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Japon
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Dimanche 3 Octobre 2010

 

Tu ne prends un train qu'en fin de matinée pour profiter de Takayama. Tu as le temps de dormir, de préparer tes affaires, de répondre à tes mails. Dans la cuisine, tu prends ton petit déjeuner en compagnie de cinq Espagnoles. Elles parlent tellement vite que tu ne saisis que quelques mots de ce qu'elles se racontent. Tu repenses à Volver, le film d'Almodovar. Une histoire de femmes sur trois générations. Tu aimes bien écouter parler Espagnol. Surtout par des femmes.

 

Tu sors pour une dernière promenade. Un Dimanche matin dans une petite ville. Les gens font leurs courses, vont au marché. D'autres montent dans le jardin qui surplombe la ville pour prendre l'air. Ils sont de bonne humeur, calmes. Toi aussi tu as l'âme légère. Encore grisée par ta balade en montagne.

 

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A 11h, tu retrouves Matthias qui dormait dans le même dortoir que toi et qui prend le même train pour Tokyo. Vous voyagerez ensemble pourrez papoter pendant quatre heures.

 

Tu passes dans le supermarché près de la gare pour t'acheter un sandwich. Comme partout, tu as droit as une phrase de bienvenue quand tu rentres dans le magasin, à des longs remerciements quand tu passes à la caisse, et enfin à une longue phrase pour te dire au revoir à ton départ. Ces phrases sont répétées à chaque client, tout au long de la journée. Mais contrairement aux caissières du Super-Casino de Crolles qui te disent « Merci et bonne journée » en regardant ailleurs ou en te faisant une grimace, les caissiers -et caissières- Japonais semblent convaincus que tu es le client de l'année qui sauve la boutique. De l'hypocrisie? Non, tu ne crois pas. Une politesse extrême, mais aussi un respect sincère de l'autre.

 

Depuis que tu es en Corée et au Japon, tu t'interroges sur ce comportement si poli, si respectueux. Il a ses bons cotés : une discipline sociale parfaite qui fait que personne ne jette un papier au sol, que le vol est quasi inexistant, que les graffitis ou les détériorations de biens publics sont inimaginables, que tu ne vois jamais personne se battre ni même s'énerver.

 

Tu as l'impression que ce comportement vertueux joue un rôle dans la réussite économique de ces pays. Une sorte de lubrifiant social qui facilite les relations. Aussi un ciment qui soude les individualités pour le bien du groupe.

 

Mais il y a certainement un revers à la médaille. L'initiative individuelle est probablement freinée. Et puis, à force de ne pas vouloir gêner l'autre, les gens restent distants, ne te posent pas de question si ce n'est, pour les plus effrontés : « where are you from? ». Cette distance est pénible quand tu voyages seul. Parfois pourtant, une vieille dame te dit quelques paroles que tu ne comprends pas. Ou quelqu'un te sourit simplement. Les gens sont gentils, serviables, mais ils ne prendront pas l'initiative d'une discussion. Si tu as parfois l'impression d'avoir échangé quelque chose, c'est bien souvent subtile, léger.

 

Avec Matthias, rien de tout cela. Il a beaucoup voyagé en Asie du Sud Est, et tu lui poses des questions sur l'Indonésie. Aussi sur l'Australie. Vous parlez aussi de ton voyage. Cela fait bien longtemps que tu n'avais plus sorti ta carte du monde pour montrer ton itinéraire.

 

Peu après Nagoya, Matthias te montre le Mont Fuji que l'on voit par la fenêtre du train. Tu avais pensé t'y rendre, mais tu as préféré les Alpes Japonaises. Tu ne regrettes pas.

 

Arrivé à Tokyo, tu retournes à l'hôtel « Sakura » pour y déposer tes affaires et joindre tes enfants sur Skype.

 

Sur le chemin tu prends quelques photos. Un homme fait griller des coquillages et des mollusques. Tu t'approches pour photographier ses brochettes. Il t'en offre une. Des petits poulpes. Tu n'oses pas lui dire que tu auras du mal à les avaler. Tant pis, tu te forceras. Cela fait longtemps que tu n'as pas reçu de cadeau.

 

Tu as rendez-vous à 18h avec la bande des quatre. Vous vous retrouvez à chaque fois dans un pays différent. Un diner, une dernière bière, et on se dit adieu pour de bon. Cette fois-ci pour la dernière fois avant l'Europe car ils prennent l'avion demain matin. Rendez-vous est pris à Grenoble dès ton retour.

 

Les discussions avec la bande des quatre, mais aussi avec les touristes que tu rencontres tournent souvent autour du coût de la vie au Japon. Les Européens sont pourtant parmi les mieux lotis avec leur euro fort. Il y a quelques des solutions, comme acheter un « rail pass » dans son pays d'origine. Mais il faut prévoir, s'organiser. A leur débarquement, la bande des quatre s'est faite piéger par l'autoroute : cinquante euros par moto pour deux cents kilomètres. Ils ne sont plus jamais rentrés sur une autoroute par la suite. De ton coté, tu n'as pas suivi tes dépenses, mais tu auras probablement dépensé en deux semaines presqu'autant que depuis le début du voyage.

 

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Lundi 4 Octobre 2010

 

Pour ta dernière journée au Japon, tu prends un ticket de métro « journée ». Les voyageurs sont presque tous tête baissée. Soit ils pianotent sur leur téléphone portable ou leur console de jeu, soit ils lisent, soit ils dorment. A toute heure de la journée, tu rencontres des gens fatigués qui dorment dans le métro.

 

Tu commences par un arrêt au bureau d'Asiana Airlines pour te faire rembourser le billet retour sur la Corée que tu n'utiliseras pas. Tu avais été obligé d'acheter ce billet à l'aéroport de Séoul pour prouver que tu pouvais quitter le Japon.

 

Tu reprends ensuite la ligne Geisa jusqu'à la station Shibuya : le quartier « fashion » de Tokyo. Beaucoup de monde, beaucoup de magasins. Mais rien qui te passionne.

 

A nouveau le métro jusqu'à Jimbôcho, le quartier des librairies. Tu cherches une librairie anglaise que tu as repérée sur Internet. Le quartier est riche en libraires. Surtout des livres anciens. Dans l'une d'elle, tu prends quelques photos. Un vendeur arrive pour te dire « no photo ». Tu ne comprends pas ce qui motive cette interdiction mais tu ranges ton appareil après avoir présenté des excuses. De nombreux livres centenaires. Histoire, ethnologie, voyages.. La découverte de Tahiti, la conquête de l'Amérique du Sud, … Tu aimerais parcourir ces livres. Rien que l'odeur du vieux papier donne envie de les ouvrir.

 

Tu trouves finalement la librairie que tu cherchais. Et tu y trouves ce que tu étais venu acheter : le « Lonely Planet » sur l'Indonésie, et une carte de Java. Tu repars sur Ueno où te promènes dans les jardins. Tu espérais visiter le Musée des Sciences Naturelles, mais tous les musées sont fermés le Lundi. Dommage. Ce n'est pas tous les jours où tu as une envie de Musée.

 

Près d'un temple, un homme s'est installé pour peindre des calligraphies. Il te demande ta nationalité, et met entre tes mains un tout petit carnet de 8-10 pages qu'il a lui même confectionné. Sur chaque page, une calligraphie qu'il a peinte avec sa traduction en Français. Tu souris en lisant les premières : un proverbe sur les oiseaux migrateurs, ou encore « Sais-tu où tu vas? ». L'homme prend une feuille blanche, et dessine rapidement une nouvelle calligraphie. Il te traduit : « le vent apporte le froid du Nord, de Sibérie ». Tu ne comprends pas la signification de cette phrase, mais tu lui expliques que tu es passé par la Sibérie pour arriver au Japon. Il t'offre cette dernière calligraphie. Tu pourras méditer.

 

De retour à Asakusa, tu te mets à jour de ta lessive. Depuis que tu es piéton, tes vêtements sont propres et tu essayes de les maintenir ainsi. Le soir, tu discutes avec deux jeunes belges francophones venues pour quelques semaines. Elles ont déjà bien circulé. Elles ont aussi une amie Japonaise chez qui elles auront passé une semaine. Ce genre d'expérience te manque. Tu quitteras le Japon sans avoir compris grand chose. Tu y laisseras beaucoup de mystères. Peut-être aurait-il fallu que tu ailles davantage vers les gens. Tu ne sais pas faire.

 

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