De Boukhara à Samarcand ICON_SEP Print ICON_SEP

 

 

Samedi 31 Juillet 2010

Tu te promènes à nouveau dans Boukhara le matin. Tu croises un couple en vacances, qui avait vécu son tour du monde l'année passée. Vous parlez des différentes façons de voyager, des pays que vous connaissez. Parfois, les touristes à qui tu t'adresses semblent stressés par ce qui leur arrive ou pourrait leur arriver. Mais eux semblent juste savourer leur voyage. Ils apprécient chaque instant.

 

A Boukhara, la grande majorité des touristes vient de France. Pourquoi les Allemands, les Anglais ou les Hollandais boudent-ils une telle destination ? Mystère.

 

Il doit y avoir un ou deux groupes de touristes. Tu ne les as pas vus mais tu as aperçu deux cars derrière des hôtels. Tu croises le plus souvent des couples qui se déplacent en bus ou en taxi collectif. Mais pour une période de pleine saison, le nombre de touristes est ridiculement bas par rapport aux capacités du site. Peut-être les évènements au Kirghizistan ont-ils déclenché des annulations?

 

Tu t'arrêtes discuter avec des jeunes filles qui tissent des petits tapis. Comme à chaque atelier, tu dois expliquer que tu ne peux rien acheter, que tu n'as pas de place sur la moto. Et comme le mot moto éveille l'intérêt, tu expliques alors ton voyage. Mais tu ne te lasses pas de voir comment les gens réagissent.

 

Tu fais encore quelques photos. Plusieurs fois, des mains, en pensant à un livre de photographie que tu as à la maison. Un beau livre qui collectionne des images de mains du monde entier.

 

Tu retrouves la bande des quatre au cybercafé. Les uns et les autres mettez à jour vos sites. Chacun contacte les siens par Skype. Pour toi, il est trop tôt pour avoir une chance de joindre tes enfants.

 

Après déjeuner, vous préparez les motos. En Ouzbékistan, il n'y a plus seulement le comptage des liasses de billets qui prend du temps, mais aussi le remplissage des réservoirs. C'est une activité dans laquelle on progresse rapidement.

 

Le bruit d'une nouvelle moto : un couple d'Italiens arrive dans un hôtel proche. Un aller-retour Rome - Oulan Bator. Vous échangez à nouveau des informations. Le problème du jour est l'approvisionnement en essence : pas de souci au Kazakhstan, et il vaut mieux avoir 450km d'autonomie en Mongolie. Passe aussi un Savoyard solitaire, Olivier, qui se rend aussi sur Oulan Bator via Tashenta. Ton itinéraire. Mais lui se déplace en 4X4. Peut être le reverras-tu par la suite ? L'Italien te dit que la traversée du Kirghizistan depuis le Tadjikistan reste impossible, car Och, une ville au centre reste interdite. Bizarre : tout le monde semblait dire que tout était rentré dans l'ordre. Cela pourrait compliquer les choses pour la bande des quatre.

 

Vous démarrez vers 14h. La route est meilleure que celles que tu avais rencontrées ces dernières semaines. Vous roulez un peu plus vite qu'à ton habitude. Tu apprends aussi à boire en roulant. Mais tes compagnons de route sont mieux organisés. Leur poche à eau est dans une sacoche de réservoir, et leurs bulles les protègent du vent. Boire est plus sportif pour toi mais tu y arrives tant bien que mal.

 

Kun prend aussi des photos en roulant : il te photographie, et tu sais désormais à quoi tu ressembles quand tu roules. Rien de bien original. Mais rouler à cinq dans un pays où il n'y a pas de grosse moto fait son effet. On salue votre passage. Une voiture de police met la sirène, démarre, arrive à votre hauteur. Ils veulent juste faire la course, mais vous n'êtes pas joueurs et ne dépassez pas les cents.

 

Vous faites une pause à 100km de l'arrivée. Devant ce que vous croyez être un bar-restaurant, mais qui s'avère être une salle de banquet. La fête d'un mariage bat son plein dans une salle annexe. Tu t'approches pour jeter un oeil et immédiatement on te fait rentrer. Les hommes dansent d'une coté de la salle, les femmes de l'autre. Tu fais quelques pas de danse. Tes compagnons te rejoignent et tout le monde photographie tout le monde. Les gens sont gais, excités. Sauf la mariée n'a pas l'air ravie de sa situation. Mais tu crois que vous n'y êtes pour rien. Il reste de la route et vous ne vous attardez pas. Seul, tu serais resté plus longtemps.

 

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A 5 kilomètres de l'arrivée, tu laisses filer tes compagnons et tu t'arrêtes sur le bas coté pour une tourista passagère. Vous avez convenu d'aller dans le même hôtel, et tu les y retrouveras.

 

Arrivée sur Samarcand. Trouver l'hôtel Najiba n'est pas simple. Ce n'est pas vraiment un hôtel et le plan n'est pas très clair. Un « bed and breakfast » familial. Trois ou quatre chambres autour d'une grande cour-jardin. Le plus agréable est sans nul doute cette cour avec sa verdure, les tables installées sous une vigne. Un peu partout des cages avec des oiseaux de toutes sortes. Leurs chants rajoutent encore de la fraîcheur.

 

Le lendemain matin : tourisme. Contrairement à Khiva et Boukhara, les monuments sont éparpillés dans la ville. Pas de cité antique bien délimitée, mais des avenues -parfois piétonnières- pour mener d'un site à l'autre. En revanche, il y a toujours autant de magasins d'artisanat et toujours aussi peu de touristes que les nombreux commerçants se disputent.

 

 

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