare électrique, une micro chaîne hi-fi, deux ou trois bouteilles vides, un ballon de basket, et beaucoup d'objets que tu ne connais pas.

 

Pourrais tu changer de chambre? Non... on t'a déplacé pour loger un groupe de cinq, et toutes les chambres sont pleines. Il est tard, trop tard pour chercher un autre hostel.

 

Un peu plus tard, arrive ton colocataire. Tu te souviens qu'il intriguait Madeleine. Un homme plein de tatouages, qui semble vivre sur place. Il est bordélique, mais gentil. Il travaille effectivement sur Buenos Aires. Il est tatoueur. Il tatoue... un artiste. Tu lui demandes, bêtement, si il est l'auteur de ses propres tatouages, mais la question est vraiment stupide. Tu l'avoues. Il te montre sur son appareil photo ses créations de la journée. Un artiste! Tu t'es toujours demandé pourquoi les gens se tatouaient. En Australie ou à Buenos Aires, au moins la moitié des jeunes sont des tatoués. Pas des durs, mais des tatoués. Ce soir, tu te demanderais presque pourquoi tu ne te ferais pas faire un petit tatouage, dans un coin... Cela ne gênerait pas grand monde, et te ferait un joli souvenir pour ce voyage. Non... tu ne crois pas que tu le feras. Pas une question de courage, ni une question de « pour toujours », mais plutôt « pourquoi »? Tu ne sais pas « pourquoi ». Juste une lubie du jour, un souvenir indélébile. Mais ce n'est pas le bon jour. Quant à faire, tu préfèrerais un tatouage lié à un grand jour. Le tour d'Uluru, l'entrée dans le monastère d'Amarbayasgalant, la première plongée à Ningaloo, la découverte de Boukhara, de Masshad, l'arrivée à Vladivostok, la nage à Dalhousie Springs, ou encore la rencontre avec Lloyd, Bora, Madeleine, Rob, son kangourou, Alex et André, la bande des quatre... Tu y penseras le prochain grand jour. Mais aujourd'hui n'est pas une bonne journée pour un tatouage. Ou alors, il faudrait lui montré tes photos, qu'il te fasse un résumé de tout cela sur un dm². Mais il est déjà ressorti pour faire la fête.

 

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Vendredi 17 Décembre 2010

 

Toeuf-Toeuf doit arriver aujourd'hui... Tu attends ces retrouvailles avec impatience. Tu as acheté de l'huile, de l'essence, un marteau, et tu es plus que motivé que jamais pour la sortir de sa caisse et la remonter en un temps record.

 

Tu arrives à l'Aéroport en même temps que l'avion; on te guide vers une salle où une cinquantaine de personnes remplissent des formulaires, debout devant des mallettes ouvertes. Ils semblent que ce soit leur métier et que ce soit leur lieu de travail. Tu ne comprends pas ce métier, mais tu ne poses pas de questions : tu es venu chercher Toeuf-Toeuf.

 

Des personnes te prennent en charge pour les formalités... Elles sont toutes bienveillantes avec toi. Après plusieurs bureaux, tu passes par celui de Lan Cargo. Celui que tu avais cherché dans l'autre zone aéroportuaire... Là, la mauvaise nouvelle tombe: la caisse, trop grosse, n'a pas pu passer la porte de l'avion, trop étroite. La moto arrivera par le vol suivant : à 17 heures. Comme les douanes ferment justement à 17 heures pour le weekend, il te faut revenir Lundi.

 

Tu ne sais pas trop pourquoi, mais depuis que tu sais que Toeuf-Toeuf doit arriver Vendredi en milieu de journée, tu appréhendais un tel retard qui te mènerait au weekend. Tu as de la chance quand tu roules, mais pas souvent dans les transferts.

 

Donc, non seulement tu perds trois jours supplémentaires, mais tu auras probablement à payer des frais de stockage à l'aéroport : plusieurs centaines d'euros! Il n'y a plus rien à faire... ce n'est pas la faute des employés, qui essayent en vain de trouver une solution.

 

Tu rentres dépité sur Buenos Aires. Il ne faudrait pas qu'un pigeon à l'affut te prenne pour cible, car tu sens que, cette fois-ci, tu te fâcherais pour de bon. Heureusement, les pigeons se méfient. Ils restent à l'écart.

 

Le soir, tu t'offres à nouveau un resto. Un bon resto. Tu auras essayé tous les restos du coin. Moralité, les plus classes, qui sont aussi ceux qui ont le plus de clients, offrent le meilleur rapport qualité prix. Ils sont à peine plus chers, mais franchement meilleurs. Et la décoration vaut le détour.

 

Les restaurants ouvrent tôt, à partir de 19h, mais les premiers clients n'arrivent qu'après 20h30. Le gros des troupes lui est synchronisé pour 21 heures.

 

Tu rentres à l'hôtel. La pauvreté se ressent davantage la nuit. Il reste les sans abris, ceux qui ouvrent les sacs d'ordures à la recherche d'un reste de repas.

 

Weekend des 18-19 Décembre 2010

 

Tu n'as pas envie de sortir. Tu passes du temps sur Internet à publier tes textes précédents, à répondre tes emails, et à mettre sur un site ftp des photos que tes enfants te demandent. Tu choisis aussi une cinquantaine de photos à télécharger sur le site. Tu ne sais pas si cela intéressera grand monde, mais tu as envie d'offrir quelque chose à tes amis (cliquer sur le lien). 52 photos que tu as choisies parmi celles que tu aimes bien. Beaucoup d'Australie car c'est la dernière partie du voyage, celle dont tu es encore imprégné.

 

L'après midi, tu sors quand même pour marcher deux ou trois heures. Mais tu n'as plus le même plaisir à déambuler en ville. Le weekend, la misère est encore plus sensible. La plupart des personnes qui travaillent en ville ne viendront pas. A part les résidents, il reste principalement les touristes, les commerçants, et les sans abris.

 

Jusque là, tu as vu des sans abris dans toutes les villes que tu as visitées. Des marginaux, au sens propre du terme. Mais ici, les sans abris sont une classe sociale, et non des marginaux. Ils déambulent dans la ville, dorment sur le trottoir, et passent leurs soirées à ouvrir les sacs poubelles posés par les habitants devant les immeubles. Tu as l'impression d'en trouver à chaque coin de rue. Le plus dur est de voir les familles, les enfants, les nouveaux nés. Ici, on ne devient pas sans abri. On nait sans abri. C'est probablement la même chose en Inde, ou dans d'autres pays, mais tu n'as jamais vu cela.

 

Tu as du mal. Quand tu sors, tu ressens de plus en plus la présence de cette misère. Tu espères qu'en quittant la capitale, tu t'en éloigneras. Dans les campagnes, on observe la pauvreté. La pauvreté n'est pas aussi choquante. Les gens vivent avec ce qu'ils ont, ce que la terre leur donne. En ville, la misère côtoie la richesse. Cette cohabitation semble se faire dans l'ignorance. On peut être pauvre et heureux, mais « miséreux et heureux », ça semble plus difficile.

 

 
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Lundi 20 Décembre 2010

 

Les bureaux de LAN Cargo ouvrent à 9h. Tu es heureux de quitter l'hostel, le quartier Montserrat et la ville de Buenos Aires. Cela fait trop longtemps que tu es là.

 

Tu arrives juste à l'ouverture des bureaux. Déception : Toeuf Toeuf n'est pas arrivée, ni Vendredi, ni Samedi, ni Dimanche... Pas d'explication. Vendredi, tu comprenais un contretemps, mais quatre jours de blocage à Santiago, tu ne comprends plus! Tu t'installes dans le bureau pour taper ces lignes. Tu attends. Cela risque d'être long.

 

Après une heure d'attente, tu as des nouvelles : elle doit arriver cet après midi, 17h. Donc tu pourras la récupérer demain matin. Toujours le même message. « Le bonheur, c'est toujours pour demain... ».

 

Tu as trouvé une connexion WIFI ouverte. Tu peux réserver un hôtel proche de l'aéroport. On vient te chercher. Une sorte de « pension de famille » à Monte Grande. Tu ne souhaites pas revenir sur Buenos Aires. Ce serait remonter au Nord alors que tu attends depuis plus d'une semaine pour descendre en Patagonie.

 

16h30. Tu téléphones au bureau de Lan Cargo pour prendre des nouvelles. Tu joins Ivana, l'une des filles à l'accueil. Elles ont pitié de toi. Elles font ce qu'elles peuvent pour t'aider. La moto est elle bien dans l'avion? « No ». Elle n'arrivera que demain matin... Mais l'avion du matin a une porte trop petite? Non, le problème n'est pas là. La moto est encombrante et sa priorité est faible. Faible parce que tu n'as pas payé assez cher. C'est elle qui le dit... La facture était pourtant salée! Les avions sont pleins en cette période de Noël. Là est le problème. Tu la remercies pour son honnêteté. Tu sens que cette situation l'exaspère aussi. Mais pas autant que toi.

 

Si les priorités ne sont pas fixées par la chronologie, tu crains de devoir attendre une semaine de plus. Plus on se rapproche de Noël, plus les avions sont pleins. Sentiment d'impuissance. Tu aurais du l'envoyer par bateau. A voile ou à vapeur ou à rames. Cela aurait coûté beaucoup moins cher, et n'aurait pas été plus long. Tu n'as pas de chance avec les transferts. Mais tu as de la chance pour le reste... donc ne te plains pas!

 
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