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Kazakhstan
Premiers jours au Kazakhstan PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

Mardi 3 août 2010

Tu pensais partir tôt, mais tu es bien dans la famille de Majeed, et vous discutez jusqu'à 10h. Majeed et Madina sont tous deux à la retraite. Ils vivent avec leurs deux enfants, et leurs petites filles. Madina était professeur d'économie. Elle est farouchement contre la globalisation, pour davantage de régulation et de protectionnisme. Elle t'explique que si la mondialisation détruit l'industrie en Europe, son effet est encore accentué en Asie Centrale. Elle écrit un livre d'économie destiné aux étudiants, mais s'occupe aussi des tâches ménagères. En Ouzbékistan la femme peut être savante et compétente, mais elle doit avant tout tenir sa maison.

 

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Avant le départ, séance photo devant les fleurs de Majeed. Tu prends ensuite la route plein Nord. La frontière n'est qu'à une trentaine de kilomètres et tu y arrives rapidement. Demi-tour! Cette frontière est réservée aux piétons. Il faut te rendre à Yalima, à une centaine de kilomètres au Sud, sur la route de Samarcand. Tu commences à avoir l'habitude.

 

A la sortie d'Ouzbekistan, tu as 1000 dollars de trop : ceux que tu as retirés avec ta carte Visa. Tu montres le justificatif de la banque, mais blocage... Ils te croient, mais ne peuvent te laisser sortir avec plus de devises qu'à l'entrée. Finalement, après être passé dans différents bureaux, on te fait refaire ta déclaration en oubliant les 1000 dollars. Sinon, tu ne passes pas.

 

Coté Kazakh, les choses pourraient être plus simples. Mais le douanier n'a plus de formulaire en Anglais. Il réclame $10 pour remplir ton formulaire en russe. Tu avais lu dans le Lonely Planet que cette frontière est célèbre pour la corruption de ses douaniers. Tu expérimentes. Tu as déjà perdu quelques heures. Tu râles et acceptes. Tu aurais du refuser.

 

Passé la frontière, tu roules jusqu'à Chimkent. Vers 17h, tu passes devant le poste frontière que tu avais essayé de franchir le matin même, mais tu es maintenant coté Kazakh.

 

A un contrôle de vitesse tu te fais arrêter avec la voiture qui te précède. Tu n'avais pas l'impression d'aller vite. L'autre conducteur présente son permis, son assurance. Il parle avec le policier de ta moto. Tu les laisses bavarder, sans rien comprendre. Tu as en tête que tu n'as pas d'assurance. Tu ne sais même pas si elle est obligatoire, mais elle l'était depuis deux ans en Ouzbékistan où tu roulais aussi sans assurance. Heureusement, le policier après t'avoir expliqué que la vitesse est limitée à 90, te laisse repartir sans rien te demander. Peu avant Chimkent, le conducteur de l'autre voiture te fait signe de t'arrêter. Il t'offre un stylo et un coup à boire.

 

Faudrait peut être penser à acheter une assurance, mais il n'y avait pas de courtier à la frontière, et tu n'arriveras pas sans l'aide d'un interprète. De toutes façon, le danger sur les routes du Kazakhstan n'est pas de rouler sans assurance, mais juste de rouler.

 

A Chimkent, tu découvres une ville Kazakh. Beaucoup de jeunes, et rien à voir avec l'Iran, le Turkménistan ou l'Ouzbékistan. Les filles sont en short, et tous les jeunes ont des tenues bien moulantes. Tu vas diner dans un self. A la télé, des clips vidéos dont tu ne sais plus si ils sont érotiques ou pornos. Es-tu vraiment dans une cafétéria ? Pendant ce temps, le muezzin appelle à la prière.

 

Tu regardes les gens autour de toi. Tu es peut-être en Russie, ou en Chine ou dans un pays musulman. Non, c'est un espace intermédiaire.

 

Tu te promènes un peu, jusqu'à trouver un cybercafé. Pour deux heures, tu ne paieras que 50 cents d'euro. Mise à part le passage des douanes, la vie n'est pas chère. Un plein coûte une poignée d'euros, un repas aussi.

 

Mercredi 4 Août 2010

 

Le lendemain, tu pars vers 8h, avec l'intention d'arriver à Almaty dans la soirée. 700km. Pour la première fois depuis la Turquie, le ciel est nuageux. Tu ne savais plus ce qu'était un nuage, et la fraîcheur vous fait du bien à toi et Toeuf Toeuf.

 

A une station service, tu discutes avec un couple de Suisses qui se rend au Kirghizistan. Toutes les frontières Ouzbékistan/Kirghizistan sont fermées depuis Lundi, et ils reviennent d'un aller-retour pour rien dans la vallée de Ferdanna. La guerre civile risque de reprendre au Kirghizistan. Ils te donnent aussi des nouvelles de la bande des quatre qu'ils ont vue à la frontière.

 

Pour l'instant, le Kazakhstan n'est qu'une large steppe. Parfois parfaitement plate, parfois ondulée. La steppe est le plus souvent déserte : aucune trace d'habitation ni d'activité humaine. Près des villages, quelques troupeaux, des chevaux en liberté. Les bergers sont presque toujours à cheval. Tu croises aussi des enfants-cavaliers. Tu n'y connais rien, mais leurs chevaux sont fins, musclés. Plutôt des purs-sang que des porteurs de charges. Ils sont beaux, surtout en liberté dans la steppe. Tu te promets, quand tu seras moins pris par le temps de t'arrêter pour les photographier.

 

Tu rates une déviation autour d'une enclave Kirghize et te retrouves, 40km plus loin sur le poste frontière vers Bichkek. Demi-tour.

 

Après avoir retrouvé la route d'Almaty, tu prends à nouveau une mauvaise direction au bout de 150km. Aucun panneau. Tu ne peux te guider au soleil et tu n'as pas sorti ta boussole. A nouveau, tu fais quarante kilomètres vers Astana pour rien. 80 aller-retour... Il n'y avait aucun village, personne pour te confirmer ta route.

 

Nouveau demi-tour, vers le Sud cette fois. Tu n'atteindras pas Almaty, donc tu camperas sur le bord de la route. Le Kazahstan est parfait pour cela... Des rangées d'arbres séparent la route de la steppe où l'on peut s'installer confortablement. Et nul besoin, comme en Ouzbékistan ou en Russie de s'enregistrer auprès de la police.

 

Sur une portion en travaux, tu croises un motard solitaire. Vous vous arrêtez pour discuter. Andrez est Finlandais. Il revient de Corée où il a travaillé pendant trois ans. L'amortisseur de sa 1200 BMW est cassé, et la route est désormais difficile pour lui. Il est trop chargé. Pendant que vous discutez, un concert de klaxon vous interrompt : la bande des quatre est de retour. Ils ont dormi dehors, ne se sont pas lavés depuis deux jours. Avec la poussière des routes, tu aurais dit deux semaines. Avec Andrez, vous échangez des informations, des adresses...

 

Finalement, vous décidez de repartir avec la bande des quatre jusqu'à la ville prochaine, pour trouver un hôtel avec de l'eau. Et un restaurant avec des bières. Magique : vous trouvez tout!

 

La journée fut longue : 700km, dont beaucoup de route cassante. Mais tu commences à prendre l'habitude.

 

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Jeudi 5 Août 2010

 

Vous arrivez rapidement sur Almaty : la route est excellente et longue de seulement 200km. Vous posez vos affaires dans un hôtel après avoir négocié une forte réduction, puis partez marcher dans la ville. Dans l'hôtel, la réception remarque que tu n'as pas de carte de « migration », contrairement à tes compagnons de la bande des quatre. Ce papier est obligatoire, faute de quoi tu auras une grosse amende à la sortie du pays. Mais tu ne te souviens pas du tout avoir reçu un tel papier, et, si on te l'a donné, tu ne l'as plus. Des réjouissances en perspectives. Tu verras bien à la frontière. En attendant, vous partez à la découverte de la ville.

 

Almaty est une ville construite par les Russes. Pas de vestiges antiques, mais des larges avenues avec partout des HLM. Les bâtiments sont anciens, mais le rez de chaussée est souvent aménagé en magasin « moderne », souvent des magasins de luxe dont les vitrines contrastent avec la vétusté des étages.

 

Partout, des voitures énormes : des 4X4, des Mercedes, des Audi ou des grosses japonaises. Le prix très bas de l'essence y est pour beaucoup. Mais le goût des Kazakhs va indéniablement vers les grosses voitures. Il ne doit pas y avoir de régulation sur les importations de véhicules. On trouve de tout. Souvent, les véhicules sont des occasions Européennes ou Japonaises. Pour ces dernières, le volant à droite ne semble pas gêner les acquéreurs.

 

Appartements vétustes et grosses bagnoles. Ce sont bien les mêmes personnes qui possèdent les uns et les autres. Il n'y pas le choix. Les vieux appartements comme héritage de la période soviétique et les grosses bagnoles pour célébrer l'avènement du capitalisme.

 

Vous passeriez presque inaperçus si vous n'aviez des appareils photos à la main. Les Russes sont nombreux. Peut être 20% de la population. Pour un Kazakh, rien ne ressemble plus à un Russe qu'un Belge ou un Français.

 

La majorité des habitants de la ville doivent doit être « Kazakh », mais il y a aussi des personnes que tu prendrais plutôt pour des Chinois Hans. Tu essayes de comprendre les situations de ces différentes ethnies. Tu aurais cru que les Russes seraient plus riches, mais ce ne sont pas eux qui conduisent les plus grosses voitures. Dans les petits boulots, sur le marché, tu vois indifféremment des personnes de toutes origines.

 

Tu cherches aussi les groupes mixtes. Ils sont rares. Deux fois tu vois des femmes, l'une Asiatique, l'autre Européenne installées pour discuter ensemble. Une fois un couple mixte. Mais la non-mixité semble être la règle.

 

Dans les jardins, « Les amoureux se bécottent sur les bancs publics ». Cela fait plaisir à voir. Tu repenses à la frustration douloureuse des jeunes Iraniens.

 

Un peu partout des policiers. Dans les magasins, nombreux sont les vigiles. La sécurité doit être un gros problème pour mobiliser autant de force. Pourtant, de nombreuses vieilles dames promènent leurs sacs à main sans avoir l'air terrorisées.

 

Plusieurs fois, des policiers s'arrêtent pour demander leurs papiers à des jeunes, ou à des couples. Non seulement la police est presque partout, mais elle ne reste pas inactive.

 

Vous passez devant un chantier d'aménagement d'un jardin public. Sur une vingtaine d'ouvriers, deux ou trois seulement semblent avoir une occupation. Les autres sont assis et discutent. Comparé à l'Ouzbékistan, le Kazakhstan est un pays où l'on travaille bien tranquillement. Le Lonely Planet a rassemblé ces pays sous le titre « Asie Centrale », mais ces pays diffèrent par bien des points. Tu repenses aux Ouzbeks que tu as croisé qui semblaient quelque peu mépriser Turkmènes et Kazakhs.

 

Demain, tu iras à la découverte des campagnes. De ses cavaliers, de ses chevaux. Tu as trois jours de steppes avant d'arriver à Semey, la ville frontière avec la Russie.

 

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Traversée du Kazakhstan PDF  ICON_SEP Print ICON_SEP  E-mail

Vendredi 6 août 2010

 

Vous quittez Almaty après que tu aies acheté un jerrycan de 10L. Tu dis au revoir à la bande des quatre après la première pause, celle du petit-déjeuner. Bye Bavo, Johan, Kun and Stenj. Tu as envie de rouler seul. Rouler à plusieurs est bien différent. Seul, on oublie facilement la route et on est plus sensible à l'environnement. La bande des quatre vit d'abord une aventure à quatre. Une histoire de solidarité, d'amitié. En dehors de toi, leurs relations avec d'autres personnes sont peu fréquentes. Ils ne sont pas demandeurs. Toi, à chaque pause, tu es prêt à discuter avec tout être vivant. Tu parlerais aux arbres, aux chevaux...

 

Rouler à plusieurs est aussi différent. On garde en permanence un oeil sur le rétroviseur, et l'autre sur la moto de devant. On maintient les distances, on pense à ce que les autres souhaitent faire.

 

Seul, on arrive à oublier sa conduite. Du moins quand l'état des routes et le trafic le permettent. On sait aussi que l'on peut s'arrêter à chaque instant. Même si on ne le fait pas, c'est un confort.

 

Vers 13h, tu passes devant un restaurant. Il est l'heure de déjeuner, et tu retrouves une nouvelle fois la bande des quatre. Ils papotent. Tu t'installes avec eux. A la fin du repas, tu les laisseras repartir devant.

 

Tu t'arrêtes pour le plein. Un jeune couple passe avec une poussette. Dans la poussette, un petit garçon tout nu. Ils t'interrogent sur ton voyage. Tu leur demandes ton chemin. La jeune fille s'extasie devant Toeuf Toeuf : « Class! ». Au moment de se quitter, elle t'envoie un baiser avec le bout des doigts et te demande ton numéro de mobile. Tu es surpris, tu ne comprends pas bien. Tu expliques que ton mobile ne fonctionne qu'en France.

 

Peu après Sarkan, une voiture s'arrête près de toi. L'homme est inquiet pour toi. Tu comprends qu'il a vu la bande des quatre prendre un autre chemin. Couper par le Nord... Il te montre sur la carte. Tu ne les reverras donc pas avant demain. Tu le remercies, en essayant d'expliquer, par un sourire, que ce n'est pas grave.

 

Avant la tombée du jour, tu t'arrêtes pour diner. Une cabane, des tables, en retrait de la route. Deux femmes et trois enfants en bas âge. L'une des femmes veut s'assurer que tu peux payer avant de te servir des raviolis cuits à la vapeur. Tu payes d'avance.

 

Tu vois l'aînée des enfants taper le sol avec un axe de roue. Tu t'approches. Elle vient de tuer un serpent. Tu demandes du thé, mais les femmes refusent que tu payes. Cadeau du Kazakhstan! « Spassiba Kazakhstan! ». En partant, elles t'offriront aussi des pommes. Souvent les gens font des cadeaux. Un geste simple. La veille, alors que tu étais avec la bande des quatre, une vieille femme est venue vous apporter un petit sac en plastique contenant deux oignons blancs et deux petits concombres.

 

Tu te poses quelques kilomètres plus loin, derrière les rangées d'arbres qui longent la route. Tu montes la tente car tu crains les moustiques.

 

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Samedi 7 août 2010

 

La route est monotone : droite et plane. Rien à regarder. Tu ne fais que les pauses obligatoires et tu avances bien. Même si tu as plus de 600km pour Semey, tu y seras dans l'après midi.

 

A 200 km de Semey, la route se transforme en une deux fois deux voies pleines de trous. Du gruyère. La route est abandonnée depuis des années, alors que son tracé est incontournable quand on vient du Sud et que l'on souhaite se rendre à Semey. Les voitures, les camions passent indifféremment sur l'une ou l'autre des quatre voies, à la recherche d'un tracé imaginaire qui éviterait les trous. D'autres essayent le bas coté déjà transformé en tôle ondulée.

 

Les routes sont cassantes au Kazakhstan, et elles cassent. Chaque jour, tu vois des dizaines de voitures ou de camions en panne. Sans parler des crevaisons. La vie des routiers doit être bien compliquée.

 

Tu essayes de trouver la meilleure stratégie pour Toeuf-Toeuf, mais tu n'arrives pas toujours à éviter les chocs. Si tu vas suffisamment vite, les suspensions avalent sans problème les petits nids de poule. Mais il y a parfois des nids géants... Et ta fourche perd de plus en plus d'huile. Les cotés droits de ta roue avant et de ton bloc moteur sont perlés par de petites tâches noires : l'huile qui est expulsée de la fourche.

 

A 70km avant l'arrivée, tu tombes en panne d'essence. Tu cherchais depuis un moment une station service, mais rien depuis plus de 100km. Et dans ces champs de nids de poule, ta consommation est bien plus élevée.

 

Quand tu regardes dans le réservoir, il reste pourtant environ 4-5 litres, davantage que la réserve. Mais cette essence n'arrive plus au carburateur. Tu démontes le réservoir, retires le robinet, et coupes la filtre-crépine et le tuyau. Rien n'y fait. Tu avais déjà expérimenté ce même problème il y a un an. Tu espérais que le coup d'air comprimé après Istanbul avait tout réglé.

 

Tout se passe comme si il y avait trop de perte de charges sur le chemin qui mène au carburateur. L'essence est pourtant particulièrement fluide... Tu ne comprends pas.

 

Tu arrives toutefois à redémarrer et à rouler par portions de deux-trois cent mètres. Il faut à chaque arrêt attendre quelques minutes que le carburateur récupères de l'essence. Tu as de la chance : au loin, tu crois apercevoir quelques maisons avec une station. La première depuis au moins deux heures.

 

Effectivement, par d'interminables sauts de puces, tu rejoins la station. Tu crois que tu ne pouvais pas aller plus loin.

 

La station est vide. Personne. Pas d'essence. Une voiture s'arrête. Une vieille Lada. Les occupants, des paysans, pensent qu'il y aurait peut-être une autre station à 25 kilomètres. Ils t 'écrivent ces chiffres sur le sable. Trop loin.

 

Tu reviens deux cent mètres en arrière, devant un petit restaurant où des jeunes chahutent. Ils sont en voiture. Les jeunes t'expliquent qu'il y a une seconde station. Dans le village au loin en retrait de la route, à cinq kilomètres. Trop loin. Tu leur demandes de bien vouloir aller remplir ton jerrycan de secours, et ils acceptent moyennant quelques dollars. Pendant que l'un d'entre eux s'en charge, tu restes à discuter avec les autres. Une équipe de football. Une bonne demi-heure plus tard, ton jerrycan de 10L est revenu. Plein. Tu peux repartir. Mais ton jerrycan de 10L ne suffira pas pour la Mongolie. Il faudrait en trouver un second. Au moins 5 litres.

 

A Sémey, tu n'as plus le courage de chercher l'hôtel où tu aurais pu retrouver la bande des quatre. Tu rentres dans le premier que tu trouves, après avoir tourné quelque peu. Un immense immeuble, que tu aurais pris pour un vieil HLM. Un ex-hôtel soviétique qui devait être le grand luxe dans les années soixante-dix. D'ailleurs, tout la ville de Sémey paraît plus soviétique que Kazakh.

 

La décoration de la chambre est d'un autre âge. Tu crois rentrer dans la chambre d'une vieille dame centenaire. Qui aime bien le rose. La salle de bain est sordide, mais tout fonctionne. Il y a des jours où tu aimerais bien retrouver le confort de ta salle de bain.

 

Sur le parking, une voiture marquée 'Oulan-Bator Charity Rallye'. Tu aperçois ses propriétaires en garant la moto. Trois Californiens qui font le trajet de Londres à Oulan-Bator. Tu crois te souvenir que Bavo t'avait parlé d'eux. Ou d'un autre équipage car ils seraient ainsi une vingtaine d'équipes. Bizarre que tu n'en aies jamais vues d'autres.

 

Ils t'attendent pour aller diner.

 

Ils ont payé pour effectuer ce rallye, et doivent faire donation de leur véhicule en arrivant à Oulan-Bator. Mais ils ne traverseront pas la Mongolie. Contrairement à toi, ils passent par la Russie pour arriver directement au Nord d'Oulan Bator. Leur voiture n'aurait pas supporté.

 

Après le repas, vous cherchez en vain le cimetière des statues de Lénine. D'après le Lonely Planet, il s'agirait d'un terrain vague où seraient entreposées les statues du pays, retirées après la chute du communisme. Tant pis, tout le monde est fatigué et on rentre à l'hôtel. En approchant, on réalise que ses vieux murs gris sont recouverts de néons de toutes les couleurs.

 

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Dimanche 8 août 2010

 

Tu te réveilles tôt, et prends la décision de te raser. Tu te rases à chaque fois que tu quittes un pays. Parfois à une autre occasion. Tu passeras probablement la frontière russe aujourd'hui. Tu as perdu ta bombe de mousse à raser! Ce n'est pas bien grave, du savon fera l'affaire et tu seras plus léger. Mais c'est la première fois que tu perds quelque chose.

 

Tu es devenu maniaque pour le rangement. « Chaque place a sa chose, et chaque chose a sa place ». Ton téléphone dans la poche gauche du pantalon, les clés dans la poche arrière droite, le porte feuille dans la droite, etc.. Ainsi, tu vérifies rapidement que tu n'as rien oublié, et tu trouves immédiatement ce que tu cherches. Mais tu as oublié ta mousse à raser dans une salle de bain d'hôtel. La procédure n'est pas donc pas infaillible...

 

Tu traînes un peu avant de charger la moto. Tu écris ce texte, mais tu lis aussi un peu « De l'Usage du Monde » que tu n'avais pas rouvert depuis l'Iran. Tu retrouves Nicolas et Thierry où tu les avais laissés, vers Tabriz. Mais leur voiture tombe en panne. Ils finissent par trouver un camion qui les prend, avec voiture arrimée, pour Chiraz. Le camion est aussi hors d'âge, et ses freins lâchent dans une descente... Méchant accident dont ils sortent pas trop abimés. Tu te dis que Toeuf-Toeuf est finalement en excellent état, et que tes petites pannes d'essences sont bien peu de choses.

 

Bon... ce coup-ci, tu fermes tes sacs.