Mandalgovi ICON_SEP Print ICON_SEP

Mercredi 25 août 2010

 

Il te reste une petite semaine à passer en Mongolie. A Ulan Baator, tu rentres dans une agence de voyages pour demander conseil. Tu hésites entre partir plein Est, ou le plus possible au Nord Est. Mais les deux personnes de l'agence te conseilles d'aller au Sud. Pourquoi pas.

 

Tu prends donc la direction du Sud, vers Mandalgovi. Une route goudronnée. Après une cinquantaine de kilomètres, tu atteins une ville. La route finit sur un « T ». Tu demandes la direction. Les gens hésitent. Certains sont pour te faire faire demi-tour, d'autres pour partir vers la droite. Tu fais le point sur la carte. Tu t'es trompé de route. Tu as raté un embranchement, et pris trop à l'Est. Tant pis, tu vas rejoindre la route par une piste.

 

La piste est belle. Elle passe entre des collines. Après une cinquantaine de kilomètres, tu rejoins ta route. Ce n'est pas une route, mais une grosse piste, comme tu ne les aimes pas. Tôle ondulée, et camions. Beaucoup de poussière.

 

La piste principale cohabitent souvent avec de multiples sous-pistes. La plupart des conducteurs ont préféré éviter la tôle ondulée et ils ont créé de nouveaux chemins, moins droits. Mais à force d'être utilisés, ceux-ci ont à leur tour été transformés en tôle ondulée. Les plus éloignés sont parfois en meilleur état, mais tu y rencontres davantage de sable.

 

Au fur et à mesure que tu descends vers le sud, le sable devient un souci. Il t'oblige à rouler doucement, bras tendus pour rigidifier le guidon. Tu fatigues. C'est aussi ta première journée de chaleur en Mongolie.

 

Depuis trois jours, tu n'es pas en grande forme. Tu as pris un coup de froid et la fatigue arrive vite. Heureusement, la pause d'Ulan Baator t'a permis de récupérer un peu.

 

Un camionneur en panne te fait signe avec un bout de tissu. Tu le rejoins. Il a besoin d'eau pour son circuit de refroidissement. Il te montre une direction, en dehors de la piste. Tu lui proposes de l'amener. Il te guide jusqu'à un troupeau, regroupé dans un creux. Au centre, le berger s'affaire auprès d'un puit. Comment le camionneur connaissait-il l'existence de ce puit ?

 

Vous rejoignez le berger. Au milieu des bêlements, tu entends les cris angoissés d'une chèvre qui résonnent. Dans la bousculade pour boire, elle est tombée dans le puit. Le berger essaye de la repêcher avec une corde. Il finit par y arriver. Il aide ensuite le camionneur à remplir ses deux jerrycans d'une eau bien noire.

 

Vous retournez au camion. Tu repars après avoir regardé le camionneur remplir son réservoir d'eau d'un étrange liquide noir. Tu es content d'avoir un peu aidé pour une fois. Même si le service que tu as rendu était bien maigre.

 

Depuis que tu as quitté l'Europe, tu vois chaque jour des véhicules en panne. Beaucoup de camions. Les crevaisons aussi sont nombreuses, à cause de l'état de leurs pneus. La vie de ces chauffeurs est compliquée, et la plupart sont des gens costauds. Physiquement et psychologiquement. Une nécessité. Tu imagines qu'ils doivent avoir un souci au moins une fois par semaine. Peut-être davantage.

 

Tu poursuis sur cette mauvaise piste, monotone. Bien peu de relief, très peu de yourtes, et de plus en plus de sable. Tu prends la poussière quand tu croises un autre véhicule. Heureusement, il ne sont pas bien nombreux. Tu regrettes d'être parti dans le Sud. Peut-être les touristes classiques apprécient-ils particulièrement le sable, mais pas toi.

 

A une vingtaine de kilomètres de Mandalgovi tu réalises que la « sous-piste » que tu as choisie s'écarte vers l'Ouest. Tu t'éloignes de plus en plus de la piste principale. Déjà un bon kilomètre. Tu vas la récupérer en coupant en ligne droite. Le terrain est bien sablonneux. Tu traverses une zone de sable mou et tu crois bien que tu vas t'ensabler. Ce ne serait pas une catastrophe, mais il faudrait, pour s'en sortir, alléger Toeuf-Toeuf, et tu pourrais bien perdre une heure ou deux, et beaucoup d'énergie. Mais Toeuf-Toeuf, aidée par tes pieds, rejoint péniblement une zone plus herbeuse, et reprend de la vitesse.

 

A Mandalgovi, tu fais le plein d'essence puis pars à la recherche d'un restaurant. Tu passes devant un petit bâtiment bizarrement décoré. L'hôtel « Gobi ». Tu prends une chambre après avoir demandé si il y avait une douche. La douche est froide, commune à tout l'hôtel, mais tu vas pouvoir te nettoyer de la poussière de la journée.

 

La patronne de l'hôtel est un petit bout de femme super-active. L'hôtel est bien soigné, très propre. Ce ne doit pas être une mince affaire dans ce pays de poussière. Elle passe son temps à laver les vitres et passer le balai ou l'aspirateur. La décoration est faîte avec les moyens du bord. Tu sens qu'il y a derrière tellement d'efforts, que tu trouves le résultat plutôt bien réussi.

 

Une petite pièce fait office de restaurant. Tu prends un plat avec du riz, puis monte dans ta chambre pour te coucher. Il est encore bien tôt, mais tu ne tiens plus debout.

 

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