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Japon


Retour à Tokyo PDF Print E-mail
Written by toi   
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Dimanche 3 Octobre 2010

 

Tu ne prends un train qu'en fin de matinée pour profiter de Takayama. Tu as le temps de dormir, de préparer tes affaires, de répondre à tes mails. Dans la cuisine, tu prends ton petit déjeuner en compagnie de cinq Espagnoles. Elles parlent tellement vite que tu ne saisis que quelques mots de ce qu'elles se racontent. Tu repenses à Volver, le film d'Almodovar. Une histoire de femmes sur trois générations. Tu aimes bien écouter parler Espagnol. Surtout par des femmes.

 

Tu sors pour une dernière promenade. Un Dimanche matin dans une petite ville. Les gens font leurs courses, vont au marché. D'autres montent dans le jardin qui surplombe la ville pour prendre l'air. Ils sont de bonne humeur, calmes. Toi aussi tu as l'âme légère. Encore grisée par ta balade en montagne.

 

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A 11h, tu retrouves Matthias qui dormait dans le même dortoir que toi et qui prend le même train pour Tokyo. Vous voyagerez ensemble pourrez papoter pendant quatre heures.

 

Tu passes dans le supermarché près de la gare pour t'acheter un sandwich. Comme partout, tu as droit as une phrase de bienvenue quand tu rentres dans le magasin, à des longs remerciements quand tu passes à la caisse, et enfin à une longue phrase pour te dire au revoir à ton départ. Ces phrases sont répétées à chaque client, tout au long de la journée. Mais contrairement aux caissières du Super-Casino de Crolles qui te disent « Merci et bonne journée » en regardant ailleurs ou en te faisant une grimace, les caissiers -et caissières- Japonais semblent convaincus que tu es le client de l'année qui sauve la boutique. De l'hypocrisie? Non, tu ne crois pas. Une politesse extrême, mais aussi un respect sincère de l'autre.

 

Depuis que tu es en Corée et au Japon, tu t'interroges sur ce comportement si poli, si respectueux. Il a ses bons cotés : une discipline sociale parfaite qui fait que personne ne jette un papier au sol, que le vol est quasi inexistant, que les graffitis ou les détériorations de biens publics sont inimaginables, que tu ne vois jamais personne se battre ni même s'énerver.

 

Tu as l'impression que ce comportement vertueux joue un rôle dans la réussite économique de ces pays. Une sorte de lubrifiant social qui facilite les relations. Aussi un ciment qui soude les individualités pour le bien du groupe.

 

Mais il y a certainement un revers à la médaille. L'initiative individuelle est probablement freinée. Et puis, à force de ne pas vouloir gêner l'autre, les gens restent distants, ne te posent pas de question si ce n'est, pour les plus effrontés : « where are you from? ». Cette distance est pénible quand tu voyages seul. Parfois pourtant, une vieille dame te dit quelques paroles que tu ne comprends pas. Ou quelqu'un te sourit simplement. Les gens sont gentils, serviables, mais ils ne prendront pas l'initiative d'une discussion. Si tu as parfois l'impression d'avoir échangé quelque chose, c'est bien souvent subtile, léger.

 

Avec Matthias, rien de tout cela. Il a beaucoup voyagé en Asie du Sud Est, et tu lui poses des questions sur l'Indonésie. Aussi sur l'Australie. Vous parlez aussi de ton voyage. Cela fait bien longtemps que tu n'avais plus sorti ta carte du monde pour montrer ton itinéraire.

 

Peu après Nagoya, Matthias te montre le Mont Fuji que l'on voit par la fenêtre du train. Tu avais pensé t'y rendre, mais tu as préféré les Alpes Japonaises. Tu ne regrettes pas.

 

Arrivé à Tokyo, tu retournes à l'hôtel « Sakura » pour y déposer tes affaires et joindre tes enfants sur Skype.

 

Sur le chemin tu prends quelques photos. Un homme fait griller des coquillages et des mollusques. Tu t'approches pour photographier ses brochettes. Il t'en offre une. Des petits poulpes. Tu n'oses pas lui dire que tu auras du mal à les avaler. Tant pis, tu te forceras. Cela fait longtemps que tu n'as pas reçu de cadeau.

 

Tu as rendez-vous à 18h avec la bande des quatre. Vous vous retrouvez à chaque fois dans un pays différent. Un diner, une dernière bière, et on se dit adieu pour de bon. Cette fois-ci pour la dernière fois avant l'Europe car ils prennent l'avion demain matin. Rendez-vous est pris à Grenoble dès ton retour.

 

Les discussions avec la bande des quatre, mais aussi avec les touristes que tu rencontres tournent souvent autour du coût de la vie au Japon. Les Européens sont pourtant parmi les mieux lotis avec leur euro fort. Il y a quelques des solutions, comme acheter un « rail pass » dans son pays d'origine. Mais il faut prévoir, s'organiser. A leur débarquement, la bande des quatre s'est faite piéger par l'autoroute : cinquante euros par moto pour deux cents kilomètres. Ils ne sont plus jamais rentrés sur une autoroute par la suite. De ton coté, tu n'as pas suivi tes dépenses, mais tu auras probablement dépensé en deux semaines presqu'autant que depuis le début du voyage.

 

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Lundi 4 Octobre 2010

 

Pour ta dernière journée au Japon, tu prends un ticket de métro « journée ». Les voyageurs sont presque tous tête baissée. Soit ils pianotent sur leur téléphone portable ou leur console de jeu, soit ils lisent, soit ils dorment. A toute heure de la journée, tu rencontres des gens fatigués qui dorment dans le métro.

 

Tu commences par un arrêt au bureau d'Asiana Airlines pour te faire rembourser le billet retour sur la Corée que tu n'utiliseras pas. Tu avais été obligé d'acheter ce billet à l'aéroport de Séoul pour prouver que tu pouvais quitter le Japon.

 

Tu reprends ensuite la ligne Geisa jusqu'à la station Shibuya : le quartier « fashion » de Tokyo. Beaucoup de monde, beaucoup de magasins. Mais rien qui te passionne.

 

A nouveau le métro jusqu'à Jimbôcho, le quartier des librairies. Tu cherches une librairie anglaise que tu as repérée sur Internet. Le quartier est riche en libraires. Surtout des livres anciens. Dans l'une d'elle, tu prends quelques photos. Un vendeur arrive pour te dire « no photo ». Tu ne comprends pas ce qui motive cette interdiction mais tu ranges ton appareil après avoir présenté des excuses. De nombreux livres centenaires. Histoire, ethnologie, voyages.. La découverte de Tahiti, la conquête de l'Amérique du Sud, … Tu aimerais parcourir ces livres. Rien que l'odeur du vieux papier donne envie de les ouvrir.

 

Tu trouves finalement la librairie que tu cherchais. Et tu y trouves ce que tu étais venu acheter : le « Lonely Planet » sur l'Indonésie, et une carte de Java. Tu repars sur Ueno où te promènes dans les jardins. Tu espérais visiter le Musée des Sciences Naturelles, mais tous les musées sont fermés le Lundi. Dommage. Ce n'est pas tous les jours où tu as une envie de Musée.

 

Près d'un temple, un homme s'est installé pour peindre des calligraphies. Il te demande ta nationalité, et met entre tes mains un tout petit carnet de 8-10 pages qu'il a lui même confectionné. Sur chaque page, une calligraphie qu'il a peinte avec sa traduction en Français. Tu souris en lisant les premières : un proverbe sur les oiseaux migrateurs, ou encore « Sais-tu où tu vas? ». L'homme prend une feuille blanche, et dessine rapidement une nouvelle calligraphie. Il te traduit : « le vent apporte le froid du Nord, de Sibérie ». Tu ne comprends pas la signification de cette phrase, mais tu lui expliques que tu es passé par la Sibérie pour arriver au Japon. Il t'offre cette dernière calligraphie. Tu pourras méditer.

 

De retour à Asakusa, tu te mets à jour de ta lessive. Depuis que tu es piéton, tes vêtements sont propres et tu essayes de les maintenir ainsi. Le soir, tu discutes avec deux jeunes belges francophones venues pour quelques semaines. Elles ont déjà bien circulé. Elles ont aussi une amie Japonaise chez qui elles auront passé une semaine. Ce genre d'expérience te manque. Tu quitteras le Japon sans avoir compris grand chose. Tu y laisseras beaucoup de mystères. Peut-être aurait-il fallu que tu ailles davantage vers les gens. Tu ne sais pas faire.

 

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Vendredi 1 Octobre 2010

 

Tu prends ton dernier petit déjeuner avec les Français du « Working Group », puis te dirige sur la gare. Tu sèches la dernière journée. Tu te sens inutile pour ces questions de mise en forme de texte.

 

Ton train est en retard... Une demi-heure. Tu rateras probablement ta première correspondance. Tu es déçu. Tu pensais que la ponctualité était une qualité primordiale au Japon. Mais c'est peut-être le retard de l'année...

 

Tu rates ta correspondance, mais les « TGV » se suivent en direction de Tokyo. Le suivant ne tarde pas. Tu n'as pas de réservation et tu montes dans l'un des trois premiers wagons qui ne sont jamais réservés. Le wagon est bondé. Tu restes debout dans l'allée centrale. A coté de toi une vieille dame. Petite, digne, élégante et souriante. Sur la banquette près d'elle, des jeunes, 20-25 ans, sont assis. Ils ne se posent pas de question. Tu es surpris car pour la même situation dans le métro de Séoul, les jeunes s'étaient tout de suite levés pour laisser leurs sièges à des personnes âgées. Après un quart d'heure, elle sort une serviette et s'assoit parterre. Cela dure un bon quart d'heure jusqu'à ce qu'une jeune dame de cinquante ans cède sa place. Les jeunes ne bronchent pas. Le Japon n'est pas la Corée pour le respect des anciens. Pourtant, la notion de respect semble si forte ici.

 

Arrivé à Nagoya, tu as récupéré ton retard et attrapes le train initialement prévu pour Takayama. Tu regardes par la fenêtre. Le train suit des vallées, passent dans des gorges.

 

Les villes traversées sont de petites tailles. Takayama est à peine plus grande. Mais c'est une belle ville. Très touristique. De nombreux magasins d'artisanat (bois,...) et aussi plusieurs jardins, des temples,... Tu fais une petite balade en arrivant, avant la nuit. Puis quelques courses alimentaires pour la balade de demain.

 

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Samedi 2 Octobre 2010

 

Tu prends un bus pour te rendre à Kamikochi. Kamikochi est un peu comme la Bérarde en Oisans : un départ de balade. Dans le bus, tu discutes avec quelques touristes. Des Suisses et des Français. Le Japon reste bien agréable en Octobre. Ton guide indique qu'une des périodes les plus populaires pour Kamikochi est justement Octobre. Pour les couleurs! Mais nous ne sommes qu'au début du mois, et la végétation n'a pas encore rougit. Il fait chaud. Plus de vingt degrés.

 

Tu suis un chemin qui doit t'amener à un refuge. De là, tu verras si tu as le temps de monter sur un sommet. La question des durées est toujours délicates en montagne, et le dernier bus du soir part à 17h.

 

La lumière est belle. Tu suis tout d'abord une rivière, puis monte dans la forêt. Les arbres vivent beaucoup plus haut que dans les Alpes Européennes. Il fait plus chaud. De nombreux feuillus. Les couleurs sont belles et tu fais plein de photos.

 

Le chemin est très bien aménagé. Dans la partie basse, des demis troncs d'arbres sont posés sur la terre pour éviter de se salir les pieds. Puis, dans la montée, les pierres sont bien disposées, comme un escalier.

 

Tu croises de nombreux randonneurs, exclusivement Japonais. Plusieurs fois, tu t'arrêtes pour papoter mais la grande majorité ne parle pas un mot d'anglais.

 

Tu arrives rapidement au refuge. Deux-trois petits bâtiments dont un magasin. Il y a aussi dehors un bac avec des canettes de boisson qui refroidissent dans l'eau. A coté, une boite transparente pour y déposer les pièces. C'est beau d'avoir confiance.

 

Tu décides de monter au sommet, à 3090m. La dernière partie est assez abrupte, et il faut souvent s'aider des mains. Tu écris ces lignes du sommet. Il n'y a probablement pas beaucoup de voyageurs qui montent un PC sur les sommets pour écrire à leurs amis. Mais tu n'osais pas laisser ton PC dans le dortoir de l'« hostel » de Takayama.

 

A la descente, tu retrouves des crampes... Tu ne fais pas assez de montagne! Tu essayeras d'en trouver en Indonésie et en Australie!

 

Tu es heureux. Cette dose de nature, et d'efforts te fait du bien. En vieillissant, tu en as de plus en plus besoin. Des deux.

 

De retour à Takayama, tu te remets sur le PC. Beaucoup de retard dans ton écriture...

 

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Takamatsu PDF Print E-mail
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Jeudi 30 Septembre 2010

 

Tu as une semaine de boulot, au Japon! Pure coïncidence, la réunion ISO bi-annuelle pour la normalisation des cartes à puce se tient cette semaine à Takamatsu. Avant de partir, l'un des projets sur lequel tu travaillais concernait les cartes sans contact à haut débit, et cette réunion doit statuer sur ce sujet.

 

C'est ta première réunion ISO... Tu n'es même jamais allé à une réunion AFNOR (organisation de normalisation équivalente à l'ISO, mais au niveau national). Tes collègues, qui sont plus connaisseurs que toi en la matière, ont décidé de déposer une contribution. C'est à toi à la présenter.

 

Première angoisse : ta tenue. A la gare d'Osaka, tu achètes un pantalon, une veste en velours, des chemises et une cravate. Tes chaussures basses de montagne en cuir retourné, toutes neuves, feront l'affaire. En arrivant à Takamatsu, tu réalises que tu as oublié la ceinture. Tu sors en ville, et tu trouves, un Dimanche soir à 19h des magasins ouverts. Et une ceinture. Ouf!

 

Deuxième angoisse : la présentation. Depuis une semaine, tu lis et relis les contributions des autres sociétés. Essentiellement celles des fabricants de semi-conducteurs Européens. Très techniques. Tu as reçu Mercredi dernier « ta » présentation préparée par tes collègues. C'est un rapport d'expérience... Donc pas trop théorique! Heureusement, car tu crains de ne pas être à la hauteur de tes interlocuteurs au niveau scientifique.

 

Le jour J : la moitié des participants n'ont pas de cravate! Finalement, tu aurais pu comme certains te passer de veste et de cravate. Même certains Japonais ont l'air plus cool que toi...

Ta contribution est arrivée en dernier, et on commence par l'ordre chronologique. Cela te laisse du temps pour rentrer dans le bain.

 

Les deux premiers jours sont purement techniques. Officiellement, il s'agit d'une réunion d'experts, une « Task Force » qui analyse les problèmes et propose des textes au « Work Group ». En pratique, les contributions techniques sont émises par les Européens. Le sujet est polémique et deux clans s'opposent pour deux solutions différentes. Chaque clan rédige des réponses aux remarques de l'autre... et les discussions deviennent de plus en plus pointues. Ces discussions ont le mérite de remettre les idées en place. Tu réalises que de nombreux participants ne suivent pas.

 

Arrive ton tour. Ta présentation est un simple rapport d'expériences, mais il a le mérite d'illustrer les contributions précédentes. Tes diagrammes expérimentaux éclaircissent plusieurs points qui restaient obscurs pour la grande majorité des participants. Tu craignais le ridicule, mais tu peux respirer.

 

Au final, la solution adoptée sera très consensuelle. Tout le monde est content.

 

Les jours suivants sont plus littéraires. Il faut relire et corriger les textes avant de les soumettre au vote électronique des pays. Parfois des questions de typographie, ou des ambiguïtés à lever.

 

Tu ne prends pas de photo. La réunion n'est pas confidentielle, mais pas publique non plus. D'ailleurs, tu n'as plus le temps d'écrire ni de remettre à jour le site. Tu feras cela plus tard.

 

Ces quelques jours sont aussi l'occasion de retrouver des personnes que tu connais. L'un d'eux, Jean Paul, t'a apporté de France des pièces détachées pour ta moto et le Lonely Planet pour l'Australie. Un pavé que tu avais renoncé à prendre depuis Grenoble. Toeuf Toeuf est une Yamaha, mais une Yamaha italienne. Il faut donc approvisionner ses pièces détachées depuis l'Europe.

 

En soirée, vous vous retrouvez pour tester les restaurants. Il y a aussi une soirée « officielle » , dans un grand restaurant sur la jetée. Une autre fois, vous décidez avec des participants Japonais et Allemands d'aller ensemble au restaurant.

 

Tu es heureux de discuter avec tes amis Français, mais c'est aussi la première fois que tu passes plus de deux minutes avec des Japonais. C'est bien le boulot.

 

 

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Vendredi 24 Septembre 2010

 

Tu retournes à la gare centrale de Kyoto pour prendre un train pour Osaka. Tu craignais d'attendre, mais tu réalises qu'un train relie les deux villes toutes les dix minutes. Et ce n'est pas une heure de pointe. Les trains roulent beaucoup au Japon. Les compagnies qui exploitent les trains de voyageurs sont nombreuses. Le fret ferroviaire est autrement plus développé qu'en France. Un peu partout, des trains et des wagons qui portent des containers. Des centaines, des milliers, de containers. L'industrie japonaise produit beaucoup.

 

Vingt minutes de train entre Kyoto à Osaka. Toujours en zone urbanisée. Les deux cités font partie d'une même mégapole. Elles différent pourtant par bien des cotés. Kyoto cultive l'art de vivre, et Osaka celui des affaires.

 

Peut-être ne vois tu que certains cotés de ces deux villes. Peut-être les quartiers des hôtels que tu as choisis ne sont ils pas représentatifs. Mais en comparant les cartes des deux villes, il n'y a pas de doute : les temples et les jardins sont un peu partout à Kyoto, et bien rares à Osaka.

 

Arrivé à Osaka, toujours aussi peu d'Anglais sur les indications. Les plans de la ville sont exclusivement en Japonais et tu renonces à y localiser ton hôtel. Chanceux : tu trouves dans la gare le bureau d'information pour touristes perdus. La personne qui te renseigne est impressionnante d'efficacité. Tu en profites pour demander comment te rendre Dimanche à Takamatsu, et où louer un vélo. Tu as des réponses précises à toutes tes questions. Tu sors avec un plan de la ville sur lequel sont repérés l'hôtel, le loueur de vélos, et les gares de départs de bus et de trains pour Takamatsu. Tu as aussi récupéré un mini-dictionnaire Anglais-Japonais, et une feuille sur laquelle est écrit « je veux louer un vélo pour demain... ».

 

L'hôtel est proche de la gare. La chambre est minuscule.

 

Le soir, tu retournes à la gare pour louer un vélo pour le lendemain. Deux euros la journée. Tu crois à une erreur, mais non. Louer un vélo 12 heures coûte moins cher qu'un ticket de métro. Les prix sont bien étonnants au Japon. Le loueur a du mal à comprendre que tu ne souhaites pas récupérer le vélo de suite, mais seulement le lendemain. Mais tout finit par s'arranger.

 

Tu ne veux pas laisser le vélo la nuit en pleine rue, mais tes craintes doivent être ridicules. Il y a des vélos partout à Osaka. Nombreux sont ceux qui ne sont pas attachés. Tout comme la Corée, le Japon est un pays qui ne connait pas le voleur de bicyclettes. Tu aurais tendance à dire « les voleurs », car les Japonais prennent bien peu de précautions pour protéger leurs biens. Ils ont confiance.

 

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Samedi 25 Septembre 2010

 

Tu fais donc du vélo. Il y a quelques fois des pistes cyclables, mais la plupart du temps les vélos slaloment entre les passants sur les trottoirs. La cohabitation est un peu compliquée, mais tu ne vois jamais aucun cycliste s'énerver après un piéton, ni le contraire. Les Japonais ne s'énervent pas sur les trottoirs.

 

Tu découvres une piste cyclable le long d'une rivière. Elle t'emmène près du château d'Osaka. Il y a peu de monuments à visiter. Osaka n'est pas Kyoto.

 

Le centre-ville est furieusement futuriste. On croirait une scène du «  5è élément ». Les files de voitures sont sur plusieurs niveaux, sur des routes surélevées qui croisent des lignes de métros. Ici, l'autoroute traverse un immeuble par le centre. Là un jardin Japonais avec des chutes d'eau a été reconstitué. Mais tu te sens oppressé par la hauteur des immeubles. Tu voudrais être ailleurs, à la campagne.

 

Tu retournes sur la piste cyclable de la rivière. C'est le weekend et cela se sent. Nombreux sont les coureurs qui s'entrainent. Il y a aussi une sorte de kermesse, ou de « Forum des Associations ». L'ambiance est bon enfant.

 

Ça fatigue la bicyclette, même sans Paulette.

 

 

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L'élégance de Kyoto PDF Print E-mail
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Mardi 21 Septembre 2010

 

Tu descends tôt pour prendre ton petit déjeuner. A l'accueil, un groupe de quatre Français. Tu ne sais plus depuis quand tu n'as pas parlé Français. Probablement Ulan-Ude. Parmi eux, un Grenoblois. De Bernin, le village où tu habites depuis un an. Le monde est petit. Ils sont arrivés il y a deux jours pour passer un mois au Japon. Mais tu sens que tu les embêtes. Qu'ils ne sont pas venus jusqu'ici pour parler avec un Français.

 

L'hôtel propose des petits déjeuners à la française : thé/café et tartines. Tu apprécies ces retrouvailles. Tu quittes l'hôtel pour aller prendre ton train. Ton sac à dos est lourd, mais tu es content de flâner à nouveau dans ce quartier si vivant. De nombreuses échoppes sont encore fermées. Sur les rideaux métalliques encore baissés, des peintures décrivent l'activité du commerce. Elles sont belles.

 

Tu croises des gens en tenue traditionnelle, d'autres en short, d'autres en costume-cravate. Des obèses et des maigres. Des baskets et des sabots. Des enfants et des vieillards. Des chevelures teintées en blond, et d'autres en roux. Des cranes rasés. Beaucoup de touristes aussi.

 

Des jeunes gens proposent des tours en pousse-pousse. Une jeune fille, de petite taille, vient vers toi. Déjà que tu serais rouge de honte de te faire promener par un homme, mais par une femme, avec ton gros sac à dos... Tu préfères ne pas imaginer. Un peu plus loin, tu remarques un couple avec un enfant qui n'a pas de scrupule : ils sont fièrement installés sur leur siège, tirés par une frêle jeune-femme qui a l'air ravie d'avoir trouvé des clients. Chacun ses plaisirs.

 

Se déplacer dans le métro, comprendre où se rendre pour prendre le train n'est pas immédiat. Les indications en Anglais ne sont pas aussi systématiques qu'en Corée. Et les gens moins à l'affut des touristes perdus. Mais on trouve heureusement des bureaux d'information aux endroits stratégiques.

 

Tu as pris un billet pour le Shinkansen, l'équivalent japonais du TGV. A chaque fois que le contrôleur ou que la vendeuse de boissons pénètrent ou quittent le wagon, ils s'inclinent respectueusement devant les passagers assis. Tout cela est bien révérencieux. Mais la révérence est ici comme un 'bonjour' ailleurs.

 

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Il faut deux heures et demi pour rejoindre Kyoto. Presque partout des habitations. Il y a bien quelques champs, mais ils sont rares. Une banlieue interminable que le Shinkansen traverse à pleine vitesse.

 

Dans le train, chacun est assis de son coté. Le Japon n'est pas un pays latin. Les gens ne parlent pas entre eux.

 

A Kyoto, les indications en anglais sont toutes aussi rares qu'à Tokyo. Juste le minimum. Tu poses tes affaires à l'hôtel et pars en direction d'un parc proche qui regroupe à la fois un temple, le Musée d'Art et un jardin. Tu es à 16h30 au musée qui ferme à 17h. Tu reviendras demain. Le jardin ferme aussi à la même heure. Tu te promènes un peu autour tu temple, puis retournes vers le centre.

 

Une grande zone commerciale. Surtout des restaurants et des magasins de vêtements. Beaucoup de monde. De nombreux jeunes. Tous élégants. Mais tous dans des styles différents. Ne pas être fade, ni banal. Au milieu de tout ce monde, tu as soudain l'impression d'être les deux : fade et banal. Peut-être est-ce original ? Non, l'ensemble des touristes se distinguent par leurs tenues plutôt ordinaires.

 

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Mercredi 22 Septembre 2010

 

Tu retournes au Musée d'Art. Ce n'est pas exactement un musée, mais un lieu pour des expositions temporaires. Il y a en ce moment trois expositions.

 

La plus grande est une collection. Pas seulement des tableaux, mais aussi toutes sortes d'objets : éventails, tissus, ... Tu es un peu déçu. Tu ne connais pas assez l'art Japonais pour apprécier.

 

La seconde exposition est plus petite : « Peintres Japonais en Europe ». Il s'agit pour la plupart de peintures de la première moitié du XXème siècle. Souvent très influencées par les Impressionnistes. Tu aimes bien. Dommage qu'il n'y ait qu'une seule salle. Comme d'habitude, il n'y a pas d'explication en Anglais, mais tu remarques tristement que plus de la moitié des artistes sont décédés durant la seconde guerre mondiale.

 

La troisième t'interpelle. Des grandes salles pleines de simples calligraphies. Grossières. Des tâches d'encre noire jetées, semble-t-il, au hasard. A l'entrée deux dames bien gentilles te donnent une feuille explicative. Ces oeuvres sont destinées à éveiller en toi des vibrations pour réveiller des souvenirs, ou pour exciter ta réflexion. Par correspondances. Le concept du « Sho ».

 

« Sho » is « Vibracy of Life Energy ». Lorsque tu étais étudiant, tu t'étais intéressé à la représentation de la pensée comme une succession de résonances. Mais avec une vision d'ingénieur. Tu essayes de jouer le jeu. Plusieurs fois, tu trouves des personnes dans ces tâches. Souvent, tu ne trouves rien du tout. Avant de sortir, tu demandes aux dames à l'entrée si tu peux prendre quelques photos. Photographier était interdit dans les autres expositions. Pas de souci! Elles te demandent à leur tour de laisser ton nom dans un beau cahier où les visiteurs signent. Par idéogrammes. Tu signes au pinceau et à l'encre de Chine en alphabet latin. Dommage, les idéogrammes des autres signataires sont bien plus jolis. Vous discuter un peu.

 

Tu visites ensuite des temples et leurs jardins. Il faudrait des semaines pour visiter l'ensemble des temples et des jardins de Kyoto. Les photos sont à nouveau interdites à l'intérieur des temples. Les jardins sont beaux, reposants. Outre une grande variété d'essences d'arbres, ils reprennent souvent les mêmes éléments : des grandes pierres, portant souvent des inscriptions, des galets et de l'eau. Des petits bassins, ou des étangs. L'eau circule souvent sur des lits de pierres.

 

Tu médites...

 

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Jeudi 23 Septembre 2010

 

Il y a un mois exactement, tu étais en Mongolie, au monastère d'Amarbayasgalant. Les monastères Mongoles et Japonais ne se ressemblent pas. Ici, tout est bien ordonné. Tout est plus travaillé aussi. Plus élégant. Certaines parties sont réservées aux moines. Les moines pourtant passent parfois parmi les fidèles, pour les saluer.

 

Ici pas question de circuler dans le temple. Tout le monde reste à genoux, aligné. A sa place de prière. Comme tout le monde, tu t'agenouilles un moment. Tu observes. Mais tu préfères aller flâner dans les jardins. Même si il pleut aujourd'hui. Ta quatrième journée de pluie depuis que tu as quitté la France. Mais la pluie du matin est devenue une bruine légère et intermittente.

 

Comme souvent, les abords des temples accueillent aussi des cimetières. Tu passes de temple, à jardin, de jardin à cimetière. Autour des grands temples, il y a un grand nombre de pagodes plus petites qui sont aussi des lieux de prières. Ils sont grand ouverts, libre de circulation. Tu y seul le plus souvent.

 

Fatigué, tu rejoins l'hôtel. Ces journées sont bien calmes. Trop. Tu penses à Toeuf-Toeuf dans sa caisse. Demain, tu iras à Osaka avant de rejoindre Takamatsu où tu séjourneras la semaine entière. Puis, tu penses te rendre dans les « Alpes Japonaises » pour marcher un peu avant de quitter le Japon. Tu as finalement reçu la confirmation de ton vol pour Jakarta. Tu essayeras de louer une 125cm3 pour circuler sur l'ile de Java.

 

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