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Puerto Montt
Chili

 

Vendredi 7 Janvier 2011

 

Derniers adios aux autres passagers, et vous débarquez à 8h dans Puerto Montt.

 

Puerto Montt a une réputation de ville sans attrait. A en croire les guides, ce serait un laideron... Certes, elle n'est pas touristique, mais c'est là son charme. Une petite capitale provinciale active, commerçante. Une ville populaire, où les gens sont gentils et de bonne humeur. Où les sourires

sont généreux. Les fruits et légumes sont étalés un peu partout sur les trottoirs. Des gros légumes, et des fruits bien mûrs... Marc se régale de cerises, mais tous les fruits font envie.

 

Pour asseoir sa réputation de ville laide, quelques oeuvres d'art posées ici et là. Sur la jetée, une statue géante d'un couple assis sur un banc. De l'Art Brut. Tu aimes bien. Un peu plus loin, une grande barque de pêcheur comme souvent lorsque l'on arrive dans un petit port breton. Sauf qu'ici, la barque est moche, alors que celles qui sont dans le port sont très belles...

 

Quelques courses, un peu d'internet, et la journée est vite passée. Marc s'est acheté un casque, et vous pourrez dès demain aller explorer les alentours. De ton coté, tu as laissé Toeuf Toeuf aux bons soins d'un garage moto. Le haut moteur fait un cliquetis depuis quelques milliers de kilomètres, et tu espères qu'un réglage du jeu des soupapes atténuerait ce bruit. Mais c'est pire après le réglage... Le mécano te conseille de changer les soupapes. Tu n'es pas convaincu. Tu essayeras de trouver des infos sur internet.

 

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Samedi 8 Janvier 2011

 

Une balade autour des lacs... Tout fait penser à la Bavière, à l'Autriche. Des petits chalets, des têtes blondes. Même les panneaux ont tendance à s'afficher en Gothique. Il y a plus d'un siècle, des immigrants allemands se sont installés autour de ces lacs qui leur rappelaient les Alpes. Leurs descendants sont toujours là, plus ou moins mêlés aux hispaniques. La seule chose qui les distingue de leurs cousins allemands est la langue : ils parlent bien sûr Espagnol entre eux, et cela te surprend parfois.

 

La rigueur et l'ordre allemands sont-ils des composantes chiliennes ? Probablement. Il est difficile de ne pas comparer Argentine et Chili, les deux frères ennemis. Les Argentins sont fiers comme des Napolitains. Les Chiliens sont plus sociables, mieux organisés. Comme des Bavarois. L'équipe de foot d'Argentine est adulée comme celle d'Italie, alors qu'au Chili, l'équipe Nationale ne semble pas être une obsession. Du moins pas au même niveau d'obsession.

 

A Frutillar, une surprise pour Marc : un opéra au bord du lac! El Teatro del Lago a été inauguré il y tout juste trois mois. Il commence sa première saison. Un beau, grand, bâtiment. Le prochain opéra est programmé pour dans une semaine. Marc rentre en France Lundi, mais il s'est promis de revenir. Une autre fois.

 

Le lac de Llanquihue est ainsi bordé de petites villes chics, très touristiques. La région joue à fond sur le registre d'une petite Alemania. L'artisanat, l'architecture, … même la cuisine servie dans les restaurants est plus chucrut qu'empanadas. Les hôtels, les campings, les pensions de famille ou les « bed and breakfast » sont partout. Un lieu de villégiature privilégié pour les Chiliens.

 

Vous poursuivez jusqu'à Ensanada, de l'autre coté du lac. Vous louez une chambre dans un petit hôtel. Les propriétaires sont à nouveau blonds comme les blés, et tu es à chaque fois étonné d'entendre parler Espagnol.

 

Peu de temps après vous, arrive un couple de cyclistes. Frank et Raphaëlle sont partis pour un an. Ils commencent juste leur périple. Les débuts à vélo sont souvent un peu difficiles.

 

Vous allez diner ensemble, et chacun parle de ses voyages. Tu repenses à Manon et Julien, les Stéphanois.

 

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Dimanche 10 Janvier 2011

 

Des glaciers, l'océan, une végétation parfois luxuriante... Le volcanisme génère de beaux paysages.

 

Les pistes sont en bon état, mais la circulation les rend bien poussiéreuses. Peut-être les vacances, ou alors le fait que l'on soit Dimanche, mais tu n'as jamais vu autant de voitures sur une piste.

 

Retour par un bac à Puerto Montt. Dans le Sud du Chili, nombreux sont les bacs ou les ferry boats qui permettent de traverser un fjord, de rejoindre une île, ou simplement de poursuivre un peu plus loin la Carretera Austral.

 

A Puerto Montt, vous rejoignez l'hôtel où vous aviez laissé vos sacs. Tu te connectes sur internet, et la bonne nouvelle est là : ta fille Claire a réussi ses examens en évitant l'oral de rattrapage. Elle peut donc prendre un avion te rejoindre dans quelques jours pour passer deux semaines avec toi. Elle n'est pas belle la vie ?

 

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Lundi 11 Janvier 2011

 

Tu ne pensais pas rester à Puerto Montt, mais finalement, l'endroit est idéal pour régler l'intendance. Acheter un billet d'avion pour Claire, quelques courses, un peu d'écriture, d'internet... Cette ville te plait de plus en plus.

 

Marc est retourné à Puerto Varas pour sa dernière journée. Il prend le bus ce soir. Tu ne resteras pas longtemps seul : Claire devrait arriver à Bariloche ce Vendredi. Ce sera une fête de la retrouver après six mois.

 

Un mail de Raphaël, ton fils, qui vient d'apprendre que sa soeur te rejoignait. Peut être trouvera-t-il plus tard la solution pour venir à son tour. (:-)

 

La suite de la semaine sera tranquille. Trois jours pour rejoindre Bariloche, de l'autre coté de la frontière. Au Chili, la frontière avec l'Argentine n'est jamais bien loin.

 

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Croisière
Chili

 

Mardi 4 Janvier 2011

 

Le bateau lève l'ancre à cinq heures du matin. Un beau lever du soleil. Très vite, le temps se couvre. C'est dommage car les premières heures de navigation auraient dues être les plus belles. Les Néo Zélandais qui viennent de faire le voyage dans l'autre sens auront eu plus de chance. Mais ils auront probablement un temps moins beau que le votre à Torres del Paine.

 

Ce ferry boat vous ramène à 1000km plus au Nord, à Puerto Montt. Il n'y a pas de route qui relie le Sud de la Patagonie au reste du Chili. Ce bateau est le seul lien, sauf à repasser par l'Argentine. Il suit son chemin à travers des canaux naturels, entre les nombreuses îles désertes qui composent l'essentiel du Sud de la Patagonie.

 

Le voyage durera trois jours et quatre nuits. Une pause qui te permettra de te mettre à jour de ton écriture, de tes e-mails. Tu auras aussi le temps de parcourir les guides pour décider de ton itinéraire. Et de multiples occasions de papoter avec les autres voyageurs, de glaner des informations.

 

Les paysages sont beaux, mais tu ne prends que peu de photos, à cause de la grisaille. Le ferry fait un petit détour pour se rapprocher d'un glacier qui se jette dans l'eau. Un autre Perito Moreno, plus petit.

 

Le soir tu montres des photos de voyage aux autres motards. Tu restes ensuite à discuter avec Bernhard, le motard Autrichien qui vit au Chili. Bernhard te trace sur la carte les plus belles pistes autour de Puerto Montt.

 

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Mercredi 5 Janvier 2011

 

La matinée est marquée par une escale d'une heure à Puerto Eden, un petit village perdu au milieu des fjords de Patagonie. Un ancien lieu de peuplement indigène, une ancienne station météo.

 

Vu de loin, ce village semble mort. Comment vivre là? Une fois débarqué, on comprend que sa centaine d'habitants a appris à vivre à sa manière. Les passages des navires, l'école, la bibliothèque qui, comme dans l'outback Australien, propose « Internet Gratis ». Et puis des crèches de Noël, une petite église en tôle, des lieux de rencontres.

 

Vous débarquez à une centaine de touristes, tous revêtus d'un gilet de sauvetage orange fluo. Une drôle de meute qui se répand sur le village. Mais les habitants ont l'habitude de vivre la même invasion deux fois par semaines. Cela fait partie de leur rythme. Et la faible contribution demandée aux touristes fait une petite rentrée de revenus pour la communautés.

 

Les maisons sont reliées par des passerelles en bois. Des vieux bateaux en bois. Une vie décalée de quelques décennies avec le reste du pays. Le bateau débarque aussi des passagers et des marchandises qui étaient à destination de Puerto Eden.

 

Le temps s'est amélioré. Les passagers délaissent la salle à manger et le pub pour les ponts. Mais tout le monde redoute la traversée du Golfe des Penas. Le bateau doit quitter les canaux protégés pour un passage de douze heures dans le Pacifique avant de s'engouffrer à nouveau dans des canaux naturels. Comme son nom ne l'indique pas, l'océan peut être rude en ces parages et l'on s'attend au pire. Des creux de 10 mètres ?

 

Au final, des vaguelettes d'un ou deux mètres seulement... Une sérénité inhabituelle, même si le bateau tangue franchement par moment. Vous avez de la chance! Quelques passagers souffrent du mal de mer, mais rien de grave. Marc a apporté de la Nautamine, et vous en sortez bien. Beaucoup mieux que ce que tu appréhendais.

 

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Jeudi 6 Janvier 2011

 

Au réveil, le golfe des Penas est derrière vous. Un grand soleil vous réveille... Décidément, la Patagonie que tu découvres n'est pas ce que tout le monde décrit. Sous le soleil, on croirait un paradis. Même si la température reste fraîche.

 

La région est un peu moins déserte. Parfois un bateau, parfois quelques habitations. Mais « parfois » signifie que l'on peut encore naviguer une heure rencontrer aucune trace humaine. Un monde à explorer. On aurait envie de rentrer dans tous ces bras de mers, de contourner ces îles pour voir ce qu'il y a derrière.

 

Le rythme est lent sur le bateau. De nombreux passagers lisent. Certains, comme toi, font leur écriture. D'autres des photos. Un chilien photographe armé de deux appareils photos aura pris plusieurs dizaines de milliers de clichés en l'espace de trois jours. D'autres jouent aux échecs, aux dames ou aux cartes. L'ambiance est au repos, à la méditation. Les repas cadencent les journées. Ils sont parfois suivis d'une sieste.

 

Le personnel du bateau est adorable. Bizarrement, les passagers peuvent aller partout, ou presque. Peut-être pas dans la salle des machines, mais la salle de commandement est ouverte vingt quatre heures sur vingt quatre. Tout le monde peut s'approcher des instruments, du poste de pilotage. A certains moments, la salle est pleine de passagers, mais l'équipage continue son travail tranquillement, sans signe d'énervement.

 

C'est le dernier jour de la croisière. On sent la fin arriver. Cela ressemble un peu à la fin d'une colonie de vacances. Les adresses emails s'échangent, les questions non posées sont posées. Tu demandes à nouveau Bernhard de te conseiller pour la suite de ton itinéraire. Il t'avait proposé un tracé « de Puerto Montt à Santiago », il le complète jusqu'à Cuzco. Les tournées de bière succèdent aux bouteilles de vin qui succèdent elles même aux tournées de bière.

 

Le temps reste au grand beau. La soirée continue tard sur le pont, malgré la fraîcheur. Demain, tout le monde quittera le bateau à 8 heures pour poursuivre son voyage. Chacun dans sa direction. On commençait à s'habituer à vivre sur le même bateau.

 

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Torres del Paine
Chili

 

Vendredi 31 Décembre 2010

 

Tu laisses donc Toeuf Toeuf et ses caisses à l'hôtel. Vous prenez le bus pour vous rendre au Parc National de Torres del Paine. Le bus vous laisse à une quinzaine de kilomètres du refuge où vous devez passer votre première nuit.

 

Ces quinze kilomètres sont parfaitement plats, mais il faut lutter contre un vent à 90km/h. Tu tombes une fois à cause du vent. Une autre fois, tu te tords une cheville. Malgré le vent, le paysage reste magnifique, sous un soleil inhabituel pour la région. Ton sac est lourd et tu progresses difficilement.

 

Le refuge où vous arrivez est immense et luxueux. Davantage un hôtel qu'un refuge. Des dizaines, de touristes. Peut être plus d'une centaine. La grande majorité arrive d'Europe Occidentale. Vous prenez le repas du réveillon. Après le repas, musique, cotillons, danse et champagne sont prévus. Mais Marc et toi êtes fatigués et vous montez vous couchez. Tu t'endors de suite.

 

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Samedi 1 Janvier 2011

 

Une nouvelle année. Un peu plus de la moitié de ton voyage. Tu te sens vraiment dans le voyage.

 

Tu aurais du présenter tes voeux par Skype aux anciens élèves de ton école, mais Stéphane a probablement oublié, ou n'a pas eu le temps de te recontacter. Tant mieux, car tu aurais été intimidé. Tu ne te trouves pas particulièrement légitime en tant que représentant des anciens élèves. Des honorables professeurs, des savants chercheurs, des grands managers... Pourquoi toi, petit ingénieur qui aime la technique, un apprenti voyageur, t'adresserais-tu à une illustre assemblée pour présenter tes voeux ? Et quoi leur souhaiter ? Tu essayais d'y réfléchir en marchant...

 

La meilleure chose à souhaiter serait l'envie d'apprendre. De trouver des occasions d'apprendre. De prendre les décisions qui le permettre. Mais entre ceux qui savent, ceux qui croient savoir, et ceux qui ignorent qu'ils ne savent pas, ces voeux n'auraient pas été pertinents. Ou pas souvent compris.

 

Il y a les personnes que ton voyage fait rêver. Mais il y a aussi ceux qui ne le comprennent pas. Ceux qui n'aspirent ni à la découverte, ni aux rencontres. Ceux qui privilégient le confort, la sécurité ou la stabilité. Ceux qui préfèrent les nombres, la puissance, la croissance. Ceux pour qui être est plus important que devenir. Pourquoi leur souhaiter une révolution, un réveil, alors qu'ils aspirent à autre chose ? A chacun de décider ce que le mot « vivre » désigne.

 

Vous marchez avec Marc vers le glacier Grey. Le glacier est éblouissant sous le soleil. Vous avez laissé l'essentiel de vos bagages au refuge, et la balade est tranquille.

 

Marc est un camarade d'école. Vous parlez de vos amis communs. Chacun a suivi le chemin qui lui convient. Parfois, tu te dis que tout le monde devrait se lancer dans des projets comme le tien. A d'autres moments, tu réalises qu'un tel voyage ne conviendrait pas à la plupart. Mais tu espères pour eux un peu de changement quand même. Un peu de piment ou de parfum inhabituels.

 

Depuis quelques années, Marc a décidé de moins travailler. Il n'a plus besoin de davantage d'argent et il privilégie désormais les vacances, les balades dans les Pyrénées. Il garde une activité de free-lance dans la formation financière, mais il peut l'interrompre quand il le désire pour partir.

 

En vacances, il reste néanmoins bien plus organisé que toi. Un vrai ingénieur. Il a prévu les balades, les lieux pour la nuit. Il connait tout du Parc National avant d'y mettre les pieds. Tu n'as pas son énergie. Ou peut-être préfères-tu découvrir sur place. Et puis, c'est bien confortable de se laisser guider.

 

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Dimanche 2 Janvier 2011

 

Un long trajet mais sur un terrain pratiquement plat. Un soleil radieux. Aucun vent. Une situation qui ne devrait jamais arriver ici. La balade est tranquille. Vous longez la plupart du temps des lacs. Vous traversez quelques torrents qui sont anormalement gonflés par la fonte des glaces. Parfois, le vacarme de l'effondrement d'un sérac sur un glacier perché.

 

Une marche de rêve. Entre glaciers, lacs, sommets, vallons et collines. Sous un ciel parfaitement bleu. Les photos auront une belle composante bleue.

 

En fin d'après midi, une petite baignade dans un petit lac où l'eau, chauffée par le soleil de la journée, est bien agréable.

 

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Lundi 3 Janvier 2011

 

Le temps a changé. Mais pas question de se plaindre. Tout le monde t'avait prédit un temps insupportable. Trois jours de grand soleil est suffisamment exceptionnel pour être comblé, malgré les nuages de cette cette dernière journée. D'ailleurs, vous n'essuyez qu'une légère pluie matinale, à l'heure du petit déjeuner.

 

Ce dernier jour, vous auriez du voir les 'Torres', mais elles sont cachées par les nuages. Les « Torres » sont les bijoux du Parc. Tant pis... ces trois jours furent superbes.

 

Une petite marche pour se rendre au départ du bus, puis deux heures de bus pour retrouver Puerto Natales. Tu retrouves Toeuf Toeuf qui t'a attendu sagement à l'hôtel. Au port, quelques formalités rapides. Marc t'aide à monter le nouveau compteur et son support que tes enfants lui avaient confiés. Le remplacement est plus compliqué que ce que tu avais imaginé. Deux heures de bricolage, mais voilà Toeuf Toeuf rajeunie : 2km au compteur au lieu de 58250...

 

Vous dinez dans un restaurant proche du port. Des Français à la table voisine. Un couple de retraités qui fait son tour du monde sur un petit voilier. Sur plus de trois ans. Tu iras ensuite regarder leur voilier, le seul à mouiller dans le port. Tu le trouves vraiment petit pour un tel voyage. Ils viennent de passer le Cap Horn. Éprouvant, comme dans la légende. Ils remonteront ensuite jusqu'à Santiago avant de piquer plein Ouest dans le Pacifique.

 

De retour au port, tu rencontres des motards. Tout d'abord trois jeunes néo-zélandais qui descendent du bateau. Ils termineront à Ushuaïa la descente qu'ils ont entamée à Baltimore. Tu n'as pas trop le temps de discuter avec eux, mais c'est bien dommage. Ils auraient pu te passer de nombreuses informations. Ils te laissent juste l'adresse du voilier allemand qui fait passer les motos de Carthagène, en Colombie, à Panama.

 

Puis les motos qui embarquent pour Puerto Montt. Bernhard, un Autrichien qui construit des maisons en bois au Chili, avec Felix, un belge francophone. Et deux Suisses : des Suisses-Allemands qui parlent parfaitement le Français, comme la plupart des Suisses-Allemands que tu auras rencontrés.

 

Et puis d'autres voyageurs. Un cycliste de Grenoble parti en 2009. Une famille en camping car de Chambery, un couple de Québécois, … Un rendez vous de voyageurs. Plusieurs d'entre eux sont comme toi, partis pour une longue durée.

 

Vous embarquez vers 10h du soir. Le bateau ne partira que vers 5h du matin. Il faudra se relever pour voir le lever du soleil.

 

 

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Puente del Inca
Argentine-Uruguay

 

Mardi 1 Février 2011

 

Toujours à Mendoza. Un copieux petit déjeuner en compagnie de backpackers. Une Québécoise et une Hollandaise. Un nouvel arrivant vient prendre un café. Il connait bien les Hollandaises... C'est la troisième fois qu'ils occupent le même hostel. Les backpackers se retrouvent ainsi souvent lors de leurs étapes. Tu choisis tes hostels au hasard, mais il semble que des réseaux – conséquence probable du choix des guides - se constituent au long des périples.

 

Tu quittes Mendoza et Loïc en fin de matinée. Tu espères retrouver Loïc d'ici deux ou trois semaines. En Bolivie ou plus au Nord. Tu cherchais à qui Loïc te faisait penser, et tu as trouvé : le Petit Français, Jacques, dans le Grand Bleu.

 

La frontière est proche, environ 200km, mais tu veux t'arrêter en route pour marcher une journée ou deux en montagne. De nombreux poids lourds. Le poste de frontière doit être plus important que les précédents. Il correspond à la route directe entre Buenos Aires et Santiago. Entre les deux régions les plus peuplées, et les plus industrialisées des deux pays.

 

La région frontalière est aussi plus haute que les précédentes. Au fur et à mesure que tu montes vers le Nord, les frontières semblent chaque fois plus élevées. La carte indique que la prochaine que tu passeras dans une semaine sera à 4700 mètres! Les Andes sont une vraie frontière comme il y en a peu dans le monde. Moins d'une dizaine de passages possibles pour des milliers de kilomètres de frontière. Et ces passages sont toujours compliqués... Souvent des cols élevés, ou des lacs à traverser.

 

Tu t'arrêtes à Puente del Inca, un hameau célèbre pour son pont naturel, taillé dans la roche par le torrent. Sa couleur jaune est impressionnante. Tu n'es qu'à deux kilomètres du chemin qui mène à l'Aconcagua, le plus haut sommet d'Amérique. Tu souhaites faire une balade autour qui te maintiendrait à une altitude raisonnable. Tu te méfies de l'altitude.

 

Tu trouves un petit hostel. Une femme seule y vit avec sa petite fille. Elle te confirme que tu peux faire une belle balade sur deux jours. Et que tu pourras laisser Toeuf Toeuf et ton barda à l'hostel.

 

Tu poses tes affaires, te rends à l'entrée du Parc National où se vendent les billets. Surprise : pour la balade d'une journée et demie que tu as programmée, il te faut payer un droit d'entrée de 380 pesos. Soit 75 euros. Tu boycottes. Tu iras marcher ailleurs. Toutes les autres montagnes sont gratuites!

 

Tu retournes garer Toeuf Toeuf, et te promènes à pieds dans la vallée. Tu suis une vieille voie ferrée abandonnée. Dans un champ, le bus d' « Into the Wild », version Sud Américaine. Tu ne dois pas être le premier à le photographier.

 

De retour à l'hostel, tu croises les autres occupants : trois Belges francophones et un Français. Vous dînerez ensembles.

 

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Mercredi 2 Février 2010

 

La frontière passe sous un long tunnel routier. Avant la construction du tunnel, il fallait prendre un chemin qui serpente jusqu'au col du Cristo Redentor. Ce joli chemin existe toujours. Tu le prends.

 

Il redescend jusqu'au poste frontalier unique Argentine/Chili. Des kiosques où un policier Chilien est assis à coté d'un policier Argentin! Une bonne idée que ces formalités regroupées, mais pas forcément plus rapides...

 

Comme d'habitude, les policiers sont souriants. Tu passes ensuite au contrôle douanier, qui est aussi un contrôle phytosanitaire. Cette fois-ci, tu as pris soin de ne pas acheter de fruits frais avant la frontière! Le jeune douanier te fait ouvrir tes deux caisses latérales qu'il retourne allègrement. Cela te plait moyennement car elles sont bien pleines, donc méthodiquement rangées. Il tombe sur ta réserve de fruits secs et d'amandes que tu viens de renouveler à Mendoza. Un beau mélange de fruits secs qui n'est pas de son goût : « Tout cela est interdit! ». Pourtant, à Chile Chico, on t'avait retenu des fruits frais en t'indiquant qu'il n'y avait pas de soucis pour les fruits secs. « Des fruits sont des fruits, qu'ils soient secs ou pas... » Tout cela est bien triste! Une seule consolation : les amandes sont dans un sac scellé marqué « Producto de Chile ». Un gage de qualité qu'il accepte.

 

Le gars te fait rentrer dans sa guérite. Il t'appelait « Amigo », il t'appelle désormais « Georges », avec un air de commisération. Pourquoi Georges? C'est un surnom ? Tu y es : c'est ton deuxième prénom et il a du penser que Francis était ton « mid-name », inutilisé.

 

Pourquoi n'as tu pas coché la case qui disait que tu portais des fruits avec toi? Tu lui expliques la raison... Qu'à Chile Chico, plus au Sud, les fruits secs n'étaient pas bloqués. Que l'on te faisait remplir ainsi le même formulaire. Que tu ignorais que les règles puissent varier d'un poste frontalier à l'autre. Que tu es déjà bien triste de devoir abandonner la réserve de fruits secs que tu viens juste de reconstituer...

 

Il revient toujours à la même question. Pour la quatrième ou cinquième fois, tu lui fournis la même réponse. Tu commences à t'énerver. Ne comprend-il pas ce que tu lui expliques? Il faut garder ton calme. Si il veut te mettre une amende, tu n'es vraiment pas prêt à la payer. Et tu as l'impression qu'il veut y venir. Il va discuter avec un collègue, revient et te laisse partir. Ok, Muchas Gracias... Tu vas ranger le bazar qu'il t'a laissé, et démarres sans demander ton compte.

 

La descente sur le Chili est longue. Tu étais habitué à un Chili vert, à des forêts partout. Ici, c'est plutôt la sécheresse que tu trouves. Des paysages qui ressemblent au Sud de la Californie où à l'Andalousie. Des collines sèches, de la chaleur. Mais aussi de nombreux vergers nombreux dans les vallées.

 

Sur les collines, des petits arbustes bien espacés et des cactus sur de l'herbe jaune. Les maisons ne sont pas aussi riches qu'en Californie, mais point de misère.

 

L'arrivée sur Santiago te surprend. Tu t'attendais à une longue banlieue, mais l'arrivée par le Nord débouche immédiatement sur la ville, au pieds des collines désertiques. Tu suis la direction donnée par ton GPS. Loïc t'a laissé les coordonnées de l'hostel qu'il avait occupé à Santiago, avant de venir sur Mendoza. Tu traverses diverses quartiers. Une impression de calme en ce début d'après midi. C'est encore l'heure de la sieste pour la majorité des habitants. Et des commerçants.

 

Plusieurs personnes t'avaient dit du mal de Santiago. Tout du moins, tu avais retenu que Valparaiso est bien plus jolie, qu'elle a beaucoup plus de charme. Tu es agréablement surpris. Des maisons basses souvent colorées. De rares immeubles, pas bien hauts pour la plupart. La circulation et les trottoirs sont fluides. Rien à voir avec les embouteillages et la surpopulation de Buenos Aires.

 

L'hostel se trouve dans un quartier résidentiel, proche d'autres hostels et de restaurants. Une grande maison classe, propre et bien rangée. Tu repars rapidement pour te rendre chez un distributeur Yamaha. Le vendeur est accueillant. Il veut t'aider, mais Toeuf Toeuf est inconnue au Chili... C'est une Yamaha Européenne. Il recherche sur Internet et auprès de Yamaha tes plaquettes de freins. Au bout d'une heure ou deux, il a compris que les plaquettes avant de Toeuf Toeuf sont les plaquettes arrière de la XT600, et réciproquement! Donc il peut les avoir, mais à un prix très élevé. Ok... Tu en as besoin. Tu ne penses pas les trouver ni en Bolivie ni au Pérou. Et rouler sans freins dans ces pays ne te dit rien. Tu sais en revanche qu'il n'y a que peu d'espoir de trouver les autres pièces que tu cherchais, plus spécifiques encore. Mais rien d'aussi urgent que les plaquettes de frein.

 

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Mendoza
Argentine-Uruguay

 

Vendredi 28 Janvier 2011

 

Claire est partie. Tu t'étais bien habitué à sa présence. Tu reprends ta vie de solitaire. Avec ou sans elle, les choses sont différentes. Parfois plus simples : le sac est plus facile à faire, et surtout plus facile à fermer. Tu te lèves sans te soucier de l'heure, tu manges quand cela te chante... Mais elle n'est plus là. Finies les discussions. Finis ses plaisanteries, ses sourires et ses grimaces.

 

Tu as déjà passé plusieurs fois des vacances à trois, avec tes deux enfants. Mais « trois ou deux » fait une différence importante. Une différence qualitative. C'était la première fois que tu passais un aussi long moment seul avec l'un de tes enfants. C'est bien agréable. Riche.

 

Tu ne t'ennuies pas seul, mais être avec Claire était distrayant. Elle a l'énergie pour lancer des nouveaux sujets de réflexion, pour analyser des détails qui t'auraient laissé indifférent.

 

Parfois, vous vous observiez l'un l'autre. Claire regardait tes mains qui ressemblent un peu aux siennes, un peu à celles de son frère. Tu observais son visage, ses expressions qui te rappellent parfois celles de sa mère, celles de ses tantes.

 

Maintenant tu repenses à tout cela en roulant. La route au Nord de Bariloche est très belle. Elle suit le plus souvent le cours des rivières, des canyons. Elle se faufile entre les montagnes.

 

Mais tu ne prends pratiquement pas de photos. Tu as la tête ailleurs. Tes idées sont partagées entre les souvenirs du temps passé avec Claire, et aussi par Toeuf Toeuf. Le mécano de Bariloche a eu le même diagnostic que celui de Puerto Montt : le moteur de Toeuf Toeuf est mal en point. Tu n'es pas aussi pessimiste qu'eux, mais il vaut peut être mieux ouvrir le haut du moteur pour savoir ce qu'il en est. Tu penses le faire à Mendoza où se trouve un distributeur Yamaha qui, avec un peu de chance, aura certaines pièces détachées en stock. La question des pièces détachées est un peu compliquée. Tu risques de ne pas les trouver en Amérique du Sud, et il faut ouvrir pour déterminer lesquelles commander... Les commander en France puis les expédier ici peut prendre facilement une dizaine de jours. Au total, une immobilisation de près de deux semaines. Ce serait lourd...

 

Dans l'après midi, tu arrives à Zapala. Un trou. Tu recherches un supermarché et une station essence. Tu croises deux motos. Des motos de voyageurs, chargées comme la tienne. Tu les rejoins. Daryll et Angela sont Canadiens. Vous avez des choses à vous raconter, des questions à poser. Vous décidez de poser vos tentes dans le même camping. Une soirée agréable s'annonce.

 

Ils descendent vers Ushuaïa sur des DR650, des motos semblables à Toeuf Toeuf. Après l'Amérique du Sud, ils s'embarqueront pour Johannesburg d'où ils remonteront l'Afrique, puis l'Europe. Tu devrais les revoir chez toi!

 

Dans le camping, deux jeunes cyclistes Argentins, Inaki et Nicolas, se joignent à vous. Ils traversent l'Amérique du Sud de l'Atlantique au Pacifique pendant leurs vacances universitaires. Voyager est facile, mais certainement plus physique à vélo...

 

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Samedi 29 Janvier 2011

 

Tu quittes le camping tôt le matin. La route est toujours belle. Petit à petit la température augmente. Tu peux ranger ta polaire... tu ne rouleras probablement plus avec d'ici le Canada!

La route fait parfois place à une piste. Une piste en chantier, pas toujours très confortable. L'objectif de la journée est... tu n'as pas d'objectif. Tu as oublié de regarder la carte. Il reste environ 1000km pour Mendoza, et tu te donnes deux jours pour les faire. Tu suis la Ruta 40.

 

Tu laisses passer les beaux panoramas sans faire de photos. Tu es toujours un peu rêveur.

 

Vers 17h, tu vois un panneau pour un hostel à l'entrée de Malargue. Un hostel perdu, loin de la route, a encore 6 ou 7 kilomètres de la ville. Un bel endroit, qui a du charme. Comme fenêtres : des bouteilles, un pare-brise,... Il y a peu de monde. Les rares visiteurs sont bien choyés.

 

Dans tes mails, des nouvelles de Loïc, le motard Français que vous aviez rencontré à Ancud avec Clarinette. Il sera demain à Mendoza, et te demande si tu as une adresse d'hostel. Tu lui donnes rendez-vous à l'hostel que t'ont conseillé Angela et Daryll.

 

Aussi des nouvelles de Raphaël, ton fils : il a décidé de venir à son tour passer deux semaines avec toi. Tu en as bien de la chance! Ce sera fin Avril, aux Etats Unis. Il te reste à organiser la suite du voyage pour être au bon endroit au bon moment... La principale inconnue est le passage de Panama, mais tu commences à prendre des contacts.

 

Malargue est au centre d'une très belle région. Tu devrais y rester quelques jours, mais tu hésites. Tu as décidé de te rendre à Mendoza pour soigner Toeuf Toeuf, et les détours ne sont peut-être pas sérieux. Il faut que tu sois sérieux.

 

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Dimanche 30 Janvier 2011

 

Pour la première fois depuis longtemps, une route peu agréable, monotone. Souvent plate, souvent désertique. Pour une fois, tu as une bonne raison de ne pas prendre de photos.

 

Tu arrives sur Mendoza en milieu d'après midi. Mendoza est une grande ville, une vraie agglomération. Tu passes tout d'abord repérer le magasin Yamaha, puis te rends à l'hostel où tu as donné rendez-vous à Loïc. Un jeu d'enfant avec le GPS. Mais l'hostel n'a pas de chambre de libre. La réception te conseille un autre hostel, que tu appelles pour réserver. Tu pars à sa recherche. Mendoza et banlieue forment une agglomération continue. Tu trouves bien la rue Patricia Mendozinas, qui est proche de la rue Godoy Cruz, mais pas d'hostel. Tu t'es trompé de ville... En Argentine, toutes les rues de toutes les villes portent les mêmes noms. Souvent des noms de militaires, qui sont aussi des noms de ville. L'administration Argentine n'a pas trop d'imagination.

 

Finalement, tu trouves l'endroit, dans la bonne ville, à quelques centaines de mètres d'où tu étais. Loïc te rejoint peu après. Comme pour le précédent hostel, les dortoirs sont pleins mais vous pouvez partager une chambre.

 

La plupart des occupants de l'hostel sont des jeunes backpackers occidentaux. Des Hollandais, des Allemands, des Australiens, des Anglais, des Néo-Zélandais, … Ces Hostels rendent les voyages faciles. Ils y en a dans toutes les villes, et ils offrent des accès internet, le wifi, une cuisine, et souvent une machine à laver. Ils fournissent aussi les informations touristiques de la région ainsi que les contacts avec les agences de voyage qui organisent des trekkings ou des excursions. Et la réception est généralement tenue par des anglophones!

 

L'ambiance est agréable. Tout le monde discute avec tout le monde. Tu oublies qu'une génération te sépare de la plupart de ces voyageurs. Vous parlez Français avec des Québécois et des Hollandaises. Des Hollandaises qui parlent Flamand, Allemand, Anglais, Espagnol, Français et pourquoi pas Javanais...

 

Avec Loïc, vous discutez motos et voyages à motos. C'est étrange comme vos réflexions se ressemblent. Vous êtes partis en même temps. Par des itinéraires différents, mais vous vous retrouvez sur la plupart des sujets. Comme avec Patrick et Jana, comme avec Daryll et Angela, comme avec la plupart des autres.

 

Pour vous, la seule difficulté du voyage était la décision. Ensuite, tout s'est enchaîné facilement. Vos amis vous trouvent courageux, intrépides, forts, habiles,... mais vous savez que vous n'êtes rien de tout cela. Vous savez que si un problème arrive, des gens vous aideront. Les gens ont oublié que les gens existent. Ou ils s'en méfient. Ils vous croient seuls, alors que vous avez chaque jour dix fois plus de rencontres que dans votre vie sédentaire.

 

L'inconnu... La plupart de vos amis craignent l'inconnu. Comment se repérer? Comment se nourrir? Pourquoi pas « comment respirer? ».

 

Grâce à son réseau d'hostels, l'Amérique du Sud est encore bien plus facile à appréhender que les autres endroits du globe. Mais partout, des gens vous aideront.

 

Loïc remonte aussi vers le Nord. Il souhaite rester d'abord dans la région de Mendoza avec une amie qui vient le retrouver. Peut-être vous retrouverez plus tard... A priori, vous devriez être en Colombie dans la même période. Vous verrez bien.

 

 

Lundi 31 Janvier 2011

 

Tu te lèves tôt pour te rendre à l'atelier Yamaha. Un beau magasin, de belles motos toutes neuves,... mais d'atelier, point. On t'explique où se trouve l'atelier, de l'autre coté de la ville que tu retraverses en sens inverse.

 

Arrivé sur place, tu parles de tes craintes pour la santé de Toeuf-Toeuf au mécanicien en chef. Le fait qu'elle fume parfois à froid ne l'inquiète pas... Tu viens de traverser la ville, asphyxié derrière les fumées noires des bus, des camions, des vieilles Ford, des vieilles 404, des vieilles 2CV, … Donc tu comprends que le petit nuage blanc de Toeuf Toeuf le laisse indifférent. Quant au bruit... Et alors? Rien de bien inquiétant non plus. Tu entends le vacarme ambiant? Là encore, tu te dis que Toeuf Toeuf est bien plus en forme que les trois quarts des véhicules qui roulent sur le réseau Argentin. Donc d'accord! Tu ne t'inquièteras plus pour si peu. D'ailleurs, il ne doit te rester plus que 30000 km à faire. Désormais, tu iras voir un mécanicien que si tu coules ta bielle.

 

Tu en profites pour acheter quelques pièces de rechange : un filtre à huile, une chambre à air... En revanche, ils n'ont pas de plaquettes de frein et les tiennes sont plus qu'usées! Il faudra bien en trouver quelque part.

 

De retour à l'hostel, les discussions avec Loïc reprennent. En fin de journée, vous allez faire quelques courses. Vous soignez vos repas. Des repas bien arrosés. La région de Mendoza est célèbre pour son vin. Hier, c'était « Côte de Boeuf – Salade composée », avec de l'avocat pour penser à Claire. Malbec, et « Bananes flambées en dessert ». Les Hollandaises apprécient. Aujourd'hui, ce sera « Ratatouille » avec des « Petites Saucisses à la mode de Mendoza ». Accompagnée d'un Cabernet Sauvignon local. J'oubliais : vous aviez trouvé un bon morceau de bleu pour finir le vin... Elle n'est pas belle la vie?

 

 

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