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Le Sud Lipiez et Uyuni
Bolivie

 

Jeudi 17 Février 2011

 

Au moment de sortir la moto de l'hostel, tu réalises que la sacoche que tu avais laissée dans la cour a disparu. Une bonne frayeur car elle contient tes outils, tes pièce de rechange,... La gérante de l'hostel avait insisté pour que tu la laisses là. Tu frappes à la porte de la réception, mais personne ne répond. La frayeur durera presque une heure, jusqu'à ce qu'un homme, probablement le gardien de nuit, ne sorte de tu ne sais où, avec ta sacoche qu'il avait mise en sécurité...

 

Tu te dépêches d'installer tes bagages avant l'arrivée de Loïc. Quelques courses alimentaires, un plein d'essence à ra-bord, et vous prenez la route pour la Bolivie.

 

Arrivés à la frontière, Loïc doit s'expliquer avec les douaniers. Il a raté le poste de douane de San Pedro, celui qui n'a pas de barrière. Il est donc au Chili en situation illégale depuis 24 heures, de même que sa moto. Sait-il que c'est un délit ? Que pense-t-il de cette situation ? Cela ne lui plait pas. Vraiment pas. Finalement, le policier et le douanier se mettent d'accord pour ne l'avoir jamais vu. Le plus simple. Quant à toi, ton cas est vite expédié : le douanier te demande où mettre le coup de tampon sur ton Carnet de Passage, et tu peux quitter le Chili.

 

En Bolivie, une longue attente. Le douanier a disparu. Pendant que vous attendez, Loïc te fait remarquer que tu n'as plus beaucoup de place sur ton passeport. Tu trouvais cela plutôt joli, l'accumulation de visas et de tampons, mais cela risque de bientôt de bloquer à une frontière. Tu te souviens avoir entendu que les autorités américaines exigent une page vierge pour laisser entrer un étranger. Auras tu encore une page vierge après avoir traversé l'Amérique Centrale. Peu probable. Un souci à régler!

 

Vous reprenez la route, ou plutôt la piste. Vous risquez de ne pas atteindre San Cristobal avant la nuit. San Cristobal est le premier village doté d'une station d'essence.

 

Après une heure de piste, vous décidez de vous arrêter pour camper. Un bel endroit : des montages, des rochers, des lamas, un petit lac, … Vous vous dites que vous êtes chanceux. Que la vie est belle. Que la nature est merveilleuse. Vous vous installez derrière des rochers, à l'abri du vent. Il y a même une petite grotte pour mettre Toeuf Toeuf à l'abri du froid. Tu crains toujours pour la batterie.

 

La météo a été plutôt clémente aujourd'hui. Vous avez eu la chance de contourner les orages, et de prendre votre déjeuner à la ville frontière, pendant la seule averse qui vous aurait mouillés. Vous êtes tout de même à 4300 mètres d'altitude, et le froid tombe vite. Vous ne tardez pas : après avoir ingurgité une casserole de pâtes au thon, vous rentrez vite vous mettre à l'abri dans vos duvets.

 

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Vendredi 18 Février 2011

 

La nuit n'est pas aussi froide que tu ne le craignais. Vous êtes environ à deux cent mètres en dessous de la limite pluie-neige. Mais la pluie démarre juste au lever du soleil. Vous attendez l'accalmie dans vos duvets. Elle arrive rapidement. Vous pliez les tentes mouillées après les avoir secouées. Il faudra faire une pause plus tard pour les sécher.

 

Après quelques kilomètres, vous tombez sur un groupe de 4X4 d'agences. Des touristes qui se sont arrêtés pour observer des rochers étranges. Des pierres érodées de toutes parts. L'une d'elle ressemble à un grand oiseau. « Le Condor sans tête » indique leur guide.

 

Pour vous la présence de ces touristes est toute aussi étrange que les pierres, mais tu te dis qu'eux mêmes doivent vous trouver étranges. Tout cela donne une impression étrange... presque bizarre. Ils pensaient être seuls dans ce désert perché, et vous de même. Tu discutes tout de même rapidement avec un jeune allemand qui a osé s'approcher des motos. Il est venu passer une semaine de vacances en Bolivie. Une semaine!

 

Avant d'arriver à Uyuni, vous allez faire un tour dans le cimetière de vieilles locomotives. Un beau musée rouillé à ciel ouvert. Alors que vous cherchez un hostel, arrive Pete, un motard américain que Loïc a déjà rencontré en Argentine. Il vous guide jusqu'à son hostel. Très bien. Il vous confirme qu'il n'est pas question d'aller vous promener aujourd'hui sur le Salar. La pluie est tombée, et le Salar est inondé. Entre 10 et 40 cm d'eau suivant les endroits. On ne peut pas avoir de la chance pour tout... Mais vous ferez une tentative d'approche demain matin.

 

Le soir vous retrouvez Pete pour aller diner. Pete vous raconte qu'il est tombé sur la piste en venant de San Pedro. Là où tu avais eu de la neige. Sa jambe est restée un quart d'heure coincée sous la moto. Une Transalp, une moto trop basse et trop lourde pour ce genre de piste. Pete aime les défis, et il ne semble être choqué outre mesure parce qu'il lui est arrivé.

 

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Samedi 19 Février 2011

 

Une piste vous rapproche effectivement du Salar. Le Salar qui ne ressemble plus à ce que les photos montrent habituellement : une grande étendue blanche sous un ciel parfaitement bleu. Il est encore entièrement inondé. Pour continuer, il vous faudrait traverser environ 500 mètres avec 40 cm d'eau, puis des kilomètres avec dix centimètres d'eau. Cela a-t-il un sens? Le sel abimerait les motos. Les chaînes seraient inutilement corrodées... Vous décidez de vous abstenir. Arrive Pete. Lui est attiré par le défi et ne tient pas particulièrement à sa moto de location. Il s'engage dans de grandes éclaboussures.

 

Passent aussi de nombreux touristes, perchés sur les toits des 4X4 des agences. Ils font les fiers et vous regardent de haut... vous, coincés sur la terre ferme. Ou plutôt le sel ferme. Arrive encore un cycliste...Un malin : il laisse son vélo, et continue à pieds. Loic et toi mettez du temps à réagir, à comprendre que c'est là la solution. Vous vous décidez finalement à retirer vos bottes, à chausser vos sandales, et à vous enfoncer à pieds dans le Salar.

 

Une belle sensation. Alors que vous atteignez la zone peu profonde, vous apercevez Pete qui a fait demi tour. Il a tout de même atteint l'Hôtel de Sel, vingt kilomètres plus loin. Mais on lui a déconseillé de poursuivre. Il risquait de rencontrer des zones plus profondes, et de ne pas pouvoir s'en sortir seul. Il est tout blanc. Recouvert de sel. La moto aussi. Elle fait pitié. Loïc et toi êtes désormais convaincus que vous avez pris la bonne décision.

 

Quelques instants ensoleillés. Vous ne regrettez pas votre bain de pieds. Votre seul regret est de ne pas avoir traversé le Salar à moto. Vous retournez aux motos, puis allez prendre un déjeuner tardif à Uyuni. Votre premier steak de lama. Avant de quitter la ville, vous faîtes laver les motos. Cela faisait longtemps que Toeuf Toeuf n'avait pas été aussi propre.

 

En route pour Potrosi, vous vous arrêtez à la tombée de la nuit dans un petit village. La Bolivie profonde dit Loic. Vous dinez pour 1,5 euros, et trouvez des lits pour le même prix. La différence de richesse entre le Chili et la Bolivie est énorme.

 

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Calama
Chili

 

Mercredi 16 Février 2011

 

Le départ de la route entre San Pedro contourne la vallée de la Luna. Magnifique. Puis, une succession de zones montagneuses et de grands salars parfaitement plats.

 

Dans une longue ligne droite, tu t'arrêtes près d'une voiture pour te couvrir. Un homme et une femme dans un gros 4X4. L'homme s'occupe de nettoyer et d'arroser les arbustes qui entourent un petit monument funéraire. Il y a souvent, beaucoup trop souvent, de tels monuments le long des routes. A la mémoire d'une personne décédée dans un accident de la route.

 

Ici, une longue ligne droite de plusieurs dizaines de kilomètres. Parfaitement rectiligne. L'homme connaissait la victime. Un jeune de 23 ans qui se serait probablement endormi au volant. Les routes Chiliennes sont bonnes, la circulation y est rare, mais les accidents semblent fréquents. Souvent des jeunes. Tu repars. Il te faut aussi rester prudent.

 

A Calama, tu recherches un hostel. A un croisement, deux motos. Vous vous garez. Deux motards Brésiliens qui arrivent du Pérou. Cherchent-ils aussi un hostel ? Non, ils vont juste acheter des boissons pour ensuite aller visiter en bus la mine de Chiquicamata, la plus grande mine de cuivre du monde. Veux tu aller avec eux ? Pourquoi pas. Le hasard fait bien les choses.

 

Au centre ville, un petit terminal de bus réservé uniquement aux excursions, gratuites, pour la visite de la mine qui fait vivre Calama. Vous laissez vos affaires et vos motos sous bonne garde, et vous partez pour la première excursion de l'après midi.

 

La visite commence par une marche dans la ville de Chiquicamata. Une ville pilote, moderne, … mais fantôme. Placée au milieu des montagnes de déblais qui viennent de la mine, elle a été récemment abandonnée pour que sa surface serve elle même de zone de déblai. Elle sera bientôt recouverte d'une montagne de plusieurs centaines de mètres. Les premiers bâtiments sont déjà recouverts.

 

Pourtant, les efforts n'avaient pas été ménagés pour l'équipement de cette petite ville. Un théatre, un gymnase, un collège, … rien ne devait manquer. Les habitants, essentiellement des mineurs, ont été depuis relogés à Calama. Ce déménagement massif est récent ; il date du milieu des années 2000.

 

Une belle ville modèle pour montrer que l'on s'intéresse à l'homme, et une décision brutale qui démontre que la vie humaine reste peu de chose face à l'intérêt économique.

 

La mine elle même frappe par son gigantisme. Un trou d'un kilomètre de profondeur, sur une longueur de plusieurs kilomètres. Des pelles mécaniques géantes remplissent de minerai les camions géants. Le traitement du minerai est fait sur place. De la mine ne sortent que des plaques de cuivre pur de 150 kg, destinées essentiellement au marché asiatique.

 

La visite est intéressante, mais reste superficielle. Tu regrettes de ne pouvoir t'approcher des engins, des « mineurs », de ne pouvoir toucher le gigantisme, de ne pouvoir observer les étapes du traitement du minerai.

 

De retour à Calama, tu quittes tes amis brésilien et trouves enfin un petit hostel au centre ville.

 

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Retour à San Pedro
Chili

 

Mardi 15 Février 2011

 

Tu quittes San Pedro en fin de matinée. La douane Chilienne est à San Pedro même, et les formalités sont vite expédiées. Une douane où l'on s'arrête parce que l'on veut s'arrêter. Pas parce qu'il y a une barrière. Une douane où un panneau indique simplement « Contrôle Obligatoire ».

 

La route part vers l'Est vers les frontières Argentine et Bolivienne. San Pedro est proche du point triple... Tout le monde, sauf toi, se rend en Argentine. Pour la Bolivie, il faut prendre une piste à un col qui doit être à 4500m d'altitude. La piste se poursuit jusqu'au poste de police. Un homme, le policier, y vit avec son épouse et son fils de 3-4 ans. Il est content d'avoir un passage. Il examine longuement tes nombreux visas. Il s'extasie devant des noms de pays étranges. Mais où est la douane? Pas ici, mais à deux heures de pistes. A Apacheta. Il n'arrive pas à la situer sur la carte, mais te donne des informations qui devraient te suffir. Du moins tu espères.

 

Tu repars. Tu n'es pas très à l'aise. La piste est plutôt difficile : trous, sable, tôle ondulé, graviers,... Tu n'en avais pas vu de telles depuis longtemps. Mais tu es surtout dans le cirage à cause de l'altitude qui varie entre 4000 et 5000 mètres. Et Toeuf Toeuf n'est pas au mieux non plus. Tu as l'impression d'être à fond à 60km/h.

 

L'Altiplano Bolivien. La piste contourne le célèbre « Laguna Verde ». Mais sous la brume, il n'a rien de « verde ». Quelques flamands roses sont quand même installés. Des courageux... Pourquoi ne descendent ils pas à San Pedro ? Ils auraient plus chaud.

 

Il fait froid et il pleut par intermittence. Tu t'es arrêté plusieurs fois pour te couvrir. Au détour d'un virage, un restaurant avec 5 ou 6 énormes 4X4 garés. Tu n'avais pas pratiquement pas vu de véhicule depuis que tu avais quitté la route au Chili. Même le policier n'avait pas de voiture.

 

Devant le bâtiment, une source d'eau chaude où se baignent les touristes. Tu t'approches. Tout le monde t'ignore. Es tu là? Les baigneurs parlent Français. Tu rentres dans le bâtiment pour prendre un café. Tu l'apprécies, le dégustes. Des femmes débarrassent des tables. Elles portent des petits chapeaux, des jupes en vase retourné, guidées par une structure. Elles ont aussi de longues nattes. Tu as vraiment changé de pays.

 

Tu repars. On t'a confirmé que tu étais sur le bon chemin pour Apacheta, le poste de douanes. Le temps est de plus en plus mauvais. Il ne pleut plus, mais il neige. Tu sais que tu es au milieu de paysages grandioses, parmi les plus beaux de ta planète, mais tu n'en profites pas. Les nuages et la brume te cachent presque tout.

 

Sur les derniers 10km, la neige et le vent deviennent de plus en plus forts. Une bourrasque. Tu n'y vois plus rien. Tu es obligé d'ouvrir ta visière, recouverte de neige, et tu prends dans les yeux tous les flocons portés par le vent. Et le piste n'est pas particulièrement facile pour que tu te permettes de fermer les yeux.

 

Tu arrives enfin devant une baraque. Un homme sort malgré les intempéries. Il t'indique que la douane est juste à 50 mètres. Mais Toeuf Toeuf cale. Elle est épuisée. Elle refuse de repartir. La batterie est aussi mal en point à cause du froid. Tu insistes un peu, mais tu sens qu'elle ne repartira pas. Il ne faut pas vider totalement la batterie. Tu la pousses juste au poste de douanes, heureusement en contrebas. Tu rentres. Personne. Mais il fait chaud! C'est bon. Tu inspectes les locaux. Tu pourrais dormir dans le couloir. Si cela se trouve, tu vas peut être resté bloqué ici plusieurs jours... En tous cas, tu as de la chance de tomber en panne devant un endroit chauffé.

 

La neige et le vent se sont calmés. Tu ressors retrouver Toeuf Toeuf. Tu regardes dans le réservoir... le niveau est bien bas alors que tu as fait le plein avant de partir. Tu vides ton jerrycan. Les 10 litres y passent juste. Pourtant tu n'as fait que 125km... Tu aurais dû consommer au plus 6 litres. Mais la cause de la panne n'est pas le manque d'essence. Du moins pour l'instant.

 

Comme Toeuf Toeuf est asphyxiée par l'altitude, tu lui retires son filtre à air et essayes de redémarrer. Cela fonctionne malgré la faiblesse de la batterie. Tu peux laisser le moteur tourner pour recharger la batterie.

 

Le douanier arrive. Tu rentres lui parler de tes soucis. Il te déconseille vivement de poursuivre vers San Cristobal. Il y a encore 300km de piste, et de la neige partout. Tu es facilement convaincu : il te faut retourner à San Pedro, et choisir une frontière plus au Nord. Mais encore faut-il que Toeuf Toeuf veulent bien rouler. Ce n'est pas une bonne idée de rester sans filtre à air. Il faut donc commencer par le nettoyer. Le douanier t'indique que tu trouveras probablement de l'air comprimé dans l'atelier de la mine qui est juste à coté. C'est la première que tu vois en Bolivie... Tu t'y rends avec ton filtre à air à la main. Tu ne comprends pas de quoi il s'agit. Mais tu commences à comprendre pourquoi l'administration des douanes à placer ici son bureau : le seul endroit où des gens vivent. Où se trouvent des véhicules. Les douaniers ont plus de chance que le policier.

 

Tu rentres, vas d'un bâtiment à l'autre. Dans une pièce, une chaleur forte provient d'une forge ou d'un four... tu traverses un long couloir, de plus de 100 mètres et arrives dans d'autres bâtiments. Quelques travailleurs, dont tu ne comprends pas l'activité. Ils ont l'air à peine surpris par ta présence. Tu t'attendais à être mis dehors rapidement, mais non. La vie est dure ici, et on ne met pas les gens dehors. Tu demandes de l'air comprimé, et quelqu'un te guide jusqu'à un compresseur. Là, tu peux nettoyer ton filtre. Il est imbibé d'huile... Tu te souviens qu'à Antofagasta, tu as terminé un reste de bidon d'huile pour ne pas le jeter. Tu as une nouvelle fois mis trop d'huile, et elle se retrouve là, dans le filtre... Mélangée à l'humidité de la neige, elle bouche tout. Elle empêche l'air, rare à cette altitude, de passer. Et l'air est lui même trop faible pour pousser l'huile jusqu'au moteur.

 

Tu retournes à Toeuf Toeuf. Elle redémarre à nouveau sans le filtre. Tu lui rajoutes ensuite le filtre nettoyé. Elle semble le supporter. Tu n'oses plus arrêter le moteur. Tu fais tes adios au douanier qui t'appelle « amigo », comme tous les Boliviens que tu as rencontré aujourd'hui.

 

Tu reprends le chemin inverse. Il ne neige plus, et tu en profites pour rouler plus vite. Tu évites de couper le moteur en plein désert et t'arrêtes à nouveau au restaurant où tu avais pris un café. Le temps que passe la pluie qui vient de reprendre. Et tu retournes ensuite jusqu'au poste de police. Tu as droit à un nouveau coup de tampon.

 

Tu redescends vers la douceur de San Pedro. Tu comprends pourquoi Toeuf Toeuf avait tant de mal à l'aller... La route est tout au long en forte pente... Dans ce sens, Toeuf Toeuf n'a aucun souci pour monter en vitesse. Tu dois même la freiner avant les virages. Cette longue pente, avec plus de 2000 mètres de dénivelé, justifie en grande partie ta surconsommation.

 

De retour à San Pedro, tu repasses à la douane. Les formalités sont simples, mais pas le contrôle des tes affaires. Pour la première fois du voyage, le douanier veut vérifier le contenu de ton sac à dos sur lequel se trouve ton pneu de rechange, le tout bien attaché. Tu lui expliques que tu as fait demi tour en Bolovie du fait de la neige, et il te croit.. il t'a vu passé ce matin. Mais rien n'y fait : il veut passer ton sac aux rayons X. Tu t'exécutes donc.

 

La douane passée, tu choisis le premier hostel que tu croises. Cette fois, il y a de la place. Tu pars en ville pour retirer des Pesos Chiliens. Tu croises Andrès, un motard qui vit sur place et qui parle Français. « Je t'avais prévenu! ». C'est vrai, mais il t'avait dit de te renseigner à la douane, mais c'est justement là que tu as fait demi-tour.

 

Demi-tour... c'est la première fois du voyage que tu renonces devant une difficulté. Plutôt, devant la crainte de la panne d'essence, mais ce renoncement te laisse un goût étrange. Tu te dis désormais que ta consommation d'essence serait redevenue normale sur le reste du parcours, qui se faisait à altitude constante.

 

Tu rentres à l'hostel après un rapide diner. Dans la chambre, cinq jeunes filles. Des étudiantes Chiliennes qui viennent du Sud. Elles sont chaleureuses et tu leur racontes ta journée, ton voyage. Elles te proposent de ressortir prendre un verre. Pourquoi pas...

 

Vous cherchez un bar. Dans une ruelle, une KTM immatriculée à Toulouse... Celle de Loïc. Non, c'est celle de son compagnon de voyage en Afrique. Il est en groupe, et tes amies Chiliennes t'attendent dehors, donc vous ne vous éternisez pas. Il te dit juste qu'il a rencontré un Américain qui arrivait de Bolivie. Tu aurais donc probablement pu passer aussi.

 

Vous rentrez finalement au restaurant « Blanco ». Un endroit classe où tu avais diné deux jours plus tôt avec Louise et Danièle. Tu reprends un « Pisco Soul », mais un seul cette fois-ci. Tu montres tes photos à tes compagnes. Elles s'extasient, sont impressionnées. Tu n'oses plus dire qu'il n'y a pas de quoi.

 

De retour à l'hostel, tu regardes rapidement tes mails avant de te coucher. Loïc, que tu pensais retrouver plus tard en Bolivie, te dit qu'il arrivera demain à Calama. Vous serez donc deux pour remonter sur l'Altiplano. C'est plus sage...

 

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Atacama
Chili

 

Samedi 12 Février 2011

 

Tu quittes Antofagasta après quelques courses. Tu craignais d'avoir trop chaud, mais les nuages maintiennent la fraîcheur. Tu quittes rapidement la « ruta 5 », la panaméricaine, pour une route transversale. Tu pensais prendre une piste déserte, mais toutes les 5mn, tu croises un poids lourd chargé de minerais. Tout au long de la route, des mines.

 

Avant d'arriver aux salars, tu aperçois un motard arrêté. Il fait la route inverse à la tienne, de Pedro de Atacama à Antofagasta. Sa chaîne est en piteux état. Elle pendouille comme une vielle corde. Tu ne peux rien pour lui, sauf lui montrer sur le GPS où se trouve le magasin de moto d'Antofagasta où tu as acheté trois heures plus tôt un bidon d'huile. Là, il trouvera probablement une chaîne de rechange. Si il y arrive...

 

Tu lui demandes si la prochaine station d'essence est bien à San Pedro, et combien de kilomètres il reste pour la rejoindre. Tu n'es pas franchement inquiet car tu penses avoir une sécurité d'une centaine de kilomètres, mais tu t'es déjà trompé plusieurs fois sur l'évaluation des distances. Mieux vaut une confirmation... Sans rien te dire, il vide le reste de son bidon d'essence dans ton réservoir. Il t'aura offert entre cinq et dix litres d'essence.

 

Vous vous quittez sans tarder car il risque d'arriver au magasin après la fermeture. Et demain est Dimanche...

 

Un peu plus tard, alors que tu as rejoint la route qui longe le salar d'Atacama, deux nouvelles motos arrêtés. Des BMW toutes neuves louées par deux italiens, Salvatore et Antonio. Tu t'arrêtes pour leur demander si tout va bien, faire un brin de causette. Pas de souci... aucun problème. Tu descends de la moto, que tu laisses en équilibre précaire. Deux minutes plus tard, un gros bruit : le vent a renversé Toeuf Toeuf. La poignée de frein est cassée. Tu en as une de rechange, et tu peux la remplacer. Mais tu n'es pas fier de ce qui vient d'arriver.

 

Au moment de partir, la moto de Salvatore ne démarre pas. Ce ne sera finalement que la cosse de la batterie à resserrer, mais ces coïncidences semblent étranges.

 

Tu laisses Salvatore et Antonio en pensant les retrouver un peu plus tard à San Pedro. Ils t'ont donné le nom de leur hostel. De ton coté, tu t'arrêtes pour visiter un petit lac où vivent des flamands roses.

 

Arrivé à San Pedro, tu recherches sans succès l'hostel de Salvatore et Antonio. Tu croises une nouvelle fois deux motards, des Chiliens, qui recherchent comme toi des places dans un hostel. Vous tentez six ou sept hostels, tous pleins. Finalement, vous trouvez une chambre pour deux dans un hôtel plutôt bon marché. Et pour toi, une place dans un camping. Il est déjà 21h et tu te dépêches de monter ta tente.

 

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Dimanche 13 Février 2011

 

Tu passes la matinée sur internet, et à rechercher de l'argent. La plupart des distributeurs automatiques semblent vides, ou bien ils n'acceptent pas les cartes Visa. A un distributeur, tu discutes avec Louise, une québécoise qui comme toi cherche sans succès à retirer de l'argent. Il semble que votre seule chance serait d'échanger des dollars dans un bureau de change. Tu quittes Louise pour te déplacer en moto. Finalement, tu trouves dans ne boutique un distributeur qui fonctionne. Tu peux enfin retirer des Pesos Chiliens qui te serviront à payer le camping et tes derniers frais au Chili. Tu te rends ensuite dans un bureau de change pour te renseigner pour l'achat de pesos boliviens. Tu réalises alors qu'il te faut davantage de pesos chiliens. Retour au distributeur... Là, tu n'as plus ta carte Visa. Tu l'as oubliée lors de ton précédent passage! Heureusement, quelqu'un l'a récupérée et l'a laissée à la caisse de la boutique. Tu as une nouvelle fois de la chance!

 

Tu pars ensuite te promener dans les environs Toeuf Toeuf. Tu trouves des petits chemins qui t'approchent de jolis points de vue pour prendre des photos. Tu laisse Toeuf Toeuf pour marcher dans un canyon. Des jolis cactus de chaque coté, un bel endroit. Des bassins pour se baigner. Tu te fais plaisir en prenant des photos. Un bel endroit tranquille, loin des touristes de San Pedro.

 

En fin d'après midi, tu te rends à la vallée de la Luna. L'endroit le plus touristique des environs. Tu retrouves la foule. A plusieurs endroits, il faut laisser la moto dans un parking, et marcher pour aller admirer un point de vue. Tu photographies deux personnes qui, au loin, courent sur la crête d'une dune en soulevant un nuage de sable. Un peu plus tard, tu réaliseras qu'il s'agit de Louise, que tu as rencontrée ce matin, et de Danielle, son amie. Vous poursuivez la balade ensemble. De retour à Toeuf Toeuf, grosse surprise : tu as laissé la clé de contact... et le phare est allumé. La batterie est à plat. Décidément, tu es très étourdi aujourd'hui. Louise, puis un conducteur te poussent pour démarrer. Cela fonctionne, mais tu crains que ton étourderie n'abime définitivement la batterie.

 

Vous pouvez rentrer sur San Pedro, et vous allez ensemble diner dans un bon restaurant. Un bon repas arrosé au Pisco. C'est fort le Pisco... Les films de Denys Arcand t'ont fait aimé le Québec, et aussi le parler Québécois. Tu aimes entendre discuter Louise et Danielle. Tu te souviens aussi de Marie Lyne rencontrée dans l'outback Australien.

 

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Lundi 14 Février 2011

 

Le dernier jour à San Pedro. Le dernier au Chili. Tu loues un vélo pour aller visiter les ruines de Quitor avec Louise. Tu ne sauras pas aujourd'hui si Toeuf Toeuf démarre avec sa batterie faible.

 

Les ruines sont peu impressionnantes. Une ancienne forteresse qui avait été assiégée trois fois par les Espagnols avant d'être finalement prise, et ses occupants décapités. L'Histoire est rude par ici.

 

Le soir, tu regardes tes mails. Des nouvelles de Loic qui devait peut être te retrouver à San Pedro pour traverser ensemble la Bolivie. Il attend toujours sa carte bleue et ne sait quant il arrivera. Vous vous retrouverez plus tard.

 

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Virée Estivale
Chili

 

Lundi 7 Février 2011

 

Felipe t'a proposé de partir vers le Nord avec un groupe de motard de Santiago qui fait sa virée annuelle. Tu as tout de suite accepté. C'est une bonne occasion de rester dans ton bain de culture Chilienne. Et puis, tu commences à croire au hasard, aux coïncidences...

 

Felipe et Andrea t'accompagnent au rendez vous pour 6h30. Vous êtes les premiers arrivés. Les autres arriveront petit à petit et vous ne partirez qu'à 7h30. Pour la plupart, ta présence est une surprise. Une bonne surprise semble-t-il.

 

Les motos sont assez variées. Deux petites cylindrées (250cc), une 400, une 600, des 650, une Transalp toute neuve et une GS1100. Tu craignais que le rythme ne soit trop rapide pour Toeuf Toeuf et la présence des 250 te rassure.

 

Vous alternez des portions d'autoroute, sur la panaméricaine, et des pistes. L'antique « Route de l'Inca » qui était devenue une voie ferrée avant de ne redevenir une piste. La piste est très bonne, sauf les longs tunnels de trois mètres de large, sans éclairage. La règle est de regarder si on aperçoit des phares de voitures avant de s'engager. Si l'on croisait une voiture, il n'y aurait pas la place pour une moto. Du moins certainement pas pour Toeuf Toeuf et son embonpoint. Le tunnel le plus long fait plus d'un kilomètre. On aperçoit à peine la sortie.

 

Les paysages sont beaux, mais tu ne prends pratiquement pas de photos. Comme toujours quand on voyage en groupe, on s'arrête surtout pour attendre les autres, et rarement pour les photos. Ce n'est pas grave. Tu n'es pas avec eux pour les paysages, mais pour le groupe.

 

Quand vous n'êtes pas arrêtés, vous roulez plutôt plus vite que ta vitesse de ces dernières semaines. Les 250 sont à fond. Leurs moteurs pissent de l'huile. Celle de Maurizio s'arrête une première fois, puis une seconde fois, sans repartir. Les mécaniciens du groupe arrivent. Finalement, ce n'est pas trop grave : la bougie est morte. Les motos ne sont pas toutes en bon état, et la mécanique fait partie du voyage.

 

Le soir, vous plantez la tente dans le jardin d'une amie de Victor à la Serena. Freddie aide Alvaro à circonscrire la fuite d'huile de sa 250. Du coté de Toeuf Toeuf, les choses semblent plutôt bien se passer. Elle fait toujours du bruit, mais l'embrayage et les freins fonctionnent bien mieux. Une petite fuite d'huile, mais il s'agit juste d'une durite mal serrée.

 

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Mardi 8 Février 2011

 

Tu découvres chaque jour un peu plus tes compagnons de route, que tu apprécies. Le groupe te rappelle l'ambiance des équipes de rugby universitaires. Un groupe soudé. A chaque fois qu'un trainard est perdu de vue, une ou deux motos s'arrêtent pour l'attendre, pour ne pas le laisser seul. Attendre n'est pas une perte du temps. C'est du temps que l'on offre à celui que l'on attend. C'est aussi du temps passer à discuter car l'on attend rarement seul.

 

Les membres du groupe sont tous Chiliens. Pas un seul ne parle Anglais, et encore moins le Français. Si... Mauricio connait la Marseillaise! Il sait dire aussi « Bonjour, comment allez vous? ». Tu lui apprends à dire « couillon » et toutes ses variantes : « gros couillon », « petit couillon », … Tu l'entends désormais répéter ce mot magique toutes les cinq minutes... En échange, il t'a appris l'équivalent Chilien. Mais tu n'oses pas l'utiliser à tort et à travers car tout le monde comprend.

 

Tu as l'impression d'avoir progressé en Espagnol plus vite en deux jours que depuis de mois que tu es arrivé en Amérique du Sud. Mais tu as encore bien du mal à décrypter ce que l'on te dit. Ton problème principal est la prononciation particulière des Chiliens : ils mangent les consonnes avec appétit. Tu n'arrives à enregistrer qu'une suite de voyelles. Par exemple, les 's' finaux disparaissent. Tu es devenu « Franci el Francè ». Parfois même « Fanci el Fancè ». La lumière (la luz) se dit « La Lou », voire même «  ah ouh »...

 

En plus de Toeuf Toeuf, il y a neuf motos, et neuf motards. Plus Victor junior, le fils de Victor qui est assis derrière son père.

 

Le personnage le plus emblématique est Alejandro. Un vieux motard, mécanicien moto, dont la maison est le garage. Il semble avoir tout donné à la moto. Il te fait penser à Lloyd de Melbourne, ou encore à Mikaïl de Vladivostok. Des personnages généreux qui fédèrent autour d'eux des groupes de motards. Des personnages avec une histoire. Alejandro est le guide. Celui que l'on suit en toute confiance. Le soir, tu discutes avec lui alors qu'il regarde le ciel constellé d'étoiles. Les nuits du Nord du Chili sont impressionnantes. Ce n'est pas pour rien que c'est là que l'on construit les plus grands observatoires. Alejandro te parle du Chili. Il te pose beaucoup de questions sur ton voyage.

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Freddie est aussi un cadre du groupe. Il connait aussi bien la mécanique, et veille à ce que personne ne s'égare. Il vient vers toi, s'intéresse à Toeuf Toeuf. Il te conseille sur les soucis qu'il remarque. Il semble toujours plaisanter, mais il a l'oeil, et la volonté d'aider.

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Gianni est un autre plaisantin. Son métier : vendre des meubles en faisant du porte à porte. Il a l'air tellement honnête et gentil que tu te demandes si il fait des bonnes affaires. Ou alors, il fait des bonnes affaires parce qu'il est honnête et gentil, et que ses clients le sentent. Gianni aime chanter, et raconter des blagues. Souvent, il vient t'offrir une part du gâteau qu'il vient de s'acheter. Tous on envie de te faire plaisir.

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Mauricio est un jeune informaticien. C'est à lui que tu as appris à dire « couillon » en Français. Il voudrait en apprendre davantage, mais tu n'es pas assez bon en Espagnol pour lui apprendre le Français.

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Alvaro étudie pour devenir kiné. C'est le plus jeune de la troupe avec Victor junior. Le plus sportif. Tu roules souvent derrière Alvaro dont la 250 a un peu de mal. Cela ménage Toeuf Toeuf.

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Renato est un autre joyeux luron. Malheureusement, il attrape une indigestion après deux jours de balade, et il souffre... Quand il avait le sourire, il te faisait penser au Sergent Garcia. Toujours de bonne humeur, et une gentillesse inébranlable.

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Luis est le plus discret du groupe. Il travaille dans une imprimerie. Il observe aussi. C'est le photographe du groupe. Il partage avec toi le souci de prendre le temps qu'il faut pour photographier. Il te montre ses photos, s'intéresse aux tiennes.

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Geraldin est tout aussi discret, sauf quand il est sur sa moto. Là, il redevient enfant et fait pétarader autant qu'il peut sa DR650 dont il a modifié le pot d'échappement... Discret, il est aussi gourmand. Il a du mal à finir ses repas, mais apprécie les glaces.

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Enfin Victor père et Victor fils... Victor a une petite entreprise de menuiserie aluminium. Le père et le fils s'entendent à merveille. Victor père est le plus actif à la cuisine. Comme tous les autres, il veille sur toi, surveille que tu manges à ta faim...

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Vous n'aurez pas beaucoup roulé la seconde journée. Peut être deux cents kilomètres. Le matin, le temps que tout le monde soit prêt, il était pratiquement midi. Avec les pauses, les attentes, … la fin de journée est vite arrivée.

 

Le soir, un barbecue bien arrosé. Tout le monde boit bien... Du vin, de la bière et du Pisco. Renato et Freddie auront certainement la gueule de bois demain.

 

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Mercredi 9 Février 2011

 

Les paysages sont désertiques depuis que vous avez quitté Santiago. Ils le deviennent chaque jour davantage. Les collines recouvertes de cactus des premiers jours ont fait place petit à petit à des montagnes nues. Dans les plaines, seules les pierres se font remarquer...

 

« Quand on arrive en ville... », on pourrait inquiéter. C'est tout le contraire. On croirait l'arrivée d'un cirque ou d'une troupe de théâtre. Les bonnes gens s'arrêtent pour saluer notre passage, les filles nous font des grands sourires. Tout se passe comme si ce groupe bon enfant était déjà venu, était déjà connu. Souvent, des habitants s'approchent, s'intéressent à la virée. Les discussions s'engagent facilement. Tu entends parfois tes compagnons évoquer fièrement ta présence, ton périple.

 

Le soir, vous vous installez sur une petite plage. Vous plantez la tente sur le sable, à une vingtaine de mètre du rivage. Tu te souviens que Bernhard t'avait conseillé de ne jamais faire cela à cause des tsunamis, fréquents au Chili. Mais cela n'inquiète pas le groupe. Comme dab, un barbecue, mais un peu moins arrosé que celui de la veille. Après le repas, tu t'assois près d'Alejandro qui contemple les étoiles. Les discussions sont simples : le voyage, les motos, et surtout les femmes. Alejandro t'explique que le sexe est important au Chili, que cela vient de la culture des indiens Mapuche. Il est important partout, mais on en parle plus aisément ici. Il semble moins tabou qu'ailleurs. Dans les restaurants le midi, le groupe plaisante facilement avec les serveuses... qui ne se choquent pas le moins du monde. Elles apprécient les compliments. Quand vient l'heure du départ, elles se rapprochent avec le sourire pour une photo souvenir.

 

Alors que vous discutez à nouveau des femmes (un vaste sujet), un bref tremblement de terre. Cela ne dure que deux ou trois secondes, mais tout le monde sait qu'un tremblement de terre peut déclencher un tsunami. Vous n'êtes qu'à une vingtaine de mètres du rivage, à environ trois mètres au dessus du niveau de la mer. La discussion va bon train, mais finalement, les tentes resteront où elles sont. Tout le monde est fatigué. Tu vas te coucher parmi les premiers, et tu t'endors de suite. Au milieu de la nuit, le bruit de la mer te réveille. C'est la marée haute et l'eau n'arrive plus qu'à une dizaine de mètres de ta tente... L'océan est un peu plus agité que la veille, mais rien qui ressemble à un tsunami. Tu te rendors dans le ronflement des tentes voisines.

 

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Jeudi 10 Février 2011

 

Le tremblement de terre n'est plus qu'un vaste souvenir. De passage au village proche, Puerto Viejo, on vous apprend que l'intensité était de 5.2, et l'épicentre justement dans la région.

 

Vous repartez vers le Nord. La végétation a désormais disparue. Les paysages sont de plus en plus grandioses.

 

Renato n'est vraiment pas en forme, mais il garde le sourire pour le groupe. Il a de plus en plus de mal à ne pas s'endormir sur sa moto. Sur piste, Victor junior le remplace. Tu as récupéré le top case de Victor dont le porte bagage s'est cassé.

 

Sauf le premier jour, la distance journalière reste faible. Autour de 200 km. Le but n'est pas de manger des kilomètres. Plutôt de profiter du groupe. Tu sens que tous sont heureux, comme toi, de cette virée. Les Chiliens n'ont que deux semaines annuelles de vacances, et il faut les déguster. Pour ces motards, ce sera une semaine pour la virée, et une semaine en famille. Le travail au Chili est plus exigeant qu'en France, et tous s'émerveillent devant la durée de tes congés – officiellement cinq semaines et demie -, et tes 12 jours de RTT. Quant à la semaine hebdomadaire, les Chiliens sont encore loin des 35 heures : ils travaillent six jours sur sept, huit heures par jour. Soit 48 heures. C'est peut être pourquoi ils profitent de leur temps libre avec tant de bonne humeur. A aucun moment tu ne sens de tension, de désaccord dans le groupe.

 

Vous rentrez dans le Parc National de Pan de Azucar. Des paysages lunaires, tous différents. Arrivés à un petit village de pêcheurs, vous achetez du poisson pour changer de la viande. De la daurade, un kilo par personne... Le fils du pêcheur, un enfant nettoie et découpe les poissons devant vous. Derrière lui, des pélicans attendent bruyamment pour se repaître des déchets.

 

Vous longez la côte jusqu'à une immense plage de sable blanc. Vous descendez pour y camper. Un nouvel endroit extraordinaire. C'est ta dernière soirée avec le groupe. Demain, ils partiront vers l'Est, puis commenceront leur descente sur Santiago. Les vacances se terminent pour eux.

 

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Vendredi 11 Février 2011

 

Tu restes avec le groupe jusqu'en début d'après midi. Adios amigos!

 

Tu t'en vas vers le Nord. Destination Antofagasta. L'activité minière est de plus en plus importante au fur et à mesure que tu montes vers le Nord. De nombreux points communs avec la Western Australia.

 

Cela fait bizarre de rouler seul... Tu repenses à tes amis que tu viens de quitter. Tu auras bien profité de cette virée en groupe. Il te faut maintenant accélérer. Raphaël, ton fils, t'a donné rendez vous à Tucson, en Arizona, pour le 24 Avril. Il y a de la route et des choses à voir d'ici là. Et il reste à résoudre le problème du passage en voilier de Carthagène à Panama.

 

A Antofagasta, tu cherches un hostel sans succès. Tu te rabats sur un hôtel bon marché pourvu du wifi et d'un garage pour Toeuf Toeuf. Cela faisait une semaine que tu n'avais pas eu d'accès à internet. C'est plutôt bien de prendre ses distances avec internet, mais tu crains que ta famille ne s'inquiète. Tu avais pris l'habitude de te connecter tous les deux jours.

 

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