Automatic translation by GTranslate

Avant le voyage
Clore le voyage

Bernin, Jeudi 18 Août 2011

Voilà deux mois que tu as terminé ton tour du Monde en moto. Deux mois que tu essayes d'atterrir. De commencer une autre vie. De revenir vers celle qui était la tienne avant le voyage. Deux mois que tu essayes de te remettre au travail, de redevenir efficace. Deux mois qui restent partagés entre le souvenir de l'année passée, et la difficile mise en œuvre de tes projets à venir. Tu sens qu'il te faut faire un bilan du voyage pour tourner la page. Clore ce beau chapitre de ta vie pour passer à autre chose. Ecrire une conclusion.

Un an de voyage. 72000 kilomètres parcourus en moto. Près de 30000 photos. Une trentaine de pays traversés. Quatre cents pages de textes publiés sur ton blog. Mais ce ne sont pas les chiffres qui comptent. Les rencontres, les découvertes, tout ce que tu as appris est difficilement quantifiable. Et puis il y eu le plaisir. Le bonheur de vivre. Juste la vie.

On te demande souvent si tu as des mauvais souvenirs, si tu as vécu des galères ? Rien ne te vient immédiatement à l'esprit. Il y a bien eu quelques jours rendus difficiles par le froid, par la pluie, mais ils furent rares. Des mauvaises rencontres ? Aucune. Des personnes hostiles ? Non. Des objets importants perdus ou volés ? Tu te souviens juste de deux paires de lunettes égarées, et d'un tour de cou oublié. Rien de bien grave. Des soucis mécaniques ? Pas grand chose mis à part une fuite d'huile et quelques broutilles sans conséquence. Des crevaisons ? Deux ou trois peut-être, mais ce ne sont pas là des galères. Des maladies ? Un mal de dent qui menaçait et qu'il a fallu soigner, c'est tout. Des chutes ? Deux ou trois fois, toujours à l'arrêt. Mais rien qui aurait pu vous égratigner, toi et Toeuf Toeuf. Il y a bien la chute dans une rivière en Mongolie, mais ce n'est qu'un bon souvenir puisqu'elle t'a permis de rencontrer Bora! Des moments de grande solitude ? Non, rien de tel. Surtout pas lorsque tu étais en moto. Des repas difficiles ? Non, ton estomac ne s'en souvient pas. Donc aucun mauvais souvenir ? A si ! Tu t'es fait piqué par des guêpes en Colombie et aussi par des mouches noires et des moustiques au Canada ! Mais ce fut sans conséquence. Sauf une grosse peur pour les guêpes. Et même ce soir là, tu as du t'endormir, comme chaque soir, en pensant que tu avais passé une superbe journée.

Donc à part cela que des bons souvenirs ? Ben oui ! Des sourires, des fleurs, des animaux, de la gentillesse, de la bienveillance, de l'aide, des paysages envoûtants, des fruits, des baignades dans des lieux paradisiaques, de l'amitié, de la solidarité, de la générosité. Mille choses... Des discussions. Des échanges.

Mais n'étais tu pas séparé des tiens, de tes enfants, de tes amis ? Non, car tu restais en contact avec eux par Skype, et qu'ils ont pu tous deux venir te retrouver. L'une au Chili, l'autre en Arizona. Des moments précieux. Et tes amis t'écrivaient régulièrement. Tu savais qu'ils lisaient ton blog, qu'ils t'accompagnaient. Et puis, il y a tous les nouveaux amis que tu as découvert pendant le voyage. Toutes ces rencontres.

Comment qualifier ce voyage ? « Riche » et « simple » te viennent en premier. Riche en rencontres, en découvertes, en plaisirs. Mais simple aussi. Rien d'extraordinaire. Une succession de journées simples, sereines. Rien qui nécessite une longue préparation. Ni préparation, ni appréhension. Démarrer le matin, rouler pour profiter du paysage, et s'arrêter pour le plaisir de rencontrer. Un voyage facile.

On te demande encore souvent quel est ton meilleur souvenir, ton pays préféré. Il y a bien des moments plus agréables, mais là aussi, tu as du mal à répondre. Chaque pays à ses charmes et ses surprises. Tu as apprécié les pistes de Mongolie, l'accueil des Iraniens, la chaleur des Colombiens, la gentillesse des Indonésiens, la fraternité des Chiliens... Mais si tu veux être honnête, tu dois avouer que vous avez toujours été bien accueillis, toi et Toeuf Toeuf. Et les paysages ? Tu as bien aimé l'Australie, la Bolivie,... Quand tu parcours tes photos, tu réalises que pour chaque pays, tu as été ému au moins une fois par un paysage, une montagne, un coucher de soleil. Tu es heureux d'avoir croisé tant d'animaux, tant d'oiseaux, tant de plantes que tu ne connaissais pas. Tu es heureux d'avoir découvert tant de richesses sur ta planète.

Tu essayes de trier tes photos. De trente mille, tu es passé à mille. Heureusement, il y avait des mal cadrées, des mal exposées, des floues... Mais tu n'arrives plus à réduire leur nombre. Chacune de ces photos te rappelle un bon moment, une rencontre. Une rêverie parfois. La retirer est difficile.

Comment conclure ce voyage. Tu souhaites finir l'écriture que tu as commencée. Peut être reprendre des textes de ton journal, des photos et les impressions. Les regrouper dans un livre que tu imprimeras ou que tu publieras sur ce site. Finir ce voyage en reprenant ce que tu as encore en tête, que tu n'as pas écrit au quotidien. Tu pourras alors te consacrer pleinement à autre chose.

 

P1000252
P1000252
P1000640
P1000968
P1000976
P1010101
bwd  Serie 1/11  fwd

 

Bernin, Dimanche 18 Mars 2012

Et enfin, ce récit de voyage qui reprend des photos, des souvenirs et des extraits de ce blog :

Loading ...

Bon voyage.

 
J-2 semaines

Tu as arrêté de travailler il y a une semaine. Depuis, tu as passé l'essentiel de ton temps à essayer de t'occuper de la maison que tu laisses en location. Mais tu n'avançais pas... Heureusement, Christophe, un copain artisan, a pris les choses en mains et il effectue désormais toutes ces dernières réparations, d'un coup de baguette magique. C'est un métier le bâtiment!

D'ailleurs, tu ne seras pas, au début, bien plus efficace pour voyager. Il te faudra du temps pour réapprendre. Tu ne sais plus réparer un pneu crevé dans un temps raisonnable, ni même dormir à la belle étoile. Tu ne sais plus grand chose des choses simples. Mais tu pars pour réapprendre à vivre, donc il faut savoir apprécier cet apprentissage.

Sabine, une amie, te demandait si tu appréhendais ce voyage. Tu appréhendes un peu ces petites difficultés, mais pas vraiment. Tu sais déjà que les problèmes que tu rencontreras se règleront parce que tu n'auras pas le choix. Que vivre, c'est découvrir. Que la routine et le confort sont des somnifères.

Les préparatifs du voyage avancent bien doucement. Comme dab, tu as réglé à la dernière minute ce qui ne pouvait plus attendre. Donc : les visas sont lancés, le carnet de passage en douane aussi, et tu as fait le paquet de vaccins que te conseillait le médecin du centre de vaccination de Grenoble. D'ailleurs, ces vaccins t'ont bien attaqué physiquement, et depuis deux semaines, tu as droit à des périodes de fièvre, des douleurs, et surtout une grande fatigue. Heureusement, tu commences à te sentir mieux car il va te falloir désormais retrouver de l'énergie pour accélérer les préparatifs.

 

Depuis deux semaines, il ne se passe plus de jours où l'on ne te souhaite un bon voyage. Ce voyage n'est plus au conditionnel, mais tout se conjugue désormais au futur proche. Ou au présent.

 

Un orage passe. Cela te fait penser que tu n'as pas encore décidé quels vêtements de moto tu prendras. Parier sur l'été et se protéger des fortes chaleurs de l'Iran ou du désert de Gobi, ou se méfier de l'arrivée de l'automne en Sibérie, et des soirées fraîches lors des passages des cols ? Tu as tendance à privilégier la maniabilité de la moto, et à limiter autant que faire se peut le chargement, mais tu pars un an à l'inconnu, et l'éventail des conditions météorologiques sera large. Tu décideras la semaine prochaine.

 

 
J-1 mois

L'été a pris le temps pour s'installer. Il y a encore une semaine nous étions aux Saints de glace, et le froid et la pluie te faisaient croire que le voyage était encore loin. Mais soleil et chaleur viennent d'arriver; et tu comptes désormais les dernières semaines, les derniers weekends, bientôt les derniers jours avant le départ.

Tu as pu lancer les visas et les vaccins, mais tu as l'impression qu'il te reste toujours des milliers de choses à faire. Que rien n'avance. Heureusement, tu arrêtes (presque) de travailler dans une semaine et tu auras alors trois semaines pour rentrer vraiment dans les préparatifs.

Finalement, tout se sera plutôt bien passé, tout aura été plus facile que tu ne l'aurais cru. Tu peux quitter ton travail sans inquiétude, et vérifier une fois de plus que nul n'est indispensable ; tu as pu louer ta maison, et les problèmes financiers semblent être écartés ; autour de toi, tout le monde a accepté ton projet, et se réjouit pour toi de l'aventure qui s'annonce. Tu auras trouvé de l'aide et tu auras, déjà avant le départ, rencontré plein de gens passionnants. Tu as de la chance.

 

 
« StartPrev123SuivantEnd »

JPAGE_CURRENT_OF_TOTAL